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Enfants gâtés

Que la vie est cruelle pour les enfants gâtés !

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Je suis née dans un pays privilégié de par son climat, sa beauté, sa puissance et sa richesse .

Je me suis baignée dans l'eau claire des rivières, j'ai bu de l'eau pure au robinet, j'ai mangé les légumes de maraîchers et la viande d'éleveurs. Je suis allée à l'école gratuite et obligatoire, puis à l'Université où mes frais d'inscription comprenant une mutuelle me coûtait 90 francs par an ( à une époque où le SMIG était à 1100francs) ; j'habitais sous les toits un appartement où il n'y avait un poêle à fuel ( le fuel coûtait 23 centimes de franc le litre), pas de salle de bain et il fallait porter son arrosoir d'eau aux toilettes, assez loin sur un pallier mal éclairé. Nous étions tous dans ce cas et cela n'avait aucune importance, les rencontres, les études, la liberté nous réchauffaient. Pour un franc et vingt cinq centimes, nous mangions au resto U. Nous nous déplacions en stop, n'avions pas le téléphone mais, bizarrement nous réussissions à nous rencontrer, nous réunir et faire plein de trucs ensemble.

Nous étions si heureux d'être hors de portée des parents que l'idée ne nous venait même pas de faire des conneries, sauf peut-être à veiller plus longtemps et plus souvent que raisonnable !

Les nuits étoilées d'hiver dont l'air acéré et la beauté nous coupaient le souffle étaient bien souvent le but de nos virées noctambules ; nous déambulions à l'aveuglette entre les buissons de buis et nous jouions à nous faire peur dans l'opacité d'une obscurité pas affectée par les lumières de la ville toute proche.

Nous étions comme la jeunesse, toutes les jeunesses, à ceci près que l'avenir nous promettait l'avènement d'un monde écologique et solidaire... à ceci près que nous n'avions aucun problème pour trouver des petits gagne-pain et aucune inquiétude à tout bazarder, études, boulot, carrière, pour tenter notre idéal anarchiste en des lieux désertés et qui n'étaient accueillants que par leur vacuité.

L'idéalisme n'était pas un mot vain ni une posture.

Une génération sans guerre, celle d'Algérie concernant les plus âgés et celle du Vietnam n'ayant pas, ici en France, fait descendre des foules dans les rues.

Aucune insouciance cependant, ce petit bout de génération était très conscient, à l'avant-garde même, des méfaits de ce monde consumériste et mortifère, une conscience qui précédait de quelques décennies les alarmes lancées ici ou là et la multiplication de ceux qui sont devenus « les écolos » !

Ses luttes étaient son quotidien : anti-consommation, économie d'énergie, utilisation de l'huile de coude, propagation de l'entraide, refus de la spécialisation, refus de la domination et de l'exploitation ; promotion d'une existence où la culture se mêle au savoir-vivre, à l'hospitalité et au travail, la création à l'étude.

Nulle part personne ne travaillait pour ces gens dont le mode de vie ne dérangeait ni ne coûtait à une société qui aurait pu, moyennant quelques adaptations, suivre cette voie.

Ainsi donc les choses étaient possibles

Tout le monde avait toujours cru que la vie était une vallée de larmes mais que Dieu, le moment venu, y pourvoirait.

Si les choses ont été possibles, pourquoi ne pourraient-elles pas perdurer ?

Pendant ce temps-là, en dehors de cette société imbriquée dans la société officielle, l'étau se resserrait sans crier gare, aussi sur ceux qui n'avaient pas choisi de dérailler mais qui avaient continué la vie, comme naguère, un métier que l'on fait au mieux, une morale qui nous garde honnête, des compétences que l'on actualise régulièrement, aidé par une politique généreuse en matière de formation, l'éducation des enfants que l'on veut hisser, encore, plus haut que soi dans l'échelle sociale ; une continuation, sur le même mode, et que l'on croit éternelle ; des acquis sociaux que l'on ne pense pas devoir surveiller comme on protège un trésor, un statut d'artiste qui peut concerner même ceux qui n'ont pas le tempérament aventurier ou rude à l'épreuve, des échanges avec le monde qui, de la même manière, s'offrent au pusillanime : le confort sans effort semble acquis à cette génération qui ronronne sur des transats dans son jardin.

Les révolutionnaires du quotidien qui mouillaient leur chemise, observaient le phénomène chez leurs cousins restés « en ville », concluaient à un ramollissement, ponctuaient leurs rapports de ricanement ironiques et se trouvaient bien contents de n'être pas devenus des bourgeois ! Ils s'embauchaient au black comme maçons, carreleurs ou menuisiers dans leurs résidences secondaires et s'entendaient dire à longueur de temps : « Ah, je vous envie, j'aimerais aussi vivre ici toute l'année, la liberté, la chaleur de vos relations humaines, votre frugalité...quelle chance vous avez » mais se gardaient bien de quitter leur poste à la fac ou au CNRS, leur carrière d'ingénieur, leur sécurité et leurs privilèges !

Parce que, mine de rien, ce petit monde de nantis organisait l'oppression de la bien-pensance, puis de la pensée unique, s'avisait de mettre un diplôme derrière chaque activité qui s'en passait jusque là, des statuts derrière chaque initiative, des barrières devant chaque volonté, et peu soucieux ou peu informés des évolutions technologiques qui jetaient à la rue de plus en plus d'ouvriers qualifiés ou d'employés sans qualification, faisaient mine de démocratiser l'enseignement tout en se réservant l'apanage de la réussite.

L'étau se resserrait donc sur ce prolétariat libre et heureux tout autant que sur celui, exploité et paupérisé des villes ; l'Europe vendue à coup de pub imposait ses normes qui basait ses principes sur le fait que chacun d'entre les vivants est un délinquant potentiel et qu'aucune confiance ne saurait lui être faite ; une armée de petits contrôleurs contrôlaient et punissaient l'insouciant ou le récalcitrant ; le crédit Agricole, de mèche avec la politique commune, décimait les paysans et entreprenait de les remplacer par des exploitants très vite devenus exploités quand il se fut agi de rembourser les prêts, généreusement offerts à taux intéressants !

Les nantis, pseudo intellectuels, avaient assuré le soubassement idéologique pendant que les malins entrepreneurs assuraient la logistique ; quand les révolutionnaires du quotidien sortirent de leur trou en ouvrant les yeux, ils s'aperçurent qu'il ne restaient plus que deux ou trois boutiques, décalquées partout les mêmes, deux ou trois monopoles incontournables et à l'occasion de leurs visites chez les cousins urbains, s'aperçurent avec horreur que la ville, certes plus propre, était, aussi, partout la même !

Le mal était fait ; maintenant ils assisteraient à la dégringolade, à la ruine.

Mais ces enfants, chéris par la vie, n'avaient pas développé les armes nécessaires ; ils restaient généreux et confiants ; leur premier geste était l'entraide, leur deuxième le don, ils possédaient l'écoute et se mirent en route pour une contestation pacifique.

Je me suis réveillée, les poules pondaient sur le plancher d'une cage de format A4, on crevait les yeux des veaux à l'engraissage pour qu'ils stressent moins du sort qu'on leur faisait subir, les cochons par milliers entassés étaient torturés, on tripotaient le gène des plantes puis on se les appropriait ; personne personne ne disait rien ; les politiques étaient de mèche, le peuple était aussi aveugle que les veaux, peut-être pour moins stresser ; il n'y avait plus d'autre mot pour dire stresser ou flipper ; les facs n'enseignaient plus les sciences pures mais un conglomérat indigeste mijoté par quelques bons élèves ; les écoles n'assuraient même pas le rôle d'alphabétisation, la formation permanente était réduite à peau de chagrin et on disait que c'était parce qu'il n'y avait plus de fric !

Mais je me suis réveillée devant le constat apitoyé et révolté de notre totale impuissance devant l'hypocrisie, le déni, les mensonges éhontés de nos politiques. Nul n'avait songé avant cela à la possibilité de laisser dans une confusion bruyante les allégations d'une population, de lui tourner le dos, impoliment et vulgairement, sans que quiconque ne puisse réagir, abandonner à leur impuissance les cibles d'une nargue insupportable.

Car tromper son monde avec les moyens fantastiques actuels, c'est une chose, mais continuer impunément de le faire alors que plus personne n'est dupe, en est une autre !

Je me suis réveillée et j'ai vu que le moindre être insignifiant était en réalité un maillon d'une chaîne bien huilée et qui, pour quelques joujoux échangeait son âme... il n'y avait plus d'innocents ni de victimes dans cette barbarie où tous étaient, à ce qu'on dit, éduqués. Il y avait des imbéciles, des arrogants, des égoïstes, des j' m'en-foutistes, des désinvoltes, pas mal de déglingués à n'importe quelle drogue y compris le pouvoir et l'argent, mais d'innocentes victimes, je ne voyais que les animaux ; car il n'y a pas trente-six solutions, soit nous sommes responsables, tous, soit personne ne l'est et il n'y a bien que la force et les armes qui inversent la donne !

Je me suis réveillée, et j'ai vu un monde dont personne ne m'avait jamais parlé ; ni les livres d'histoire, ni les philosophes, ni les contes ni les journalistes...

J'ai ouvert les yeux, j'ai plongé ; j'avais la peau arrachée, à vif. Je ne trouvais plus nulle part le moindre abri ni la moindre consolation.

Il me fallait avant tout comprendre ; comprendre ne sert à rien dit-on en psychanalyse comme dans une démarche spirituelle ; ma foi, peut-être, mais la nécessité de comprendre ne se maîtrise pas.

J'ai compris que tout mon système de pensée était basé sur des mensonges, de belles pensées éclairantes en temps de prospérité, de beaux idéaux que j'ai cru vrais puisque je les avais vécus mais qui n'étaient que les douceurs d'enfants gâtés et protégés ; j'ai compris que mon animalité et ma grande propension à fusionner avec la nature et les bêtes, ne m'étaient d'aucun secours dans le monde désormais des hommes technologiques qui se disent rationnels mais qui sont à ce point coupés d'eux-mêmes qu'ils n'arrivent, pour la plupart, même plus à se situer hors leur culture, - ce qui a éteint l'universalité de la nôtre, preuve s'il en fallait de l'inanité de cette prétention. Car l'homme technologique, efficace et rationnel est si nuisible qu'il abîme, pollue ou détruit même les lieux qui ne lui appartiennent pas.

