En accusant les GJ’s d’antisémitisme, Macron dissimule sa soumission aux lobbies pro-israéliens et à l’UE
Tout d’abord et avant de développer mon propos, je précise que je ne suis ni antisémite, ni antisioniste. En revanche, je suis un critique acerbe de la politique d’ingérence, coercitive, colonisatrice et d’apartheid conduite par le régime israélien sous l’autorité de Benyamin Netanyahu.
Aussi, quelque soit la définition que donnera le régime de Macron de l’antisémitisme, je resterai le même critique acerbe tant que le gouvernement israélien, sous la conduite de Netanyahu ou d’un autre 1er ministre, conduira la même politique.
Deux points fondamentaux m’on conduit à investiguer assez longuement, puisque les médias s’en abstiennent, et à partager mon propos :
D’une part, l’instrumentalisation choquante, insultante, injuste et dangereuse d’événements antisémites par le régime de Macron pour tenter de discréditer et détruire le mouvement des Gilets Jaunes.
D’autre part, l’instrumentalisation choquante, injuste et dangereuse de ces événements par Macron pour annoncer lors du dîner du Crif que l’Etat légifèrera pour la reconnaissance de l’antisionisme comme une « forme » d’antisémitisme, sachant que l’interprétation inévitable de ce qui sera qualifié d’antisionisme comme « forme » d’antisémitisme ouvrira grand la porte à une atteinte sans précédent à la liberté d’opinion. Ce qui est totalement inacceptable car la liberté d’opinion est un droit humain fondamental, reconnu entre autres, dans la Constitution de 1789.
Dans le développement circonstancié qui suit, je fais référence à plusieurs documents en anglais dont les traductions en français sont issues de Google.
Ceci étant précisé, retour tout d’abord, sur les 10 derniers jours durant lesquels, notamment, le régime de Macron a instrumentalisé des événements pour accuser d’un prétendu antisémitisme les GJ's, discréditer le mouvement et tenter de le détruire.
Acte 1, le 9/02, Griveaux hurle à l'antisémitisme des GJ's suite à un tag sur une vitrine à Paris : mensonge.
Acte 2, le 11/02, Castaner annonce que « les actes antisémites ont bondi de 74 % en France en 2018 ». Certes, les actes antisémites sont passés de 311 en 2017 à 541 en 2018, soit une hausse sur un an de 74%. Cependant, Castaner s’est bien gardé d’indiquer que la moyenne annuelle de ces actes antisémites depuis 2000 est de 574 et depuis 2010 de 526. En conséquence, les actes antisémites en 2018 sont « dans la moyenne » et ne justifient en rien les propos profondément alarmistes et diabolisant de Macron, Castaner, Philippe et consorts. (1)
Acte 3, le 16/02, Griveaux hurle à l'antisémitisme des GJ’s suite à une insulte antisémite, "sale juif", soi-disant proférée contre Alain Finkielkraut : mensonge.
Acte 4, le 18/02, le groupe d'étude "antisémitisme" de l'Assemblée Nationale annonce déposer le 19/02 une résolution ou un projet de loi visant à assimiler des propos antisionistes aux propos antisémites et les faire condamner pénalement.
Acte 5, le 19/02, 80 tombes dans un cimetière juif à Strasbourg sont retrouvées profanées.
Acte 6, le 19/02, une marche contre l'antisémitisme est organisée à l'initiative de 14 partis politiques.
Acte 7, le 20/02 Macron se rend au dîner du Crif - Conseil Représentatif des Institutions Juives de France - et y prononce un discours dans lequel il annonce, notamment, que l’Etat français va adopter la définition de l’IHRA de l’antisémitisme et que la France va reconnaître l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme. ( L’IHRA est l’Alliance internationale de commémoration de l’Holocauste )
Cette "séquence" concentrée sur quelques jours, et qui s’est produite juste avant le dîner du Crif, ne manque pas d’interpeler tant elle apparaît d’une opportunité fantastique juste avant les déclarations de Macron lors de ce dîner.
Force est de constater qu’encore une fois Macron, comme notamment Hollande son prédécesseur à l’Elysée, se sert d’événements ponctuels, choquants et/ou dramatiques pour annoncer des mesures liberticides affectant l’ensemble du peuple français.
Cependant, ces événements survenus en une dizaine de jours, sont-ils la seule justification des déclarations de Macron devant le Crif ou ces événements ponctuels mais forts opportuns ont-ils simplement permis à Macron de justifier des annonces qui étaient prévues de longue date ?
Chacun pourra se faire son opinion, entre autres, à la lumière des informations qui suivent et des documents complets dont les liens figurent à la fin de cet article.
Après la mise en lumière de l’instrumentalisation de l’antisémitisme par le régime de Macron pour détruire le mouvement des GJ’s, il est maintenant temps d’éclairer le reste du titre en forme d’équation : « GJ’s + IHRA + lobbies pro-israéliens + UE = déclarations de Macron au Crif ».
L’IHRA et « sa » définition de l’antisémitisme.
L’IHRA est une organisation, dont la charte signée en 2000 à Stockholm par une trentaine de pays, vise principalement et au niveau mondial, à promouvoir la commémoration de l’Holocauste, faire et faciliter des travaux de recherche et promouvoir un programme d’éducation scolaire. (2)
L’IHRA compte aujourd’hui 31 pays membres dont TOUS les Etats de l’Union Européenne à l’exception de Chypre, Malte et du Portugal. L’UE compte donc 25 pays membres sur les 31 de l’IHRA !
Les 6 autres pays étant, l’Argentine, le Canada, les Etats-Unis, Israël, la Norvège et la Serbie.
Il est donc à noter que seuls 31 Etats sont membres de l’IHRA – sur 193 Etats que compte l’ONU – et que que TOUS les pays membres de l’IHRA sont des Etats occidentaux.
L’IHRA réalise un lobbying particulièrement intense, depuis des années, au niveau de l’UE ET de chaque Etat membre de l’UE et de l’IHRA.
Afin d’illustrer le lobbying aussi agressif que sidérant que se permet l’IHRA sur ces Etats de l’UE, je joins ci-dessous un extrait de la déclaration du 1er février 2018 du Président d’honneur de l’IHRA, à l’adresse de l’Etat polonais, au sujet de la législation polonaise : (3)
« L’IHRA exige, de la façon la plus véhémente qui soit, que ce type de législation, qui ne saurait être reconnue par une société civilisée, soit annulée. La Pologne est un membre majeur de l’IHRA et les relations au sein de l’IHRA avec les collègues polonais ont été de tout temps rien moins qu’excellentes. Mais le gouvernement polonais doit prendre une décision : en faveur de la liberté d’investigation, de recherche et de publication, pour le droit à l’erreur tout comme pour celui d’avoir raison, ou contre, ce qui alors signifie aller à l’encontre de la déclaration de Stockholm et de l’IHRA.” »
Revenons maintenant sur la définition de l’IHRA de l’antisémitisme ou très précisément sur la définition de travail de l’IHRA de l’antisémitisme. Cette précision que Macron et les médias MSM « oublient » très opportunément est d’une importance fondamentale car comme son nom l’indique c’est une définition de travail, de l’organisation IHRA, qui n’a aucune portée juridique et ne peut être contraignante…mais qui n’est pas du tout présentée comme telle par Macron et les médias MSM. (4)(5)(6)
Les puissants, nombreux et hyperactifs lobbies pro-israéliens.
Depuis la diffusion, notamment par le site Orient XXI des 4 remarquables documentaires d’investigations « Lobby USA », les moyens collossaux, légaux ou illégaux, utilisés par les lobbies pro-israéliens pour influencer, avec succès, les politiciens et l’opinion du peuple américain nous donnent une idée de la puissance phénoménale et tentaculaire de ces lobbies. ( J’invite d’ailleurs vivement tous ceux qui n’ont pas vu ces documentaires, sous-titrés en français, à les regarder…assis pour ne pas tomber à la renverse).(7)
Sachant que la France compte la plus importante communauté juive de l’UE, il très fortement probable, comme c’est le cas aux USA mais aussi en Grande-Bretagne, que ces lobbies influencent profondément nos politiciens ainsi que l’opinion du peuple français.
Un très puissant lobby pro-israélien, créé il y a plus d’un siècle, basé aux US mais ayant des bureaux à Paris et ayant « portes ouvertes » à Bruxelles a largement œuvré depuis des années afin que les Etats de l’UE dont la France adopte la définition de travail de l’IHRA de l’antisémitisme et fasse reconnaitre l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme.
Ce lobby est l’AJC, American Jewish Committee, qui se décrit lui-même ainsi : (8)(9)(10)(11)
« AJC est la principale organisation mondiale de défense des droits des Juifs, avec un accès sans précédent aux responsables gouvernementaux, aux diplomates et aux autres dirigeants mondiaux. Grâce à ces relations et à notre présence internationale, l'AJJ est en mesure d'influencer l'opinion et la politique sur les questions les plus importantes : lutte contre l'antisémitisme et l'extrémisme en hausse, défense de la place d'Israël dans le monde et protection des droits et des libertés de tous les peuples. »
Oui, l’effet de sidération est un peu brutal mais ce n’est pas tout, il y a un effet « kiss kool » !
Partout dans le monde, des couloirs des Nations Unies à New York aux corridors de l'Union européenne à Bruxelles et aux pays d'Asie, l'AJC défend Israël au plus haut niveau. Et quand Israël est attaqué, que ce soit par les organisations terroristes qui se trouvent à sa porte ou par le mouvement mondial BDS, AJC apporte la vérité au monde sur Israël.
Extrait de la publication « L'ANTISÉMITISME MASQUÉ EN TANT QU'ANTISIONISME » sur le site de l’AJC :
« L'ANTISÉMITISME MASQUÉ EN TANT QU'ANTISIONISME » - Quand les critiques d'Israël franchissent la ligne.
Une forme d'antisémitisme particulièrement insidieuse se déguise en animus envers Israël. Nous continuons de faire pression sur chaque gouvernement pour qu'il utilise la définition de travail et que nous cherchions à obtenir l'aval des 57 États participants qui constituent l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui était proche de le faire l'année dernière.
Désolé, j’avais oublié de prévenir qu’il y avait un troisième effet !
L’AJC revendique, on ne peut plus explicitement, faire pression sur les gouvernements pour qu’ils utilisent la définition de travail de l’IHRA.
L’AJC serait-il intervenu d’une quelconque manière pour que Macron déclare adopter devant
le Crif la définition de l’IHRA de l’antisémitisme et reconnaitre l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme ?
Ce qui est certain, c’est que l’AJC aux US et/ou en France ne sont pas restés les bras croisés comme en témoignent plusieurs publications.
14/02/2019
« L'AJJ exhorte les dirigeants politiques français à réexaminer l'efficacité des stratégies actuelles de lutte contre la montée de l'antisémitisme en France. L'appel intervient à la suite de la publication d'un rapport gouvernemental faisant état d'une hausse de 74% des incidents antisémites en 2018 par rapport à l'année précédente. »
« En outre, une nouvelle enquête a confirmé la prévalence de l'antisémitisme dans les rangs du mouvement Yellow Vest. »
« « L’antisémitisme dans le mouvement Yellow Vest n’est pas anecdotique », a déclaré Sebban-Bécache. Depuis que les manifestations hebdomadaires ont commencé il y a trois mois, des bannières antisémites et des graffitis sont apparus sans que le mouvement les condamne. »
20/02/2019 – FigaroVox « Antisémitisme : « Quand allons-nous enfin passer des mots à l'action ? » (12)
Par Simone Rodan-Benzaquen est directrice de l' AJC (American Jewish Committee) pour la France et pour l'Europe.
« Il faut faire de la lutte contre l'antisémitisme une priorité politique absolue, y mettre l'énergie et les moyens nécessaires ».
