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Eva Rivas, la sosie d’Angelina Jolie à l’Eurovision
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - L’Arménie comptait sur sa candidate Eva Rivas, pour se qualifier hier soir lors de la deuxième demi-finale de l’Eurovision et poursuivre en finale ce samedi. C’est chose faite. L’Arménie a été l’avant-dernier pays à se qualifier jeudi soir et reste donc en lice pour le second tour, tout comme ses voisins immédiats, la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. La chanson interprétée par Eva Rivas, "Apricot Stone", [noyau d’abricot] a créé, dès sa diffusion, une curieuse polémique en Turquie, où certains ont cru bon de dénoncer le caractère éminemment politique des paroles. Selon les critiques émises, le texte traiterait du génocide arménien. Qu’on en juge : "« Il y a beaucoup, beaucoup d’années quand j’étais une petite enfant, Maman m’a dit ‘Tu dois savoir, notre monde est cruel et sauvage, mais pour avancer sur ta route par le froid et la chaleur, l’amour est tout ce dont tu as besoin’ ... ». Hormis ce texte « éminemment subversif » et son beau timbre de voix, Eva Rivas a pour atout une troublante ressemblance avec… Angelina Jolie.
Lors de sa prestation à l’Eurovision, Eva Rivas sera accompagnée du guitariste russe Artem Dervoed et du joueur de duduk, Djivan Gasparyan. L’abricot, dont parle Eva Rivas dans sa chanson, est un fruit originaire d’Arménie dont il est devenu le symbole (nom latin de l’abricot : prunus armenicus).
Le compositeur turc Yagoub Mutlu, qui était présent lors des qualifications nationales d’Arménie, avait accusé la chanson qui représente l’Arménie à l’Eurovision, « Apricot Stone », d’avoir un message politique clair. Mutlu, qui assure ne pas être « un ennemi des Arméniens », a affirmé que les sept premières lignes de la chanson de Eva Rivas traitent du génocide arménien ; il considère que le terme "patrie" fait référence à des territoires turcs, et que le reste de la chanson est un message clair visant la Turquie. L’histoire a été publiée en février 2010 dans plusieurs journaux turcs et azerbaïdjanais, comme Ajansi Anadolu (Agence de presse Anatolie), l’Azeri Press Agency, CNN Türk, et Radikal, et elle est de nouveau à la Une de certains sites (dont CNN Türk [1]).
Une polémique qui prouve hélas que la paranoïa vis-à-vis du génocide arménien et des réparations, hante encore la société civile turque. Car quand bien même il y aurait un message subliminal caché au cœur de ce « noyau d’abricot », seuls les descendants des victimes et ceux des bourreaux pourraient éventuellement le décrypter. On est bien loin de la « propagande sur les allégations de génocide » comme le clame la presse turque. Décidément, l’Eurovision semble être un territoire de choix pour les activités anti-arméniennes : la chanteuse azérie Maryam Shabanova a été écartée des présélections nationales de l’Eurovision 2010 pour avoir chanté des chansons de Charles Aznavour : voilà ce qu’il en coûte d’apprécier, en Azerbaïdjan, le répertoire d’un chanteur d’origine arménienne...
En 2009, la Sûreté nationale d’Azerbaïdjan avait interrogé à Bakou les 43 personnes qui avaient voté pour l’Arménie lors du concours de l’Eurovision ! Ces quelques téméraires avaient, en effet, osé braver la censure, alors que la télévision nationale avait « omis » de notifier les numéros d’appel en faveur du duo arménien (ce qui contrevient d’ailleurs au règlement de l’Eurovision). En 2008, des dérapages racistes avaient été relevés sur le site de Télé7Jours.
En 2006, André, le chanteur originaire du Karabagh qui représentait l’Arménie lors de la première participation du pays à l’Eurovision, avait reçu des menaces de mort de la part de sites de fans turcs et azéris. Ces sites, consacrés à l’Eurovision, étaient même devenus des vitrines d’un négationnisme du génocide arménien, extrêmement virulent et haineux. Il semblerait, fort heureusement, que le ménage ait été fait depuis lors.
Les pays qui ont obtenu jeudi soir leur ticket d’entrée pour la finale sont la Géorgie, l’Ukraine, la Turquie, Israël, l’Irlande, Chypre, l’Azerbaïdjan, la Roumanie, l’Arménie et le Danemark. Auparavant, une première demi-finale avait déjà opposé d’autres candidats : la Bosnie-Herzégovine, la Moldavie, la Russie, la Grèce, le Portugal, le Bélarus, la Serbie, la Belgique, l’Albanie et l’Islande s’y sont distingués. Les heureux sélectionnés des deux demi-finales rejoindront donc la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Espagne, qualifiées d’office pour la finale, avec la Norvège, gagnante de l’Eurovision 2009. La finale sera diffusée sur France 3 (et sur le site de la chaîne), en direct le 29 mai 2009 à 20h30, ainsi que sur la chaîne Armenia 1.
