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Accueil du site > Tribune Libre > Energie 3.0 : comment éviter le gaspillage énergétique à l’ère (...)

Energie 3.0 : comment éviter le gaspillage énergétique à l’ère numérique ?

Treize à vingt milliards d'euros : c'est le montant colossal gaspillé en énergie non utilisée chaque année dans nos bâtiments en France. Une surconsommation inutile qui se répercute directement sur nos factures énergétiques mais aussi sur les émissions de CO2, avec les conséquences que l'on connaît sur le réchauffement climatique de notre planète. Une aberration d'autant plus dommageable qu'une bonne partie de ce gaspillage pourrait être évité : des solutions permettent dès à présent de moins consommer tout en conservant un même confort énergétique, voir même en l'améliorant. La réduction de 50% de notre consommation énergétique à l'horizon 2050 prônait par François Hollande ne sera possible sans l'implication de l'ensemble des acteurs de la filière énergétique mais aussi et surtout par une responsabilisation de l'individu. Un consommateur qui doit être mis au cœur du processus de transition énergétique en devenant un véritable acteur de sa consommation énergétique.

 

Si rien n'est fait en terme d’efficacité énergétique et d'émissions de gaz à effet de serre la très sérieuse Agence International de l’Énergie (AIE, branche énergétique de l'OCDE) prévoit que la température sur terre augmentera de 5 degrés d'ici la fin du siècle, soit 3 degrés de plus que ceux prévus par le protocole de Kyoto. Une différence synonyme de catastrophe climatique sur l'ensemble de la planète (fonte des glaciers, inondation des villes côtières ...). Dans son rapport l'AIE émet des recommandations qui stipule que la seule mise en place de solutions d'efficacité énergétique permettrait de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre dont 60% repose sur le secteur du bâtiment. Un constat auquel on peut rajouter la baisse drastique des énergies fossiles ou encore les difficultés de stockage de l'énergie nous oblige à réenvisager notre rapport à l'énergie.

 

Responsabiliser le consommateur

Des répercussions dramatiques auquel la France se doit d'être un exemple pour le reste du monde en matière de transition énergétique. Encore faut-il pour cela établir les bons moyens d'actions pour y parvenir : des solutions d'efficacité énergétique qui oublient trop souvent le rôle prépondérant de l'individu en matière de diminution de la consommation d'énergie. Trop souvent considéré comme simple spectateur de la transition énergétique, nous sommes pourtant au cœur du processus : en tant que consommateur d’énergie tout d'abord nous pouvons modifier nos comportements et adopter des solutions énergétiques qui permettent d'éviter le gaspillage ; ensuite nous avons aussi la capacité à produire de l'énergie notamment via notre logement (écoquartier, panneaux solaire, géothermie ...). Nous sommes ainsi les véritables acteurs-consommateurs de notre énergie et de la transition énergétique. « Le client final devient actif : le bâtiment, jusqu’alors considéré comme une simple enveloppe à isoler, produit de l’énergie...Par la notion d’« Énergie 3.0 », le consommateur devient maître de son énergie » explique Rudy Provost, président de la Fondation Rexel pour le Progrès énergétique, dans son nouveau livre Énergie 3.0. Sur le modèle du Web 2.0 où l'internaute devenait acteur du Web (recherches sur Internet, blog, forum etc), la notion d'énergie 3.0 correspond ainsi au rôle actif de l'individu dans son rapport à l'énergie. Responsabiliser l'individu afin d'acquérir des gestes simples en matière d'efficacité énergétique est incontournable : une prise de conscience en pleine croissance mais qui se borne encore trop souvent à la peur d'un surcoût de la facture, d'une perte de confort ou de mauvaises habitudes.

 