« Enfin, il faut du courage. La France n'a toujours pas adopté la définition de l'antisémitisme établie par l'International Holocaust Remembrance Alliance en 2016 votée par le Parlement européen, reconnue par le Conseil européen et adoptée par de nombreux pays européens comme l'Allemagne, l'Angleterre, la Roumanie, l'Autriche et d'autres. Celle-ci démontre clairement comment les discours antisionistes peuvent facilement dériver vers l'antisémitisme. »
Comme manifestement Madame Simone Rodan-Benzaquen, directrice de l' AJC pour la France et pour l'Europe, a « portes ouvertes » aussi au HuffingtonPost, voici une autre de ses publications :
21/02/2019 – HuffingtonPost - « #JeSuisSioniste » (13)
« Israël n'a rien d'un Etat colonial. Les Juifs n'ont pas choisi d'immigrer en Palestine parce qu'ils étaient convaincus d'une quelconque infériorité arabe mais parce que ce choix découlait d'une logique historique et culturelle. »
« Être sioniste, ce n'est donc pas une idéologie. Être sioniste c'est tout simplement être favorable à ce que les Juifs, comme tous les autres peuples au monde, y compris les Palestiniens, puissent avoir un Etat. »
Madame Rodan-Benzaquen devrait écouter très attentivement les arguments de citoyens de confession juive, de France et d’ailleurs y compris d’Israël, sur le fait, notamment, que le sionisme est une idéologie politique ! (14)
20/02/2019 – AJC USA
Le Comité juif américain (AJC) a salué l'appel lancé ce soir par le président français Emmanuel Macron à la France pour adopter la définition de travail de l'antisémitisme de l'Alliance internationale de la mémoire de l'holocauste (IHRA).
La promesse du président est venue lors de son discours au dîner annuel du CRIF, l'organisation faîtière des Juifs français, qui s'est déroulé au milieu d'une nouvelle vague d'attaques contre des juifs et des sites juifs dans le pays.
AJC, l'organisation mondiale de défense des droits des Juifs, a depuis longtemps plaidé pour que les gouvernements européens adoptent la définition de travail en tant qu'outil essentiel pour se mobiliser contre l'antisémitisme.
Plus tôt cette semaine, lors de réunions de haut niveau à Paris et dans le journal national Le Figaro , AJC a exhorté les dirigeants politiques français à réexaminer l'efficacité des stratégies actuelles de lutte contre la montée de l'antisémitisme en France. L'appel à l'action de l'AJJ fait suite à la publication d'un rapport gouvernemental faisant état d'une hausse de 74% des incidents antisémites en 2018 par rapport à l'année précédente.
Il est ainsi clair que les lobbies pro-israélien ont fait pression, avec succès, sur le régime de Macron pour qu’il déclare devant le Crif que la France adopte la définition de l’IHRA de l’antisémitisme et reconnait l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme.
On peut même s’interroger sur la réelle souveraineté de la France ainsi que s’inquiéter grandement de la dépendance de l’Etat français vis-à-vis d’Israël quand on lit ceci, paru sur I24news : (15)
« Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qu'il adoptera la "définition IHRA" qui affirme que l'antisionisme est une forme d'antisémitisme, lors d’un entretien téléphonique. »
Cependant, l’influence des lobbies pro-israéliens, ne s’immisce pas uniquement dans les gouvernements comme en témoigne la campagne internationale orchestrée en octobre 2018 auprès de syndicats de plusieurs pays. (16)
Déclaration de syndicats européens sur la définition pratique de l’antisémitisme donnée par l’IHRA – 15/10/018
« Une campagne se développe pour demander aux syndicats d’endosser la définition de l’antisémistisme portée par l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance). »
« Nous observons maintenant avec une grande inquiétude comment, à la demande d’Israël, des gouvernements occidentaux adoptent des législations cherchant à mettre hors la loi la critique légitime d’Israël pour ses sérieuses violations des droits humains. De telles politiques ne font pas qu’entraver le droit à la liberté d’expression, elles dénient aussi le droit des Palestiniens, en tant que peuple opprimé, de critiquer leurs oppresseurs et de défendre leurs droits. »
« Particulièrement inquiétant est le cas de la promotion et de l’implémentation par les institutions européennes et les gouvernements européens de « la définition pratique de l’antisémitisme proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). »
Ce document a été l’objet de nombreuses critiques et de nombreuses inquiétudes.
