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Event 201

 

En matière de lutte contre les pandémies, le « Centre pour la sécurité sanitaire » (1), affilié à l’université privée Johns Hopkins à Baltimore, prône le partenariat public-privé, de préférence privé, un concept, plus connu sous le nom de néolibéralisme, concept qui par ailleurs tente de faire ses preuves depuis les mandatures du regretté Président Ronald Reagan (1981-1989).

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Ainsi c’est à New York que la Directrice-adjointe du centre, Anita Cicero, ouvre, le 18 octobre 2019, un nouvel exercice de gestion de crise « fait maison » sous l’appellation « Event 201 ».

« En tant que directrice-adjointe du « Johns Hopkins Center for Health Security » et au nom de nos partenaires, le « World Economic Forum » et la « Fondation Bill et Melinda Gates », je vous souhaite la bienvenue à notre exercice de simulation de déclenchement d’une épidémie planétaire « Event 201 ». »

Dans une introduction à l’exercice, sur son site internet, le centre avertit : « Ces dernières années, le monde a connu un nombre croissant de pandémies, au point que pas moins que 200 incidents sont à déplorer chaque année au niveau mondial. Des experts s’accordent à dire que ce n’est qu’une question de temps que ces épidémies locales deviennent une menace globale. Il est donc crucial d’établir d’ores et déjà une coopération efficace entre les secteurs publics et privés. »

Il est intéressant de constater que parmi les membres de la cellule de crise « ad hoc » il n’y a aucun membre élu du secteur public. (2) En outre, Il n’est pas moins « intéressant » que, dans une interview, accordée au quotidien allemand « Die Zeit » le 21 septembre 2020, le Président du co-sponsor de l’événement, le « World Economic Forum », Dr. Klaus Schwab, abjure le néolibéralisme, en appelant à une « redéfinition du capitalisme global », un aveu d’échec lourd de sens.

Il faut dire que les exercices pandémiques sont un peu la marque de fabrique de la « maison Hopkins ». Le plus connu est peut-être l’opération « Dark Winter » entre le 22 et le 23 juin 2001 sur la base militaire « Andrews Air Force » dans le Maryland, concoctée par Dr. « Strangelove » Thomas Ingelsby, à nouveau animateur de la version « Event 201 », mettant en scène une attaque bioterroriste contre la ville d’Oklahoma City par la propagation d’agents pathogènes causant la variole. 

Il faut dire aussi que le « secteur public » fut mieux représenté dans la « cellule de crise » à l’époque. Il y avait au moins le gouverneur de l’Oklahoma, Frank Keating, pour défendre sa capitale, ainsi que d’anciens haut fonctionnaires de la CIA et du Pentagone.

Davantage que pour la version « Event 201 », les médias furent également bien représentés avec des reporters des chaînes de télévision BBC, NBC et CBS. Pour la presse écrite on remarque la présence de la journaliste Judith Miller du « New York Times », connue pour avoir propagé la rhétorique guerrière du Pentagone lors de l’invasion de l’Iraq en 2003, en ayant diffusé, en 2002, de fausses preuves, suggérant que le gouvernement iraquien détenait des « armes de destruction massive » (WMD), le « casus belli » avancé pour l’invasion, et pour une guerre qui a causé la mort d’un million de civils iraquiens.

Pourtant un des piliers majeurs du dispositif de 2001, les représentants des médias sont quasiment absents de la cellule de crise de la version « Event 201 ». C’est peut-être qu’en 2019 les médias font déjà partie des opérations « in-house » des multinationales.

Ce qui fut, peut-être, en 2001, en l’absence d’un ennemi à abattre, une opération marketing du Pentagone et du complexe militaro-industriel l’est peut-être, en l’an 2019, pour le complexe pharmaco-industriel.  

 

  1. Le « Johns Hopkins Center for Health Security » est une ONG, affiliée à l’école « Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health » à Baltimore (Maryland), partie intégrante de « l’Université Johns Hopkins », et création, en 1916, de la Fondation Rockefeller dont elle doit une partie de son nom actuel au milliardaire et ancien maire de New York, Michael Bloomberg et à sa généreuse contribution de 2,9 milliards USD.