J'ai compris que j'avais raison de penser que les lois naturelles gouvernent la totalité des mouvements sur cette planète et que le pauvre mental humain qui essaie d'y donner sens se fourvoie ; parce qu'il cherche, en accord avec les philosophes, à se donner raison contre les autres, et à persévérer dans ses erreurs.

J'ai compris qu'il n'y avait aucune volonté de progrès, nulle part.

J'ai compris qu'on n'irait jamais au-delà de la névrose...

J'ai compris que la raison ni les raisons, le savoir ni la compréhension anticipaient l'action et qu'il était vain d'espérer un quelconque mouvement populaire car l'adaptabilité qui est le seul instinct de préservation de l'espèce pousse l'individu à survivre jusqu'au fond d'un trou.

J'ai compris que l'orgueil, la liberté, l'intolérance à l'injustice et à l'exploitation n'étaient que de petits atouts inutiles, les petits bijoux des héros que je m'étais choisis.

J'ai compris qu'on ne peut décider de se laisser glisser dans le courant violent des temps mauvais, que l'on ne peut pas non plus rester sur le bord à rien faire et regarder, que remonter le courant fatigue et ne sert à personne et que se noyer est tout aussi inutile que se pendre ; j'ai compris que rien n'est jamais acquis et que certains se battent tant qu'ils en ont la force, puis qu'ils meurent, pauvres épaves qui s'arrachent parfois à l'oubli.

J'ai compris qu'il n'y a plus rien à écouter puisque tout est conviction et croyance et que tout concourra à produire deux camps opposés et cela quelque soit l'événement, la décision ou la situation en jeu.

J'ai compris qu'il faut juste savoir lâcher prise et laisser faire, se désintéresser et c'est ce que font tous les aveugles, les ignorants, et les égoïstes et j'ai compris que c'était là une attitude forcément complice...


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52 réactions à cet article    


  • gaijin gaijin 9 septembre 2013 12:54

    factuel et sans appel
    je partage


    • La mouche du coche La mouche du coche 9 septembre 2013 13:09

      Article très bizarre. Une espèce de flou dans la conclusion qui laisse songeur. Très bel article, donc. smiley


    • Agafia Agafia 9 septembre 2013 13:07

      Ouaip c’est moche le monde... surtout quand on ouvre les yeux...
      Mais ça date pas d’hier
      Vous n’aviez pas remarqué que c’est moche depuis des millénaires ?
      Que si la technique s’est modernisée, l’être humain a toujours été le même ?
      Cruel, avide de pouvoir et de gains, destructeur ?


      • alinea Alinea 9 septembre 2013 13:52

        Je ne crois pas Agafiai ; il y a eu des sociétés en paix et « écolos » !
        L’homme devient mauvais dans certaines circonstances, les mêmes qui rendent les rats mauvais ; on le sait mais on ne fait rien pour ne pas se mettre dans ces conditions-là !
        D’où mes conclusions...
        Pour le reste, je ne rêve pas d’un paradis de bisounours ; la vie me suffit !


      • foufouille foufouille 9 septembre 2013 15:38

        le monde est plus moche qu’avant


      • alice au pays des merveilles alice au pays des merveilles 9 septembre 2013 16:36

        Ah oui lesquelles ?
         
        L’homme n’ est-il pas naturellement orgueuilleux, paresseux, envieux, gourmand, lubrique, paresseux ?

        Ca a commencé à la Génèse !

        C’est pas un scooop !!!


      • foufouille foufouille 9 septembre 2013 16:42

        seul un petit nombre qui souhaite que tout le monde lui ressemble, est comme cela
        sinon l’homme primitif n’aurait jamais évolué


      • alinea Alinea 9 septembre 2013 18:34

        Alice : la genèse, ce n’est pas l’humanité, c’est une civilisation ! Naturellement l’homme ne peut pas être comme vous dîtes parce que dans la nature, il n’y survivrait pas !!
        L’idée de paradis tel que décrit dans notre religion a fait beaucoup de mal ! car la vie ce n’est pas le paradis, mais ce n’est pas l’enfer qu’on nous sert non plus !
        J’aimerais ressentir un instant seulement cette consolation, ou cette absolution due à « ça toujours été comme ça » ! Disons que pour moi cela ressemble au niveau zéro de la conscience et de la réflexion !
        Agafia : comment expliquez-vous que tous les hommes ne soient pas comme ça ? Quelle cuirasse vous habille et quels effets protecteurs dans votre quotidien ?


      • Abou Antoun Abou Antoun 9 septembre 2013 21:40

        Bonjour à tous,
        Le texte de l’auteur est beau et intéressant, mais j’approuve la remarque d’Agafia. L’homme primitif n’est pas meilleur que l’homme contemporain. Il est plus écolo par force, pas par choix. L’homme moderne a des moyens accrus y compris et surtout de nuisance. La domination et l’exploitation des autres espèces animales atteint des sommets dans l’horreur à cause de ces moyens technologiques, mais que dire du cheval condamné à travailler dans la mine et ne plus voir le jour, c’est un truc du bon vieux temps.
        La chose extraordinaire c’est en fait comment une petite minorité réussit à s’assurer le contrôle psychologique de milliards d’individus ayant un accès au moins théorique à la connaissance. C’est un ensemble de trucs qui fonctionne selon les lieux et les cultures. Certains marchent à la religion, d’autres sont décérébrés par les médias, il y a ici les carottes de la consommation et là les bâtons des dictateurs.


      • alinea Alinea 9 septembre 2013 22:33

        Chacun se fait son idée Abou parce qu’aucun d’entre nous n’a connu d’homme primitif ; mais je pense quand même que vous confondez la dureté d’un tempérament qui doit survivre, avec la perversion de celui-ci ; il peut être nécessaire d’écraser le voisin pour bouffer ; aujourd’hui on l’écrase pour le plaisir, pour se hisser ! c’est très décadent ; il a toujours fallu être fort pour s’en sortir, on va dire que c’est naturel ; maintenant la force ne suffit plus ! le rouleau compresseur s’avance...
        l’homme d’aujourd’hui est malade de ce qu’il a semé ! enfin, c’est mon point de vue, ma manière de m’expliquer les choses


      • Agafia Agafia 10 septembre 2013 22:12

        @ Alinéa

        Peut-être que certaines sociétés vivent pacifiquement et en accord avec la nature. Je pourrai dire que le peuple mongol que j’ai pu rencontré en fait partie. Et j’imagine que certaines sociétés amérindiennes,amazoniennes, etc.
        Mais il ne faut pas faire d’angélisme, en cas de conflit, la pulsion barbare refait surface tout comme chez n’importe quel être humain de n’iimporte quelle peuple et de n’importe quelle couleur.

        Quant à expliquer... Je n’explique rien smiley Je ne suis ni philosophe, ni intellectuelle, je ne fais qu’observer, lire, et malheureusement expérimenter.
        Pour des raisons personnelles, la cruauté humaine est un sujet qui occupe mes pensées.
        Nous avons tous une face sombre et cruelle que les circonstances font parfois émerger. Bien entendu, chaque être étant unique, certains seront pires que d’autres, certains seront plutôt bourreaux d’autres victimes, mais selon les évènements les rôles peuvent s’inverser... La victime rescapée deviendra bourreau à son tour.... La violence appelle la violence, la haine appelle la haine, et comme certains m’ont dit un jour : « plutot la vengeance que la justice »

        http://www.angelfire.com/az3/artimon/jours.pdf

         Le bourreau massacre femme et enfants... et rentrera chez lui embrasser sa femme et ses enfants qu’il adore... Le combattant attrape le soldat ennemi mais pourquoi plutot que l’abattre va-t-il le mettre à mort de façon abominable ?

        L’être humain se comporte depuis toujours avec une cruauté que les animaux ignorent, par négligence, par appat du gain, par pur sadisme.
         Et l’effet de masse amplifie ces pulsions barbares ataviques... Pour cette raison autant l’individu m’attire, autant la masse me fait fuir.

        Bien sur, il y a des êtres bons, généreux, prêts à donner leur vie pour sauver celle des autres, des êtres conscients de la souffrance.... Il y en a.
        Mais je suis d’un tempérament pessimiste concernant mon prochain.

        Parait-il que je suis née les yeux tellement grand ouverts que le toubib et la sage femme en ont été impressionnés.

        Désolé de cette disgression.


      • alinea Alinea 10 septembre 2013 22:36

        Digression bienvenue Agafia mais qui va dans le sens que je dis : la situation encourage ou révèle certains fondements qui sous tendent nos attitudes ; à nous de faire une société où il n’y aura plus de violence gratuite. Quant à notre agressivité, au départ, elle est nécessaire pour survivre ; elle l’est encore sauf que la survie a été déplacée dans des sphères pour le moins névrotiques !!
        Et puis, la violence n’est pas seulement le meurtre ou la cruauté ; c’est énormément le pouvoir, ses abus, l’exploitation, l’esclavagisme latent...
        À ces maux je ne vois qu’un remède ; que personne ne tolère une seule fois un abus de pouvoir sur sa personne, une humiliation, la moindre exploitation !
        Un travail énorme sur soi est à faire... j’en sais quelque chose !
        Merci Agafia


      • Agafia Agafia 10 septembre 2013 22:48

        J’aimerais ressentir un instant seulement cette consolation, ou cette absolution due à « ça toujours été comme ça » ! Disons que pour moi cela ressemble au niveau zéro de la conscience et de la réflexion !

        Au fait, merci pour cette considération... Ravie d’apprendre que j’ai de l’eau tiède entre les deux oreilles smiley
        Appelez moi Samovar smiley 


      • Agafia Agafia 10 septembre 2013 23:19

         à nous de faire une société où il n’y aura plus de violence gratuite

        Violence physique ou morale, on est d’accord... Et croyez-moi, j’en rêve tout autant que vous de voir cette émerger cette société, générée par une prise de conscience de chacun, une remise en question et une motivation générale.
        J’ai juste une tendance à désespérer de la voir se créer.

        Il y a une violence latente dans la société pire qu’avant car les freins qu’imposaient un certain savoir-vivre ont laché depuis belle lurette. 


      • alinea Alinea 10 septembre 2013 23:29

        Je m’adressais à Alice ! qui ne dit pas tout à fait la même chose que vous !!


      • Fergus Fergus 9 septembre 2013 13:13

        Bonjour,Alinea.

