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Accueil du site > Tribune Libre > Evolution : sélection naturelle ou artificielle ?

Evolution : sélection naturelle ou artificielle ?

Le Monde semble s’acheminer vers un destin que personne ne maîtrise. Chacun est submergé par les innombrables catastrophes qui vont nous menacer ou nous menacent déjà. Il serait peut-être bon de cerner le cadre dans lequel on vit avant même de chercher des solutions aux problèmes qui se posent.

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 Toute espèce vivante, des animalcules jusqu’aux bipèdes, est immanquablement régie par la Théorie de l’évolution qui d'ailleurs constate plus que postule ce qui constitue sa crédibilité. La Nature depuis des milliards d'années ne s’est pas constituée en fonction d’un dessein d’un quelconque créateur, d'une raison ou d'une déraison, il n’y a même pas de cause finale prédéfinie. Le vivant sous toutes ses formes découle seulement du hasard et de la nécessité. Les mutations qui se retrouvent au niveau de l’ADN sont parfaitement imprévisibles et ont été produites au gré de circonstances imprévues. Toutes les mutations ne seront pas pérennes, la plupart resteront sans descendance, les seules qui subsisteront devront surmonter la sélection naturelle, qui n’est en aucun cas une lutte pour être le meilleur des mutants, mais seulement pour être le mieux adapté à l’environnement. La capacité de reproduction est le seul échappatoire à la mort. Les mutations liées au hasard induisent la diversité, la reproduction est le seul guide de la vie. Au sein d'un milieu naturel, l’environnement est indépendant ou presque des êtres vivants qui y prospèrent. Ce qui fut vrai ne l’est plus. 

 En l’an 1000, il y avait de l’ordre de 300 millions de personnes sur la planète. La population n’augmenta que très modérément par la suite mais une explosion démographique se produisit lors des révolutions industrielles du XIXsiècle tout en initiant paradoxalement une baisse de la fécondité. Au seuil de la Révolution Française, le nombre d’enfants par femme (taux de fécondité) était de l’ordre de 5 et était en lente décroissance par rapport aux siècles antérieurs. Les guerres sanglantes et meurtrières ont pour effet d’augmenter significativement les taux de fécondité. En 1917 le taux de fécondité est de 2,7, il décroît régulièrement jusqu’à 2,1 en 1937, il bondit ensuite à 3,0 en 1947.

 Au niveau mondial, une décroissance continue de la fertilité est également observée depuis la seconde guerre mondiale avec cependant des disparités régionales considérables. Les pays occidentaux, ou plus généralement développés, connaissent des taux de fécondité qui la plupart du temps ne permettent pas le renouvellement quantitatif des populations. Seuls quelques pays africains connaissent un boom démographique important (Somalie, Mali, Tchad…). Il est donc tentant de relier l’embourgeoisement des nations avec la fertilité des femmes qui les constitue, l’investissement nécessaire à l’éducation d’enfants serait jugé trop important par rapport aux autres activités plus terrestres accessibles.

 Ce type d’explication n’est satisfaisante que pour l’esprit, les désirs et la volonté de quiconque n’étant pas quantifiables. Il est possible d'évaluer l'effet du facteur politique sur la natalité (en faisant exception des mesures exceptionnelles mises en oeuvre en Chine). Deux Corées furent créées en 1948, l’une sous domination soviétique, l’autre sous emprise américaine. Au Nord une forte expansion économique fut observée tant que l’URSS de l’époque épaula le régime (1990). La fertilité était importante, bien au-delà du seuil de renouvellement. Dans le même temps la Corée du Sud végétait, l’essor économique ne débutant qu’à la fin des années 1980, la fertilité au Sud était légèrement plus élevée qu’au Nord. Le différentiel de richesse entre les deux pays, tel que mesuré par le Produit Intérieur Brut par habitant, ne cessa ensuite de s’accroître. De nos jours, le Sud est 30 fois plus riche que le Nord mais les deux taux de fécondité sont inférieurs à 2. De plus le pourcentage de personnes en surpoids est quasi-identique dans les deux pays. Et on connaît parfaitement les effets délétères de l’obésité sur la fertilité. Des études statistiques sans fin pourraient être menées pour trouver l’explication ultime des phénomènes observés, mais il est plus simple de raisonner selon un autre biais.