 

  1. Membres de la cellule de crise « Event 201 »

Professeur Dr. Thomas Ingelsby, Directeur du « Centre pour la sécurité sanitaire » de l’école « Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health ».

Dr. Latoya Abbott, responsable du département « santé au travail » du groupe hôtelier « Marriott International »

Sofia Borges, responsable du bureau new yorkais de l’ONG « UN Foundation », lancée en 1998 grâce à un don du milliardaire Ted Turner, fondateur de la chaîne de télévision CNN, d’un milliard USD

Bradford Connett, Président de l’entreprise américaine « Henry Schein Inc. », un des plus importants fournisseurs de dispositifs et prestations médicales planétaires

Dr. Christopher Alias, Président du département « Global Development Divison » de la « Fondation Bill & Melinda Gates »

Dr. Timothy Grant Evans, Directeur à l’Université McGill à Montréal, ancien Directeur du département « Santé & Nutrition » de la Banque Mondiale

Dr. George Gao, Directeur-général du « Centre chinois de contrôle et de prévention de maladies infectieuses », une agence de santé public du gouvernement chinois, le pendant chinois des CDC américains

Dr. Avril Haines, conseillère juridique au « Conseil de sécurité nationale » dans l’administration Obama, ancienne Directrice-adjointe des services de renseignements CIA

Jane Halton, membre du conseil d’administration de la Banque ANZ Bank (Australia and New Zealand Banking Group)

Matthew Harrington, Directeur général du groupe de communication « Edelmann », spécialisé dans la promotion et protection de marques déposées (« We must depoliticize health » edelmann.com)

Martin Knuchel, Directeur du département « Urgences & continuité » du groupe « Lufthansa »

Eduardo Martinez, Directeur des opérations « Diversité & inclusion » et « Philanthropie et engagement social de la main d’oeuvre » du groupe américain « United Parcel Service » UPS

Stephen Redd, Directeur-adjoint de la section « Santé publique » des agences fédérales de santé publique « Centers for Disease Control and Prevention » CDC

Hasti Taghi, Directrice des ressources humaines « NBCUniversal Media » une filiale de « Comcast » le premier câblo-opérateur américain

Adrian Thomas, Vice-président du département « Santé publique globale » du groupe pharmaceutique américain « Johnson & Johnson »

Lavan Thiru, responsable du bureau new-yorkais de « l’Autorité monétaire de Singapore »


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6 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue Francis 12 octobre 2020 08:28

     «  En tant que directrice-adjointe du « Johns Hopkins Center for Health Security » et au nom de nos partenaires, le « World Economic Forum » et la « Fondation Bill et Melinda Gates », je vous souhaite la bienvenue à notre exercice de simulation de déclenchement d’une épidémie planétaire « Event 201 ». »

     

    Cet exercice de simulation est si réaliste qu’on pourrait croire à une véritable pandémie !

     


    • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon 12 octobre 2020 09:42

      Ben OUI tout était prévu depuis belle lurette hein « white rabbit »

      Une orchestration mondiale 

      Faut vraiment être CON ou aveugle (ou les deux) pour ne pas s’en rendre compte

       smiley

      * Ou encore être un faux Q hein lapinos smiley


      • binary 12 octobre 2020 11:55

        Y a t il un rapport de conclusions à cet « exercice de simulation de déclenchement d’une épidémie planétaire « Even 201 » » ?


        • xenozoid Xenozoid 12 octobre 2020 12:30

          @binary
          Y a t il un rapport de conclusions à cet « exercice de simulation de déclenchement d’une épidémie planétaire « Even 201 » » ?

          il faut attendre la fin de la simulation pour avoir une conclusion



        • binary 12 octobre 2020 13:57

          @Bruno Hubacher

          Après le banal point 4 :

          Governments should provide more resources and support for the development and surge manufacturing of vaccines, therapeutics, and diagnostics that will be needed during a severe pandemic.


          Les 2 derniers points sont très grands :

          International organizations should prioritize reducing economic impacts of epidemics and pandemics.

          Governments and the private sector should assign a greater priority to developing methods to combat mis- and disinformation prior to the next pandemic response.

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