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Accueil du site > Tribune Libre > En Grèce, une seule solution : dissoudre le peuple

En Grèce, une seule solution : dissoudre le peuple

" Parfaitement démonétisée, la souveraineté populaire est placée sous la tutelle de la monnaie unique. Les Grecs ne veulent pas de l’huile de ricin communautaire ? Ils l’avaleront quand même. Le peuple croit-il vraiment vouloir ce qu’il prétend vouloir ? On lui montrera qu’il se trompe. A l’époque de l’Union soviétique, la doctrine Brejnev affirmait que les démocraties populaires d’Europe de l’Est ne jouissaient que d’une souveraineté limitée. Il semble que les peuples européens dans leur ensemble soient désormais astreints au même régime. "

 Le peuple est souverain, il détient le pouvoir et décide librement de son avenir : ces formules qui définissent l’essence même de la démocratie ont-elles toujours cours ? Si la question mérite d’être posée, c’est que l’actualité immédiate multiplie les exemples contraires. Le moins qu’on puisse dire est que l’idée selon laquelle la souveraineté appartient au peuple se voit singulièrement battue en brèche. Or ce déni de la démocratie est d’autant plus paradoxal qu’il survient dans son berceau historique, au cœur de son incarnation prétendument exemplaire : l’Europe.

Du refus de la démocratie par les élites, la crise grecque actuelle fournit une illustration frappante : elle renvoie malicieusement la construction européenne, en effet, à sa faille fondatrice. Comme un retour du refoulé, le vote exprimé lors des dernières élections législatives souligne surtout, plus que le déficit budgétaire, le déficit cumulé de démocratie dont le diktat communautaire est l’ultime avatar.

Car, en infligeant une cuisante défaite aux partis de gouvernement, le peuple grec a dénoncé l’entreprise punitive organisée par la finance internationale. Il a refusé le renflouement, aux frais d’une population appauvrie par l’austérité, de ces banques véreuses qui ont alimenté la corruption et le clientélisme. Mieux, en votant à un niveau inattendu pour la gauche radicale, il a disqualifié un système économique et social dont l’austérité exigée par Bruxelles garantirait la pérennité.

Mais plus profondément, le peuple grec a signifié aux puissants, d’ici et d’ailleurs, que c’est lui, et lui seul, qui est aux commandes. L’économie est-elle une affaire suffisamment importante pour que le peuple en décide, ou son sort doit-il être réglé par d’autres que lui ? Dès lors, que vaut un plan de redressement économique dont le peuple ne veut pas ? Si la démocratie a un sens, la réponse est sans appel : il ne vaut rien.

Le discours dominant a beau relayer le point de vue de la banque allemande en incriminant l’irresponsabilité grecque, c’est plutôt celle des milieux financiers qui est patente. Non seulement parce que leur spéculation est à l’origine du marasme planétaire, mais parce qu’ils ne répondent de leurs actes, précisément, devant personne. L’étendue de leur pouvoir est inversement proportionnelle à l’étendue du contrôle dont ils font l’objet. La confiance des marchés, cette abstraction derrière laquelle se terre l’âpreté au gain des détenteurs de capitaux, leur tient lieu de suffrage universel.

Ce pouvoir économique transnational que n’assujettit aucune loi voudrait sans doute que les gouvernements obéissent à la sienne. Mais pourquoi les peuples, lorsqu’ils ont la possibilité d’exprimer leur volonté, devraient-ils s’y plier ? Au nom de quelle légitimité l’ouvrier et le fonctionnaire grecs devraient-ils crier famine pour renflouer des banques qui sont triplement responsables de la crise : en alimentant la gabegie politicienne, en spéculant sans vergogne, et en infligeant à un pays exsangue, de surcroît, des taux usuraires qui perpétuent la crise ?

On objectera qu’en refusant le plan de rigueur tout en souhaitant demeurer dans la zone euro, les Grecs veulent conserver les avantages tout en évitant les inconvénients du système communautaire. Un brin tricheurs, ils rêveraient d’une tutelle financière généreuse qui leur permettrait de perpétuer leurs mauvaises habitudes. Mais c’est omettre une donnée essentielle sur laquelle les médias ne s’attardent guère tant elle dérange la vision officielle : pas plus que le peuple grec dans son ensemble, les forces politiques hostiles à l’austérité ne sont nullement responsables de l’incurie de ceux qui ont ruiné le pays.

