Et si le véritable scandale de la « crise sanitaire » covid était la démission du 4ème pouvoir ?
Tribune du 4 août 2021 :
Et si le véritable scandale de la « crise sanitaire » covid était la démission du 4ème pouvoir ?
Le Progrès du dimanche 1er août 2021 livre sa description des manifestants qui ont défilé la veille contre le pass sanitaire français : « Au sein de la foule anonyme, les gilets jaunes retrouvent des vaccino-sceptiques, des souverainistes, des complotistes invétérés ou des libertaires. Ce sont des jeunes, des vieux, des provinciaux et des banlieusards, formant UNE MASSE BRUMEUSE, NAVIGUANT ENTRE INQUIETUDE, FAUSSES INFORMATIONS , CLICHES ET CONTRE-VERITES ». [ Aurélien Poivret – Le Progrès du 01/08/21 – P4).
Par la présente, un élément de la « masse brumeuse » interpelle les confrères du journaliste qui a rédigé ces lignes.
Pour ma part, je suis de toutes les manifestations depuis les annonces présidentielles du 12 juillet 2021, bien convaincue que ces annonces marquent le point de départ de l’instauration d’un Etat totalitaire en France : l’État s’appuie sur une menace fantôme dont il a créé les contours pour asseoir une politique de discrimination et de répression contre les récalcitrants à ses volontés arbitraires, assortie d’une politique de contrôle sur les individus qui pourra se renouveler et s’étendre indéfiniment, dans la mesure où son prétexte originel est fallacieux, autant que son objectif affiché est moralement incontestable (la santé publique aujourd’hui - versus le triomphe de la révolution populaire pour Staline, ou la défense de la République allemande pour Hitler, etc ...)
Je suis agrégée d’histoire, ancienne élève de l’ENS de Fontenay, titulaire d’un DEA d’histoire. J’ai exercé pendant vingt ans comme enseignante du second degré en histoire, géographie et éducation morale et civique (EMC). Durant mes dernières années d’exercice, j’ai été confrontée à l’immense défi de défendre les jeunes esprits contre les pièges de la désinformation, du complotisme. J’ai bataillé ferme pour leur faire comprendre :
- Le rôle irremplaçable que les médias avaient à jouer dans une démocratie : exemples historiques (J’Accuse, la BBC en 1940, ...) , conséquences désastreuses d’un « son de cloche » unique placé sous contrôle de l’État, apports infiniment précieux d’une activité médiatique normale (alimentation des débats de connaissances ou d’opinions, capacité à mobiliser l’opinion publique pour dénoncer des abus, dysfonctionnements, motifs de scandales divers et variés)
- Les garanties que les médias professionnels offraient en comparaison des réseaux sociaux ou sites internet nébuleux : valeur des sources convoquées, pluralisme, recul critique, chartes de déontologie régissant la pratique journalistique ….
Depuis que le président Macron a promulgué une situation de « guerre » nationale à mener contre le coronavirus Sars Cov-2, alias le covid 19, j’ai constaté que les médias français ont renoncé à leur fonctionnement habituel, suspendu leurs pratiques courantes, abdiqué leur ambition de 4ème pouvoir :
- Exit toute forme de vérification de l’information, d’interrogation sur les chiffres officiels, notamment en recourant à des sources internationales ou à des avis d’experts indépendants, à des enquêtes internes.
- Exit toute forme de distance critique, via des analyses a priori ou a posteriori des affirmations gouvernementales, qui auraient pu être confrontées aux expériences déjà connues et documentées, ou aux réalités locales et aux paroles des acteurs de terrain.
- Exit la réflexion, qui aurait pu permettre de mettre en évidence certains effets de communication et leurs limites de valeur.
- Exit les débats contradictoires, pour que les mandataires de la parole officielle aient à justifier de leurs positions face à d’autres interlocuteurs qualifiés.
Les questions que je me suis posées, légitimement, comme n’importe quel autre citoyen doté d’un peu d’esprit critique l’a fait également, ne semblent avoir effleuré aucun journaliste au cours de ces 18 mois. Comment cela est-il possible ?
La distance entre la réalité virtuelle de l’épidémie, donnée à lire, à voir et à entendre chaque jour, serinée, martelée, de façon obsessionnelle, se heurte à la réalité vécue par les gens. On a beau tout faire pour se convaincre que, « si on nous le dit, c’est que cela doit être vrai », rien de ce que nous vivons et n’entendons dans notre environnement réel ne corrobore le tableau dessiné par les professionnels de l’information.