        « J’ai compris qu’il n’y a plus rien à écouter puisque tout est conviction et croyance et que tout concourra à produire deux camps opposés et cela quel que soit l’événement, la décision ou la situation en jeu. »

        L’ensemble de l’article se trouve résumé dans ce constat ô combien lucide, mais ô combien désespérant !

        Pour autant, faut-il en venir au renoncement final ? Peut-être, si l’on est avant tout un contemplatif, à l’image du professeur Watrin dans le très bel « Uranus » de Marcel Aymé. Impossible si l’on est un tant soit peu acteur de sa vie dans la société. Mais il y a tellement de nuances entre ces deux visions de l’existence...


        • alinea Alinea 9 septembre 2013 13:56

          Je pense Fergus que nous arrivons au bout d’une société possible d’individus ; la preuve est faite que l’individualisation à outrance n’est pas viable. Je me demande comment ça va évoluer en Chine, au Japon, dans les civilisations où l’individu n’est pas valorisé et n’a l’importance que celle qu’il a en réalité !


        • Abou Antoun Abou Antoun 9 septembre 2013 21:49

          C’est vieux comme le monde.
          Convoquez une assemblée pour voter une motion A qui sera à coup sûr rejetée par tout le monde. Inventez une motion B clivante, c’est facile à trouver. Organisez les débats autour de la motion B en s’assurant un maximum de passion et de violence. Que la motion B soit votée ou non cela n’a aucune importance. Amenez en catimini la motion A quand les passions sont retombées, en fin de réunion, quand la plupart des votants sont partis et que ne restent que vos amis. La motion A va passer dans l’indifférence générale.
          C’est la diversion, le détournement de l’attention, la technique qu’utilisent la plupart des gouvernements et ça marche !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 septembre 2013 21:54

          J’prefères les motions capillaires !

          Nan mais allo !

          NABILLA.


        • Abou Antoun Abou Antoun 9 septembre 2013 22:01

          C’était bien les vacances, Aïta ?


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 septembre 2013 22:08

          Voui,j’étais à Gardincourt ,l’ matin din min gardin ,l’après midi din m’cour ...


        • Robert GIL ROBERT GIL 9 septembre 2013 13:34

          Voici un constat plus « rationnel » :
           le néo-libéralisme cré un « homme nouveau » voilà ce que le marché est en train de fabriquer sous nos yeux. En détruisant toute forme de loi qui représenterait une contrainte sur la marchandise, la dérégulation néolibérale provoque des effets dans tous les domaines. Dépressions, troubles de l’identité, suicides et perversions se multiplient. Au point que le marché ne veut plus de l’être humain tel qu’il est. A l’aide du clonage et de l’ingénierie génétique, il exige désormais carrément la transformation biologique de l’humanité. La démonstration était relativement simple : le marché récuse toute considération (morale, traditionnelle, transcendante, transcendantale, culturelle, environnementale…) qui pourrait faire entrave à la libre circulation de la marchandise dans le monde. C’est pourquoi le nouveau capitalisme cherche à démanteler toute valeur symbolique au profit de la seule valeur monétaire neutre de la marchandise. Puisqu’il n’y a plus qu’un ensemble de produits qui s’échangent à leur stricte valeur marchande, les hommes doivent se débarrasser de toutes ces surcharges culturelles et symboliques qui garantissaient naguère leurs échanges........

          voir : LE NEO-LIBERALISME, C’EST QUOI ?


          • alinea Alinea 9 septembre 2013 14:11

            Excellent article très juste dans sa synthèse, malgré quelques redites.
            Je ne faisais que m’impliquer dans mes mots et me pose en perdante dans ce monde mortifère.
            L’article oublie la drogue, qui peut effectivement se placer sous l’idée d’auto destruction...de fuite du réel !
            Mais le réel n’est pas que ce que l’homme en fait ; le réel est aussi toute vie sur terre, tous les écosystèmes, et les lois naturelles qui, malgré tout, nous gouvernent !


          • Pillippe Stephan Uraniumk 9 septembre 2013 13:41

            Des épicés sont devenus rois et se prennent maintenant pour des dieux.


            • Pillippe Stephan Uraniumk 9 septembre 2013 21:12

              OUI mais, il est pâtissier
              derrière un buisson


            • Gabriel Gabriel 9 septembre 2013 14:07

              J’ai compris que la suprême ironie de la vie c’est que nul n’en sort vivant alors quoi ? Regarder, écouter, ressentir et surtout, surtout apprendre…


              • Buddha 9 septembre 2013 14:18

                ben oui c’est ça le plan sioniste pour notre malheur...... on ne doit plus faire semblant que ce n’est pas le probleme No 1..bien sur il y a en a plein, cela ne change rien cependant..


                • wawa wawa 9 septembre 2013 14:22

                  très bel article.merci


                  • MARMOR 9 septembre 2013 14:56

                    Décadence......... Maintenant que nous savons tout, je prône l’ignorance, totale, surtout pas le savoir, car il est toute source du mal. Retour à la loi de la nature, avec pour tout horizon le cercle de la famille. Individualisme à outrance et loi du talion.

