Etat d’Urgence par François Bayrou
Voila ce fut acheté, assez tôt le 19 août dans un Relay gare de Lyon et vite lu avant Clermont-Ferrand.
Vite lu, en moins de trois heures, car très bien écrit ; comment ne pas être emporté par le style qui entraine l'adhésion. La concision aussi, qui nait de la volonté de limiter l'étendue du propos initial aux deux urgences, : production et éducation, un peu, comme l'a dit joliment un blogueur, comme Sully qui concentrait la France sur ses urgences d'alors : Labourages et Pâturages.
Sur l'Education je n'ai rien à dire et rien ne m'a choqué, je n'ai d'expérience là-dessus que celle d'un père de famille, je laisse aux spécialistes de l'éducation l’espace de la critique constructive.
Sur la Production, c'est en plein dans ma partie, je suis parfaitement Bayrou sur sa ligne d'une plus grande aide aux PME, véritable territoire de l'entrepreneuriat : assez de cette aide systématiquement orientée vers les sociétés du CAC 40, seules capables de naviguer dans le maquis de la réglementation, de la fiscalité et de la pêche aux aides au développement. Quel scandale par exemple de voir l'accès aux fonds du grand emprunt, limité aux projets de plus de 5 millions d'euros, ce qui suppose que l'entreprise en mette 10, et limite ainsi l'accès aux seuls grands groupes. C'est tout le système administratif français qui est ainsi orienté vers les grands groupes ; Hercule Bayrou est bienvenu pour nettoyer ces écuries de l'administration.
Un peu étonné quand même de cette proposition d'un label franco-français qui annoncerait sur chaque produit, la part produite en France. Cette proposition occupe quand même 3 pages du bouquin ! elle m'apparait très contraire aux règlements européens et ne résisterait pas plus de 3 secondes à l'examen de la commission de Bruxelles. Le travail d'analyse avait déjà été fait par Jego dans le cadre de Profrance et avait abouti que à ce que seul un label privé, donc beaucoup moins performant, était possible, pourquoi revenir sur ce terrain ?
Dites moi si je me trompe. Et si j'ai raison, il est extravagant qu'elle soit passée à la relecture. Cet écart reviendra certainement dans la campagne.
De même le soutien à la non taxation des heures supplémentaires, me laisse perplexe. Elle va bien sûr dans le sens du transfert des charges sociales des entreprises vers les ménages, mais a tellement d'effets négatifs secondaires qu'il serait plus clair de la combattre. La piste d'un relévemnt de la TVA, avec en corrolaire une baisse des charges des entreprisers, et pouruqoi pas une plus grande progressivité de l'impôt direct, en d'autres termes la TVA sociale, apparaît nettement plus efficace et lisible. Elle est assumée courageusesement par l'auteur, pouruqoi brouiller le message ?
Enfin pour terminer la critique, constructive : Quitte à ne pas mettre l'écologie dans les priorités, et bien autant ne pas en parler. Parce qu'on peut dire que dans les pages 48-49, FB fait dans la procrastination en remettant ce sujet à des jours meilleurs. Il fait craindre que l’écologie ne soit pas vraiment dans ses gènes et que, comme en 2009 une opportunité pourrait être perdue, en nous privant de pas mal de voix en déshérence. Pourtant où est la véritable différence entre la position humaniste de préserver les générations futures en n'empruntant pas sur leur compte et la position écologique de leur laisser un Monde où on aura appris à vivre autrement qu'en pompant sur les ressources limitées de la Terre.
La véritable voie politique nécessaire ne serait-elle pas celle où on saura allier démocratie humanisme et écologie ?
En résumé, de tous les candidats déclarés aujourd'hui : NS MLP FB FH/MA JLM, Bayrou m'apparait être la seule voie possible au second comme au premier tour. Ce bouquin est une bonne base de départ, mais le débat est encore devant nous et Bayrou doit rester au travail sur son programme.
10 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON