Europe : la défaite de la pensée
Brexit, élection de Donald Trump, règlement du conflit syrien, offensive tous azimuts de la Russie : jamais l’Europe n’a semblé aussi proche de sortir de l’histoire. Mais pas le moindre signe de frémissement intellectuel chez nos élites patentées qui continuent de faire confiance à leur vieux logiciel made in USA.

Alors qu’en Syrie la loi du plus fort est en train de lentement mais sûrement devenir la meilleure, l’Europe - pourtant concernée au premier chef - semble totalement sortie du jeu. Elle fait même figure de victime. Ses chimériques alliés « modérés » ayant finis écrasés sous les bombes de Poutine et d’Assad à Alep. L’Europe devrait savoir que les modérés gagnent rarement les guerres. Pire, incapable de se défendre elle même, elle est submergée par une invasion migratoire sans précédent depuis la fin de l’antiquité.
Pour couronner le tout, son allié américain semble vouloir retourner aux fondamentaux. Car en effet, s’il est bien difficile de prévoir ce que sera le mandat du nouveau président élu ; il semble à peu près acquis que celui-ci fera passer l’intérêt bien compris des Etats-Unis avant tout le reste, quitte à laisser de côté la vieille Europe.
Une Europe, frappée en plein coeur de sa capitale officieuse (Berlin) par un énième attentat. Et qui, désormais fidèle à son habitude, prie, pleure et ne comprends pas tant de « haine » et de « barbarie ». Car l’Europe est un peu comme une femme riche, accueillante et… un peu nunuche. Une femme à qui on a expliqué que tout le monde était gentil et que toute cette mondialisation c’était merveilleux et qu’elle allait pouvoir se faire plein de nouveaux amis sur Facebook et même en vrai.
La gentille Europe ne comprend pas qu’il puisse exister des méchants qui veulent profiter d’elle, de sa richesse, de sa bêtise et de sa faiblesse. Alors elle se dit que pour éviter ça, elle doit être encore plus gentille. Elle va accueillir tous les « réfugiés ». Et tant pis si certains violent, pillent, tuent. Elle va aussi s’excuser et s’excuser encore pour toutes les vilaines choses qu’elle croit avoir faites dans le passé.
Mais comment pourrait-elle comprendre cette brave Europe ? Le citoyen européen n’est pas (plus) formé pour penser mais pour produire et pour consommer. Et penser et consommer sont deux activités quasi antinomiques. Noyé sous un torrent quotidien d’informations commerciales plus niaises les unes que les autres, de programmes télévisés déplus en plus affligeants et d’ « informations » totalement biaisées, l’Européen moyen vit dans un monde parallèle.
Incapable de comprendre que tous les autres grands pays du monde (USA, Russie, Chine, Japon, Turquie, Iran) ont une politique centrée sur leurs intérêts nationaux biens compris et n’hésitent pas à recourir à des moyens agressifs pour les faire prévaloir (espionnage, hacking, conflits armés…).
En vieille dame bien élevée, l’Europe est moralement outrée par de telles pratiques. Mais a-t-elle compris que son indignation se sert à rien ? Que ses imprécations moralisatrices suscitent au mieux l’indifférence au pire le mépris et les sarcasmes. Car l’Europe ne fait plus peur et ne suscite plus l’admiration chez les autres peuples.
Rendue impuissante par l’absence d’une armée digne de ce nom ; elle est divisée en interne par une immigration de plus en plus nombreuse et travaillée par de puissants courants politiques et religieux venus de l’étranger. L’Europe est sur le point de devenir l’homme - ou plutôt la femme - malade du XXIème siècle.
2017 sera pourtant une année importante pour l’Europe avec des élections majeures en France et en Allemagne. Malheureusement les candidats favoris, dont l’un est l’ancien Premier ministre de l’inénarrable Nicolas Sarkozy (Fillon) et l’autre est au pouvoir depuis plus de 10 ans (Merkel) laisse mal augurer d’un véritable changement de cap politique et d’une sortie du rêve enchanté de la mondialisation heureuse.
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