Et si en France le système Bancaire nous plongeait dans une situation cauchemardesque ?...
La bombe monétariste
Le monétarisme se caractérise par l’abandon des politiques permettant aux états de mettre en place des règles fixes de contrôle et de régulation. Les Etats sont devenus volontairement impuissants, Les marchés financiers et les banques ont pris le gouvernail de l’économie. La bourse et les agences de notation privées dictent les politiques aux états qui ont capitulé. Ce n’est pas seulement le gouvernail de l’économie, mais le pouvoir politique, Notamment via la mise en place de gouvernements dits '' techniques’’ à leur solde et la direction des affaires internationales avec des guerres d’assujettissement à leur domination que les dirigeants des Banques ont pris.

Pour les Monétaristes, le fléau de l’économie c’est l’inflation. Elle sape le pouvoir d’achat et pénalise les épargnants. Selon eux, les causes de l’inflation sont simplement monétaires : "L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, en ce sens qu’elle est, et ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production.
L’inconvénient d’une vision uniquement monétaire de l’inflation, c’est qu’elle ne tient pas compte de l’impact du prix des matières premières sur les prix de tous les produits. On a pu le constater lors de la récente hausse du prix de ces matières qui, dans un premier temps, répond à la loi de l’offre et de la demande. Croire que la monnaie est le seul levier de l’économie ne rend pas compte de toutes les situations.
Effets pervers de la société de consommation par le crédit quand la croissance est impossible
Plus les banques accordent des crédits, par exemple pour l’accession à la propriété, plus elles devront créer de la monnaie, celle-ci diminuera au fur et à mesure des remboursements des crédits… Chaque banque étant toutefois limitée dans sa création de monnaie, elle doit avoir chaque jour la trésorerie suffisante pour faire face à tous ses règlements envers les autres banques et pour satisfaire les retraits en argent liquide de sa clientèle. Pour maintenir leur situation en équilibre, les banques font appel au marché interbancaire où elles échangent chaque jour entre elles de la monnaie qu’elles s’empruntent les unes aux autre… Quand les banques ont toutes besoin de liquidités au même moment, sans parvenir à s’équilibrer entre elles et que les crédits qu’elles ont consentit ne sont plus remboursés, le pays connaît une crise de liquidités. C’est ce genre de phénomène qu’ont connu les banques américaines au cours de l’été 2007 sous le nom de crise des ‘’subprimes’’ et qui a entraîné dans ses sillons la crise financière que l’on a connu en 2008 et qui s’est à nouveau imposée depuis 2011.
Il a bien les banques centrales, mais que peuvent-elle faire ? Tout d’abord il faut se convaincre qu’elles ne vont pas pouvoir, ni à court ni à moyen terme, agir sur les causes de la crise qui dépasse largement leur périmètre d’action. Par contre les outils dont elles se sont dotées peuvent leur permettre d’assouplir les tensions constatées sur le marché monétaire.
Dans l’immédiat, provisoirement les banques centrales peuvent donc se substituer au marché interbancaire, bloqué, pour fournir davantage de liquidité. Ces actions à court terme visent à rétablir la confiance au sein du marché interbancaire, mais il ne faut pas oublier que Lorsque les rouages se grippent ainsi et que tout le système est sur le point de s’effondrer, il y a désormais le filet de sécurité des états qui n'hésitent pas à injecter des Milliards d'euros... ou de dollars…Bien curieuse conception du libéralisme économique !... quand on sait par ailleurs que les mêmes Etats qui vont devoir emprunter sur les marchés financiers sont à la limite du dépôt de bilan....et que l’on ne cesse de demander des sacrifices à la population, alors que les banques vont ainsi se refaire une santé financière et n’hésiteront pas à annoncer des bénéfices à Milliards d’euros…Telles en France pour 2010, la BNP près de 8 Milliards, la Société générale 5 Milliards… C’est à nouveau le règne tout puissant des traders et leurs bonus exorbitants…Jusqu’à la prochaine crise et tout recommencera…Sauf qu’à force de répétition, le système risque un effondrement généralisé…
Cauchemardesque ?...
La somme que l’état garantit par déposant et par banque, en cas de faillite d’un établissement Français, s’élève actuellement à cent mille euros. Seul problème : la trésorerie d’un fond de garantie n’est que de 1,8 Milliards d’euros, une somme qui peut éventuellement suffire à couvrir la défaillance d’une banque, mais pas un effondrement généralisé du Système.
