Et à qui peut-on rendre Franz-Olivier Giesbert ?
« Et si l’on rendait la Grèce à la Turquie… » se demande Giesbert en parfait savant fou de la pensée libérale.
Une nouvelle fois, FOG franchit la ligne rouge… il devrait peut-être se contenter de sniffer la blanche. Dans sa dernière chronique du journal Le Point[1], Franz-Olivier Giesbert, de plus en plus incontrôlable, propose carrément de rendre la Grèce à la Turquie : « Si l'Europe refuse de continuer à subventionner la Grèce à perte, Syriza entend, paraît-il, organiser un rapprochement entre son pays et la Russie. Mais pourquoi pas avec la Chine, le Venezuela ou le Qatar, pendant qu'on y est ? À moins que la Turquie, héritière de l'Empire ottoman, ne se " dévoue ", une fois de plus. »
Le scribouillard, certainement sous l’emprise de psychotropes ultra violents, écrit plus loin : « Jusqu'à son indépendance, en 1832, la Grèce a vécu pendant quatre siècles sous domination ottomane. Quitte à être saugrenu, les incroyables performances économiques de la Turquie, avec une croissance de 8% et une hausse des exportations de 18%, ne lui donnent-elles pas la légimité (sic) nécessaire pour assurer le redressement de la Grèce ? »
Passons sur le fait que FOG est à présent incapable d’écrire correctement le mot « légitimité » (qu’il essaye donc avec « Synaspismos » !). Il semblerait qu’une forme aiguë d’annexionnisme dégénérescent vient de frapper l’une des principales vedettes du Point. Quelle sera la prochaine victime de son délire merkelien ? Va-t-il bientôt proposer de rendre l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne ? Cuba à l’Espagne ? L’Irak à Sumer ? Et comment pouvons-nous assurer le redressement mental de Franz-Olivier Giesbert ? Doit-on l’annexer à Saint-Anne ou à Maison Blanche ? Dilemme !
L’énormité de la (maladie) chronique de FOG va de pair avec le racisme ambiant qui se déverse en un torrent d’injures à l’égard des Grecs — nous ne sommes plus seulement dans le mépris de classe quand celui-ci vise tout un peuple. C’est bien un racisme anti-grecs que les médias dominants véhiculent toute honte bue avec force haussements d’épaules et regards consternés pour cette bande de voleurs de chevaux mauvais payeurs du bassin méditerranéen.
Dans sa chronique, FOG va même jusqu’à assimiler le peuple grec à une bête sauvage (la Grèce « mord la main qui la nourrit »). Mais il ne faut pas s’étonner qu’un peuple ait la rage quand on le traite comme un chien.
Quant à Yves Calvi, après avoir vanté l’utilité sociale du parti néo-nazi grec Aube Dorée lors de son émission C dans l’air[2], il déclare en instituteur dont la patience a tout de même des limites : « certains téléspectateurs pensent que la farce a assez duré » ; la farce étant l’impossibilité pour la Grèce de sortir la tête de l’eau et de rembourser sa dette publique aux taux d’intérêts usuraires, une farce hilarante qui inflige une baisse de 22% du salaire minimum et de 10% pour les salaires des fonctionnaires qui bénéficient de régimes spéciaux, une farce enfin qui va réduire de 1,076 milliard d’euros les frais de dépense des médicaments (médicaments dont aurait bien besoin Yves Calvi avant d’ouvrir la bouche).
Après l’Asiatique fourbe, l’Arabe voleur, le Roumain pickpocket, Messieurs Giesbert & Calvi vous présentent la toute nouvelle tête de turc : le Grec ! Fraudeur et fainéant, il vole les banques françaises et allemandes ! Le petit combinard méditerranéen préfère les vacances au travail ! (À ce sujet, lire ou relire les déclarations d’Angela Merkel sur les vacances des pays du Sud[3]). Rappelons que la durée annuelle moyenne d’un travailleur allemand est de 1 390 heures quand celle d’un travailleur grec est de 2 119 heures[4].
Dans son précédent billet[5], FOG (qui porte bien ses initiales tant ses idées sont fumeuses), volait à la rescousse de la présidente du FMI, Christine Lagarde, après sa déclaration fracassante sur les Grecs, qui devraient, selon elle, « commencer à s’entraider collectivement en payant tous leurs impôts » Par ailleurs, Christine l’Humaniste se disait moins préoccupée par le sort des Grecs que celui des petits enfants du Biafrogalistan… euh… du Niger.
Oui, FOG est peut-être le seul citoyen de France à avoir défendu de tels propos ! C’est tout à son déshonneur. Il est même allé plus loin en comparant la Grèce à une femme dépensière : « Un humoriste a dit qu'il n'y a qu'une chose à faire quand on a une femme qui adore dépenser de l'argent : il faut adorer en gagner. L'Europe est prévenue. L'Allemagne en tête, il va lui falloir travailler plus dur encore pour payer les folies de la Grèce, qui a fait de la fraude fiscale l'un de ses sports nationaux. »
Quelle splendeur quand le paternalisme néo-colonial se pare d’une telle misogynie ! Il sait parler aux femmes, le FOG ! Vous êtes un peu comme la Grèce, Mesdames : paresseuses, voleuses, vénales… mais c’est pour ça qu’on vous aime !
Pour toutes ces raisons, j’en appelle à l’humanité du maire de Wilmington, Delaware, USA, où est né le petit Franz il y a de cela soixante-trois ans. Au nom de la salubrité publique et de l’honneur de la Nation, le peuple français vous le rend bien volontiers.
Nikos Maurice
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