                    Les Masaï vivent dans des maisons en bouse, protégées par des bomas épineux, mélangent le lait au sang de leurs vaches, se protègent des fauves avec une lance, ils ont leurs règles, leurs coutumes et leurs lois qui ne dépassent pas les limites de leur cratère et se portent sûrement mieux que nous... mais, maintenant ils ont des téléphones portables.... Nous étions comme eux avant....J’ai remis l’opercule à ma coquille, je suis devenu sourd aux luttes communautaires.

                    • alinea Alinea 9 septembre 2013 18:36

                      Oui, mais ne pas oublier l’hospitalité ! Mais tout cela ne se décrète pas !


                    • bnosec bnosec 10 septembre 2013 11:17

                      Croyez vous que les Massaï seraient d’accord si des centaines d’individus d’une culture différente s’installaient dans leurs villages et décidaient de changer les règles ?


                    • bakerstreet bakerstreet 9 septembre 2013 15:26

                      Bonjour Alinea, votre texte est très beau et m’a beaucoup touché

                      En même temps que j’écrits ces mots, je me relis et m’aperçois combien ils peuvent être outrageants. 
                      Réflexion de midinette.
                      Ce qu’il faut de souffrance pour une seule poésie, pour un texte de valeur, dont on préférerait faire l’économie.

                      Il est vrai que nous avons eu la chance d’avoir eu 20 ans à une époque qui avait des boutons d’acné sur le visage, mais voilà qu’elle a vieilli bien plus vite que nous. 

                      Et qu’il ne nous reste quand nous nous asseyons sous la tonelle, que la clarté du souvenir, pour nous protéger des jours de pluie à venir. 

                      Oui, mais voilà, les enfants sont jeunes !
                      Il faut bien se lever, sourire, mettre la table, aller chercher une bonne bouteille pour les accueillir !
                      Et puis certains certains d’entre eux s’émeuvent encore en écoutant le texte d’aragon, qui me mettait les larmes à l’oeil quand je l’ écoutais, interprété si bien par jean ferrat !

                      « Un jour pourtant, un jour viendra couleur d’orange
                      Un jour de palme, un jour de feuillage au front
                      Un jour d’épaule nue, où les gens s’aimeront
                      Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche »

                      Non, ce n’était pas un mensonge, si ce n’est le temps des verbes
                      Le notre était celui du futur au présent, temps qu’on apprend pas à l’école. 
                      Même encore maintenant, je ne parviens pas à croire que c’était de l’imparfait !

                      • alinea Alinea 9 septembre 2013 18:43

                        Un passé simple plus que parfait mais un futur antérieur j’en suis sûre
                        On aura gardé le précieux de la vie et nos jeunes frottés d’aïe aujourd’hui le retrouveront niché en leur coeur


                      • Richard Schneider Richard Schneider 9 septembre 2013 16:31

                        Bonjour Alinea,

                        Beau texte plein d’une nostalgie un peu désabusée. 
                        Je rejoins volontiers la lucidité de Fergus quant à notre présent et probablement notre avenir ...
                        @ Bakerstreet :
                        On voudrait bien vous suivre quand vous écrivez que « notre temps était celui du futur au présent (...) même encore maintenant, je ne parviens pas à croire que c’était l’imparfait ». Mais vouloir n’est pas pouvoir. Hélas.

                        • alinea Alinea 9 septembre 2013 18:51

                          Certains s’efforcent de les garder vivants, c’est vrai mais l’effort est immense ; j’espère qu’ils ne finiront pas au musée ! C’est curieux ce désintérêt pour les choses qui s’enrichissent s’organisent et au fur et à mesure qu’on les découvre et cet intérêt pour des choses qui s’étiolent et se ratatinent et meurent en un rien de temps !
                          Sur l’article de Karol, Magma faisait un commentaire qui m’a fait froid dans le dos !
                          Les héritiers de Néanderthal sont plus loin de Sapiens que de leur cheval !


                        • COLRE COLRE 9 septembre 2013 18:45

                          La vie est encore bien plus cruelle pour les enfants non gâtés… ! smiley

                          L’humain n’est ni mieux ni pire qu’il y a des millénaires… Seulement, avec les médias de masse, sa nature lui vient en pleine gueule. Souvent, il ferme les yeux, il nie, fuit, regarde ailleurs et se ment… mais sa réalité le rattrape.

                          En vieillissant, il baisse la garde et oublie les compensations de la jeunesse : la fougue, l’insouciance, la gaité, le sexe, l’avenir… Il lui reste la morosité, le regret, le passé gris, les idées noires. 

                          Heureusement, rien n’est perdu pour le nostalgique. S’il le veut, la culture peut le sauver : la connaissance, la curiosité, le savoir-faire, l’art, la création, l’imagination… et puis l’amour, les enfants, le vivant, l’amitié, la générosité, la fraternité…
                          Tout ce qu’il faut pour attendre la mort avec un minimum de sérénité.


                          • alinea Alinea 9 septembre 2013 18:59

                            Cette semaine de préparation de guerre, m’a foutu un coup dont j’ai du mal à me remettre !
                            Heureusement qu’il reste encore tout ce que vous dites, mais pour rencontrer un bon livre, retrouver un ami, jouer avec les enfants de ses enfants, il faut un minimum de bien-être, c’est-à-dire, cette disposition à l’ouverture, une disponibilité ; pour ça il ne faut pas s’être trouvé sous les coups ! On est plus long à cicatriser...
                            Merci COLRE pour le coup de pouce à la nostalgique que je suis !!


