Enchanté d’être un con ?

Loin de céder au "coming out" médiatique, terme anglophone que je n’apprécie pas, je reconnais qu’il est temps de vous faire cet aveu.

En politique, par exemple, je ne comprends plus rien. Après une révolution sanglante, nous avions une constitution protectrice. Des mots nobles étaient gravés au fronton de nos maisons du peuple : Liberté, Égalité, Fraternité.

Fière devise. Elle apparaît dans le débat public avant la proclamation de la Première République, dès 1790. Depuis le temps et les hommes ont érodé ces gravures. A l’heure ou les pays Arabes envisagent cet idéal, nous risquons de le perdre. Le travail de sape dure depuis de nombreuses années. Sans être historien, sans être un lettré, j’en fais le simple constat. N’ayant jamais fréquenté cette noble institution : l’Académie des sciences morales et politiques, je rejoins pourtant ce double objectif. Lien.

Le confort nous a rendu fort con (et inversement, car être un con est confortable).

La phrase de morale du tableau noir n’est plus qu’un vague souvenir pour les vieux radoteurs, dont je suis.

-Le bonheur n’est pas d’avoir, mais d’être.

-Un bienfait n’est jamais perdu.

-Se respecter, c’est apprendre à respecter les autres…. 

L’école de la vie n’enseigne plus que les mathématiques et surtout l’opération : Division. Et la, plus question de morale. C’est diviser pour régner !

Comme pour le fameux Zizi, vous saurez tous sur la Droite, la Gauche, les extrêmes et le milieu. Mais tous, n’est que vous devez savoir, rien d’autre. Le reste est OFF !

Devant l’écran plat, nous ingurgitons, entre deux matchs de foot, des propos roboratifs mais indigestes sur le long terme. Le présentateur nous abreuve de l’élixir du sommeil de notre conscience, de l’opium du peuple velléitaire ; bref de son information. L’oralité du message évite d’approfondir celui-ci. 

Pour d’autres, nous faisons notre choix au supermarché de l’information. On va choisir : Le Figaro, l’Humanité, Libération… en fonction de notre culture politique.

L’a priori positif du contenant, donne confiance en son contenu. (Celui qui lit Attali, fait-il le lit de la Gauche ?). Le quotidien sponsorisé est notre Bible, notre axe de réflexion.

Nous ne fréquentons que des personnes bien pensantes, partageant notre idéal. On ne partage pas ses propres idées avec le contradicteur. Il doit nous rejoindre, ou replonger dans le néant des ses opinons hors normes. L’intrus, c’est lui !

Et voila comment la division multiplie notre perte de bonheur.

Mais je m’aperçois qu’en plus d’être un vieux con, je vous amalgame dans mon texte. Funeste erreur. Penser « Je » et écrire « Nous ou vous ». Impardonnable ?

Sur ce site, je ne rencontre que des personnes conciliantes. Ouvertes au dialogue et empruntes du plus profond respect de l’opinion de l’autre. Gros et énorme avantage d’internet. Sans craindre les intempéries, je moissonne mes propres informations, évitant (lâchement ?) certains auteurs manquants cruellement de savoir-vivre.

Bénéficiant de loisirs, je prends le temps de relire certains articles afin de mieux percevoir l’esprit du texte. Comme avec les crabes, je casse la carapace pour trouver de quoi m’alimenter.

Hélas, derrière mon clavier, je n’ai pas toujours cette sagesse. J’enfourche prestement Rossinante pour combattre les ailes des moulins à vent de la politique, qui cache ma vision de la morale. (J’ai le Sancho !).

Certains mots font mal à des lecteurs. Pourtant, ce n’est jamais le but. Juste l’emportement d’un vieux con d’idéaliste. 

Mon problème actuellement, est de savoir comment je vais finir après les échéances de 2012. Sois en vieux con, soit en pauv’con ?

Illustration : http://dp.mariottini.free.fr/weekend/madrid/photos/2-donquichotte-sanchopanza2.htm&nbsp ;&nbsp ;&nbsp ;