Etat policier et état de droit
Lorsque j’évoque l’insécurité des personnes dans certains quartiers populaires et que j’explique l’importance d’une présence de la police, j’ai le droit aux remarques sarcastiques de commentateurs.
Il y aurait une contradiction entre certains de mes articles : d’un côté je dénoncerais la police et de l’autre j’en appellerais à leur intervention.
Toute personne a droit à la sûreté de sa personne et à la sécurité
C’est un principe républicain auquel je tiens.
C’est inscrit d’ailleurs dans la déclaration universelle des droits de l’homme entre autres dans son article 3
« Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne dans le respect de la loi. »
La police a alors là une fonction précise, indispensable dans le cadre du respect des principes de légalité, ce qui interdit le contrôle aux faciès, le matraquage de manifestations ou les interrogatoires musclées.
Quand la violence s’installe dans un quartier, ou dans une ville, il faut que la police intervienne, c’est sa fonction.
Si elle ne le fait pas, c’est l’insécurité et la peur qui s’installent et le risque c’est que sévissent des groupes d’auto défense.
Souvent les élus déboussolés et sécuritaires demandent l’intervention des CRS pour qu’ils patrouillent alors qu’il faudrait installer la police de proximité et des policiers formés et spécialisés.
L’intervention policière ne suffit pas
Bien souvent, ces phénomènes de violence traduisent un mal vivre et des difficultés sociales .
Pour les associations d’éducation populaire, il est indispensable que deux volets complémentaires et distincts soient prévus : la prévention et l’éducation.
Les « clubs de prév » assurent une action utile en suivant et en accompagnant certains jeunes qu’ils arrivent à empêcher de basculer dans la délinquance.
Leur action et celle du service jeunesse contribuent à donner des perspectives aux jeunes dans une démarche éducative et non de consommation.
On n’offre pas de vacances « dorées » à des jeunes déstructurés, on les met en capacité de préparer, de financer et de construire des séjours.
Le militant que je suis, dénonce l’état d’urgence et ses conséquences : surveillance des militants, interdiction de manifester, perquisitions aveugles et demande qu’une véritable politique de la ville soit menée avec les habitants et les associations.
Cette politique consiste à mettre fin à la ghettoïsation de quartiers, à installer la mixité sociale, à créer des emplois durables et à développer les services publics de proximité.
Jean François Chalot
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON