Semaine après semaine, la France de Sarkozy semble recoller aux vieilles idées éculées de victimisation, d'excommunication, d'expropriation. Violences verbales contre toute manifestation de l'opposition démocratique ; langage de guerre froide comme ce discours de Sarkozy à la Mutualité, la dénonciation du "Diktat" et de "l'impérialisme européen" ; mise à l'ombre de tout ce qui ressemble à des rebelles ou des rivaux ; perpétuation des méthodes éprouvées du Front National, le moule d'où est sorti la droite conservatrice, xenophobe et populiste. Nicolas Sarkozy est à la recherche d'une tutelle intraitable et grandissante sur les médias permettant d'étouffer tout débat public. Est-il si nouveau, si vrai comme il le laisse présager ?
Diviser plus, pour gouverner plus
Les affaires de financements occultes qui ravissent la vedette, le chômage et la paupérisation croissants ; la protection , l'impunité des plus forts et des plus riches, sont à l'origine de la colère des Français, qui ont manifesté leur désamour , à cette classe politique autiste qui est aux affaires : l'Ump.
Fini l'obsédant écran de la vie personnelle (qui restera dans l'histoire comme la période "bling-bling"). Le candidat Sarkozy, est redevenu homme d'Etat, ce pour quoi, au demeurant, ses électeurs l'avaient élu. Otées les apparences du "people", on retrouve donc la politique et ce qu'elle dit au "peuple". Le cap est clair, on dirait du Mirabeau : du travail, encore des réformes pour gagner plus, toujours des promesses. Très bien, mais combien, et à quel rythme ? Selon certaines sources on parle de quarante, selon d'autres, on cite le chiffre de cinquante-cinq. Admettons les comme nécessaires en leur pluralité, sans s'arrêter au chiffre. Mais le rythme, la "communication" de ces nombreux projets ? "Tout est urgent" disait il y a peu le président. Et si la gestion du temps était la première urgence ? Quelle hâte ! Quelle impatience ! Que furent ces dernières années ? Tout tout de suite ? Il y a là-dessous comme une peur de manquer, une peur du temps. Une peur des urnes. Il va finir par nous rendre anxieux dans notre tâche citoyenne. Le mettre en congé à durée indéterminée.
Après les fiertés piétinées et de surcroît le mensonge d'Etat, Nicolas Sarkozy réunit tous les ingrédients, pour inciter les Français à l'abstensionnisme... Le "Mur", si glorieusement détruit en 2007 , avec ses promesses mirobolantes , a-t-il déjà repoussé à nouveau ? Au moins le franquisme se paraît-il, en guise de "feuille de vigne", d'une idéologie qui pouvait faire illusion à de braves gens. Ici, pas même. Le cynisme du pouvoir et de l'intérêt, dans la nudité de son obscénité. Sarkozy, est à l'image de l'écrivain Soljénitsyne, dont les idées revolutionnaires furent glorieuses, et la fin de ses jours pathétique, tant il était devenu ultra nationaliste, au point de perdre pied, par rapport, à ce qui fut le grandeur de son combat : la liberté.
Enfin le vrai travail
Depuis les diatribes politiques célébrées avec tant de pompe par Nicolas Sarkozy, jusqu’à la mort de cette grandeur gaullienne,qui a caractérisé la société française, nous sommes en voie de constater que ,les politiciens n'ont plus de limites. Après cinq ans de calamites qui désolèrent et déshonorèrent l’univers politique français. Durant cette période désastreuse, dont tous les instants furent marqués par la honte(les affaires) et par le malheur(chômage), Nicolas Sarkozy a exposé la France à l'invasion des Barbares:l'argent, la haine,la division. Comme si un quinquennat ne suffisait pas à essuyer le deshonneur d'une politique des égouts, il nous ramène un trivial argument : 'le vrai travail".
Les Français sont dans un théâtre, où sur les tréteaux un comique vous fait rire à vous tordre les côtes, la scène est tellement envahissante que vous vous déconnctez du monde réel. Seulement, dans ce qui se joue, ce n'est point du comique. Il s'agit du destin d'un peuple. Les Français ne sont pas amnésiques, quand Sarkozy, vient parler aux électeurs de valeurs,de justice, d'assistanat, combien ne fut pas notre surprise, de voir celui qui prônait une "République qui se lève tôt", propulser son fils qui avait à peine finit ses études à l'Epad ? Telle ne fut pas notre surprise de voir des affaires de corruption jaillir de part et d'autres ? Telle ne fut pas notre surprise de voir notre président n'aider que les riches, avec son fameux bouclier fiscal ? Au gré de ces surprises, l’empire s’affaissait de tous côtés . Ce grand corps semblait toucher un moment de sa ruine. La confusion des temps et le manque de matériaux présentent d’égales difficultés à l’observateur politique que je suis, qui voudrait mettre un ordre suivi dans sa narration. Entouré de fragments imparfaits, toujours, imprécis, souvent obscurs, quelquefois contradictoires, il est réduit à recueillir, à comparer, à conjecturer ; et quoiqu’il ne lui soit pas permis de ranger ses conjectures dans la classe des faits, il peut suppléer au défaut des monuments historiques par la connaissance générale de l’homme et du jeu des passions, lorsque n’étant retenues par aucun frein, elles exercent toute leur violence. Ce fut donc le "vrai travail", dont on nous gava le quinquennat écoulé !
Aimé Mathurin Moussy