Le document de l’IHRA est composé d’un résumé, d’une définition de l’antisémitisme en 40 mots et d’une liste d’exemples de ce qui, selon ses auteurs, pourrait constituer de l’antisémitisme. Certains de ces exemples suggèrent que la critique de l’Etat d’Israël pour des politiques qui violent les droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris la discrimination raciale, les colonies illégales et l’annexion de territoires palestiniens occupés, serait de l’antisémitisme.
Le document, donc, constitue une grave menace pour le droit à la liberté d’expression, en confondant avec de l’antisémitisme des critiques légitimes des lois, de la jurisprudence et/ou des politiques d’Israël.
Pour compléter ces quelques informations, je joins ci-dessous des extraits d’une publication du Crif, datant du 6 mars 2012, concernant le « Le Pseudo Parlement juif européen », siégeant à Bruxelles et qui serait selon le Crif, une fumisterie. (17)
La publication est de Roger Cukierman, ancien Président du Crif et auteur de cette publication. Ses propos mettent encore en lumière la puissance tentaculaire des lobbies pro-israéliens.
« Est-il sain qu’une institution puisse ainsi prétendre nous représenter alors que nous disposons déjà de tant d’organisations réellement représentatives de nos intérêts, tant au niveau national qu’européen et même mondial ? »
« Le CRIF, le Congrès juif européen, le Congrès juif mondial, et bien d’autres organisations respectables abattent un travail considérable pour la préservation de la mémoire, de la tradition et de la culture juives, pour la lutte contre l’antisémitisme, pour le soutien à l’Etat d’Israël, et pour le respect des droits de l’homme. »
L’Union Européenne.
Comme nous l’avons vu plus haut, 25 Etats membres de l’Union Européenne sont membres de l’IHRA, sur les 31 que compte l’organisation.
De fait, les décisions prises par l’Union Européenne et/ou individuellement par les Etats concernant les demandes/revendications/exigences de l’IHRA sont primordiales pour cette organisation.
Un lobbying hyperactif est donc organisé, notamment, pour que l’Union Européenne ainsi que les Etats membres de l’UE et de l’IHRA s’engagent à adopter la définition de travail de l’IHRA de l’antisémitisme et reconnaissent l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme.
Chronologie de la stratégie des « petits-pas » à l’œuvre :
Le 26 mai 2016, à Bucarest, les 31 membres de l’IHRA, dont la France, ont adopté « la définition de travail de l’antisémitisme » de cette organisation. (18)
Le 1er juin 2017, le Parlement européen a voté, à une imposante majorité, la résolution 2017/2692(RSP) qui indique notamment : (19)(20)
2. invite les États membres et les institutions et agences de l’Union à adopter et à appliquer la définition opérationnelle de l’antisémitisme utilisée l’IHRA, afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites de manière plus efficiente et efficace, et engage les États membres à suivre l’exemple du Royaume-Uni et de l’Autriche à cet égard ;
8. invite les États membres à encourager les médias à valoriser le respect de toutes les convictions et la diversité, ainsi que la formation des journalistes relative à toutes les formes d’antisémitisme, afin de lutter contre les préjugés éventuels ;
Depuis, d’autres Etats membres de l’UE ont rejoint le Royaume-Uni et l’Autriche dont l’Allemagne et les Pays-Bas.
Il est à noter que le 7 juin 2017, suite au vote de cette résolution au Parlement Européen, l’UJFP, L’Union Juive Française pour la Paix, a publié sur son site l’article intitulé « Une insoutenable européanisation du chantage à l’antisémitisme ». (21)
« La résolution, par le biais du paragraphe 2, fait sienne les critères proposés par la très sioniste Alliance internationale de la mémoire de l’holocauste (IHRA) pour définir l’antisémitisme. »
« En France aussi, la petite musique qui amalgame insidieusement la moindre critique d’Israël et/ou du sionisme à de l’antisémitisme bat son plein. Pas besoin de la définition de l’IHRA pour cela ! Et pourtant, si le vote de cette résolution au Parlement européen n’a aucune valeur juridique contraignante, il contribue à renforcer ce climat nauséabond où la parole critique à l’encontre d’Israël est bâillonnée et criminalisée. Ce vote, c’est une attaque sournoise contre la liberté d’expression de la part de la seule institution démocratique de l’Union européenne. »
Le 29 novembre 2018, L'UE devient partenaire permanent de l'IHRA.(22)
« L'UE sera représentée à l'IHRA par la Commission européenne, l'organe qui propose et met en oeuvre les politiques de l'institution. »
« L'UE a affirmé que cette décision faisait suite à l'appel lancé par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour "une coopération internationale plus étroite" à l'occasion de la Journée internationale de la mémoire de l'Holocauste en janvier dernier, et s'inscrit dans la suite d'une résolution du Parlement européen contre l'antisémitisme en juin 2017 ».