Et, pas davantage, ces forces qui appartiennent majoritairement à la gauche radicale ne sont en faveur d’un statu quo fiscal et social dont les plus riches sont les principaux bénéficiaires, et dont elles dénoncent précisément la responsabilité dans les déséquilibres internes. Dans un pays où des armateurs richissimes et l’Eglise orthodoxe, de loin le premier propriétaire foncier, ne paient aucun impôt, la répartition équitable des charges fiscales est bien le cœur du problème.

C’est de sa résolution, accompagnée d’une refondation de l’Etat sur des bases assainies, que dépend le redressement économique du pays, et non d’une énième version du diktat européen, dont le seul effet serait d’enfoncer l’économie grecque dans la récession. Que le peuple grec soit capable de reformuler le pacte social en imposant à chacun, y compris les classes moyennes, de participer selon ses moyens, l’avenir le dira. Mais il est sûr qu’en votant pour la gauche radicale, une part considérable de l’électorat signifie à la fois son refus d’une politique d’austérité mortifère et son désir d’une profonde réforme sociale.

Rien d’étonnant, dès lors, à ce que cette dimension de la confrontation politique en Grèce soit totalement occultée par ces sentinelles du capital que constituent les médias dominants. Infantilisant le peuple grec, la version journalistique courante nous présente le débat entre forces politiques comme un obscur imbroglio, où l’irresponsabilité politicienne viendrait redoubler l’irresponsabilité économique d’une population entière.

 Au fond, tout se passe comme si le séisme des dernières élections législatives, où les partis de gauche hostiles à l’austérité totalisent 32 % des voix, devait être noyé dans un amalgame trompeur, comme si une corruption politicienne indistincte traduisait l’inconscience d’un peuple de bavards dépensiers. Or pour être mensongère, cette supercherie n’en est pas moins efficace : car elle permet de légitimer moralement les restrictions infligées aux pauvres, en Grèce, aux yeux d’une population européenne appelée à payer les pots cassés de la crise de l’euro.

Pour les Allemands et les Français, l’épouvantail de la crise grecque revêt, du coup, une double valeur pédagogique : il freine les revendications sociales en faisant planer la menace de l’austérité, et il dédouane les élites dirigeantes du fiasco de l’euro en l’attribuant de manière condescendante à un peuple situé aux marges de l’Europe. Alors que la crise financière grecque est l’effet conjugué de l’injustice sociale, de la crise mondiale et du carcan monétaire européen, on l’impute ainsi à l’irrationalité intrinsèque d’une population accrochée à ses privilèges archaïques.

Oubliant que la moitié de la population active est au chômage et que les pauvres sont encore plus pauvres après cinq années de récession, les élites dirigeantes européennes pratiquent de la sorte un double déni : déni de la réalité d’abord, en continuant d’exiger au nom d’une prétendue responsabilité collective du peuple grec sa paupérisation absolue, comme si cette politique pouvait engendrer autre chose que son refus obstiné au nom de l’instinct de survie et du simple bon sens.

Déni de la démocratie ensuite, puisque la troïka (CE, BCE, FMI) ne considère jamais l’approbation préalable du plan de rigueur comme la condition première de sa mise en œuvre, mais comme une formalité sans importance. En réalité, elle n’a jamais proposé au peuple grec de remède à ses maux : elle lui impose un traitement de cheval qui, au risque de tuer le cheval, ménage surtout les intérêts dominants. Inutile de demander aux Grecs s’ils sont d’accord pour sacrifier leur existence au profit des banques, puisque nul ne doute de la réponse : on attend simplement que leurs représentants donnent cet accord de pure forme à leur place, sans imaginer une seconde qu’il puisse en être autrement.

Mais gare à eux s’ils font mine de se rebeller : le rappel à l’ordre ne se fait guère attendre, et la menace de l’apocalypse financière joue le rôle d’une puissante incitation à l’orthodoxie capitaliste. On se souvient comment un référendum sur le plan de rigueur, d’abord annoncé avec panache, en 2011, fut piteusement annulé par le premier ministre socialiste : devant la bronca organisée par les dirigeants européens et leurs relais médiatiques, Papandréou a tourné casaque en un clin d’oeil.

Donner la parole au peuple sur son propre avenir, appliquer le principe de la souveraineté populaire ? Cette idée saugrenue a donc été promptement retirée du marché, c’est le cas de le dire. Il est vrai que la mésaventure du référendum franco-irlandais, en 2005, avait laissé de mauvais souvenirs à ceux qui préfèrent décider à la place du peuple. Même si, au lendemain de l’élection de Sarkozy, la volonté populaire, qui s’était exprimée en France à 55 % pour le non au traité constitutionnel, fut promptement bafouée par le charlatan en chef de la droite décomplexée.