Souhaitons bonne chance à Eva Rivas : un beau timbre de voix, une chanson sympa écrite par Armen Martirosyan et Karen Kavaleryan, une plastique à la Angelina Jolie : voilà de quoi – pour la jeune arméno-russo-grecque - se classer honorablement samedi soir, en interprétant Apricot Stone. Si ce n’est pas le cas, il sera toujours temps de dire que les épreuves ont été… noyautées !
[1] CNN Türk : http://video.cnnturk.com/2010/eglence/5/27/eurovisiona-ermenistan-gozyasiyla-damga-vurdu
Lors de sa prestation à l’Eurovision, Eva Rivas sera accompagnée du guitariste russe Artem Dervoed et du joueur de duduk, Djivan Gasparyan. L’abricot, dont parle Eva Rivas dans sa chanson, est un fruit originaire d’Arménie dont il est devenu le symbole (nom latin de l’abricot : prunus armenicus).
Le compositeur turc Yagoub Mutlu, qui était présent lors des qualifications nationales d’Arménie, avait accusé la chanson qui représente l’Arménie à l’Eurovision, « Apricot Stone », d’avoir un message politique clair. Mutlu, qui assure ne pas être « un ennemi des Arméniens », a affirmé que les sept premières lignes de la chanson de Eva Rivas traitent du génocide arménien ; il considère que le terme "patrie" fait référence à des territoires turcs, et que le reste de la chanson est un message clair visant la Turquie. L’histoire a été publiée en février 2010 dans plusieurs journaux turcs et azerbaïdjanais, comme Ajansi Anadolu (Agence de presse Anatolie), l’Azeri Press Agency, CNN Türk, et Radikal, et elle est de nouveau à la Une de certains sites (dont CNN Türk [1]).
Une polémique qui prouve hélas que la paranoïa vis-à-vis du génocide arménien et des réparations, hante encore la société civile turque. Car quand bien même il y aurait un message subliminal caché au cœur de ce « noyau d’abricot », seuls les descendants des victimes et ceux des bourreaux pourraient éventuellement le décrypter. On est bien loin de la « propagande sur les allégations de génocide » comme le clame la presse turque. Décidément, l’Eurovision semble être un territoire de choix pour les activités anti-arméniennes : la chanteuse azérie Maryam Shabanova a été écartée des présélections nationales de l’Eurovision 2010 pour avoir chanté des chansons de Charles Aznavour : voilà ce qu’il en coûte d’apprécier, en Azerbaïdjan, le répertoire d’un chanteur d’origine arménienne...
En 2009, la Sûreté nationale d’Azerbaïdjan avait interrogé à Bakou les 43 personnes qui avaient voté pour l’Arménie lors du concours de l’Eurovision ! Ces quelques téméraires avaient, en effet, osé braver la censure, alors que la télévision nationale avait « omis » de notifier les numéros d’appel en faveur du duo arménien (ce qui contrevient d’ailleurs au règlement de l’Eurovision). En 2008, des dérapages racistes avaient été relevés sur le site de Télé7Jours.
En 2006, André, le chanteur originaire du Karabagh qui représentait l’Arménie lors de la première participation du pays à l’Eurovision, avait reçu des menaces de mort de la part de sites de fans turcs et azéris. Ces sites, consacrés à l’Eurovision, étaient même devenus des vitrines d’un négationnisme du génocide arménien, extrêmement virulent et haineux. Il semblerait, fort heureusement, que le ménage ait été fait depuis lors.
Les pays qui ont obtenu jeudi soir leur ticket d’entrée pour la finale sont la Géorgie, l’Ukraine, la Turquie, Israël, l’Irlande, Chypre, l’Azerbaïdjan, la Roumanie, l’Arménie et le Danemark. Auparavant, une première demi-finale avait déjà opposé d’autres candidats : la Bosnie-Herzégovine, la Moldavie, la Russie, la Grèce, le Portugal, le Bélarus, la Serbie, la Belgique, l’Albanie et l’Islande s’y sont distingués. Les heureux sélectionnés des deux demi-finales rejoindront donc la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Espagne, qualifiées d’office pour la finale, avec la Norvège, gagnante de l’Eurovision 2009. La finale sera diffusée sur France 3 (et sur le site de la chaîne), en direct le 29 mai 2009 à 20h30, ainsi que sur la chaîne Armenia 1.
Souhaitons bonne chance à Eva Rivas : un beau timbre de voix, une chanson sympa écrite par Armen Martirosyan et Karen Kavaleryan, une plastique à la Angelina Jolie : voilà de quoi – pour la jeune arméno-russo-grecque - se classer honorablement samedi soir, en interprétant Apricot Stone. Si ce n’est pas le cas, il sera toujours temps de dire que les épreuves ont été… noyautées !
[1] CNN Türk : http://video.cnnturk.com/2010/eglence/5/27/eurovisiona-ermenistan-gozyasiyla-damga-vurdu
Voir son clip sur le site du Collectif VAN :
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