Ex Ministre pédophile (?) : quand Luc Ferry ouvre la boîte de Pandore
Lors d'une émission de Canal +, Luc Ferry a dénoncé qu'un ex ministre avait « été poissé » à Marrakech dans une villa où il y avait des activités pédophiles. Cette déclaration publique, sans nommer qui que ce soit, a ouvert une boîte de Pandore et est, sans aucun doute, la conséquence en deuxième rang de l'affaire DSK qui avait vu accuser tous ceux qui pouvaient être au courant de la sexualité plus que débridée de ce dernier sans ne rien dénoncer, ni proches, ni politiques, ni journalistes.
Luc Ferry, lors de cette émission voulait, par cet exemple, dédouaner en quelque sorte ceux qui savent mais ne peuvent parler à cause de la loi sur la diffamation. Ainsi, lui, savait-il quelque chose d'ignominieux sur un ministre, mais ne pouvait le dénoncer car il serait attaqué en diffamation. Son discours imprudent voulait expliquer le difficile équilibre entre savoir et ne pouvoir parler à cause de la diffamation et parler pour mettre à la juste connaissance du public des faits délictueux d'hommes puissants.
Hors ce débat entre diffamation et mise à la connaissance, cette déclaration publique a déclenché au moins deux actions.
Tout d'abord au Maroc. Rue89 :
Après les propos de Luc Ferry dénonçant l'implication d'un « ancien ministre » dans une affaire de pédophilie au Maroc, Najat Anwar, la présidente de l'association marocaine Touche pas à mon enfant, a déclaré à Rue89 qu'elle avait l'intention de saisir la justice :
« Un responsable politique qui abuse de nos enfants, c'est inacceptable. Nous allons porter plainte contre X.
Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. »
Fondée en 2004 par Najat Anwar, l'association Touche pas à mon enfant a entre autres contribué à venir à bout du tabou de la pédophilie et du tourisme sexuel, notamment dans les villes d'Agadir et de Marrakech.
Concernant les propos de Luc Ferry, Moulay Mustapha Errachidi, le
conseiller juridique de l'association précise :
« Nous avions déjà entendu parler de cette affaire mais nous n'avions aucune preuve. On ne peut donc pas donner de nom. Mais nous n'allons pas laisser faire, ce n'est pas une situation normale. C'est un crime politique. Il faut enquêter. »Concernant les propos de Luc Ferry,
Ensuite en France. Le Figaro : La justice attend des explications de Luc Ferry. Mercredi, le parquet a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite des propos du philosophe, qui a accusé lundi sur Canal+ un ancien ministre d'actes pédophiles au Maroc. Cette enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne, qui devra procéder à l'audition de Luc Ferry, lui-même ministre de l'Éducation nationale du gouvernement Raffarin, entre 2002 et 2004.
La justice, au moins en son début, est en cours. Notons que Ferry n'est pas le seul à être au courant puisque cette association marocaine a déclaré : Nous avions déjà entendu parler de cette affaire mais nous n'avions aucune preuve
De cette histoire un débat est né, celui de savoir pourquoi Ferry n'a-t-il pas dénoncé ce crime présumé, et ne le fait-il pas aujourd'hui. Il y a une loi qui oblige à la dénonciation : corps de l'article 40 (Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 74 JORF 10 mars 2004) du code de procédure pénale :
"Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs."
Cependant il y a deux obstacle. Aujourd'hui, pour Ferry la prescription étant de trois ans, les faits remontant à une connaissance de ces faits étant entre 2002 et 2004, (et la loi du reste est ici de 2004) il ne craint judiciairement rien. Par ailleurs il faudrait qu'il soit en possession de preuves pour dénoncer ce crime, or il n'a pour éléments de preuve que des propos d'un Premier Ministre non cité (Raffarin lui ne se souvient de rien, il est vrai que les politiques ont une mémoire si fragile que l'on se demande comment nous pouvons leur confier des responsabilité à l'instar de Longuet et son escapade dans un hôtel de luxe en Tunisie - le journaliste Sylvestre y étant aussi, ce qui nous montre une fois de plus la collusion presse politiques et presse savourant des avantages indus - qui avait oublié tout comme MAM qui ne se souvenait plus si elle avait payé ou non son hôtel), ou des conseillers en haut du pouvoir. Il y a évidemment une contradiction dans le discours de Ferry entre sa certitude de la pédophilie de ce ministre et aucune preuve se fiant à la parole de ces personnes.