Car la démocratie ne trouve grâce, aux yeux des élites dirigeantes, que lorsque son exercice demeure strictement conforme à leurs intérêts. Le verdict populaire ? Pour eux, sa vertu est confirmative, jamais affirmative. Dans la démocratie sagement ordonnée que nous promet la domination des marchés, le peuple lui-même est une chambre d’enregistrement, et non la source de toute légitimité. Il ne décide de rien, il avalise docilement, et encore par représentants interposés puisque la voie de la consultation directe lui est fermée.

D’ailleurs, le peuple sait-il réellement ce qui est bon pour lui ? On mesure sans peine l’impensé de cette représentation : le peuple, toujours tenté par le populisme, est un géant sourd et aveugle dont les élites doivent être les yeux et les oreilles. C’est avec fermeté qu’elles doivent, précisément pour n’en fixer aucune à leurs ambitions, assigner de saines limites à ses désirs passablement confus. Eternel insatisfait, puéril et inconstant, ne doit-il pas être constamment remis sur le droit chemin ?

C’est cette nouvelle version du despotisme éclairé qui est à l’œuvre sous nos yeux : si d’aventure le peuple abusé par des oiseaux de mauvais augure vote mal, il suffit d’annuler le résultat du scrutin en confiant à ses représentants obéissants le soin d’effacer le fruit d’un égarement passager. Mais l’opération n’est pas toujours sans risque : à tout prendre, il vaut mieux que le peuple ne vote pas du tout. Pour éviter les mauvaises surprises, rien n’est plus sûr que de le réduire au silence : comme la guerre de Troie, le référendum n’aura pas lieu.

Quel dommage qu’on n’ait pas encore remplacé les élections par un plébiscite en faveur du capital dans les salles de marché ! N’ayant pu supprimer des institutions démocratiques qui furent conquises de haute lutte, les puissances d’argent s’emploient cependant à les vider de leur substance. Que l’on vote tant qu’on voudra, au fond peu importe puisque le pouvoir que le peuple croit exercer n’est qu’illusion. Apportant un démenti à la formule gaullienne, nos élites nous le disent : le vrai pouvoir ne réside plus dans ces boîtes magiques que sont les urnes, mais dans ce ramasse-tout qu’est la corbeille.

C’est pourquoi, parfaitement démonétisée, la souveraineté populaire est placée sous la tutelle de la monnaie unique. Les Grecs ne veulent pas de l’huile de ricin communautaire ? Ils l’avaleront quand même. Le peuple croit-il vraiment vouloir ce qu’il prétend vouloir ? On lui montrera qu’il se trompe. A l’époque de l’Union soviétique, la doctrine Brejnev affirmait que les démocraties populaires d’Europe de l’Est ne jouissaient que d’une souveraineté limitée. Il semble que les peuples européens dans leur ensemble soient désormais astreints au même régime. 

Mais tout le problème est de savoir si une souveraineté limitée est encore une souveraineté. La réponse est négative : le peuple est souverain ou il ne l’est pas, et s’il l’est, il ne peut l’être à moitié. Rousseau l’avait bien compris, pour qui la souveraineté est indivisible et inaliénable : si un peuple se dépossède d’une partie de sa souveraineté, il abdique au profit de la tyrannie. Sans doute la tyrannie d’aujourd’hui n’est plus celle des têtes couronnées de la monarchie absolue. Mais elle n’en est pas moins redoutable, masquée derrière les faux arguments d’une pseudo-rationalité économique et d’un modèle de société prétendument indépassable.

C’est cette entreprise de domination inédite qui, se parant des vertus de la démocratie, en est aujourd’hui le principal ennemi. Car la tyrannie actuelle des marchés ne tolère la démocratie que sur le mode ancillaire, comme la servante docile de ses intérêts. Elle se satisfait pleinement d’un système à l’américaine où les fondements de la société ne sont jamais en question, et où le débat se limite à savoir qui dépensera davantage de dollars pour financer sa campagne électorale. Mais la souveraineté populaire n’a précisément de sens que si elle porte sur l’essentiel et non sur l’accessoire, c’est-à-dire si elle fixe des limites à l’inégalité de l’avoir, du pouvoir et du savoir.

A cette démocratie intransigeante, les élites contemporaines préfèrent une pseudo-démocratie qui n’est que le cache-sexe d’une domination capitaliste transnationale. Or cette limitation délibérée de la démocratie est à usage externe aussi bien qu’interne. Démocratie limitée à l’intérieur, démocratie sous contrôle à l’extérieur, tel est le double mot d’ordre des sphères dirigeantes transnationales qui président, entre autres, aux destinées de l’Europe. Domestiquée à l’intérieur des frontières occidentales, la démocratie fait l’objet d’une surveillance universelle.

Qu’elle s’avise de menacer l’ordre établi, et il lui en cuira. Avec un cynisme sans précédent, les élites dirigeantes européennes s’affranchissent de la souveraineté du peuple, chez les autres, aussi allègrement qu’elles en récusent la légitimité à domicile. C’est pourquoi elles s’accommodent si bien des dictatures à l’extérieur, affichent leur mépris pour la volonté populaire à l’intérieur, et blâment partout la démocratie lorsqu’elle ne joue pas le rôle imparti. 

De ce point de vue, frappante est la façon dont les médias français, pendant plusieurs jours, ont présenté le résultat des dernières élections grecques. Alors que l’événement majeur résidait dans la déconfiture des deux partis traditionnels au profit de la gauche radicale, on eut nettement l’impression que le seul fait digne d’être commenté était le résultat de 7 % obtenu par un parti d’extrême-droite. De l’expression démocratique du peuple grec, pourquoi ne retenir que cet aspect, certes inquiétant et nauséabond, mais nullement essentiel ?

Peut-être fallait-il à tout prix discréditer dans l’opinion française le processus électoral par lequel les Grecs, en accordant 32 % des voix aux forces de gauche refusant l’austérité, signifiaient à la fois l’espoir d’une réforme sociale et la confiance en la démocratie ? La souveraineté du peuple, chez ces Grecs qui furent parmi les premiers à en formuler l’idée, ne sera peut-être pas domestiquée de sitôt. Et la seule solution à la disposition des dirigeants européens pour satisfaire la voracité des marchés, ce sera au fond celle que suggérait Bertolt Brecht dans une boutade célèbre : il ne reste plus, désormais, qu’à dissoudre le peuple. 


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31 réactions à cet article    


  • ottomatic 14 mai 2012 17:55

    Sacré Bertolt !


    Une autre solution existe : faire remarquer les rapports incestueux entre le secteur bancaire et la politique... et aller au bout des choses : puisque la dette est en grande partie imputable au banquiers et leurs valets politiques, elle est donc en grande partie illégitime.
    Remboursons la dette mais pas les intérêts ni les intérêts d’intérêts.
    D’un seul coup, ça devient beaucoup plus facile...

    • Bruno Guigue Bruno Guigue 14 mai 2012 17:57

      Excellente idée .. La gauche radicale demande aussi un moratoire.


    • FRIDA FRIDA 14 mai 2012 18:07

      « puisque la dette est en grande partie imputable au banquiers et leurs valets politiques, elle est donc en grande partie illégitime »

      Il faut d’abord un audit, et ne remboursons que la dette qui a été légitime, celle qui relève de prise illégale d’intérêts elle ne sera pas remboursée. Soyons radicaux, soyons justes et soyons peuple souverain


    • FRIDA FRIDA 14 mai 2012 18:03

      « Mais c’est omettre une donnée essentielle sur laquelle les médias ne s’attardent guère tant elle dérange la vision officielle : pas plus que le peuple grec dans son ensemble, les forces politiques hostiles à l’austérité ne sont nullement responsables de l’incurie de ceux qui ont ruiné le pays »

      Il faut le dire et le redire, le peuple n’est pas responsable de l’incurie et de la triche qui ont conduit le pays à la faillite.

      En outre, les Grecs en votant pour les petits partis, ceux qui n’ont pas trempé les mains dans la faillite du pays, ils signifient bien qu’ils sont prêts à prendre leur destin en main. Le reste c’est de la littérature journalistique, cela n’a pas de sens de dire que les Grecs veulent rester dans l’euro, c’est un mensonge grossier.

      Ce sont les banques qui ne veulent pas que la Grèce sorte de l’euro, cela donnerai des idées à d’autres. S’ils peuvent ils supprimerai les élections et prendront les décision en interprétant les sondanges.

       


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 mai 2012 18:49

        Le refus de rembourser leurs dettes va forcément entraîner le refus des bailleurs de fonds de leur prêter de l’argent ce qui fait que leur situation sera rapidement encore pire : à court terme, l’Etat grec ne sera plus capable de payer ses fonctionnaires, ce qui signifie que les écoles, hopitaux, services incendies et j’en passe ne fonctionneront plus, juste comme s’ils avaient été atomisés.

