Et le tour de France dans tout ça ?
C’est vrai quoi ! Le fameux tour de France, l’évènement du mois de juillet dont on parle à peine cette année, ou alors en des termes bien peu glorieux… Eclipsé, éparpillé façon puzzle par une actualité politique qui tient le pays en haleine et rétrogradé au second plan par les champions du monde de foot.
Macron aura beaucoup fait pour plomber la situation
Déjà que les festivités pour la coupe du monde ont été confisquées au petit peuple par un monarque en quête d’image, celui-ci s’est pris les pieds dans le tapis avec son conseiller très spécial sécurité qui n’hésite pas à faire des heures sup pour faire le coup de poing avec la police. Pas de bol pour le tour !
Et voilà t’y pas qu’il annule sa venue sur le Tour, mais – et on ne rit pas – cela n’a rien à voir avec l’affaire Benalla…
Revenons sur les festivités de la coupe du monde pour dire que, passée la joie spontanée (mais aussi les débordements qui vont avec), la cellule communication a vu tout de suite le parti qu’elle pouvait en tirer en terme de popularité pour un Président en chute dans les sondages.
La fête fut belle dans les jardins de l’Elysée et les images aussi, devant un parterre de jeunes et d’éducateurs soigneusement sélectionnés et on a eu parfois l’impression que Didier Deschamps était juste là pour faire de la figuration, le personnage principal, celui qui avait ramené la coupe, étant Macron.
Mais toute médaille a son revers : l’organisation de la fête nécessitait un timing serré et le bus devait arriver à l’Elysée pile poil pour les journaux de 20 heures, ce qui fut fait et a entraîné une descente en 12 minutes chrono des Champs devant un public frustré, le tout sous la houlette de M. Benalla…
Exit, le petit peuple, la gloire des grands n’attend pas et ne peut s’encombrer d’états d’âmes. Le petit peuple aura été privé par ailleurs d’apparition sur le balcon de l’Hôtel Crillon toujours pour des raisons de fête à l’Elysée. Il ne lui reste plus, s’il n’a pas encore compris qu’il n’était pas le bienvenu dans ce cirque médiatique, qu’à se consoler avec l’achat du maillot officiel à 140 euros, juste pour dépenser le pognon des vacances.
Le tour de France pour retrouver le moral ?
Même pas ! C’est vrai que le concept a vieilli et qu’il ne fait plus recette comme avant. Au mieux un superbe documentaire dont les images de paysages se laissent regarder quand il ne se passe rien dans le peloton (et c’est souvent le cas), au mieux, pour certains, la fête à neuneu, avec les restes de merguez, les canettes de bière et les emballages de conneries déversées depuis la caravane publicitaire que les employés municipaux mettront des heures à ramasser, aux frais du contribuable… Et en plus, les drapeaux, les déguisements vus et revus, les couillons qui courent auprès des coureurs, ou bien ceux qui se mettent au milieu de la route pour faire la photo du siècle et qui se prendront une moto dans la tronche
Alors du sport ? ça se discute…
Le Tour est avant tout une grosse machine à cash qui vit bien sur les participations versées par les communes pour être « ville-étape », les droits de retransmission télé et les droits élevés demandés aux marques qui constituent la caravane publicitaire du tour.
Rien de gratuit et tout cela c’est vous qui le payez au final, soit dans vos impôts locaux, soit dans le prix des produits comme le « saucisson officiel du Tour » que vous achèterez ou bien dans la redevance télé des chaînes publiques qui retransmettent les étapes empêchant une plus grande diversité d’évènements télévisuels.
Mais quand même, le tour, c’est mythique !
Oui, parce qu’on veut bien fermer les yeux, ne pas voir que ce sont parfois les asthmatiques qui réalisent les plus belles performances et sont capables de gagner plusieurs fois avec la bénédiction des instances qui ne veulent pas casser la machine à fric et éviter des procès coûteux qui pourraient leur être intentés en cas de refus de participation d’un champion souffreteux.
On n’apprend rien du passé, notamment de l’affaire Festina, du cas Lance Amstrong, et tant d’autres, tous chargés à l’insu de leur plein gré. Nous avons tous en mémoire des grands champions qui ne roulaient pas tous à l’eau claire et dont les cancers ont eu raison très tôt.
Les choses sont-elles en train de changer ? On peut le penser. Marc Madiot, connu pour son franc parler pense que le tour est en danger, qu’il n’y a plus la même ferveur au bord des routes. Pire encore, ce sont des sifflets et des huées qui accompagnent certains coureurs et leur équipe. Les audiences TV sont moins bonnes, moins de monde à l’Alpe d’Huez…
Les instances et les organisateurs sont tellement loin de tout ça qu’ils ne veulent pas voir qu’ils sont en train de casser le jouet, leur machine à biftons, que le modèle économique ne fonctionne plus lorsque les règles du sport et l’éthique sont bafouées, et cela, le public le sent bien.
C’est un peu comme le foot, à force de se faire confisquer les succès par des politiques aux petits pieds, les supporters qui s’interrogent déjà sur les millions payés aux stars qui sortent de leurs poches (même système que pour le Tour), vont finir par aller vers la pétanque.
Le sport ? Il ne faudrait pas que cela devienne juste un alibi ou un moyen de faire du fric ou de la politique.
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