Europe : « L’économie néolibérale m’a tuer »
Par Charalambos Petinos
Le constat est sans appel : l’Europe rêvée par les pères-fondateurs est de plus en plus lointaine et inaccessible. L’intergouvernemental a pris le dessus ces dernières années et avec lui les démons du passé resurgissent. Les Etats membres les plus puissants cèdent volontiers à la tentation d’imposer leurs points de vue et par conséquent de considérer d’abord leurs propres intérêts, avant éventuellement ceux de l’ensemble des Etats membres et de l’Union européenne en tant qu’entité propre.
L’Union européenne vague entre le brexit et le grexit, entre la ponction sur les dépôts bancaires instituée et gravée dans le marbre depuis la crise économique chypriote, le cavalier seul de l’Allemagne sur la question des réfugiés et l’accord léonin avec la Turquie du sultan Erdogan…
Il est loin l’humanisme dont les pères-fondateurs ont été imprégnés et qui ont mis en avant l’idée de l’unité du continent, vecteur de paix et de prospérité et exemple de réconciliation.
La navigation à vue des nouvelles élites européennes, plus politiciennes que politiques, plus gestionnaires de crises que visionnaires, ont mené aux LuxLeaks, au dumping sociale et fiscal, au confetti de paradis fiscaux à l’intérieur même de l’Union, aux négociations avec les Etats-Unis en vue d’établir le Traité Transatlantique de Libre Echange, etc. La financiarisation de l’économie et l’étranglement des Etats les plus vulnérables sont en train de parachever la mise à mort de cette belle idée de l’unité européenne et réveillent de nouveau les nationalismes et l’enfermement.
L’Union européenne, première économie mondiale, est en train de s’étouffer sous les coups du néolibéralisme sauvage ; seul le réveil de la société civile peut changer la donne…
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON