Euro 2016 : volte-face du cours de l’Histoire
Euro 2016 : réflexions et enseignements
Même moyens, même médiocres, même très en-dessous en termes d’efficacité et de « finish », individuellement ou collectivement, les Allemands restent un adversaire redoutable : l'Euro 2016 nous l'a rappelé.
Ni l’Italie, ni le Brésil ne nous menacent autant à chaque rencontre. Il y a quelque chose qui, dans notre football, les rend plus forts à chaque fois et nous laisse le plus souvent sans solution. Cette capacité qu’ils ont de nous priver de notre football est chaque fois au rendez-vous.
Un penalty qu’un autre arbitre aurait très bien pu ne pas siffler ; un geste, un seul, d’un Griezmann toujours à l’affût, droit sur ses jambes, placé au bon endroit, pour saisir une opportunité - un ballon que le gardien de but allemand n'aura pas su saisir dans les airs -, si c’est la première fois que l’Allemagne perd contre la France dans une compétition européenne, 2014 (match de coupe du monde contre la France) n’est sûrement pas la dernière fois qu’elle gagne.
Il n’en reste pas moins qu’avec ce 2-0 en faveur de la France, c’est une page qui est tournée. Et jamais plus on ne pourra dire : « Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne ».
L'Allemagne a dominé, l'équipe de France a gagné. Qui pourra lui reprocher cette victoire ? Certainement pas les Allemands car, être dominé puis gagner, c'est là le résumé de l'histoire du football allemand face à la France depuis les années 70.
En étant dominée et en gagnant, l'équipe de France a donc fait ce soir un pas de géant : là voilà qui marche sur les traces du football allemand ; cela nous promet donc d'autres victoires nées de défaites consommées le temps d'un match, statistiquement parlant : possession de balle, tirs cadrés, passes réussies inférieurs à l'équipe adverse... soit ! Mais alors, que la victoire est belle hors statistiques !
Réalisme et patience, nul doute : la culture du résultat est désormais ancrée dans l'équipe de France.
Avec cette victoire de la France sur l'Allemagne, l'Euro a inversé le cours de l'histoire du football français : là où il échouait, il gagne mais c'est oublier que cette inversion implique un autre cas de figure : là où le football français gagnait, aujourd'hui il perd ; la défaite contre le Portugal est là pour nous rappeler que l'Histoire n'a pas pour vocation de favoriser la victoire car au football on gagne avec sa tête, ses jambes, ses pieds et son coeur.
Comme quoi, même quand l'Allemagne perd contre la France, elle ne perd jamais vraiment puisque, dans sa défaite, elle réussit à nous voler la victoire de l'Euro 2016 par procuration.
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Dominer et perdre... subir et gagner...
Et d'aucuns de s'interroger, un rien perplexes : "Mais alors, quand est-ce que le football récompensera d'une victoire l'équipe qui crée le meilleur jeu ?"
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Pour prolonger, cliquez : Euro 2016
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