                          • Abou Antoun Abou Antoun 9 septembre 2013 21:54

                            Hors d’un fil de Rosemar, vous avez COLRE, beaucoup de bon sens. Un bon contexte révèle toutes vos qualités.


                          • COLRE COLRE 9 septembre 2013 19:25

                            Si votre inclination actuelle vous pousse à peindre désormais votre monde en noir, les artistes doivent vous aider à transcender votre douleur. Leur désespoir irradie d’une telle beauté qu’il en devient doux pour qui le partage.

                            Je suis allée chercher un petit cadeau, car dans la désespérance misanthrope, il y a la poésie noire du grand Léo Ferré, le tragique éblouissant d’ « il n’y a plus rien » qui devrait vous plaire…

                            Il faut l’écouter dans ses deux versions, en live où Ferré, vieux, distancié, n’a plus l’envie de rugir sa révolte et son dégoût comme dans la première version studio, comme s’il avait fini par abdiquer.

                            Vous connaissez certainement ce texte, alors ces petits extraits seront pour vos lecteurs encore ignorants de son oeuvre.


                            "Ecoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l’heure, avec

                            Le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.

                            Immobile... L’immobilité, ça dérange le siècle. C’est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse,
                            En ces temps.
                            Les amants de la mer s’en vont en Bretagne ou à Tahiti...
                            C’est vraiment con, les amants.

                            IL n’y a plus rien

                            Camarade maudit, camarade misère...
                            Misère, c’était le nom de ma chienne qui n’avait que trois pattes.
                            L’autre, le destin la lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu’elle accrochait
                            Dans les buissons pour y aller de sa progéniture.
                            Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans la nuit des chiens.…
                            […]

                            Les révolutions ? Parlons-en !
                            Je veux parler des révolutions qu’on peut encore montrer
                            Parce qu’elles vous servent,
                            Parce qu’elles vous ont toujours servis,
                            Ces révolutions de « l’histoire »,
                            Parce que les « histoires » ça vous amuse, avant de vous interesser,
                            Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu’il s’en prépare une autre.
                            Lorsque quelque chose d’inédit vous choque et vous gêne,
                            Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
                            Dans un palace d’exilés, entouré du prestige des déracinés.
                            Les racines profondes de ce pays, c’est Vous, paraît-il,
                            Et quand on vous transbahute d’un « désordre de la rue », comme vous dites,
                            À un « ordre nouveau » comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.

                            Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
                            Vous seriez même tentés d’y apporter votre petit panier,
                            Pour n’en pas perdre une miette, n’est-ce-pas ?
                            Et les « vauriens » qui vous amusent, ces « vauriens » qui vous dérangent aussi,
                            On les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les « vôtres » dans un drapeau.

                            Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras !
                            La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
                            Vous avez le style du pouvoir
                            Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
                            Comme si vous parliez à vos subordonnés,
                            De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu’on vous montre du doigt,
                            Dans les corridors de l’ennui, et qu’on se dise : « Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper »
                            Soyez tranquilles ! Pour la reptation, vous êtes imbattables ; seulement, vous ne vous la concédez
                            Que dans la métaphore... Vous voulez bien vous allonger mais avec de l’allure,
                            Cette « allure » que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
                            Et quand on sait ce qu’a pu vous coûter de silences aigres,
                            De renvois mal aiguillés
                            De demi-sourires séchés comme des larmes,
                            Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer
                            Votre visage,
                            Je me demande comment et pourquoi la Nature met
                            Tant d’entêtement,
                            Tant d’adresse
                            Et tant d’indifférence biologique
                            A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
                            Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
                            Jusqu’aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
                            Dans votre grand monde,
                            A la coupe des bien-pensants.

                            Moi, je suis un bâtard.
                            Nous sommes tous des bâtards.
                            Ce qui nous sépare, aujourd’hui, c’est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil
                            Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
                            Soyez tranquilles, Vous ne risquez Rien

                            Il n’y a plus rien"

                            (si vous trouvez ce texte trop long ou hors sujet, vous pouvez le replier smiley…)



                            • alinea Alinea 9 septembre 2013 21:27

                              Ah non, super ! Bel anar au profil indien ; j’adore.
                              En écoutant son texte, je me disais qu’il est bon d’avoir un ennemi, comprenez-moi, un lieu de récriminations, cela attise l’énergie ; il faut s’inventer un interlocuteur ! Plus jeune, c’est évident.. j’y réfléchirai, en tout cas merci COLRE


                            • juluch juluch 9 septembre 2013 20:31

                              Un beau texte.......rien de plus à ajouter.


                              • tf1Goupie 9 septembre 2013 21:43

                                Encore un « c’était mieux avant ».

                                Aujourd’hui aussi les jeunes de 20 ans vivent une vie formidable faite de distraction et d’idéaux, regardant d’un oeil mauvais les « vieux » qui ont bradés leur rêves et pourri la planète.
                                Et eux aussi diront plus tard que leur génération était « l’unique ».

                                Faudra un jour m’expliquer comment la génération 68 prétendument hostile à la société de consommation et à la pollution nous a amenés jusque là ...