Ce qui est étonnant dans cette affaire c'est que les journalistes ont deux retard à l'allumage. Il s'intéressent assez peu aux Premiers ministres en question, et surtout on s'interroge sur la responsabilité de Ferry sans s'interroger sur la responsabilité de ceux qui lui ont parlé et de ceux qui auraient donc des preuves sans les communiquer à la justice comme l'oblige la loi citée plus haut. Eux, dans le cas de possession de preuves, sont évidemment coupables de non dénonciation de crime. J'espère que cette histoire fera que la justice s'intéressera à eux, dans le cas de faits avérés, tout comme à cet ex-ministre aussi dans ce même cas.
L'affaire DSK vient de déclencher un tourbillon qui n'est pas près de s'arrêter. Des politiques comme Tron, puis Balkani sont cités. Les langues se délient, bien que certains politiques viennent nous dire que c'est au détriment de 99,99 % des autres (Alors celle-là, il faudra nous la copier. 99,99 % des politiques sont purs comme l'agneau qui vient de naître. Tout comme la clique Guérini, comme à Perpignan la fraude à la chaussette, le Carrefour du développement, les affaires URBA GRACO, les affaires ELF, des sous-marins pakistanais, de Clearstream, de SAWARI II, de Boulin, de secrétaire/dentiste à l'Assemblée européenne, les six ministres démissionnés ou non reconduits. Il faut avoir une bonne dose de culot pour oser écrire ce chiffre. Ou une arrogance folle. Ou le sentiment que le fait d'être élu transforme en l'Elu avec une majuscule qui a tous les droits y compris celui d'écrire de telles inepties). On va donc assister à une vague de déballage sans précédent. La question est de savoir si cela va ou non servir tant la justice que la démocratie. En ce qui concerne les femmes, l'on dit (chiffre que je n'ai pas vérifié) que 90 % des viols ou agressions sexuelles n'aboutissent jamais à une plainte, et que dans les plaintes alors que le pourcentage serait le même entre milieu aisé et milieu défavorisé le premier serait curieusement épargné (on paye ou on est protégé ?)), si cela permet de faire porter ce chiffre pour le faire approcher de 100 % ce sera une bonne chose. Et l'on peut espérer que la montée des plaintes et l'augmentation par ce fait des condamnations pourrait avoir un effet bénéfique pour ces « dragueurs » qui se croient tout permis parce qu'à jamais impunis. Je ne parle pas là des violeurs compulsionnels qu'aucune augmentation de plaintes de toucherait. Reste qu'il ne faudrait pas que le balancier aboutisse à un effet destructeur qui est la limite à ne pas dépasser : les jeux de la séduction, paralysant toute vie. De toutes façons aujourd'hui le curseur en est bien loin.
L'autre question est la démocratie. Ce déballage va-t-il la renforcer ou la dégrader ? Il paraît évident que le tous pourris va s'amplifier. Je fais partie de ceux qui n'accusent pas le thermomètre de la température, ni le balai des ordures qu'il pousse. On n'aurait pas à dénoncer s'il n'y avait pas de crime, on n'aurait pas à balayer s'il n'y avait pas d'ordures. Il est quand même assez fort de café, comme disait a grand-mère, de voir une frange de la population s'en prendre au médecin au lieu de s'en prendre à la maladie. On tue les messagers, voilà ce que veulent certains. Cela a cet autre avantage de les protéger, du moins de protéger de ceux qui se sentent morveux alors qu'il devraient se moucher (aussi ma grand-mère). C'est sans doute au moins une partie, de ce mode de pensée qui a fait que la mère de Tristane Banon a poussé sa fille à ne pas porter plainte, ce qui la met aujourd'hui dans une position impossible car elle ne peut plus porter plainte, les faits étant prescrits, la coinçant dans une position inextricable de celle qui dénonce sans pouvoir ne plus jamais passer par la justice et traînant jusqu'à la fin de ses jours cette histoire. Si ce qu'elle raconte est vrai, elle aura été détruite deux fois, et sa mère et DSK, en premier, en seraient la cause.
La démocratie se porte mieux quand les crimes de ses élus sont connus et punis et non quand on se tait et les protège. La période de déballage est un soubresaut, avec quelques effets néfastes mais temporaires, cependant nécessaire et salutaire.
Il nous reste onze mois pour se débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution du jasmin.
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- La première année de Sarkozy
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- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
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- les affaires Wildenstein
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- l’affaire de Compiègne
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- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, le copinage avec Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois
- les affaires Yade, Boutin, Joyandet, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard,Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charron, Longuet, Bachelot, Mignon, Giacometti, Besson, Courroye, Laroque (Baroin) …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko one (180 millions d'euros), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
Vignettes Wikipédia dont Van Maele
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