Et pendant ce temps, dans le monde réel...
Aujourd’hui, je me sens d’humeur à défendre Sarko.
Ici, je ne vais pas parler de ses mérites, mais juste d’une pseudo-tempête, largement imméritée : sa petite histoire "Facebook, la chute du mur le 9 novembre, j’y étais".
Je vais tenir comme acquis le fait qu’il n’y était pas le 9 novembre, pas plus que Juppé ou Fillon. Ca a été suffisamment démontré ailleurs : même la presse traditionnelle en a parlé. C’est dire.
Je vais également tenir pour acquis le fait qu’il y était le 16. Neuilly-Berlin c’est pas long a faire. Et même si le gus n’a pas forcément une grande perception des moments historiques, toute la presse en parlait depuis une semaine. Et s’il y a bien un truc que Sarko suit, c’est ce que dit la presse (vu qu’à cette époque il ne pouvait pas la précéder).
20 ans plus tard. On a du "Sarko menteur". Oui, mais pas pour la bonne raison.
Quelqu’un ici a-t-il déjà côtoyé un "puissant" ? Même un petit puissant local, bien anonyme ? C’est peu probable. Moi pas. Mais j’ai en ai déjà croisé un, de loin, professionnellement parlant. Un relativement anonyme, un préfet, mais qui peut faire couler l’entreprise d’un seul trait de plume.
Je ne dirai pas ici de qui il s’agit, ni de quelle entreprise, parce que c’est pas mon propos. Non, ce qui m’a étonné à l’époque, c’est tout le ramdam qui a précédé sa venue (tout doit être impecc), qui a entouré sa venue (tout est impecc ?) et le silence qui a suivi (ouf, on existe toujours). Ca m’a étonné parce que ce qui fait un roi, c’est l’existence de ses sujets, tandis que la réciproque n’est pas vraie. Les riches ne peuvent pas se passer des pauvres, mais le contraire si. Et c’est pareil pour les "puissants".
Ce qui m’a frappé aussi, mais seulement à rebours, c’est que "le puissant" en question est entouré en permanence d’une nuée de courtisans, qui rivalisent à qui mieux-mieux pour entrer dans ses faveurs. Le "puissant" vit ainsi dans un petit monde idyllique, où tout se passe bien, et où tout marche tout seul.
Par exemple, c’est pas lui qui recevra une injonction de payer un PV dans un département où il a jamais posé une roue, à cause d’une bête confusion de l’administration due à une homonymie.
Si ça lui arrivait, il lui suffirait de gueuler un bon coup pour régler le problème, tandis qu’à nous autres gueux, il faut payer l’amende, perdre les points, engager un recours à l’issue incertaine et différée de plusieurs mois (années ?). Mais ça lui arrive pas.
Bref, ce genre de tracas ne lui arrive pas parce qu’en amont, quelqu’un à eu la gentillesse intéressée de filtrer la prune.
Quel rapport avec Sarko allez-vous me dire ?
J’y viens.
Je pense pas que Sarko mette lui-même à jour ses infos sur Facebook. Ca a plutôt dû se passer comme ça :
Aux alentours du 9 novembre 2009, la presse parle des 20 ans de la chute du mur. Comme une bonne chose, évidemment. Là-dessus, notre chef de l’état glisse une petite phrase à l’une de ses abeilles qui l’entoure : "je me souviens, j’y étais, j’ai même les photos". L’abeille en question traduit ça par "ce serait bien que ça se sache", et confie la tâche à une sous-abeille.
La sous-abeille se dit que ce serait mieux que ce soit diffusé par un réseau social, ça fait plus convivial, et confie la rédaction d’un article modèle "auto-biographique" à une sous-sous-abeille.
Sur ce, la larve en question pond un article dans l’urgence (on est réactif coco !), avec très peu de matériaux : "Sarko a donné des coups de pioche dans le mur de Berlin, on a une photo". En bonne larve, lors de la chute du mur, l’auteur du billet faisait sans doute comme votre serviteur : il jouait aux légos.
Donc pour compenser cette grande lacune mémorielle, on se renseigne à la va-vite sur Google, Wikipedia ou autres, et on trouve de l’authentique, qui complètera bien la photo. Parmi l’authentique, on aura cette fameuse date qui fera polémique, et l’endroit "check-point Charlie". Emballé, c’est pesé, publié.
Voilà. Là encore, ce qui a nuit à la qualité de l’information, c’est l’empressement.
Une fois la "supercherie" démontrée, on pourrait être frappé par l’autisme de son équipe, qui, plutôt que d’enterrer très vite la polémique par un "on s’est gouré dans la date", a préféré se la jouer "1984" et appeler à la rescousse Juppé et Fillon, cités dans l’article incriminé. On pourrait. Mais c’est un test de fidélité à pas cher. Maintenant, Sarko sait que Fillon n’hésite toujours pas à mentir effrontément pour le soutenir, tandis que Juppé a visiblement du mal.
On pourrait gloser sur ce non-évènement. Mais la-dessus, et ça me fait mal, je rejoins la position de l’UMP, à savoir : on a vraiment pas que ça à fiche. Un pauvre problème de date mal recopiée par une larve de notre ruche, qui plus est publié dans un médium très informel ... tsssss....
Et pendant ce temps là, dans le monde réel :
- Jean Sarkosy est administrateur de l’EPAD. D’accord, il est pas président, mais vous y voyez une victoire ? Avec seulement 7 administrateurs, quand Jean ira voir le président (quel qu’il soit), et lui dira "Ce serait bien que...", vous croyez que le président lui répondra "passe ton bac gamin." ?
- Les banques françaises, celles-là même qui ont reçu plein de fric de l’état, notre fric, sans aucune sérieuse contrepartie, affichent une santé insolente. C’est curieux, vu qu’on prétendait il y a pas un an qu’elles étaient à l’agonie, et que leur chute entrainerait le monde dans le chaos. Tiens, au fait, maintenant que nos banques vont très bien, on peut s’attendre à revenir au niveau de chômage de début 2008 ? non ?
- Le prix de l’énergie (électricité, essence), qui a considérablement cru ces dernières années par l’effet (nous dit-on) des hausses successives du baril, va-t-il redescendre ? (aujourd’hui le prix du brut est près de moitié moins de ce qu’il était il y a un an).
Le talent, c’est pas de ne pas commettre de gaffes, c’est de savoir profiter de ses erreurs :
- ressouder sa majorité, même autour d’un mensonge
- faire le tri entre la presse "aux ordres" et celle qui est juste "complaisante"
- en profiter pour laisser durer la diversion, jusqu’à la prochaine...
Bonne journée à vous !
10 réactions à cet article
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Pas mal l’article mais c’est exactement la même chose dans pratiquement tous les pays européens, ce n’est pas une exclusivité française.
Bon ! tous les pays n’ont pas un « piocheur » mais ce sera un autre évènement qui sera monté en épingle pour obtenir exactement le même résultat.
Pratiquement tous les pays ont soutenu leurs banques, le chômage augmente partout, le prix des carburants restent excessivement haut même si le prix du brut a fortement diminué etc...-
Après la pelle du 18 juin, la pioche du 16 novembre ! En fait, il s’est plutôt pris un rateau sur Facebook.
L’histoire d’une décadence française : de la grandeur à la petitesse (et je ne parle pas de la taille).-
« Il a du talent le bougre. »
Ca, je ne pense absolument pas que ce soit le cas.
Les gens qui l’entourent, enfin ,certains, oui, assurément. Mais c’est lui qui en porte, publiquement, tout le crédit. Un peu comme un directeur de recherches qui porte le crédit d’un article publié par les petites mains de son laboratoire.Je m’explique. Il suffit d’avoir un peu travaillé dans une grosse structure pour s’en rendre compte ; même à l’échelle du sous-grouillot de base.
En effet, dans une grosse structure les tâches sont largement découpées et les responsabilités sont par conséquent assez diluées. A tel point que si quelqu’un fait une connerie ce ne sera jamais complètement de sa faute étant donné la chaine de liaison qui a concouru à la survenance de cet incident. Chacun cherchera à se couvrir et, de ce fait, couvrira l’ensemble de la chaîne.Il naît donc une sorte de sentiment d’impunité très vite. Mais une impunité, quelque part, qui décuple les mouvements. Ben, oui, à l’image d’un adolescent qui n’imagine pas les conséquences de ses actes (et heureusement sinon il ne ferait jamais rien), on devient capable de faire des choses que l’on aurait jamais envisagé si la sanction pouvait surgir à chaque coin de porte.
Plus fort encore, on peut se surprendre à « communiquer » et à en recevoir les applaudissements.
Et ainsi de suite ...A tel point que lorsqu’on s’est découvert le « talent » de profiter à fond du système mis en place par tous les autres essentiellement pour se protéger de sanction on gravit les échelons assez vite.
Et lorsqu’on est assez haut dans la hiérarchie et qu’on a bien, très bien profité de ce système de « cocoonning » certains se prennent carrément pour des dieux et l’on assiste donc à des abus de biens sociaux, des accointances avec le « milieu », etc, etc.
Encore une fois, il ne s’agit pas là de talent, mais de bénéfice.
Bien entendu ce bénéfice n’est pas exempt de renvoi d’ascenseur mais il y a tellement d’abeilles pour lesquelles un simple sourire suffit que l’effet de levier (comme celui des Hedge Funds) est on ne peut plus intéressant.Plus dure est la chute lorsqu’on retrouve la réalité de tous les jours.
db
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Tu crois vraiment qu’il partagera un jour notre réalité ?
Quelque soit l’issue de la prochaine élection, il restera sur son piédestal...