Imaginons qu’un matin, lorsque vous prenez votre petit-déjeuner, la radio annonce que le système bancaire s’est totalement effondré, toutes les banques du pays sont fermées, distributeurs de monnaie désactivés, cartes bancaires et chéquiers inutilisables… Vous n’avez plus aucun argent et pour vous c’est le coup de massue, vous ne savez plus que faire, vous êtes désespéré, mais sachant que vous n’êtes pas seul dans ce cas, une lueur d’espoir traverse votre esprit…
Certes la production et les échanges commerciaux vont être perturbés, voire momentanément paralysés, mais la vie va-t-elle pour autant s’arrêter ? Vos connaissances et votre savoir-faire ont-ils disparu ? Les fleurs, les arbres, les plantes, les rivières, les villes et les villages vont-ils disparaître ? Le matériel servant à la production et les bâtiments qui les abritent se sont-ils volatilisés avec la monnaie ? La réponse est NON bien évidemment. La monnaie qui est un étalon de mesure, c’est-à-dire qu’elle permet de donner, au moyen du prix, une valeur à tout bien ou service échangeable sur un marché, aussi utile soit-elle, n’est qu’un outil non essentiel au service des échanges. Un outil défectueux se répare ou s’il est hors service on le change…
La monnaie n’est qu’un outil de transaction, On ne la recherche pas pour elle-même mais parce qu’elle donne la possibilité de se procurer des biens et des services. Elle a permis de passer d’une économie de troc (échange d’un bien contre un bien) à une économie monétaire (échange d’un bien contre de la monnaie). C’est une réserve de valeur, qui offre la possibilité de différer sa consommation dans le temps, au moyen de l’épargne. On parle aussi de réserve de pouvoir d’achat, car son détenteur conserve un pouvoir d’achat qu’il pourra mobiliser au moment où il voudra consommer.
Malgré l’effondrement total du système bancaire, tout ce qui est nécessaire à la vie est toujours là et si le chaos s’installait c’est que nous n’aurions pas su dépasser l’idée que la monnaie, c’est-à-dire l’argent n’est qu’un outil…
On peut parfois s’interroger si ce point de vue, sur la monnaie que l’on doit considérer d’abord comme un outil, semble l’être dans l’esprit de nos responsables politiques.
Des monnaies alternatives Nationales à l’euro et au dollar c’est possible
A l'origine, la monnaie ne servait qu'à faciliter les échanges commerciaux. Puis la fonction spéculative a pris le pas sur la fonction d'échange, créant des mécanismes de paupérisation et d'exclusion.
L'idée des monnaies alternatives, qui se veulent surtout morales, est d'empêcher la spéculation en créant une unité d'échange parallèle servant à payer des achats et rémunérer des services d'utilité écologique, sociale et d’intérêt collectif, de sorte que, l'accumulation de ces unités n'étant pas rémunérée, elles soient réinjectées dans le circuit économique et social.
L’idée d’une monnaie alternative locale aux monnaies officielles n’est pas nouvelle. De Juillet 1932 à Novembre 1933, une expérience de monnaie locale fût menée avec succès à Wörgl une petite ville d’Autriche. En 1956 à Lignières- en -Berry, Pierre TOURNADE le Maire crée une monnaie locale. En contrepartie d’un fond de garantie placé en banque, il distribue des bons d’achat ‘’fondants’’, c'est-à-dire que leur valeur diminue de 1% tous les mois de manière à ce que les habitants s’échangent les bons d’achat, permettant ainsi une activité économique locale dans une commune qui en avait besoin… Dès 2003, Priem Am Chiemsée, une petite commune Allemande de Bavière, a mis en circulation le ‘’Chiemgauer’’. Les billets se 1, 2, 5, 10, 20,50 chiemgauers ont la même valeur que l’euro et sont utilisables dans un réseau de commerçants et d’entreprises qui ont rejoint le projet. Le phénomène a d’ailleurs pris une telle ampleur en Allemagne qu’il existe actuellement une soixantaine de monnaies locales.
Ces monnaies alternatives ont également débarqué en France. En Janvier 2006, à l’initiative de l’association Agir pour le vivant, ‘’l’Abeille’’ a fait son apparition à Villeneuve-sur-Lot, dans le Lot et Garonne. A Toulouse, le ‘’Sol -Violette’’ se veut une monnaie éthique, dont le but est de promouvoir ‘’un développement économique et solidaire’…Au printemps 2011, en Ardèche du Sud c’est ‘’la Luciole’’ qui a pour objet ‘’d’ouvrir la voie à une économie plus respectueuse de l’être Humain et de son environnement’’. Le Havre, Carpentras, Romans- sur- Isère et d’autres encore ont également mis en place des monnaies locales alternatives.