 Depuis l’apparition des premières traces de vie il y a plus de quatre milliards d’années, l’évolution des différentes espèces n’a suivi, rappelons-le, que deux principes : le hasard et la nécessité. Le hasard permet d’obtenir une divergence au sein du vivant : bactéries, algues, insectes, plantes, reptiles, mammifères … vont apparaître au fil des mutations pour constituer ce qu’on appelle la Nature. Au fil du temps la biodiversité s'accroît. Des catastrophes externes (astéroïdes, volcanisme, glaciation...) peuvent temporairement, à l'échelle du million d'années, anéantir une bonne partie des espèces vivantes. Ce qu'on observe ces dernières décennies n'a rien à voir avec ces phénomènes : toutes les espèces disparaissent une à une au bénéfice du seul Homo Sapiens. Il s'agit d'un anéantissement du vivant par une seule espèce, l'Homo Sapiens, et elle s'installe en quelques dizaines d'années. L’Homme est ingénieux et dur au mal (pour la plupart). Lors des révolutions industrielles il a pu utiliser ses qualités non seulement pour domestiquer la Nature mais en pour faire son esclave. Le temps est fini de l’apparition de nouvelles espèces (autres que des animalcules), seule l’espèce humaine s'est donnée le droit de peupler la Terre. La divergence du nombre d'espèces induite structurellement par l’évolution naturelle a fait place a une évolution artificielle pour laquelle les chiffres, les nombres, les mesures, les statistiques, les probabilités mettent au rencart le hasard. La reproduction permettant la perpétuation de l’espèce n’échappe pas à la dictature du quantitatif et du raisonnable, on ne se reproduit pas par calcul. Dans le futur les rejetons seront obtenus en faisant appel aux technologies mises au point dans les laboratoires afin de pallier à une copulation entre sexes devenue marginale. 

 Un remède ? « Lorsqu’une maladie a beaucoup de remèdes c’est qu’elle est incurable. »


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11 réactions à cet article    


  • Sirius Sirius 5 juin 2024 18:07

    sélection et eugénisme ne sont pas synonymes d’évolution, mais de production de monstres inaptes à vivre dans la nature

    la question est de savor comment les rejetons en question pourront survivre sans les ressources vivantes et fossiles qu’il détruisent

    si ce que vous décrivez est vrai (et on ne peut pas le nier vu les nombreux exemples), le singe qui parle et marche debout scie la branche sur laquelle il est assis


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 juin 2024 20:30

      @Sirius
      Je crains en effet d avoir raison


    • Étirév 6 juin 2024 07:15

      Bois sacré ?
      À côté des Temples des déesses existait un Bois sacré.
      C’est que l’enseignement de la Cosmologie donné dans le Temple était complété par un enseignement des sciences naturelles donné dans le Bois sacré.
      Ce Bois est sacré parce qu’on y enseigne l’origine végétale de l’homme et les lois de son évolution, et, pour démontrer ces idées abstraites, on montre à l’étudiant l’Arbre de vie, conservé avec soin, jamais mutilé, afin de pouvoir observer en lui les phases de l’évolution qu’il traverse et qui sont fidèlement reproduites par l’embryon qui se forme dans l’utérus maternel en repassant par les étapes de la vie végétale.
      Des nymphes appelées Hamadryades avaient la garde des arbres et empêchaient de les couper. On disait qu’elles naissaient et mouraient avec l’arbre dont la garde leur était confiée.
      Le culte de l’Arbre est resté dans toutes les traditions, mais on n’en comprend plus la haute portée philosophique. L’arbre révèle les puissances de la Nature. L’homme était arbre avant d’être devenu homme.
      On dit l’Arbre de la science parce qu’il contient en lui tout le mystère de l’évolution et des lois biologiques. Qui connaît ces lois possède la science.
      Les familles des castes supérieures avaient leur arbre sacré qu’on soignait religieusement. De là est venue cette expression : l’Arbre généalogique.
      Les Hindous avaient édicté des peines sévères contre ceux qui endommageaient les arbres.
      Les Athéniens punissaient de mort quiconque osait couper des branches aux arbres des Bois sacrés ou des cimetières.
      Avant de dire : Je ne crois pas cela parce que « c’est absurde », dites-vous : la tradition me donne telle idée à croire, examinons, « par la science », la valeur de cette idée, mais ne faites pas appel à la raison pour croire ou nier, attendu que la raison n’explique rien et ne juge que les apparences qui sont, presque toujours trompeuses. La raison ne nous dit pas que la terre tourne, ni que les premières formes traversées par l’homme pendant son développement à la surface terrestre, ou pendant sa vie embryonnaire, ne ressemblaient en rien à sa forme actuelle, c’est la « Science » qui nous dit cela.
      NB : Les relations de l’homme avec la femme sont de deux sortes puisqu’elles obéissent à deux aspects psychologiques de l’homme.
      En effet, l’homme est, pour ainsi dire, un être double, puisqu’il suit, tour à tour, les deux impulsions qui se disputent son activité : l’instinct et la raison.
      L’instinct, c’est l’abandon de soi-même aux impulsions de la Nature.
      Aussi, l’homme qui s’abandonne aux impulsions de sa nature, c’est-à-dire qui agit selon la sélection naturelle, cet homme-là ne vient pas du singe, il y va.
      La « Chute »


      • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 juin 2024 16:28

        @Étirév
        Il est possible en effet de présenter différemment ce qu’on appelle hasard et nécessité. Finalement, cela revient au même.


      • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 6 juin 2024 08:27

        Salut, en fuite, ce qui est impossible, de cet absolu : naître = mourir, ce qui est un effet d’autre chose dans la psyché désormais par choix devenue dégénérée , psyché de chaque humain et ce depuis un nombre x de millénaires, le reste n’est que déclinaison de cette démence..

        plus que j’m’enfonce plus que je me crois génial...et mets des mots les uns derrière les autres pour essayer de me le prouver à moi même..

        génial, sommet de x,..là o,n en est à créateur de tout...et bientôt créateur de moi même etc

        au lieu de vivre, ce que depuis des millénaires on refuse car naître = mourir.........ce qui ne nous intéresse plus, nous voulons juste survivre à jamais..

        voyez la démence ?

        Nos capacités perdues il y a des millénaires savaient vivre...nous n’y étions pour rien du tout, sauf de vivre ce qui est, que nous avons remplacé par survivre à jamais comme moi je veux..

        c’est au delà du désespoir, certes c’est une forme de réussite, inversée bien sur, comme le reste..

        l’homme se trouve petit et mortel alors il monte sur un tabouret pour essayer de contempler sa grandeur et infinitude, mais le ne voit que sa finitude, qu’il refuse..

        refuser la vie ?

        Oui, c’est un suicide..


        • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 juin 2024 16:30

          @Géronimo howakhan
          La Nature n’a pas grand-chose à voir avec le génie (supposé) de certains


        • ilias 7 juin 2024 00:15

          L’évolution est souvent perçue à travers le prisme de la théorie darwinienne, où le hasard et la nécessité jouent des rôles cruciaux dans la diversification et l’adaptation des espèces. Toutefois, cette vision mécaniste et matérialiste de l’évolution est parfois jugée insuffisante pour expliquer l’ensemble de la complexité biologique et l’émergence de la conscience humaine. L’idée que le hasard opère principalement à des niveaux subatomiques, atomiques et moléculaires laisse une place pour une interprétation téléologique de l’univers, où des forces ou des finalités plus grandes peuvent coexister et donner un sens à l’évolution à un niveau macroscopique et spirituel.

          Hasard et Nécessité dans la Théorie de l’Évolution

          À la base de la théorie de l’évolution se trouve le concept que les mutations génétiques, des altérations dans la séquence d’ADN, surviennent de manière aléatoire. Ces mutations peuvent être causées par des erreurs de réplication de l’ADN, des radiations, des agents chimiques ou d’autres facteurs environnementaux. À ce niveau, le hasard règne en maître, déterminant quelles mutations se produisent et quels nouveaux traits pourront émerger.

