Erdogan veut cueillir les fruits de son soutien à l’Azerbaïdjan
Selon la Deutsche Welle[1], l’Azerbaïdjan est susceptible de reconnaitre la « République turque du nord de Chypre (RTCN) », autoproclamée il y a 37 ans sur le territoire chypriote occupé illégalement par la Turquie depuis 1974. Rappelons à cet effet que sur ce territoire il y a toujours environ 40 000 soldats turcs d’occupation, que l’économie de cette région est tenue à bout des bras par la Turquie, qui contrôle tout ce qui s’y passe : des « élections » à l’installation des colons turcs envoyés pour modifier la structure démographique du pays, à la destruction de tout ce qui rappelle le caractère grec et chrétien du territoire et la turquification et islamisation forcées du territoire et de ses habitants.
Donc, je disais qu’après avoir aidé avec des mercenaires djihadistes et son armée l’Azerbaïdjan dans son agression contre l’Artsakh (Haut-Karabagh), le néo-sultant et aspirant calife d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan, veut cueillir les fruits de son soutien : Tout d’abord, un plus grand contrôle des Azéris et de leur pétrole et, ensuite, un acte politique fort, qui serait la reconnaissance de l’ « État » fantoche de la « RTCN » par l’Azerbaïdjan.
Rappelons également que le président turc Recep Tayyip Erdogan a préconisé la création de deux Etats à Chypre lors d'une visite dimanche 15 novembre dans le nord de l'île méditerranéenne divisée, marquée par un déplacement controversé dans la ville fantôme de Varosha. Cette position contrevient à toutes les résolutions et décisions de tous les fora internationaux, dont le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, l’Union européEnne et l’OSCE
« Il y a deux peuples et deux Etats séparés à Chypre. Il faut des pourparlers pour une solution sur la base de deux Etats séparés », a affirmé Erdogan lors d'un discours à Nicosie[2]. Pour lui, les plans pour une réunification de l'île sous forme d'un Etat fédéral font partie du passé. « Vous ne pouvez faire sécher le linge d'aujourd'hui avec le soleil d'hier », a-t-il martelé, une expression imagée en référence aux précédentes négociations qui n'ont pas réussi à mettre fin à la division de l'île.
Le président turc a assisté à une parade militaire à Nicosie, sa visite intervenant le jour de l'anniversaire de la proclamation le 15 novembre 1983 de la « République turque de Chypre du Nord (RTCN) », autoproclamée dans la partie occupée et reconnue uniquement par Ankara[3].
Il s'est ensuite rendu à Varosha après la réouverture partielle en octobre de cette ancienne cité balnéaire abandonnée par ses habitants et bouclée par l'armée turque depuis l'invasion de 1974. (Voir à ce sujet mon article du 10 novembre 2020[4], intitulé : « Les extrémistes de droite turcs - les Loups gris - sont dans la place (France / Chypre) »).
Dans le même temps, Recep Tayyip Erdogan a exhorté le « président » chypriote turc nouvellement « élu », Ersin Tatar, un islamo-nationaliste soutenu par Erdogan, à se rendre à Bakou dès que possible. Selon Erdogan, la visite serait « une étape dans une situation très différente » pour la « RTCN » et la Turquie, sous-entendant clairement ce qui avait été écrit auparavant dans la presse turque après les développements au Haut-Karabakh, c'est-à-dire une démarche de reconnaissance de la « RTCN » par l’Azerbaïdjan.
Enfin, malgré l’interdiction des manifestations le 15 novembre à Nicosie occupée, des centaines de manifestants chypriotes turcs ont défilé se dirigent vers « l'ambassade » turque en scandant des slogans contre l'intervention turque dans les affaires chypriotes.
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