Dans leurs diversités, ces initiatives de mise en place de monnaies locales ont toutefois des dénominateurs communs forts. Ce sont des initiatives citoyennes qui ne viennent pas d’en haut, les monnaies mises en place sont fondantes et bien qu’adossées à l’euro, elles sont prioritairement porteuses de valeurs et refusent d’être utilisées comme un euro bis…
Du fait que la loi n’interdit pas une monnaie parallèle, à condition qu’elle soit conforme au cours légal tel que défini dans le code monétaire et financier, que cette monnaie ne soit pas échangeable sur les marchés financiers et circule en circuit fermé, l’absence d’une charte morale qui en définirait et en limiterait l’usage n’exclurait pas le risque qu’en créant des ‘’bouts de papiers’’ équivalent à l’euro, on crée en final de l’euro qui servirait à posteriori à des opérations financières spéculatives…Même si en amont cet euro n’est pas inflationniste et qu’il soit moral, puisque il correspond à une production ou service réel et ne résulte pas de spéculation.
Une monnaie qui se consume faute d’avoir servi à consommer. Plus longtemps on les conserve, moins elles valent en pouvoir d’achat. Les détenteurs de ces monnaies ont donc une responsabilité : les faire circuler. On ne peut pas les mettre de côté, les stocker avec l’intention qu’en les « plaçant » elles vous rapporteront, puisque la perte de valeur est programmée.
Une monnaie alternative, dont le but est de la faire circuler le plus rapidement possible pour revitaliser l’économie locale doit, toutefois, éviter l’écueil du consommer toujours plus pour produire encore et toujours plus, ce qui peut supposer des dépenses parfois inutiles, car excessives en regard des besoins de consommation, même si cette consommation est écologiquement équitable, toute consommation a un coût énergétique, ainsi qu’en rejet de GES (Gaz à Effet de Serre).
Adossées à la valeur des monnaies officielles (Euro ou Dollar) et pouvant ainsi contribuer en final à une hyper inflation, lors de leur conversion, les monnaies alternatives locales doivent être imaginées de telle manière à ce qu’elles puissent pallier à cet écueil, tout en offrant des moyens efficaces d’échanges, y compris dans le cas d’un effondrement éventuel du système bancaire. Ne jamais oublier qu’une monnaie n’est qu’un outil de transaction qui ne doit servir qu’à échanger ou se procurer des biens et, ou, des services et qu’elle doit le rester, à fortiori quand il s’agit d’une monnaie alternative locale morale…
A noter que lors de l’introduction de la monnaie unique, la compétence relative à la politique monétaire de la zone euro a été transférée au niveau communautaire, au profit de la Banque Centrale européenne (BCE) qui a tout pouvoir dans ce domaine. A l’inverse, les politiques économiques demeurent largement du ressort des Etats membres. Une telle dichotomie existant entre les contraintes de l’adhésion d’une partie des Etats membres de l’Union européenne à l’euro et le refus de transférer leur souveraineté économique, ce qui conduit certains à considérer la zone euro comme une construction incomplète et inachevée. Toutefois, en permettent aux états membres de pouvoir agir sur leur économie, cela ne leur interdit pas, dans le cadre légal actuel, de créer des monnaies alternatives internes. Chaque pays pourrait donc légalement créer une monnaie alternative nationale qui serait, au sens de la définition de sa valeur, adossée à l’euro et présenterait les mêmes caractéristiques que les monnaies alternatives locales. En France l’utilisation du franc, valable sur l’ensemble du territoire, mais contrairement à la période antérieure à 2002 où l’euro n’était pas encore une monnaie fiduciaire, il serait défini et géré selon les mêmes principes que les monnaies alternatives locales.
N’est-ce pas là un bon moyen pour se prémunir face à un éventuel effondrement total du système bancaire et d’éviter ainsi la paralysie de l’économie, tout en permettant à chacun de ne pas vivre une véritable situation cauchemardesque le jour où cela se produira...
Ne pas oublier la dette écologique pour laquelle le pire est à venir
Il ne faudrait-il pas oublier qu’il existe un autre type d’endettement plus grave, aux effets catastrophiques pour la planète dans son ensemble, car il s’agit de la dette écologique qu’aucune solidarité financière ne pourra effacer et qui atteint un niveau tel, qu’à terme elle risque de conduire à la fin de toute vie hautement organisée sur terre…
Si n’anticipons pas par des mesures radicales de Décroissance Démographique et de Décroissance économique équitablement choisie, d’ici à 2050, la synergie des crises alimentaires, énergétiques, climatiques et démographiques va entraîner une dégradation rapide et brutale du niveau de vie à l’occidentale. Face à la catastrophe annoncée, deux types de réactions contradictoires vont se dessiner : soit, Les violences seront exacerbées dans un chao social généralisé, où les plus forts s’efforceront d’anéantir les plus faibles pour piller les dernières ressources accessibles. Soit on sera contraint à l’intelligence de la raison, grâce à la coopération et à l’obligation forcée d’interdépendance solidaire du, notamment, à la peur de l’arme Nucléaire que possèdent les uns et les autres… Difficile de prévoir quelle tendance l’emportera, mais au vu d’un rapport secret du Pentagone sur le changement climatique on peut envisager le pire… c’est-à-dire l’affrontement violent pour la survie des sociétés les plus combatives.
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