Enfant gâté, immature et arrogant
Au nom d’une théorie du ruissellement, digne de l’ancien régime dont il affectionne le style, plus qu’à celui de la devise républicaine Liberté-Égalité-Fraternité, le président Macron prend à contrepied l’aspiration populaire à plus de justice sociale en multipliant les incitations en faveur de « premiers de cordée ». Des « premiers de cordée » qui sont plus souvent des héritiers bien nés que des capitaines d’industrie méritants. Enfant gâté comme eux, immature et arrogant, Macron est hermétique à la souffrance sociale qu’il ne conçoit qu’au travers de statistiques et de moyennes, ENA oblige. Ainsi va-t-il chercher dans le rabotage des aides sociales, insignifiant à ses yeux, le financement qui lui permet de réduire les impôts des entreprises. Pour mémoire, Hollande avait déjà réduit leurs charges sans résultat probant au niveau de l’emploi, mais avec un impact spectaculaire sur la distribution de dividendes aux actionnaires. Macron, qui veut faire mieux dans le même sens, préfère gratifier directement les actionnaires en supprimant l’ISF et l’exit taxe. Et soucieux de prévenir une éventuelle protestation populaire unitaire déclenchée par ses largesses en faveur des riches, il dresse les uns contre les autres des pans de la population laborieuse. Mettant en exergue les réels mais misérables privilèges des uns ou des autres (fonctionnaires, SNCF), ou stigmatisant les chômeurs feignants et ponctionnant les retraités « non actifs », sans prendre garde au pourrissement du climat social qu’il engendre. Irresponsable donc, et loin d’être l’homme du renouveau politique qu’il prétendait incarner, il n’est que le dernier avatar du système néolibéral anglo-saxon. Tout changer (en apparence et régulièrement) pour que rien ne change au fond. Pas étonnant s’il rassure et séduit tant les conservateurs.
Loin de porter un regard nouveau sur notre société où le travail n’est plus le vecteur nécessaire et suffisant de la redistribution de la richesse, il ne s’interroge pas sur une nouvelle relation capital/travail. Il ne s’applique en fait qu’à une chose, mener à bien le grand objectif du Medef : enterrer les vestiges du formidable espoir né du programme du Conseil National de la Résistance et du modèle social qui a préservé la population française des crises majeures.
Dépourvu de vision politique, Macron emprunte le prêt-à-penser du dogme néolibéral verrouillé par le traité de Lisbonne contre un avis du peuple français sollicité et exprimé par référendum en 2005. Sarkozy n’avait pas le droit d’imposer par un simple vote de ses députés godillots un traité (Lisbonne, 2007) qui remplaçait le Traité Constitutionnel Européen que la France avait refusé, et qui livre le marché européen aux banques et aux multinationales. Seul un référendum peut défaire un référendum, et le vote sur le traité de Lisbonne 2007 aurait dû être déclaré illégitime en France. Nombreux sont les partisans fidèles de l’Union européenne qui rejettent ce format néolibéral et antidémocratique de la (grosse) Commission Junker et consorts. Ils finiront bien par être entendus.
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