Le 6 décembre 2018, le Conseil de l’UE approuve la déclaration du Conseil sur la lutte contre l'antisémitisme et la mise en place d'une approche commune en matière de sécurité afin de mieux protéger les communautés et institutions juives en Europe, dont ceci : (23)(24)
« INVITE LES ÉTATS MEMBRES qui ne l'ont pas encore fait à approuver la définition opérationnelle juridiquement non contraignante de l'antisémitisme utilisée par l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA), en tant qu'instrument d'orientation utile en matière d'éducation et de formation, notamment pour les services répressifs dans le cadre des efforts qu'ils déploient pour procéder de manière plus efficiente et efficace à la détection des attaques antisémites et aux enquêtes les concernant »
Le 10 décembre 2018, la FRA - Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne - a mis en ligne une publication intitulée « Un antisémitisme persistant pèse sur l’UE » où l’on peut notamment lire : (25)
« En outre, tous les États membres devraient transposer intégralement et correctement la législation de l'UE afin de protéger les victimes et de lutter contre le racisme dans leur législation nationale. Cela contribuerait à faire en sorte que les victimes obtiennent le soutien qu'elles méritent et que les auteurs soient condamnés à des sanctions pénales effectives, proportionnées et dissuasives. Cela encouragerait les victimes et les témoins à prendre la parole et à signaler les incidents. »
Cette publication présente également une enquête intitulée « Expériences et perceptions d’antisémitisme – Deuxième enquête sur la discrimination et les crimes de haine contre les juifs dans l’Union Européenne ». (25 onglets en bas de page )
« Les résultats couvrent 12 États membres où vivent plus de 96% de la population juive estimée de l'UE. Plus de 16 000 Juifs âgés de 16 ans et plus ont participé à l'enquête en ligne de mai à juin 2018. Cette enquête s'appuie sur les résultats de la première enquête et les opinions publiées en 2013 ».
Pour information, en 2012, Roger Cukierman indiquait que la population juive au sein de l’UE représentait environ 2 millions de personnes et qu’un quart de cette population vivait en France, soit environ 500 000 personnes.
Les résultats de l’enquête sont publiés dans un document de 86 pages, en anglais. En parcourant ce document, dont le régime de Macron a nécessairement connaissance puisqu’il est disponible depuis le 10/12/2018, le tableau page 54 mérite une attention toute particulière.
Ce tableau recense, par pays, les perceptions, par les victimes, des profils des auteurs des plus importants actes antisémites qu’elles ont vécus dans les 5 dernières années, soit entre 2013 et 2018.
En France : Moyenne sur les 12 Etats de l’UE
Radicaux musulmans 33% 30%
Extrême gauche : 21% 21%
Extrême droite : 7% 13%
A la lecture de ces données, on ne peut que s’interroger sur les motivations des accusations récurrentes d’antisémitisme portées contre les Gilets Jaunes au plus haut niveau de l’Etat ainsi que sur les déclarations faites devant le Crif par Macron sur les prétendus « profils » des auteurs d’ actes antisémites.
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Pour conclure, alors que le discours politico-médiatique en France soutient que les lobbies pro-israéliens influençant les politiciens et la politique ainsi que différents secteurs d’activités comme la finance et les médias, serait un mythe - d’ailleurs susceptible d’ici peu d’être assimilé à de l’antisémitisme -, ces lobbies pro-israéliens revendiquent ouvertement et explicitement leur pouvoir de pression et/ou d’influence tant au niveau des gouvernements que de l’opinion publique !
