Et vous, où êtes-vous ?
À l’approche d’échéances électorales, il me paraît de bon goût de s’intéresser aux programmes des différents candidats potentiels, de savoir où l’on se positionne exactement par rapport à ces programmes.
Au départ séduit par certains propos de Laurent Fabius (<lien>), j’ai été quelque peu déçu par ses tergiversations plus récentes sur le thème de la sécurité publique et de l’immigration illégale. J’éprouve de même à l’égard de Nicolas Sarkozy des sentiments ambivalents. Je trouve ses propositions législatives pertinentes et il me semble brillamment incarner l’idée que je me fais du ministre de l’Intérieur idéal, en termes de représentation publique, par sa franchise de parole alliée d’une certaine lucidité. Je reste plus circonspect en ce qui concerne la réalité de terrain. Mais, et c’est là le réel problème, je ne peux oublier qu’il appartient, et a appartenu, à des gouvernements dont le programme social et économique est celui du laisser-faire néo-libéral, du refus de casser net les banlieues que pourtant il admet devoir faire nettoyer.
J’ai lu le programme du PS . Je l’ai trouvé intéressant en général, bien que me semblant parfois complètement aberrant (Le SMIC à 1500 euros ? Dans le but d’encourager l’inflation et le taux de smicards ?). Son volet pénal ne me suggère rien de bon. Lorsque je lis qu’ « une réforme de la procédure pénale sera engagée pour renforcer les droits de la défense et mieux garantir la présomption d’innocence », j’ai du mal à ne pas songer à la bavure énorme de Madame Guigou en 2000 (l’intention était bonne - mais l’intention seulement <lien>). Quand je lis « nous oeuvrerons à rétablir une relation républicaine et pacifiée entre jeunes et police », je me dis que le risque est grand qu’il s’agisse à nouveau de transformer des policiers en entraîneurs d’équipes de foot, de rétablir cette idéologie du délinquant victimisé, prisme idéologique au travers duquel les policiers seraient détestés parce qu’ils seraient de vilains oppresseurs racistes et non tout simplement parce qu’ils sont le dernier rempart de l’État de droit face à la loi des bandes. Cet aspect du programme ne serait pas si inquiétant si je n’avais pas en tête les images de ces députés faisant « non » de la tête lorsque le ministre de l’Intérieur rendait hommage aux fonctionnaires de police blessés pendant les émeutes (<lien>). Concrètement, que signifiera pour les fonctionnaires de police l’arrivée au pouvoir d’individus qui ouvertement ont montré le peu de considération qu’ils peuvent avoir à leur endroit ?
Quant au programme de l’UMP, je n’ai pas besoin de le consulter, je l’observe quotidiennement depuis la réélection de Jacques Chirac. Éradication de multiples postes dans la fonction publique dans des domaines où l’on ne peut croire en manquer (vous trouvez que la jeunesse française est si bien éduquée que l’on puisse se passer de profs ?), insulte régulière des fonctionnaires présentés comme des voleurs par des individus à la moralité discutable (logement à 15 000 euros par mois aux frais de l’État, cela ne vous inspire rien ? <lien>) privatisations à tout va sans souci de l’intérêt des citoyens (notamment les autoroutes, avec hausses des prix lamentables pour faire monter les enchères <lien>), discrimination positive bafouant notre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (<lien>), la liste est longue.
Concernant les extrêmes, à mon sens, ils ne font que cumuler les tares du PS et de l’UMP à l’extrême. Je n’en tiens donc pas compte.
Dans tout ceci, finalement, le seul programme qui puisse me rassurer serait celui d’un équilibre entre le PS et l’UMP. Et je me demande si ce n’est pas du côté de François Bayrou qu’il faut le chercher, lui qui m’avait positivement surpris à plusieurs reprises au cours des dernières années (la première fois lorsqu’il osa coller une claque à un mioche qui lui faisait les poches ; pour moi, le scandale aurait été de se laisser faire). Qui, à part lui, osera proposer de faire un gouvernement avec les membres d’un autre parti, d’une autre tendance ? « Il y aura des gens de gauche dans le gouvernement », « mon devoir est de proposer au pays un chemin qui ne lui a jamais été proposé et que beaucoup de gens attendent » (<lien>). Voilà qui est captivant ! Voilà qui semble répondre à l’appel de monsieur l’avocat général Bilger lorsqu’il en appelait à une politique qui ne soit pas « hémiplégique » (<lien>)
Et j’en viens maintenant à l’objet de cet article : et vous, où en êtes-vous ? Plus exactement, avez-vous jeté un oeil au « test pour se positionner politiquement » <lien> ?
Je viens de le faire. Le résultat de ce test me semble pertinent - je vous laisse juge :
« Vous vous situez au centre gauche. Aucun parti ne correspond exactement à vos opinions. Cependant, les partis dont vous êtes le plus proche (dans l’ordre) :
1. l’UDF - mais vous accordez plus d’importance au rôle de l’Etat dans le domaine économique et social.
2. le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement - mais vous ne partagez pas la même opinion sur l’importance de la responsabilité personnelle des gens.
Le(s) parti(s) qui vien(nen)t ensuite :
3. l’UMP (tendance centriste) - mais vous accordez beaucoup plus d’importance au rôle de l’Etat dans le domaine économique et social. »
Je vous suggère à tous, notamment aux indécis, ceux qui ne savent pas quoi voter, de faire ce test, plutôt que de vous abstenir ou de voter pour des immodérés que vous ne désiriez en aucun cas voir arriver au pouvoir.
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