Esclavage en Corée du Nord...
Non, l'esclavage n'a pas disparu : des Coréens du Nord sont envoyés en Chine pour y être exploités dans des conditions de vie déplorables...
"La Corée du Nord est le pays le plus secret, le plus fermé au monde... Pour ses habitants, il est officiellement impossible d'en sortir. Pourtant, on retrouve aujourd'hui des dizaines de milliers de Nord-Coréens employés à travers le monde.
Grâce aux réseaux sociaux chinois et coréens, aux images satellites, des journalistes ont enquêté sur le sort de ces dizaines de milliers de Nord-Coréens : comment sortent-ils, comment vivent-ils à l'étranger, comment le régime de Pyongyang récupère-t-il des millions grâce à leur travail ?
Vêtus de leur costume caractéristique, des Nord-Coréens se dirigent vers la Chine en passant par un pont. Tous présentent un passeport, il leur a été délivré uniquement parce qu'ils partent travailler pendant au moins deux ans. Ce pont a été géolocalisé : il s'agit du pont de TUMEN, il relie la Corée du Nord à la Chine.
Sur un autre pont, on identifie la douane chinoise et de l'autre côté, la douane nord-coréenne. Sous l'oeil des militaires, de chaque côté, des travailleurs traversent au grand jour. Tous ont été triés sur le volet, sélectionnés par une mystérieuse organisation qui se trouve au cœur de Pyongyang, appelée bureau 39.
3 pour troisième étage, 9 pour neuvième pièce. C'est dans un bunker étatique que s'organise le départ des travailleurs nord-coréens vers l'étranger.
Des journalistes ont identifié un groupe d'hommes Nord-Coréens dans la ville chinoise de Dandong : tous arborent un pin's patriotique à l'effigie du grand-père et du père de l'actuel dirigeant. Même chose pour un groupe de femmes qui arrivent, là encore, elles portent le pin's.
Tous ont l'obligation de le porter. Pour suivre la route de ces travailleurs, des journalistes ont étudié la photo satellite de la frontière : on y voit un mur ponctué de tours de guet : la frontière est quasi hermétique mais il y a une quinzaine de ponts... ce sont ceux qu'empruntent les ouvriers Nord-Coréens pour aller travailler en Chine.
Les journalistes ont collecté de très nombreuses vidéos postées par des internautes chinois, elles montrent cette main d'oeuvre au travail à travers la Chine, dans des usines textiles, alimentaires ou encore dans des restaurants nord-coréens. Les journalistes ont localisé près de 70 de ces restaurants nord-coréens en Chine, essentiellement situés dans deux provinces frontalières.
"Pyongyang", le nom d'un de ces restaurants : avec des tenues traditionnelles, les serveuses Nord-Coréennes se produisent sur fond d'images de scènes de guerre. On remarque que toutes jouent différents instruments de musique, un des critères de sélection du bureau 39 : elles sont la vitrine du régime.
Les journalistes ont retrouvé des dizaines de petites annonces comme celle-ci : elles proposent de la main d'oeuvre nord-coréenne bon marché :
"20 000 ouvriers Nord-Coréens disponibles. Hommes et femmes disponibles rapidement. Pas sérieux s'abstenir."
Une autre offre vante une gestion de type militaire, une main d'oeuvre proposée comme une marchandise.
Pourtant, depuis 2019, employer des Nord-Coréens est interdit par l'ONU : leur travail servirait à financer le programme nucléaire de Pyongyang.
Les journalistes ont retrouvé un intermédiaire chinois : ils se présentent comme des entrepreneurs Chinois à la recherche de main d'oeuvre...
"Oui, effectivement, je fais l'intermédiaire entre les usines chinoises et la Corée du Nord. Nous faisons des contrats de 5 ans, vous avez besoin de combien de personnes ?"
Réponse : "Une centaine, peut-être plus. Comment on doit les payer ? On paie directement les ouvriers ou on passe par un tiers ?"
-"Le salaire est versé à un tiers en Corée du Nord. Tout est légal et réglementé."
-"Et comment doivent-ils être logés ?"
-"En général, 6 à 8 personnes par dortoir. C'est comme en pension, les Nord-Coréens ne peuvent pas sortir. Après le travail, ils doivent aller directement au dortoir. S'ils veulent sortir, ils doivent être accompagnés."
Les journalistes ont retrouvé une image rare de ces dortoirs où s'entassent les employés Nord-Coréens : des lits collés les uns aux autres dans un espace exigu, aucune intimité, ils sont surveillés par un chaperon 24 heures sur 24. Des conditions de vie et de travail très difficiles, jusqu'à 14 heures par jour. Un jour de repos par mois !
Comme l'a indiqué l'intermédiaire chinois, le salaire de ces employés est intégralement versé en Corée du Nord : l'état coréen en ponctionnerait 60%..."
Comment une telle exploitation de l'être humain est-elle encore possible à notre époque ?
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2024/05/esclavage-en-coree-du-nord.html
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