        A part s’arranger pour étaler leurs dettes, il n’y a pas de solution.


        • jaja jaja 14 mai 2012 18:53

          Ne pas rembourser la dette ne peut se faire qu’en expropriant toutes les banques et leurs gros actionnaires... Devenues service public elles auront ainsi le monopole du Crédit bien nécessaire à tout État. Il ne faut pas hésiter à spolier ceux qui ont spoliés toute la société..... en Grèce encore plus qu’ailleurs...


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 mai 2012 19:09

          Vous reportez le problème : les banques grecques perdront toute crédibilité dans le marché interbanquaire et tomberont à leur tour en faillite en entrainant le reste de l’économie grecque avec elles.

          Avec votre solution, les Grecs n’en auront pas d’autres que d’émigrer en masse !


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 mai 2012 19:12

          Outre le fait que si ça marchait comme vous le prétendez, il y a longtemps que les Etats auraient fondé leur propre banque qui leur prèterait toute la thune dont ils ont besoin pour se faire réélire.

          On a vu ce que ça donnait avec le Crédit Lyonnais.


        • jaja jaja 14 mai 2012 19:18

          Ne pas confondre les nationalisations isolées en système capitaliste où la logique du profit et de la concurrence reste et la socialisation de toutes les banques dans un système socialiste s’emparant simultanément de toutes les richesses que produisent les travailleurs....

          Il faut saisir les moyens de production et les faire tourner au profit de tous.... Et instaurer l’égalité sociale... Ceux qui veulent partir doivent pouvoir le faire...mais les mains vides....

          I


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 14 mai 2012 21:34

          Si la nationalisation ne fonctionne pas pour un pays, il n’y a pas de raison qu’elle fonctionne pour deux, trois, dix ou cent, voire tous.

          Vous proposez sans le dire de faire marcher la planche à billets au moyen de prèts fictifs qui ne seront jamais remboursés et ça va créer de l’inflation, beaucoup d’inflation, comme dans certains pays d’Afrique qui se sont amusés à tout nationaliser, par exemple.

          Tant qu’à aller dans cette direction, les Grecs feraient mieux de créer des sociétés commerciales bidons ( hotels, dancings, bars, cafés ... ) qui auraient des profits bidons ( création monétaire ) , acceptés par des banques complices, contrôlées par des auditeurs complices et qui paieraient leurs impôts pour renflouer le pays.

          Tant que ça ne ce saurait pas, on crierait au nouveau miracle grec.


        • Pyrathome Pyrathome 14 mai 2012 23:16

          Alois Frankenberger
          Père supposé d’Adolf Hitler, vient nous prodiguer ses bons conseils et sa science de l’inepte......ah ah ah !!

          il n’y a pas de solution.

          Si ! celle-là ?
          http://www.slate.fr/lien/50345/INTERNATIONAL-pendre-banquier-ken-livingstone

          La finance manque de moralité ? Les banquiers sont des irresponsables qui mettent en péril notre économie ? Ken Livingstone a la solution. Maire de Londre de 2000 à 2008 et candidat à l’élection municipale de 2012 face au conservateur Boris Johnson, il aurait déclaré lors d’un dîner qu’il faudrait « pendre un banquier par semaine jusqu’à ce que les autres s’améliorent », rapporte le Sun.....

          Et c’est pas un coco qui dit ça.... smiley..
           


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 mai 2012 11:26

          Ouais, enfin, quand je parlais de solution, je parlais de solution civilisée qui respecte tout le monde pas des trucs de tarés haineux qui ne pensent qu’à spolier, torturer, emprisonner et tuer ceux qui ne leur plaisent pas.

          Manifestement, VOUS vous COMPLAISEZ dans l’abject en faisant l’apologie de solutions liberticides et non conformes aux droits de l’homme.

          Je saurai m’en souvenir lors de nos prochains accrochages, messieurs les partisans de la réintroduction de la peine de mort pour des délits criminalisés rétroactivement !




        • foufouille foufouille 15 mai 2012 11:40

          "Vous proposez sans le dire de faire marcher la planche à billets au moyen de prèts fictifs qui ne seront jamais remboursés et ça va créer de l’inflation, beaucoup d’inflation"

          chose que les banques font deja, la dette est detruite apres remboursement et on conserve les interets
          mais eux c’est bien


        • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 15 mai 2012 11:58

          Filer la planche à billets à des gouvernements démagogiques et irresponsables entraînera forcément des catastrophes à court terme.