Tiens, encore un autre soucis : en tant qu’ancien président, il sera membre A VIE du conseil constitutionnel.
Et ouais, y a encore des charges a vie dans notre république... -
Hhmm...
Je fréquente un nombre respectable de gens gagnant bien leur vie. Ayant des responsabilités vis-à-vis de centaines de personnes sous leurs ordres.
Et je peux vous confirmer que le fameux « charisme » (dont on entend parler dans les formations de dirigeants) n’est pas un rêve.
Il est visible, perceptible, audible et reconnaissable.
Il ne faut d’ailleurs pas le confondre avec des façades ou du dédain qui, si vous avez un peu de pratique, ne trompent jamais trés longtemps.
Quelqu’un de valeur n’a pas besoin d’impressionner d’ailleurs, en général. Il sera souvent discret et vous découvrirez trés vite sa valeur simplement au cours des premiers échanges. Verbaux ou visuels. Le tout est d’écouter et d’être attentif.
Hors, avec sarko, c’est tout le contraire.
Le respect se mérite et il ne le mérite pas.-
C’est donc pas la faute de Sarko si :
- il ne maîtrise pas le système extrêmement coûteux qu’il a mis en place,
- il choisit mal les chefs des trop nombreuses équipes qui doublent le gouvernement.
- d’une soi disant erreur de date, il fait un mensonge d’Etat
- il demande au premier ministre, chef en titre de l’exécutif, de mentir aussi
- le premier ministre devient officiellement un menteur, en plus d’être celui sur lequel il s’assoit,
- le chef de la diplomatie, affirme haut et fort, croire n’importe quoi par principe,
- il pousse à mentir un ex premier ministre droit dans ses bottes, et ex meilleur d’entre eux,
- la plupart des médias sont noyautée et les autres, aux ordres,
- la France et les Français sont ridiculisés par ses gesticulations,
En somme, vous prétendez que celui qui s’arroge illégalement tous les pouvoirs est un irresponsable entouré de courtisans ?
Et bien, vous alors ...
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Hello,
Je n’ai jamais affirmé qu’il était irresponsable, je tenais juste à souligner que de toutes les choses qu’on peut lui reprocher, et tenir une liste à jour serait un boulot à plein temps, celle-là est de loin la moindre :
-elle coute pas un rond
-elle s’immisce pas dans les programmes scolaires
-elle ne renforce pas la servitude (ou dépendance) des pauvres vis a vis de l’argent
-elle ne renforce pas le copinage au sommet de la tour d’ivoireBref, ça me fait juste sourire cette histoire de date. D’autant que ça me rappelle une contrepétrie.
Je trouve juste dommages que les détracteurs de sarko, en suivant le rythme de ses conneries, « lâchent » très rapidement l’affaire n-1 dès que l’affaire n se profile... Qui parle encore des conditions des prêts accordés aux banques ?
Il parait qu’elles ont toutes remboursé aujourd’hui, donc on peut enfin faire le bilan, combien ça nous a couté ?
Pourquoi le « grand emprunt » ne sera accessible qu’aux « institutions » ?
Est-ce que sont taux d’intérêt ne serait pas (par hasard) supérieur au taux d’emprunt à la BCE ? parce que si oui, c’est juste un cadeau déguisé... -
Oui ça n’est pas Nicolas 1er qui met à jour son blog mais bien évidemment qu’il était au courant de ce mensonge !!
Il est omniprésent et il fourre son nez systématiquement partout surtout quand ça concerne sa propre personne.Rappelons nous de la prise d’otage de la maternelle de Neuilly ou il nous l’a « joué » Bruce Willis.
Avec le GIGN derrière prêt à intervenir et totalement dégouté par ce petit bonhomme.
Passage au JT de notre « héros » avec un enfant dans les bras sortant de la salle de classe, cameraman suivant derrière, suivi de l’interview ou il fait le modeste. PITOYABLE !!!-
Je me rappelle surtout que le GIGN avait tué le désespéré (à l’époque « terroriste » n’était pas à la mode) pendant son sommeil.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_la_maternelle_de_Neuilly
Et si c’est vrai, il avait même libéré la plupart des gamins :) -
Fine analyse des rapports de pouvoir. Le « subordonné fayot » explique déjà pas mal cette foirade. Ceci dit, on a les subordonnés que l’on mérite, surtout quand on les choisit soi-même. Et encore plus quand on les choisit (un peu, beaucoup, passionnément) plus cons que soi, pour être bien sûr de n’être pas débordé. Et quand on les retire toute initiative intelligente, alors là...
Comme tout le monde applique la même tactique de recrutement et de délibération, pour faire comme le chef, à partir de trois échelons hiérarchiques, la structure arrive globalement à un QI d’huître.
Notre ami Sarko a construit le bûcher, disposé les mèches, grimpé dessus, et maintenant, il jette des allumettes en bas. A quand le grand feu ?
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