          Ces mutations sont ensuite soumises à la sélection naturelle, un processus non dirigé où les individus mieux adaptés à leur environnement sont plus susceptibles de survivre et de se reproduire. Cela conduit à une diversification des espèces au fil du temps, chaque espèce évoluant pour mieux s’adapter à ses conditions de vie spécifiques.

          __ La Vision Téléologique de l’Évolution

          La perspective téléologique suggère que l’évolution, bien qu’apparemment aléatoire et non dirigée à des niveaux subatomiques à moléculaires, pourrait être orientée vers une finalité ou une destination à des niveaux plus élevés de complexité et de conscience. Cette vision ne contredit pas nécessairement les mécanismes de l’évolution darwinienne mais les complète en postulant qu’il existe une dimension supplémentaire au processus évolutif.

          __ L’Esprit et sa Destination

          L’idée téléologique repose sur la notion que l’univers et la vie ne sont pas simplement le résultat de processus aveugles, mais qu’ils peuvent suivre un plan ou une direction inhérente. Cette direction pourrait être vue comme une tendance à la complexification, à l’émergence de la conscience et à l’évolution spirituelle.

          Par exemple, l’émergence de la conscience humaine pourrait être perçue comme un phénomène qui transcende les simples mutations génétiques et les pressions de sélection. La capacité de réfléchir sur soi-même, de créer des cultures complexes et de poser des questions métaphysiques pourrait indiquer une dimension téléologique à l’évolution, où l’esprit humain est orienté vers une compréhension plus profonde de l’univers et de sa propre existence.

          Intégration des Perspectives Évolutionnaires et Téléologiques

          L’intégration des perspectives évolutionnaire et téléologique nécessite une reconnaissance que le hasard et la nécessité opèrent principalement à un niveau matériel et observable, tandis que la téléologie peut être envisagée à un niveau métaphysique et intentionnel. Cette dualité permet d’accepter les mécanismes scientifiques de l’évolution tout en considérant la possibilité d’une finalité ultime.

          __ Rôle de la Conscience

          La conscience humaine joue un rôle central dans cette intégration. En tant qu’êtres conscients, nous possédons la capacité de réfléchir sur notre propre évolution et sur l’univers. Cette capacité pourrait être vue comme une manifestation de la téléologie, où la conscience elle-même devient un moyen par lequel l’univers explore et réalise son propre potentiel.

           Implications pour l’Avenir de l’Évolution

          __ Technologie et Évolution Humaine

          Les avancées technologiques, telles que l’édition génétique et la reproduction assistée, posent des questions cruciales sur la direction future de l’évolution humaine. Si nous acceptons une dimension téléologique, ces technologies pourraient être vues non seulement comme des outils pour améliorer la qualité de vie, mais aussi comme des instruments pour réaliser un potentiel évolutif plus élevé.

          __ Éthique et Responsabilité

          La dimension téléologique ajoute une responsabilité éthique à notre interaction avec la nature et la technologie. Si l’évolution a une finalité, il devient crucial de respecter cette finalité en prenant des décisions qui favorisent le bien-être de toutes les formes de vie et la préservation de la biodiversité. Cela implique une gestion responsable des ressources naturelles, une réduction de l’impact environnemental et une réflexion éthique sur les technologies émergentes.

          En somme, le hasard et la nécessité, au cœur de la théorie de l’évolution, opèrent principalement à des niveaux subatomiques, atomiques et moléculaires, fournissant une base pour la diversité biologique et l’adaptation. Cependant, la vision téléologique propose une dimension supplémentaire, où l’évolution pourrait être orientée vers une finalité ou une destination à un niveau macroscopique et spirituel. Cette perspective duale permet de concilier les mécanismes scientifiques de l’évolution avec une quête de sens et de finalité, offrant une vision plus complète et riche de la vie et de l’univers. L’intégration de ces deux visions nous pousse à réfléchir de manière éthique et responsable à notre rôle dans l’évolution et à notre potentiel pour influencer positivement l’avenir de notre espèce et de notre planète.


          • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 juin 2024 16:31

            @ilias
            Merci pour vos précisions.


          • SilentArrow 7 juin 2024 12:15

            Dernier stade de l’évolution : le robot qui n’aura même plus besoin d’air pur ou d’eau potable et qui évoluera toujours par nécessité, mais plus par hasard.

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