          C’est pour cette raison qu’on prèfère recourir à des banques qui recherchent du profit plutôt que leur réélection : notez que dans les deux cas, il s’agit finalement de s’enrichir à titre privé, les uns via un contrat et les autres, via leur salaire d’élu et des commissions occultes qui les accompagnent.

          C’est un frein pour éviter les délires des politiciens et vous voulez le supprimer.







        • foufouille foufouille 15 mai 2012 12:29

          "Filer la planche à billets à des gouvernements démagogiques et irresponsables entraînera forcément des catastrophes à court terme."

          comme pour les banquiers
          quand on veut trop de fric, on gobes madoff, on coules des entreprises
          voire des pays pour racheter pas cher
          etc
          et sans risque


        • joletaxi 14 mai 2012 19:59

          Ceux qui veulent partir doivent pouvoir le faire...mais les mains vides....

          je vous trouve bien timide sur ce coup là.

          Il y a encore quelques camps de vacances qui pourraient être remis aux normes facilement en Allemagne et en Pologne,et à lire les commentaires ici sur avox, il ne manquerait pas de candidats gardien,voire plus si affinité.


          • Pyrathome Pyrathome 14 mai 2012 23:06

            Ya les nombreux et mystérieux camps de la FEMA aussi aux US.............sans doute pour y apprendre à faire des châteaux de sable ?


          • Pyrathome Pyrathome 14 mai 2012 23:03

            Ne pas rembourser la dette ne peut se faire qu’en expropriant toutes les banques et leurs gros actionnaires... Devenues service public elles auront ainsi le monopole du Crédit bien nécessaire à tout État. Il ne faut pas hésiter à spolier ceux qui ont spoliés toute la société..... en Grèce encore plus qu’ailleurs...

            C’est exactement ce qu’il faudrait faire partout dans le monde.......
            Dans une société évoluée, démocratie participative en l’occurence, les banques sont les serviteurs de la civilisation, quand il se produit le contraire comme présentement, c’est ce qu’on appelle le « totalitarisme financier marchand » aux mains d’une poignée de tarés juchés sur le haut de leur pyramide de papier.....
            Mettons leur le feu aux fesses !!!!...
            Nuremberg II pour commencer !!


            • reprendrelamain reprendrelamain 15 mai 2012 09:48

              Excellente analyse


              • lloreen 15 mai 2012 11:01

                « Si la question mérite d’être posée.....contraire ».

                A l’évidence, vous ne suivez pas l’ actualité islandaise...

                La révolution (pacifique) islandaise :

                http://www.dailymotion.com/video/xqfqlr_la-revolution-islandaise_news

                Une fois débarrassés des politiciens, les islandais rédigent leur nouvelle constitution par internet

                http://www.wikistrike.com/article-revolution-loin-des-medias-l-islande-reecrit-entierement-sa-constitution-99142021.html

                L’Islande annule la dette hypothécaire de ses habitants :

                http://www.eva-anarion.com/article-l-islande-annule-la-dette-hypothecaire-de-sa-popuilation-103368967.html

                L’Islande traduit les responsables du désastre en justice : le procès qui en fait trembler plus d’un....

                http://www.wikistrike.com/article-islande-le-proces-qui-en-fait-trembler-plus-d-un-104163567.html

                Monsieur l’auteur, les islandais apportent la réponse à votre questionnement.

                En France , les initiatives ne manquent pas non plus :

                http://www.ric-france.fr/Presentation.php

                Plus largement : le mouvement de la souveraineté individuelle :

                http://www.youtube.com/watch?v=vmdI8ZQqH5A


                • robin 15 mai 2012 11:08

                  Si une nouvelle élection ne va pas dans le sens des banksters, on les referra voter jusqu’à ce que sinon, le soviet européen leur enverra ses mercenaires d’Eurogendfor casser du Grec quitte à laisser des centaines de morts sur le carreau, c’est comme ça que ça finira.

                  Ca aura au moins l’avantage de réveiller en sursaut les 99% de moutons endormis qui continuent à faire tourner le système actuel en votant pour les mêmes gugusses laquais des banksters.


                  • HELIOS HELIOS 15 mai 2012 12:12

                    ... un peuple ne peut etre souverain que s’il maitrise ses frontieres, sa monnaie et sa culture.

                    Pour les frontieres en signant les accord de Shengen, une breche a ete ouverte, et seule une co -responsabilite sur les frontieres exterieures peut etre acceptable. Jusqu’a present, qui a vu des grecs participer a la gestion des frontieres exterieures ? personne et grace a la pensee unique les grecs ne peucvent pas refouler l’immigration qui passe par leurs voisins Turc. 
                    Les grecs n’ont pas de souveraineté sur leur territoire.


