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Accueil du site > Tribune Libre > Étudier, mais à quel prix ?

Étudier, mais à quel prix ?

Une société qui prône l’éducation accessible à tous, et ce, de façon équitable a pour conséquence d’augmenter le nombre d’étudiants universitaire, mais aussi d’égaliser l’accès à l’éducation peut importe le revenu des familles. Alors, l’éducation ne sera pas un privilège, mais plutôt un droit. Nous sommes confrontés à l’égalité des sexes, des origines ethniques, mais nous oublions l’importance de l’égalité des classes sociales. Le gouvernement utilise ce type de mesure pour augmenter le taux de diplomation des familles plus riches pour ainsi contrôler le nombre d’intellectuels de la classe moyenne. Une étude réalisée par le ministère de l’Éducation estime qu’une hausse de 375$ par année sur une durée de 5 ans (1600$ de plus par année en 2017) limiterait 7000 étudiants par année de poursuivre vers des études universitaires. Un étudiant à temps plein à l'université paie actuellement 1968$ par année. En 2012, quand les frais seront à nouveau augmentés, les étudiants en seront rendus à payer 2168$ par année pour s'instruire. (Pour plus d’information voir : http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/dossiers/budget-quebec-2010/201003/30/01-4265855-hausse-des-frais-de-scolarite-des-2012.php).

La frustration ne vient pas seulement du fait de devoir n’en donner plus, ça vient du gaspillage systématique à coups de centaines de milliards de ce qu’on a déjà. En tant que société, nous devons augmenter les frais de scolarité, mais pour quelle raison ? Rembourser les 10 ans de guerre en Afghanistan ? Financer l’achat de nouvel avion de guerre ? Le droit aux études supérieures est un débat de société et celui-ci dure depuis plus de 5 ans. La grève générale illimitée est un moyen de pression, qui au cours des dernières années, a connu un fort taux de réussite. Il est certain que cela peut engendrer des conséquences, mais celles-ci sont plutôt individuelles… Laisser le gouvernement augmenter les frais de scolarité, c’est accepter que l’obtention d’un diplôme universitaire soit en fonction de la richesse de l’étudiant, mais non de sa capacité intellectuelle. Le savoir est le pouvoir. À l’époque du sang royal, les enfants royaux avaient les meilleurs scientifiques, philosophes, historiens, maître d’arme à leurs dispositions. Même le plus paresseux des princes finissait plus éduqué que tout autre citoyen, car il détenait le sang royal. De nos jours, une société éduquée est une société royale, car les citoyens ont un certain pouvoir intellectuel. Si le gouvernement ne fait pas tout en son pouvoir pour éduquer le peuple, c’est peut-être qu’il veut garder le trône pour lui seul.


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6 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 3 mars 2012 10:24

    Depuis ces dix dernières années les différentes réformes de l’Education Nationale n’ont eu qu’un seul but, son intégration sur le marché très porteur du projet néolibéral en matière d’éducation. Peu à peu, l’on prépare le passage d’une école publique à des structures privées..........

    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/19/l%E2%80%99ecole-est-finie/


    • Robert GIL ROBERT GIL 3 mars 2012 10:25

      La France est l’un des pays où l’origine sociale influe le plus sur le niveau scolaire. Les enfants d’ouvriers, d’employés et des « sans-activité » représentent 84% des élèves en difficulté et les universités n’accueillent que 10% d’enfants d’ouvriers. Les inégalités résultent de très nombreux facteurs, qui pénalisent ceux qui disposent des plus faibles atouts familiaux. Mais avec la baisse du pouvoir d’achat et la montée du chômage, il est difficile pour des familles, jusqu’à là épargnées, de financer des études de plus en plus longues. De nombreux étudiants sont obligés de travailler. Et lorsque les conditions matérielles deviennent trop difficiles ils abandonnent leurs études...........
      http://2ccr.unblog.fr/2010/11/10/education-ou-en-est-on/


      • Gégé 4 mars 2012 08:55

        Je ne suis peut être qu’un technicien titulaire d’une licence de bio, mais si j’ai pu faire ces études il y a un peu plus de 20 ans, c’est en grande parti du fait de leur faible coût à cette époque. Si cela n’avait pas été le cas, je n’aurais certainement pas pu entreprendre d’études avec les ressources financières dont je disposais, et je serais probablement un intérimaire alternant smic et chômage.

        Il y a un peu plus de 20 ans, les frais d’inscriptions étaient d’environ 1000 francs, il y a 12 ans il étaient d’environ 1500 francs, actuellement ils avoisinent les 2000 euros, augmentation très supérieure à l’évolution des bas revenus ce qui rend les études difficilement accessibles pour de plus en plus de citoyens.

        Peu de gosses de riches arrêtent leurs études avant le bac ou avec le bac, et pour les rares cas, ils sont souvent pistonner pour avoir un emploi. Les riches croient trop souvent que leurs avantages sont mauvais pour le peuple.


      • Ruut Ruut 5 mars 2012 08:43

        Non, les gosses de riches savent que sans diplome pas de salaire décent.
        Les gosses de pauvres s’en moquent du diplome.


      • easy easy 3 mars 2012 13:54

        Il existe de plus en plus de biais pour se cultiver. La culture s’entendant ici au sens large.

        Embauche-t-on uniquement ceux qui ont une culture scolaire ?
        C’est relativement vrai concernant certains emplois très formatés. Pilote de ligne par exemple.
        Mais à part ces emplois très encadrés, il y en a mille où l’on embauche des gens riches d’une culture acquise autre part qu’à l’école.

        C’est quoi l’université de John Galliano, de JP Gaultier, François Pinault, Brigitte Bardot, Spielberg, Zidane, Smaïn, Francis Bouygues, JP Beltoise, JC Killy, Michel Jarre, Merce Cunningham, Philippe Bouvard ? 


        • cyaxarte 3 mars 2012 21:24

          Je ne comprends pas vos chiffres en dollars si vous parlez de la France. Par ailleurs, comme le dit « Alchimie », il n’y a pas de droit aux études supérieures. Il pourrait y avoir un droit correspondant à un niveau minimal tout au plus. Enfin, « Easy » montre, de mon point de vue, la voie de l’avenir. L’accès au savoir aujourd’hui peut très bien se faire hors de l’école. Le seul but actuel de l’école, hélas, est de mettre une sorte de tampon ISO 9000 sur certaines personnes qui sont déclarées bonnes pour arriver parachutées à tel niveau dans les entreprises. Or, le but primordial de l’éducation, tant chez les Grecs de l’Antiquité que chez les philosophes des Lumières, n’était pas de maximiser la capacité productive d’un peuple, mais bien de transmettre le savoir pour qu’avec le savoir, les hommes soient vraiment libres. L’inverse de ce que fait aujourd’hui l’université !

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Emmanuelle122


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