Européens, quand cesserons-nous de nous déculotter ?
Quand la déchristianisation de l'emblème du Real Madrid se fait le révélateur du sacrifice actuel du socle chrétien de l'Europe au nom des nouvelles idéologies dominantes.
L'emblème chrétien du Real Madrid vient d'être mutilé sans vergogne sur l'autel du Dieu argent. Il a été décidé que la croix ornant sa couronne serait purement et simplement escamotée sur la carte de crédit de la banque nationale d'Abu Dhabi, arborant l'effigie du club dans le cadre d'un partenariat1.
Les dirigeants du club madrilène auraient pris cette décision afin de ne pas contrarier les utilisateurs musulmans de la carte avec un afichage ostentatoire et obscène d'un symbole religieux autre que le leur.
Se défaire du symbole du Christ pour ne pas incommoder ceux qui les subventionnent, voilà le choix rationnel et pragmatique qui a été froidement accompli par le club sportif.
En sacrifiant la référence culturelle devant les susceptibilités de leurs sponsors, ils ne sont de fait rien d'autres que des prostituées à la solde de leurs clients, prêtes à tout pour obtenir leurs grâces.
La décision du Real Madrid, étonnamment (ou pas !) peu relayée par les médias français, est pourtant symboliquement lourde de sens.
Elle fait écho aux innombrables manifestations du renoncement des Européens à leurs valeurs et racines chrétiennes, manifestations motivées tantôt par l'amour du dieu argent, tantôt par l'affirmation d'une acceptation de l'autre mâtinée de culpabilité.
Il est intéressant d'analyser ce renoncement à la lumière de l'évolution des croyances religieuses dans nos contrées. La disparition quasi-totale de la figure de Dieu en Europe a en effet conduit à l'émergence de deux phénomènes, différents mais aux effets destructeurs similaires : le culte de l'argent, et le dévoiement des idéaux chrétiens.
L'Europe a destitué Dieu et installé en sa place le Veau d'or. La fête de Noël, qui se dépare progressivement de tous ses attraits religieux pour se muer en une gigantesque orgie commerciale, en est une autre illustration évidente.
Paradoxalement, en même temps qu'elle a abandonné Dieu, l'Europe exalte les valeurs chrétiennes, constamment portées en étendard par nos élites bien-pensantes. Mais dépourvues de leur fondement spirituel et rapportées à l'individualisme de notre société, ces valeurs sont appréhendées avec un regard nouveau, celui du droit-de-l'hommisme extrême, de la générosité absolue et sans limite.
Au nom de valeurs chrétiennes de tolérance, dévoyées par leur interprétation actuelle excessive et déraisonnable, les Européens sont sommés d'accepter avec bienveillance et sans réserve l'expression de celles venues d'ailleurs. Le recours à la honte et à la culpabilisation des peuples parachève le travail de sape : le christianisme est systématiquement conspué, résumé à ses heures sombres, ses seules exactions. Les sermons moralisateurs, notamment sur fond de culpabilité post-coloniale mortifère, poussent les Européens à fouler au pied sans vergogne leur identité et ses fondements. Toute référence à la chrétienté doit être soigneusement évitée, comme en témoigne la récente affaire concernant la crèche du conseil général de Vendée2.
Jusqu'à quand allons-nous renoncer à ce qui constitue notre essence ?
Jusqu'où irons-nous dans le reniement de notre culture chrétienne, au nom du dieu argent ou de "l'amour de l'autre poussé jusqu'à la haine de soi"3 ?
(3) Eric Zemmour : Le suicide français, 2014
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