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Enfant de la guerre froide

Né en 1960, je suis un enfant de la guerre froide. J’ai vu, lu, appris la différence fondamentale qu’il y avait entre l’Occident et le monde communiste. Malgré le fait que j’ai eu pas mal de professeurs d’histoire communistes, malgré, en terminale, un professeur de philosophie marxiste, je me suis quand même fait l’idée que nous vivions dans un monde démocratique, où la liberté était un fait. A posteriori, je paraphraserais mon impression de l’époque par une phrase selon laquelle nous étions dans l’axe du bien.

En 1989, le « Grand Satan » est mort, le Mur s’est effondré et certains furent prompts à réclamer de toucher les dividendes de la paix. Or, nous n’avions pas été réellement en guerre jusque-là. Il y avait bien eu la guerre de Corée, celle du Vietnam, d’Algérie, etc., mais ces guerres pouvaient davantage être considérées comme des guerres de décolonisation que des guerres d’affrontement entre les deux blocs, même si chacun manipulait ses pions. Par ailleurs, né en 1960 comme je l’ai dit, ces conflits étaient terminés dans les années 70, années de la prise de conscience pour le jeune que j’étais.

Mais voilà. Dès 1991, ce fut la guerre du Golfe. À peine terminée, on embraya sur la Yougoslavie puis la Serbie et le Kosovo, puis l’Afghanistan, et à nouveau le Golfe pour une deuxième guerre, aujourd’hui c’est la Lybie. Demain, est-ce que ce sera le tour de la Syrie ? De l’Iran ? Force est de constater que la vision occidentale du monde, loin d’être démocratique, est en réalité totalitaire. Nous voulons, de force manifestement, imposer notre système. Là où nous sommes passés, il ne reste plus que désolation. Les Irakiens, objectivement, vivaient beaucoup mieux à l’époque de Saddam Hussein. Au Kosovo, l’Occident a manifestement fait la guerre pour des mafieux qui n’hésitent pas à faire du trafic d’organes. En Afghanistan, la production de drogue n’a jamais été aussi florissante que depuis que les troupes occidentales l’occupent. En Libye, il semblerait que l’on est en train d’essayer d’installer des islamistes de la pire espèce qui n’auront de cesse de mordre la main qui les aura nourris. Et l’on pourrait allonger cette liste à l’infini.

Vu macroscopiquement, donc, l’Occident aujourd’hui est une machine de guerre antidémocratique. Son système financier asservit et affame les peuples, il rançonne les peuples au profit d’une classe oligarchique mondiale anglophone et méprisante. Bref ! Où sont les valeurs de l’Occident que j’ai connu dans ma jeunesse ? Elles semblent s’être envolées ! Ce que j’ai ressenti étant jeune, c’est-à-dire le fait d’être dans la bonne voie, du bon côté de la barrière, n’était-il qu’une illusion ?

De l’autre côté, il me semble valoir la peine de regarder ce qui se passe dans le monde ex-communiste. En Russie, après l’effondrement qui fut douloureux pour la population, on remonte la pente. L’économie progresse et le jour ne me semble pas être loin où l’espoir des populations en leur avenir renaîtra. De toute façon, la Russie a de grands atouts pour elle : une des populations les mieux éduquées au monde, bien loin devant l’Occident, dans tous les domaines, des ressources naturelles importantes, un grand pays vide où l’on peut espérer construire… Et aucune guerre en vue, sinon une lutte interne contre un islamisme financé en sous-main par les États-Unis.

Passons à la Chine. Ce pays reste officiellement communiste, mais y étant allé, j’ai pu constater qu’il n’en porte que le nom. C’est une dictature pure et simple. Cela dit, la croissance y est de plus de 10% par an depuis des décennies maintenant. La Chine rattrape donc son retard pris sous l’ère Mao. La dictature y paraîtra peut-être pénible à certains, sûrement même. Mais à la question posée au numéro 3 du régime d’élections non démocratiques, il répondit ceci : « c’est vrai, la Chine n’est pas une démocratie, mais avec la croissance que nous avons actuellement, si les élections étaient démocratiques, nous aurions peut-être 80% des voix… ». Peut-être, après tout, n’a-t-il pas complètement tort.

En effet, la liberté est un bien précieux, celle d’expression peut-être plus que tout autre. Mais, chez nous, chaque jour qui passe, cette liberté, d’expression en particulier, s’amenuise. Les mandarins et ayatollahs fleurissent bien davantage chez nous pour nous asséner des vérités préfabriquées et jamais prouvées, que dans les pays d’origines, arabes pour les ayatollahs et chinois pour les mandarins. D’un autre côté, alors que la démocratie et la liberté devaient être les moteurs de la création de richesse, nous ne pouvons que constater qu’à la mesure où nos libertés nous ont été confisquées, notre système a sombré dans la banqueroute. Cette dernière n’est certes pas officiellement consommée, mais cela n’est dû qu’à la patience de nos créanciers chinois et indiens pour l’essentiel, peut-être russes demain, qui, eux, semble-t-il, veulent à tout prix éviter une guerre avec nous…

Alors où sont les bons dans cette histoire ? Y a-t-il seulement des bons ? Mais de là à se présenter en modèle, de là à entendre dégouliner les discours à plein temps des sonneurs du régime chez nous, il me semble qu’il y a une pause à marquer pour réfléchir. Revenir aux fondamentaux de notre société : liberté, prise de risque et récompense de la prise de risque. Le tout assorti d’une morale rigide et à toute épreuve : condamnation irrémédiable et très sévère de toute corruption, répartition équitable des richesses créées, arbitrage juste des différents acteurs sociaux… Bref ! Une forme de monde qui exista probablement quand on sortait d’une guerre qui avait fait 40 millions de victimes et où le terme de solidarité, d’où que l’on soit né, voulait dire quelque chose…


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3 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 22 juin 2011 10:17

    Non , non et non mon petit vieux

    Le travail c’est fini : le mérite c’est fini brave toutou dépassé par les évenements

    trouve moi une seule personne qui travail

    L’amérique a toujours été un miroir aux allouetes, un spectacles un mensonges, on critiquez la russie pour avoir fait une ville modèle : mais l’amérique au final n’est qu’une façade

    derrière c’est l’horreur ....

    La liberté disparait pouf : et on est au final des esclaves : il fallait s’y attendre en valorisant le pouvoir phallique au lieu d’une société pour l’homme, vous avez fait votre choix sans comprendre, ca y est , on y est

    LES GENS CREVENT DE FAIM, DE VIOLENCE, DE STRESS, DE MEURTRISSURE, DANS LES PAYS RICHES : C’EST UN GENOCIDE et C’est Votre REALITE : C’est un problème de partage, la production est là
    USA et oligarchie 3.0, Russie et chine 2.0, Europe 1.8s comme sodomie, Bildeberg, Le complot est la réalité dès lors qu’il y a des imbéciles avec intéret divergeant ( dans un monde pourtant et forcément infinie et abondant )


    • Robert GIL ROBERT GIL 23 juin 2011 08:02

      voila une petite comparaison trés succinte des differents regimes et ideologie politiques :

      http://2ccr.unblog.fr/2010/11/16/le-communisme-le-fascisme-leglise-et-le-capitalisme/

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