                    Pour la monnaie, nous le savons, l’Euro n’est pas LA monnaie de grecs, c’est une monnaie etrangere qu’ils sont contraints volontairement (? drole de formulation) d’utiliser. Le seul moyen acceptable d’utiliser une monnaie etrangere en conservant sa souveraineté, c’est d’avoir un secteur bancaire public fort, a defaut de l’avoir completement public. La preuve du fonctionnement acceptable d’un pays avec une monnaie etrangere nous est fournie par les pays qui utilisent le dollar.
                    Aujourd’hui les grecs n’ont aucunne souveraineté sur leur economie.


                    Enfin, pour la souveraineté sur leur culture, la mesure est plus difficile, mais a voir ce qu’il se passe en France, on comprends immediatement que la Grece na rien de tout cela. L’usage des caracteres cyriliques les exclus de l’ensemble des documents techniques ou culturels diffusés dans le monde entier. L’usage de l’anglais exclu egalement une grande majorite des grecs... mais ils ne sont helas pas les seuls.
                    Culturellement parlant, les grecs n’ont plus de maitrise de leur souverainete.



                    Que reste-t-il aux grecs ?.... RIEN, c’est un pays qui n’a plus qu’a mourir et devenir une vague province pauvre de la Grande Europe, extension inesperée de la Grande Allemagne pronnée il y a pourtant deja bien longtemps. A l’instar de Paris qui a devoré la France, que reste-il dans la Creuse ou sur le plateau des mille vaches ? Que va-t-il rester a la Grece dans 20, 30 ou 50 ans ? des residences secondaires en bord de mer des classes les plus riches d’Allemagne d’Angleterre et d’Europe du nord.

                    On peut mettre en avant la democratie, la politique ou quoi que ce soit... les criteres de souverainetés ne sont plus satisfaits, la Grece n’est plus RIEN, plus rien, plus rien... a quand la France ?


                    • lloreen 15 mai 2012 12:45

                      La Grande Allemagne n’a rien à voir avec la dictature des apparatchiks de l’union européenne.
                      La Grande Allemagne n’est sûrement pas le 51 ème état de fait des Etats-Unis d’Amérique, l’ autre état vampire outre-atlantique.
                      La Grande Allemagne sert d’épouvantail pour faire se dresser tous les autres contre le peuple allemand.
                      Cessez de gober les inepties inculquées par les dictateurs qui s’érigent en maîtres à penser.


                      • HELIOS HELIOS 15 mai 2012 12:58

                        ... etes vous allé en Grece, dans les pays de l’est ?


                      • toor toor 15 mai 2012 14:17

                        L’insurrection des peuples est un devoir sans quoi plus de démocratie mais l’asservissement de ceux-ci par les nantis.


                        • toor toor 15 mai 2012 14:21

                          Article 35


                          • toor toor 15 mai 2012 14:27

                            Article 35 de la loi de 1973

                            Quand le gouvernement viole le droit du peuple,l’insurrection est,pour le peuple et pour chaque portion du peuple,le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.


                            • toor toor 15 mai 2012 14:38

                              Désolé c’est 1793


                              • abelard 15 mai 2012 16:28

                                Un texte magnifique Monsieur Guigue, que je diffuse immédiatement si vous me le permettez.

                                Bien sûr, en application de l’axiome d’AVox, il a rameuté les trolls mononeuronaux, mais qu’importe.

                                Beau style, pensée claire...

                                Bravo


                                • Bruno Guigue Bruno Guigue 15 mai 2012 16:59

                                  Diffusez-le largement bien sûr !

                                  Et merci pour votre soutien !


                                • egos 15 mai 2012 17:18

                                  « il est inutile et dangereux de sublimer le fardeau des opprimés »
                                  il serait douteux que vous méconnaissiez l’auteur de cette phrase.