Énergie 3.0 : les économies d'énergie à l'ère numérique

L'ère numérique devrait nous aider à franchir un palier : lier les technologies numériques aux solutions énergétiques nous offre dés à présent la possibilité d'ajuster au plus près notre consommation à nos besoins réels, et ceci sans perdre en confort, voir même en l'améliorant. Des technologies qui permettent d'optimiser un meilleur partage de l'énergie au niveau de sa distribution entre zones géographiques (comme avec les smarts grids) ou bâtiments interconnectées mais aussi au niveau du consommateur final. L'individu consomme ainsi la seule énergie dont il a réellement besoin : éteindre automatiquement chauffage/lumière si une pièce est inoccupée mais aussi adapter sa consommation selon l'heure de la journée, le climat : les possibilités sont multiples. Le potentiel de ces solutions d'efficacité énergétique dites actives est colossal : chaque foyer pourrait économiser un tiers de sa facture énergétique pour un coût à l'achat compris entre 1000 et 2000€ et rentabiliser son achat sur une période de 3 à 7 ans. Un rendement bien meilleur que l'isolation thermique, aussi importante soit elle, dont le coût reste bien plus élevé malgré les nombreuses déductions fiscales. Des capacités qui dépendent du taux d'occupation du bâtiment et qui sont donc augmentées pour les bureaux, les écoles ou les hôtels. Un gain potentiel que l'on retrouve logiquement dans une diminution des émissions de gaz à effet de serre : une étude publiée en début d'année "l'efficacité énergétique : levier de la transition énergétique", montrent ainsi que ces émissions pourraient être réduite d'un quart à un tiers dans le secteur du bâtiment. Une réduction des émissions qui suit directement les recommandations de l'AIE afin de revenir aux accords de Kyoto sur le réchauffement climatique.

Si le potentiel est considérable, force est de constater que la France est en retard dans cette convergence numérique/énergie face à des pays comme les États-Unis ou l'Allemagne. Un constat d'autant plus dommageable que nous disposons d'un noyau fort de start-up, entrepreneurs, fabricants de matériel électrique ou encore d'experts en technologie verte. Quelques initiatives locales se sont néanmoins développées : le nouvel ecoquartier du Fort d'Issy par exemple allie performance énergétique passive des bâtiments, cogénération via la géothermie mais aussi des solutions domotiques permettant d'adapter la consommation énergétique des habitants du quartier selon leurs besoins. Des initiatives prometteuses mais qui gagneraient à être mise en place à une plus grande échelle avec l'aide des pouvoirs publiques mais aussi la participation de l'ensemble des acteurs du secteur de l'énergie (producteurs, distributeurs, fabricants de matériel électrique, entreprises technologiques, consommateurs). Génératrice d'emploi, de diminution de la consommation énergétique, de baisse des émissions de CO2 et même d'amélioration de la qualité de vie, la France aurait tout à y gagner à être en première ligne de cette convergence énergie/numérique.

 


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7 réactions à cet article    


  • Ruut Ruut 5 novembre 2013 17:27

    L’énergie verte ne pollue pas l’économiser est ridicule.


    • Laurenzola Laurenzola 5 novembre 2013 19:12

      Aucune énergie n’est verte, fabriquer un barrage ou un champ d’éolienne offshore a des conséquences sur l’environnement.

      La seule énergie véritablement renouvelable et pérenne est celle que l’on ne consomme pas.


    • BA 6 novembre 2013 11:32

      Mercredi 6 novembre 2013 :

      Nouvelle concentration record des gaz à effet de serre en 2012.

      Les trois principaux gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique, ont franchi de nouveaux records de concentration en 2012 dans le monde, a annoncé mercredi à Genève l’Organisation météorologique mondiale, une agence de l’ONU

      Les dernières analyses montrent que les fractions molaires du dioxyde de carbone (CO2), du méthane(CH4) et du protoxyde d’azote (N20) ont atteint de nouveaux pics en 2012, écrit l’OMM dans son bulletin sur les gaz à effet de serre publié à Genève.

      Entre 1990 et 2012, le forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%, à cause du CO2 et d’autres gaz qui retiennent la chaleur, a poursuivi l’OMM.

      Le forçage radiatif est la capacité à conserver l’énergie du Soleil au niveau de la Terre ou à la renvoyer dans l’espace. Un forçage radiatif positif indique un réchauffement de l’atmosphère, s’il est négatif cela va dans le sens d’un refroidissement.

      Lors de la précédente étude, concernant 2011, ce différentiel n’était que de 30%.

      Selon Michel Jarraud, secrétaire général de l’OMM, « si le monde continue sur cette voie, la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle (NDLR, en 1750), et même plus dans certains régions, les conséquences seraient catastrophiques. »

      Le dioxyde de carbone est le principal responsable du réchauffement climatique.

      Sa concentration dans l’atmosphère a augmenté en 2012 de 2,2 ppm (parties par million), à comparer avec une hausse de 2,0 ppm en 2011.

      La hausse moyenne durant ces 10 dernières années était de 2,02 ppm, et les chiffres de 2012 montrent une accélération de la tendance.

      Le CO2 trouve son origine dans la combustion de matières fossiles ou le déboisement.

      C’est un gaz qui demeure dans l’atmosphère pendant des centaines voire des milliers d’années, relève l’OMM, qui ajoute que la plupart des aspects du changement climatique persisteront pendant des siècles même si les émissions de CO2 cessaient sur le champ.

      http://www.romandie.com/news/n/_Nouvelle_concentration_record_des_gaz_a_eff et_de_serre_en_201268061120131124.asp


      • joletaxi 6 novembre 2013 17:34

        Entre 1990 et 2012, le forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre, qui induit un réchauffement climatique, a augmenté de 32%, à cause du CO2 et d’autres gaz qui retiennent la chaleur, a poursuivi l’OMM.

        faut peut-être leur signaler que depuis 1997, il n’y a pas eu d’augmentation des t° et que ces 5 dernières années ,c’est plutôt à la baisse ?

        Le forçage radiatif est la capacité à conserver l’énergie du Soleil au niveau de la Terre ou à la renvoyer dans l’espace. Un forçage radiatif positif indique un réchauffement de l’atmosphère, s’il est négatif cela va dans le sens d’un refroidissement.

        faut peut-être leur signaler que d’éminents climastrolgues, dont le célèbre Trenberth, cherchent la fameuse chaleur « perdue »
        Paraît qu’elle se cache au fonds des océans profonds(bien pratique ,personne n’ira voir) cette chaleur ,une vraie teigne.

        C’est un gaz qui demeure dans l’atmosphère pendant des centaines voire des milliers d’années,

        faut peutêtre aussi leur signaler que suivant les études(et dieu sait s’il y en a, depuis que la fête au slip des subventions pour le climat bat son plein, rien à voire avec une crise ...)
        cela va de 5 ans à 1000 ans.
        sont plus forts que Madoff ces gars là
        En tout cas, ils ont des clients
        cela me rappelle cette phrase entendue dans un magasin de tapis

        tous les jours, il y a un crétin qui se prépare à nous amener son pognon.


      • cathy30 cathy30 6 novembre 2013 13:17

        [c’est le montant colossal gaspillé en énergie non utilisée chaque année dans nos bâtiments en France].

        Qu’est-ce que l’énergie non utilisée ?

        Vous parlez de vieux bâtiments chauffés non habités ?


        • HELIOS HELIOS 6 novembre 2013 16:35

          ... un discours, toujours le même qui fait peser la responsabilité sur le coeur même de la civilisation... le foyer familial.
          L’auteur s’attaque non seulement a l’energie utilisée mais aussi a l’energie non produite... laissant les familles coupables de ne pas avoir des logements qui produisent plus d’energie qu’ils n’en consomment... au passge j’aimerai en voir au moins un dont le bilan (global) est positif.

          De plus, l’auteur laisse sous entendre qu’il faut « reformatter » l’esprit de la famille, pour, par exemple, que les pieces vides soient eteintes (evidement, enfin, presque) non chauffée (la il y a deja probleme)...tout cela au nom d’une sobriete globale niant la realité strictement locale.

          J’habite a un endroit ou je laisse les fenetres ouvertes la moitie de la journée l’hiver, sauf cas particulier donc je gaspille de la chaleur que je n’ai pas produite et que le soleil m’a genereusement offerte. Suis-je coupable ? oui, selon l’esprit de l’article.

          Encore une fois, tous les verts et assimilés ont un fond autocratique et veulent imposer leurs modele aux autres... JE PAYE mon electricité, JE PAYE mon eau, JE PAYE mon carburant, laissez moi svp en faire ce que je veux, appriquez vous, A VOUS, vos merveilleuses regles, et si vous voulez que je les economise, offrez moi une alternative qui me convienne...


          • joletaxi 6 novembre 2013 17:41

            bah oui, des vrais camelots, mais dangereux

            car que vous le vouliez ou non, vous êtes passé à ces merdes d’ampoules basse conso(je n’ai d’ailleurs pas entendu que cela avait eu le moindre impact sur la conso)

            et maintenat, ils vont s’occuper de vos chasses d’eau
            car ici en Europe, le problème de l’eau est pire qu’au sahel c’est bien connu

            et tout est à l’avenant, de vrais escrocs

            un bilan a été fait en Allemagne( le paradis vert par excellence) sur les logements à basse conso

            résultat, on a constaté que les conso établies pour les logements conventionnels avaient été surévalués de 30 % dans leur logiciel de calcul, mais que en plus les conso dans les habitats « verts » avaient été sous évaluées de plus de 30 %

            Mais avec des pulls en poil de chèvre,et si on accepte 18 ° dans le salon, cela doit être faisable.

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