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Accueil du site > Tribune Libre > Éthique et morale au fil de l’eau

Éthique et morale au fil de l’eau

Il disait « volontiers » que « la grandeur d’une religion réside dans sa capacité à donner à penser. ». Il disait plein de choses et en dira d’autres, mais ailleurs.

Il disait que « le concept même d’éthique (…) est devenu incohérent… » que « nous avons très largement perdu la compréhension, à la fois théorique et pratique, de ce qu’est le sens moral… ».

Ce gars-là visait juste.

Il ajoutait que « .… Il a également érodé notre vocabulaire moral, qui est indiscutablement la ressource la plus importante dont nous disposons pour penser notre avenir. De plus en plus, dans cette immense société de marché qu’est devenue notre planète, nous en sommes arrivés à ne plus penser qu’en termes d’efficacité – comment obtenir ce que nous voulons ? – et de thérapie – comment ne pas nous sentir frustrés par rapport à ce que nous voulons ? 

 … Efficacité et thérapie, même parfois infiltrées au sein des religions monothéistes, ont davantage de parenté avec la mentalité du marketing – la stimulation et la satisfaction du désir – qu’avec la moralité, à savoir ce que nous devrions désirer…

 …Comment parler d’un bien qui excède notre satisfaction particulière et immédiate dès lors que nous avons perdu le sens de ce que sont le devoir, l’obligation, la retenue, et qu’il ne nous reste plus que nos désirs qui réclament leur « dû  » ?

… Et puis : « l’engagement intellectuel est un devoir moral »

Quand on l’interrogeait sur la crise économique et financière il donnait son avis sur les démocraties libérales occidentales qui « ont adopté des mécanismes qui marginalisent les considérations morales  » et que les «  gouvernements hésitent à se référer à une notion du bien parce que l’idée d’un bien partagé et d’une règle de conduite ne trouve plus ses fondements moraux et juridiques. ».

Dans l’Express du 30 mai 2012, dans un moment électoral d’une France de « l’entre deux » il disait que «  ce n’est pas la couleur du bulletin glissé dans l’urne qui m’importe aujourd’hui, mais la portée morale que chaque citoyen donne à son vote et, bien au-delà, à son analyse et sa pratique de la politique.  ».

Il se demandait, se plaçant au dessus des partis et se disant «  intervenant moral dans l’espace public » dans quel esprit les élus feraient leur politique : «  avec solidarité ou égoïsme, avec fierté ou haine de soi, avec rigueur ou laisser-aller, avec probité ou en trichant ? ». Sa conviction était «  que ce sont l’engagement moral des citoyens, l’exemple donné par les personnalités en vue et l’état d’esprit de notre pays qui donn(ent du) corps » à l’avenir.

Depuis longtemps de son «  regard de citoyen, de philosophe  » Gilles Bernheim « pensait la France  ». Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim avait des idées sur tout.

Aujourd’hui, celui qui avait pour mission, « dans l’harmonie et dans le respect mutuel », de fédérer des citoyens autour de «  valeurs morales et des principes spirituels » s’en est allé mettre au vestiaire son « autorité religieuse et morale.  ».

Frustré pour ne pas avoir eu ce qu’il voulait, (agrégation de philosophie ) il avait pensé efficacité en mentant sur l’obtention de ce diplôme qui stimulait son égo et satisfaisait son désir de paraître.

Alors, après avoir reconnu avoir menti et être l’auteur de plagiats, ultime coup de menton, il s’est « mis en congé  » à cause de vilaines « pressions médiatiques »…

La morale est sauve.

Reste que la place du religieux revient sur le devant du radeau qui devra faire avec un tsunami en formation. Passager clandestin, caché dans le tonneau où il avait planqué ses sous pour une histoire de « morale », Jérôme Cahuzac, se prépare à en faire monter d’autres.

 

Léon

léonetpaulette.fr

http://leonetpaulette.blogspot.fr/


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2 réactions à cet article    


  • pens4sy pensesy 13 avril 2013 00:37

    dans le genre paraître au prix du mensonge et de la fraude on a PPDA qui ecume les plateaux radio et télé pour promouvoir son bouquin de souvenirs.
    Beurk


    • Deneb Deneb 13 avril 2013 14:05

      « la grandeur d’une religion réside dans sa capacité à donner à penser. »

      Une religion, en imposant ses dogmes et ses codes moraux figés donc souvent inadaptés et obsolètes, empêche de penser librement. Une religion a une très grande capacité à donner à penser avec les oeillères.

      J’ai cru comprendre que vous fustigez celui qui a dénoncé l’imposture du rabbin. Mais toute religion est basée sur des impostures à répétition. La plus ignoble est justement la substitution d’une croyance à une morale, alors qu’il n’y a rien de plus immoral, de plus irraisonnable, qu’une croyance irrationnelle. Il serait sérieusement temps que l’Humain grandisse et arrête de croire aux contes de fées et aux amis imaginaires.

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