Ensuite, force est de constater que ces puissants lobbies pro-israéliens, agissant tant au niveau de la Commission européenne que du Parlement européen ainsi que directement au niveau des pays membres de l’UE, ont acquis un pouvoir considérable pour influer, avec succès, sur des décisions qui ont un impact sur les peuples de l’UE… en ayant à l’esprit que la population juive représente à peine 0,5% de la population totale de l’UE.
Cette influence des lobbies pro-israéliens sur l’UE et les pays membres de l’UE pose question sur la réelle souveraineté de l’Etat français et sur les raisons pour lesquelles ces lobbies ont acquis autant de pouvoir d’influence à aussi haut niveau. La mise en péril de la liberté d’opinion en France par les déclarations de Macron au Crif démontre à quel point cette influence de ces lobbies est aussi dangereuse que dramatique pour les libertés fondamentales peuple français.
Quant à l’Union Européenne, qui offre une fantastique caisse de résonnance aux revendications et exigences des lobbies pro-israéliens, cette structure supranationale démontre une nouvelle fois sa complaisance à l’égard des lobbies au service d’intérêts particuliers et par cette discrimination, sa capacité de nuisance pour, entre autres, les peuples de l’UE.
Quant à Macron et à son régime, ils apparaissent pour ce qu'ils sont, des marionnettes. Cependant il faut reconnaitre que Macron a encore utilisé ses "talents" de manipulateur et a réalisé d'une pierre plusieurs coups :
Il a tilisé très opportunément des actes antisémites, en a accusé les Gilets jaunes pour les discréditer et tenter de détruire le mouvement, s'est soumis aux exigences des lobbies pro-israéliens et de l'UE en adoptant la définition de l'IHRA tout en faisant passer cette soumission pour une exigence noble et morale.
- https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2019/02/actes-antisemites-2018.jpg
- https://www.holocaustremembrance.com/stockholm-declaration
- http://www.memorialdelashoah.org/declaration-president-dhonneur-de-lihra-de-legislation-polonaise
- https://www.holocaustremembrance.com/media-room/stories/working-definition-antisemitism-european-commission-website
- https://www.france-palestine.org/IMG/pdf/fiche_ihra.pdf
- http://www.cclj.be/actu/politique-societe/definition-actualisee-antisemitisme
- https://orientxxi.info/magazine/un-documentaire-interdit-sur-le-lobby-pro-israelien-aux-etats-unis,2715
- https://www.ajc.org/whoweare
- https://www.ajc.org/issues/israel
- https://www.ajc.org/calltoaction/combatingantisemitism
- https://www.ajc.org/news/ajc-praises-eu-council-declaration-on-combating-anti-semitism
- http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2019/02/20/31003-20190220ARTFIG00162-antisemitisme-quand-allons-nous-enfin-passer-des-mots-a-l-action.php
- https://www.huffingtonpost.fr/simone-rodanbenzaquen/jesuissioniste_a_23675157/
- https://www.youtube.com/watch?v=VbJKdwOaIx8
- https://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/195686-190220-e-macron-annonce-a-b-netanyahou-qu-il-adoptera-la-definition-de-l-antisemitisme-de-l-ihra
- https://solidaires.org/Declaration-de-syndicats-europeens-sur-la-definition-pratique-de-l
- http://www.crif.org/fr/tribune/le-pseudo-parlement-juif-europ%C3%A9en/30195
- https://www.holocaustremembrance.com/stories/working-definition-antisemitism
- http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P8-TA-2017-0243+0+DOC+XML+V0//FR
- http://www.crif.org/fr/actualites/crif-une-definition-de-lantisemitisme-votee-par-le-parlement-europeen
- http://www.ujfp.org/spip.php?article5669
- https://fr.timesofisrael.com/lunion-europeenne-devient-partenaire-officielle-de-lihra/
- http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-15213-2018-INIT/fr/pdf
- https://ajcfrance.com/2018/12/06/ajc-salue-la-declaration-du-conseil-europeen-sur-le-combat-contre-lantisemitisme/
- https://fra.europa.eu/en/press-release/2018/persistent-antisemitism-hangs-over-eu
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