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Et si les décideurs decendaient “en bas”

Hier, mon attention a été arrêtée sur un article du Figaro.fr intitulé « dans la peau d’un conseiller Pôle emploi ». cet article racontait comment monsieur Wauquiez avait pris part, le temps d’une journée, à la vie d’une agence du pôle-emploi. Bien sûr la visée médiatique de ce geste est toute symbolique, et la durée de son implication est bien trop courte pour être représentative de la vie réelle des conseillers en emploi.

Néanmoins, c’est une méthode qui reste à étudier.

L’avantage principal d’une telle pratique est de vivre une journée réelle du monde « d’en bas ». les hommes ne sont plus des chiffres mais des personnalités avec un coeur et une âme. Une journée complète passée face à des personnes en difficulté, en première ligne, fait ressentir dans son être les problèmes sociaux.
Bien sûr, quelques heures à un poste ne suffisent pas à faire ressentir les effets du temps sur la personnalité du conseiller (fatigue, énervement, lassitude...), mais elles ont au moins le mérite de se confronter à la réalité.

Ensuite, le fait de s’impliquer physiquement au sein d’une équipe, quand on est un décideur, est toujours bien vu par l’équipe. Les sentiments des personnes sont toujours positifs lorsqu’on s’intéresse à eux, et ce en dépit de leur orientation politique. Comme aux temps où les chefs se mettaient en péril physiquement pour galvaniser les énergies, un patron force toujours le respect de ses employés lorsqu’il « met la main à la pâte ». c’est le même principe pour un ministre. Le fait de s’intégrer dans l’équipe fait descendre pour un moment le chef au statut commun. Il est pour un temps critiquable, accessible, soumis aux mêmes contraintes que ceux qu’il dirige.

L’inévitable rapprochement de vues qu’instaure l’intégration du chef dans l’équipe dont il a la charge est un double avantage, car il permet d’une part au chef de s’apercevoir de certaines difficultés auxquelles il n’a pas pensé, ou de l’ambiance qui règne dans l’équipe et de les résoudre en améliorant certaines conditions de travail. D’une autre part cette amélioration des conditions de travail constitue sans doute un opportunité d’améliorer la productivité de l’équipe. bien sûr, on pourrait penser qu’un chef mal-intentionné détourne ses découvertes pour opprimer son équipe, et c’est pour cela sans doute que le facteur-temps est important. Sur un temps raisonnablement prégnant, ou/et à intervalles réguliers, on pourrait ainsi faire confiance aux relations humaines pour parvenir à défendre les intérêts communs plutôt qu’égoïstes.

 Cette descente « en bas » qu’a effectuée monsieur Wauquiez est une idée qui me plaît assez depuis quelques temps.

On pourrait généraliser une telle mesure, et pourquoi pas la légaliser... dans chaque entreprise, dans chaque administration, dans chaque hiérarchie qui existe, il devrait y avoir un laps de temps, qui reste à définir selon chaque cas ( ainsi qu’une répétition de cette pratique dans la durée) imposé au décideur, destiné à la pratique de tous les étages hiérarchiques de l’équipe dont il a la charge.

Il serait aisé de tester une telle mesure, et il me semble qu’elle ne pourrait raisonnablement être refusée ni par les chefs, ni par l’équipe. Car si les élus sont censés être l’émanation du peuple, tous les chefs se doivent de protéger leur équipe, ne serait-ce que parce que sans équipe, un chef n’en est pas un.

Et pour les équipes, il ne fait aucun doute qu’ils seraient enchantés d’une telle mesure. non ?

 

 

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6 réactions à cet article    


  • bobbygre bobbygre 22 mai 2009 22:54

    Bon, je doute que M. Wauqiez est beaucoup appris de cette journée mais je trouve votre idée excellente pour toutes les bonnes raisons que vous expliquez. Le seul problème est que pour que ça fonctionne, encore faudrait-il que le « décideur » soit dans le bon état d’esprit. Vu la situation politique actuelle, je crains qu’ils ne soient là que pour faire semblant et pour gagner quelques points de popularité.

    Ceci dit, en politique, il y aurait encore mieux à faire : lutter contre le renouvellement et le cumul des mandats pour faire en sorte qu’il descende un jour de leur piédestal et de manière définitive. Car, nos politiques qui peuvent exercer leur carrière durant toute leur vie active finissent pour la plupart par complétement perdre le contact avec la réalité d’« en bas ». C’est du moins ce qui ressort clairement de leurs paroles et de leurs actes.


    • bobbygre bobbygre 22 mai 2009 22:55

      Dans une démocratie qui fonctionne en tout cas, ça serait super !


    • norbert gabriel norbert gabriel 23 mai 2009 13:28

      «  »lutter contre le renouvellement«  » ??

      lutter POUR le renouvellement ??? non ?


    • HELIOS HELIOS 23 mai 2009 01:15

      Descendre en bas ? pouah, c’est sale et ça sent mauvais ! Me melanger au peuple, moi ? mais vous n’y pensez pas mon cher, vous n’y pensez pas. Ils ne se rendent même pas compte de la chance qu’ils ont, d’avoir des chefs comme nous !


      (Humour, au cas où...)


      • LeLionDeJudas LeLionDeJudas 23 mai 2009 09:46

        Et si les éxécutants montaient « en haut » ?
        Ou la promotion d’une organisation de type horizontale plutôt que verticale (et d’inspiration militaire).

        La quasi-totalité des décideurs sont formés dans les mêmes moules et baignent ensembles dans le même bénitier. Leur mot d’ordre est « l’efficacité », économique, au détriment du sens. Leur pouvoir est tel qu’il impose une vision étriquée (marchande) du monde alors même que celui-ci est vaste, incommensurable et dont la majeure partie n’est et ne sera jamais compréhensible par l’humanité.
        Hors le pouvoir corrompt même les coeurs les plus purs, imaginez son effet sur les coeurs moins sensibles... Aussi la question du non-cumul des mandats et toutes mesures visant à pondérer toutes les formes de pouvoir ne devrait même pas se poser.

        Une fois de plus l’histoire se répète, l’absurdité de notre croyance en l’efficacité nous mène à la crise financière (et encore, là c’est rien). « L’expertise et le savoir » de nos décideurs nous mènent une fois de plus au bord du gouffre. Peut-être devrions-nous arrêter de croire que les « experts » sont mieux armés pour résoudre les problèmes, peut-être devrions-nous arrêter de croire que le « savoir » s’enseigne dans les écoles.

        Puisque personne ne peut prétendre détenir une quelconque vérité, pourquoi ne permettrions-nous pas à chacun d’entre tous les humains de prendre part aux décisions ?


        • norbert gabriel norbert gabriel 23 mai 2009 13:26

          «  »Et si les éxécutants montaient « en haut » ?«  »"

          oui, c’est une bonne proposition, (l’ascenseur social ??? je plaisante) parce que les décideurs qui n’ont d’autres perspectives que leur réélection dans 2 ans, c’est un peu juste pour une vision à long terme. genre Darcos, qui supprime des postes en 2009 alors que le prévisions démographiques annoncent une augmentation du nombre d’élèves en primaire dans 2 ou 3 ans.
          Il parait que gouverner c’est prévoir. Mais peut-on demander à un ministre qui ne sait pas faire une règle de 3 de faire un rapport entre le nombre d’enseignants nécessaires suite à une augmentation de la population ? 

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