                                  Le peuple grec, cultivé s’il en est, francophone autant sinon plus que d’autres, porté aux voyages lointains par ses origines supposées.
                                  Il reste pour nous une légende, tant cette côte a enfanté de mythologies.
                                  La population actuelle serait en majorité d’ascendance slave, culture avec laquelle elle partage son alphabet et sa religion, voire certains intérêts
                                  La diaspora grecque compte 6 millions d’âmes soit un peu plus de la moitié de ceux  restés au pays.
                                  Principalement installée aux US, Australie et Afrique du Sud, bien intégrée elle ne parait se démarquer, si ce n’est par la nostalgie des traditions et du folklore, en rien des obligations et nécessités propres à chaque pays d’accueil.
                                  Ces trois nations, au demeurant, sont loin de connaitre une situation aussi catastrophique que celui de leurs origines.. 
                                  Les circonstances qui ont précédé et accompagné le drame grec (évitons les allusions) sont décrites dans votre article, exhaustif à ce sujet.
                                  Une réserve toutefois, les causes majeures de la crise financière (victoire de l’idéologie libérale, défiscalisation des revenus du capital, dérégulation et globalisation, duplicité des banques privilégiant la spéculation à l’industrie, crises boursières à répétition), pour incontestées qu’elles soient, n’en exonèrent pas pour autant les peuples, leurs choix électoraux et leurs représentants.
                                  Durant la période couvrant la fin des années 70 jusqu’a la fin de la décennie 2000, notre pays, la France, eut recours pour financer son budget à l’emprunt, à des taux relativement modérés, la charge des intérêts étant supposée couverte par la croissance attendue ainsi qu’ine inflation modérée.
                                  La progression régulière mais maitrisable du capital de la dette vs le pib n’entamait en rien le socle d’airain du dogme national : la croissance par la consommation (fusse au prix de l’investissement productif et de l’équilibre du commerce extérieur) et son corolaire  l’impérieuse nécessité du déficit (ligne Seguin Lienemann)

                                  Déficit contrôlable pour peu qu’un surplus de courage politique mâtiné de conscience civique et de volonté s’intéressât, à cette époque déjà, à traiter de front et à fond les sujets des fraudes en tout genre, corruption, abs et autres détournements.

                                  Les récentes crises furent abordées dans un contexte de fragilité de l’économie nationale ; la période 2007-2012 a plombé nos comptes et facultés de redressement.

                                  Le scénario de la Grées est identique, en « plus pire » selon m’expression chère à nos compatriotes de la cité Phocéenne.

                                  La sincérité (euphémisme propre au jardon financier) des comptes présentés par le Gvt Grec aux représentant de Bruxelles, n’était depuis quelques années ; même^lus discuté tellement ce terme paraissait hors de propos.

                                  L’argument selon  lequel le déficit budgétaire financerait le pacte et la protection sociale, raisonnement spécieux parmi les plus répandus, constitue le point d’orgue de la partition libérale, suggérant que la destruction du social entrainerait le rétablissement des comptes et la survie du pays.

                                  Pure illusion, la stratégie vise à la marchandisation de toute forme d’activité et malheur aux vaincus.

                                  Avez-vous remarqué a quel point l’info sportive et économique fusionnent, les milieux respectifs (média , industrie du divertissement et du sport) fusionnant leurs intérêts dans une idéologie commune, la compétition.

                                  Il n’y a en effet qu’une seule place enviable sur le podium.

                                  Quel qu’il soit.

                                   

                                  Ne nous livrons pas, comme l’a fait le peuple grec, par passivité, complaisance aux  manœuvres permissives d’un appareil politique corrompu, pieds et poings liées aux puissances du marché.

                                  S’il est vrai quel les plus démunis souffrent plus que d’autres en ce moment du côté d’Athènes ou du Pirée, n’écartons pas pour autant ce que fut la réalité de ce pays, ou beaucoup, à des degrés divers ont contribué à leur destin ?

                                  Les pauvres ont certes récupéré des miettes, mais chacun a creuse sa part d’abîme, petits ou grands escrocs, pâtre ou pécheur, milliardaires ou armateur.

                                  La responsabilisé n’est pas égale et les conséquences demeurent injustes et souvent cruelles.

                                  Pour autant, qui saurait accorder un quelconque label démocratique à un pays ou lever l’impôt s’apparente, pour une grande majorité de contribuables et électeurs, à l’expression d’une dictature.

                                  Une démocratie se paye et se finance ( tout comme le droit social se conquiert),

                                  les partisans de Gauche, ici, ne disent pas autre chose, il n’est pas outrageant non plus de faire preuve de la plus grande rigueur ou discernement dans l’usage de l’argent public.
                                  Quant à la dette, une fois le pays définitivement ruiné, elle sera assumée par les citoyens européens (classes moyennes et nécessiteuses), entre temps les actifs nationaux (services publics, îles le la mer Egée, patrimoine historique) auront été raflés par les membres de l’oligarchie politico-financière, on devrait bien trouver quelques patronymes Hémmènes, non ?
                                  Sorros, n’est ce pas un nom a consonnance ...

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