Au bout d’un an et demi, cela fait beaucoup, et long, à attendre que la cohérence revienne. Les plus acharnés des anticomplotistes, comme moi, finissent par rechercher des sources d’information individuelles, non institutionnelles, pour voir s’ils sont complètement fous, ou si, décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, ailleurs que dans leur propre cerveau.
Lorsqu’ils le font, ils sont soulagés. Non, ils ne sont pas les seuls à se poser des questions. Oui, leurs questions sont valables. Ils trouvent des réponses émanant de gens qui, comme eux, ont été éduqués dans le respect des valeurs fondamentales de l’humain, sont aptes à réfléchir, se documentent et analysent. Des professionnels de la santé s’expriment sur ces voies de garage ; ils auraient pu être écoutés sur les plateaux télévisés, dans les studios de radio, les bureaux des rédactions, mais ils en ont été exclus par un processus de censure en mode rouleau compresseur. On trouve aussi nombre d’informations importantes, publiées sur les sites les plus autorisés, que pourtant aucun journaliste n’est allé chercher.
Que restera-t-il de la séquence covid-19 ? Pour la santé humaine, un épisode parmi tant d’autres, et relativement anecdotique, celui-là. Pour l’ère de la démocratie ? Une leçon de cas, concernant la valeur du 4ème pouvoir .
En 2020, les journalistes furent tôt au fait de la « guerre » dans laquelle nous étions engagés, impliquant que tout espace laissé aux pacifistes équivaudrait à une trahison nationale. A partir de là, il ne fut plus question de débats scientifiques sur la plateforme médiatique. On eut d’un côté les vérités énoncées par les apôtres de la politique gouvernementale, de l’autre, les contre-vérités délétères énoncées par des personnalités critiques, que l’on avait devoir de censurer, quelles que soient leurs références en matière de science médicale.
Il s’est agi d’une mission de service public. Comme en 1940 on avait pu passer sous silence les voix dissidentes : voix déniant la validité de l’armistice décidé par le maréchal Pétain, voix devant être tues, parce qu’elles auraient introduit de la confusion dans une situation éminemment complexe, au sein de laquelle le gouvernement français demandait qu’on ne vienne pas, en plus, lui mettre des bâtons dans les roues, alors qu’il gérait comme il pouvait l’état de crise nationale.
Sauf que, en 1940, les voix dissidentes disaient une chose importante : les dirigeants français avaient pris leur décision parce qu’ils avaient acté que l’Allemagne nazie gagnerait la guerre, tandis qu’une analyse plus visionnaire tendait à conclure qu’elle la perdrait. L’Histoire donna raison aux visionnaires, et nos médias actuels ne cessent de leur produire des hommages ad hoc, stipendiant les ressorts mauvais qui conduisirent à la collaboration française avec l’Allemagne.
La résistance, c’est donc bon pour l’histoire, pas pour l’actualité. Aujourd’hui, quand les porteurs d’un discours fragile viennent sur les plateaux médiatiques, puisqu’il s’agit d’un mensonge d’État, les médias lui donnent quitus de vérité, convaincus que s’ils l’interrogeaient, ils ouvriraient la porte à l’ennemi.
Ainsi en 2021 est-il établi que toute personne remettant en cause les pseudo-vérités véhiculées par le gouvernement et ses émissaires scientifiques est un ennemi de la cause nationale. Cela, quelles que soient les qualifications du contradicteur ; cela, quelle que soit la fragilité tangible du discours émis, et les ravages qu’une erreur d’appréciation serait susceptible d’entraîner. Les journalistes sont convaincus de faire le bien, en fermant la porte aux propos de raison alternatifs à la vérité officielle, et en taxant de complotisme ceux qui les tiennent.
Le général de Gaulle « fourrier des juifs » en 1940 ; les nombreux professionnels de la médecine qui signalent les fake news gouvernementales en 2021, « fourriers de … » : quoi, au fait ? Quel lobby les met donc en mouvement ? Quels intérêts cachés les animent ? Seraient-ce ceux du peuple, de la santé publique, de la probité médicale ? Allez savoir, c’est bien possible !
Ainsi les médias professionnels auront-ils accéléré le processus de mort lente dans lequel ils étaient engagés dès avant l’épisode covid.
« Vous lisez encore les journaux ?? », me demanda, interloquée, cette dame (cinquantenaire comme moi, bon teint, éduquée et policée, comme moi), dans la queue dominicale devant la boulangerie de mon petit village, ce dimanche 1er août 2021.
