« Espionnage » chez Areva : une diversion ?
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict sur l'affaire d'espionnage présumé au sein d'Areva. Finalement, le principal accusé, l'ex-directeur des activités minières, a été blanchi et l'enquêteur suisse Mario Brero, dispensé de peine. D'après certains, la justice penserait que cette histoire cacherait une affaire plus importante...
La justice a levé le voile sur la présumée affaire d’espionnage contre l’époux de l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon. Force est de constater que le verdict ne devrait pas plaire à Olivier Fric. En effet, l'ex-directeur des activités minières d'Areva, Sébastien de Montessus, qu'il accusait d'espionnage, a été innocenté et Mario Brero, directeur de la compagnie suisse Alp Service, a été dispensé de peine. Le mari d'Anne Lauvergeon prétendait qu'ils cherchaient à le "piéger" afin de "faire tomber" celle qui était alors directrice d'Areva.
Sébastien de Montessus avait commandé début 2011 un rapport sur les conditions d'acquisition d'Uramin, société minière canadienne dont le rachat en 2007 avait tourné au fiasco financier. Areva avait racheté l'entreprise pour 2,5 milliards de dollars mais tous ses permis d'exploraiton s'était ensuite avérés infructueux. La faute aux cours qui se sont effondrés, selon la direction d'Areva. Mais d'autres pointent du doigt les liens entre Olivier Fric et les dirigeants d'Uramin et soupçonnent des malversations.
Ainsi, Vincent Crouzet, romancier et consultant géopolitique, pense que l'argent a servi à arroser en pots-de-vin de multiples rétrocessions. "(Areva) a payé 75 fois la valeur initiale des trois mines d'Areva. (...) J’ai la ferme conviction que cette affaire a été montée pour distribuer des sommes d’argent considérables à des hautes personnalités tant africaines que françaises."
C'est pourquoi Sébastien de Montessus et Mario Brero, qui s'est chargé de l'enquête, ne pouvaient être condamnés pour un rapport jugé légitime par la justice. D'ailleurs, cette acquisition fait actuellement l'objet d'une enquête, ce qui devrait pousser l'ancienne direction d'Areva et Olivier Fric à repasser devant le tribunal ; mais peut-être avec un autre rôle cette fois-ci.
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