                                • alinea Alinea 9 septembre 2013 22:05

                                  Ce n’était pas toute la génération !! voir Abel et Caïn ; je ne suis pas sûre du tout que les jeunes aient des idéaux, non, pas sûre du tout... ce que je tente de dire en revanche, c’est que la situation fait le larron ! une situation ouverte donne des ailes et des audaces, fermée elle donne des peurs et des angoisses.. et puis, il y a le milieu social ; des jeunes gâtés il y en a aussi en période de guerre ! mais ce n’était pas mon sujet. Il ne fait aucun doute que c’était mieux avant vu qu’on peut guère aller plus mal qu’aujourd’hui, en restant dans des conditions de vie qui se veulent « normales » ; juste avant les débordements barbares ?...


                                • TSS 10 septembre 2013 00:14

                                  J’ai ouvert les yeux sur la betise humaine ,il y a plus de 50 ans en Algérie... !!


                                  • Hervé Hum Hervé Hum 10 septembre 2013 00:47

                                    Bonsoir Alinea, je finirais de lire ton article demain, mais je souhaitais avant de m’endormir de copier cette petite histoire (si tu ne la connais pas déjà).

                                    Ubuntu

                                    Un anthropologue veut faire une expérience avec des enfants d’un village africain. Il leur propose une course avec comme prix pour le vainqueur un panier garni de fruits. Mais au lieu de courir le plus vite possible pour arriver le 1er, les enfants courent gaiement les uns avec les autres, en se tenant par la main. L’anthropologue, interloqué, leur demande pourquoi ils n’ont pas fait la course de manière à arriver le 1er et avoir tout le panier garni pour lui ou elle seule ?

                                    Et les enfants de répondre « comment un seul pourrait être heureux si tous les autres sont tristes ?

                                    Le mot ubuntu signifie en la cultura Xhosa  »je suis ce que je suis, grâce à ce que nous sommes tous"

                                    C’est également le mot utilisé pour un projet de logiciel libre. (source wikipédia)

                                    Bonne nuit


                                    • alinea Alinea 10 septembre 2013 07:50

                                      Bonjour Hervé ; oui je connais cette histoire, je l’ai raconté dans un article : « Je n’ai rien à dire » !
                                      Non l’humanité n’est pas veule par essence, peut-être n’est-elle pas bonne non plus mais elle est malléable, adaptable, influençable, ça oui !


                                    • Grattounette 10 septembre 2013 11:07

                                      Beaucoup aimé ce texte, plein d’échos. Merci Alinea.


                                      • Karol Karol 10 septembre 2013 11:07

                                        Hier je n’ai pas eu le temps de lire ce bel article.
                                        J’en rajoute une couche :
                                        Le libéralisme a mis les loups avec les agneaux , c’est sauve qui peut pour les uns et opulence pour les autres.J’ai lu quelque part ( mais où ? )
                                          "la démocratie est réduite à un système politique dans lequel deux loups et un agneau votent sur ce qu’il y aura à dîner "
                                        Le problème est que les agneaux n’ont plus rien à manger et apeurés et affolés, ils sautent dans le précipice et se tuent. Bientôt les loups, toujours aussi voraces, se dévoreront entre eux.

                                        Sinon tout va bien sur Terre, la télé fonctionne encore....


                                        • chantecler chantecler 10 septembre 2013 11:55

                                          Oui très bel article , merci .
                                          Vous énoncez une chose fondamentale : la nécessité de rester vigilant , ne pas s’endormir .
                                          Rien n’est jamais acquis à l’homme ...chantait G. Brassens ...
                                          http://www.youtube.com/watch?v=FAe6GvRsedI


                                          • chantecler chantecler 10 septembre 2013 12:02

                                            Ah oui au fait : « des enfants gâtés » c’est aussi un très beau film de B. Tavernier que je reverrais aussi bien volontiers .



                                            • jack mandon jack mandon 10 septembre 2013 17:15

                                              Alinea bonjour,

                                              ça commence comme du François Mauriac (juste pour t’embêter,)
                                              communion humaine, fin de la nuit...
                                              et puis
                                              Parce que, mine de rien, ce petit monde de nantis organisait l’oppression de la bien-pensance, puis de la pensée unique, s’avisait de mettre un diplôme derrière chaque activité qui s’en passait jusque là, des statuts derrière chaque initiative, des barrières devant chaque volonté, et peu soucieux ou peu informés des évolutions technologiques qui jetaient à la rue de plus en plus d’ouvriers qualifiés ou d’employés sans qualification, faisaient mine de démocratiser l’enseignement ...
                                              et l’homme à la grosse tête qui inventera la mondialisation, le technocrate.
                                              C’est donc ta génération qui, par voie de conséquence a transformé l’école d’hier ?
                                              Terminé le temps de la douceur, des garçons féminins qui longent les murs,
                                              des petites filles en fleur qui rêvent au prince charmant et s’appliquent
                                              studieusement blotties en un coin de la classe. Place aux cancres déclarés
                                              et fiers de l’être, unisexes, arrogants, insultants, la bouche meurtrière
                                              et le couteau dissimulé dans le poing fermé.
                                              La révolte, voire même la révolution s’inscrit en lettres rouges dans le coeur
                                              et dans la tête d’élèves venus d’ici, d’ailleurs et de nulle part.

                                              Non bien sur, c’est plus complexe.

                                              Merci petite soeur.


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