Et moi de m’entendre lui répondre : « oui, il faut bien savoir ce qu’on raconte aux gens, pour arriver à comprendre pourquoi ils nous détestent, et que nous, nous ne les détestions pas à notre tour » …
Pouvait-il y avoir pire épitaphe pour vous autres, journalistes, que j’ai tant défendus, contre vents et marées, et que je me vois obligée aujourd’hui de livrer aux gémonies ?
A vous de me le dire ….
Florence Pisani.
Citoyenne « brumeuse » atterrée.
Dernière des Mohicanes à espérer encore et à croire en un sursaut démocratique de la presse professionnelle ?
Annexe : Micro-échantillon de questions « brumeuses » à poser au gouvernement et à ses conseillers scientifiques
- Quelle est l’opportunité de suggérer à mamie qu’elle va pouvoir se jeter dans les bras de ses petits-enfants, une fois vaccinée, ou au rugbyman costaud qu’il pourra enfin célébrer des victoires en embrassant les partenaires de son équipe (spots publicitaires gouvernementaux), et de décréter la levée de l’obligation du port du masque dans les lieux publics pour les vaccinés (décret gouvernemental du 21 juillet 2021), tandis que les gestes barrière sont universellement reconnus comme les seuls à même de stopper la propagation du coronavirus Sars Cov-2 et les contaminations individuelles, en l’absence de toute garantie donnée en ce sens par les vaccins ?
- Quelle est l’opportunité de faire tourner un compteur des « morts du covid » quotidien, alors que l’Insee met usuellement plusieurs mois à établir le nombre de décès constaté en France à l’issue d’une année X, et plusieurs années avant de pouvoir chiffrer les causes de décès ?
A titre indicatif, il est aujourd’hui encore ( 4 août 2021) impossible de connaître le nombre de morts imputables au cancer dans notre pays, pour les années 1919 et 2020.
Si toutefois un compteur de « décédés du cancer » avait tourné depuis le 1er mars 2020, en se basant sur les chiffres de 2018 (431 décès cancer quotidiens), il afficherait à ce jour : 221 534.
221 534 décès dus à la faute à pas de chance, vraisemblablement, et pas du tout susceptibles de générer une alerte, non plus qu’aucune politique de santé publique spécifique, cela tombe sous le sens ?
Non plus que les décès de maladies neurologiques diverses et variées, de la pollution atmosphérique, du diabète, des suicides, ….
- Quelle est l’opportunité d’établir un « pass sanitaire », document stipulant que ses porteurs sont exempts de tout risque de contagion pour la collectivité, alors que ni un test PCR négatif ni une vaccination ne signalent qu’on ne soit pas porteur et vecteur du virus ?
Et que le pass sanitaire implique des restrictions de libertés aberrantes pour les personnes non titulaires du document, alors qu’elles ne sont en rien – a priori et de facto – plus contagieuses que d’autres.
- Quelle est l’opportunité de continuer à recommander aux personnes infectées par le covid et présentant leurs premiers symptômes de ne pas utiliser d’antiinflammatoires, du type aspirine, alors que les bienfaits de ce type de médicament sont reconnus au niveau international ? Et de continuer à relayer l’idée que le virus Sars Cov-2 ne peut pas être combattu par des modes thérapeutiques relativement classiques et éprouvés, alors que des millions de Français peuvent témoigner des soins efficaces que certains de leurs proches ont reçu hors de l’hôpital, ayant évité la dérive de personnes très fragiles vers des cas de détresse respiratoire irrattrapables ?
- Comment expliquer que le covid 19 ait des conséquences très différentes d’un pays à l’autre, même entre des pays où la qualité des services de statistique et des services hospitaliers est comparable ?
Exemples : 112 031 décès en France (pour 67,4 M d’habitants) – 91 710 décès en Allemagne (pour 83,2 M d’habitants ) – 15 232 décès au Japon (pour 126 M d’habitants). Alors que l’Allemagne et le Japon ont des conditions démographiques moins favorables que la France (une densité de population 2 à 3 fois supérieure, une plus grande proportion de personnes âgées), ils auraient compté respectivement 74 294 décès et 8 148 décès depuis mars 2020, s’ils ne comptaient eux aussi que 67,4 millions d’habitants. Comment donc expliquer ce surplus de décès considérable pour la France ? A proportion de population égale, + 37 737 par rapport à l’Allemagne ; + 103 883 par rapport au Japon !? [chiffres du 04/08/21 - https://covid-19-stats.info/fr/country ]
- Suggestions non exhaustives -
(Me consulter si besoin, ma liste personnelle est bien plus longue ...) -
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