Existe-t-il de « l’argent magique », et si oui, au profit de qui ?
Ce qui est gratuit n'a-t-il aucune valeur ?
Et peut-on en abuser sans conséquences ?
Dette, valeur, gratuité, quel rapport ?
Voilà quelques unes des questions abordées par les intervenants de l'émission de Pujadas, ce Jeudi 9 Janvier 2025, avec les données préalables des "Indispensables"...
Cliquer sur l'image ou ici pour télécharger la vidéo en MP4
https://mai68.org/spip3/IMG/mp4/Argent-Magique_LCI_9jan2025_19h09.mp4
"Il y a toujours quelqu'un qui paye !" ...Et à la fin, sinon tout de suite, c'est l'ardoise de la dette qui s'allonge...
Plus de 3 300 Milliards d'€uros de dette publique en France... Mais la dette est-elle réductible aux seuls "abus de la gratuité", même si ceux-ci sont souvent bien réels ?
Qui paye pour qui ou pour quoi ? …A l'occasion de cet embryon de débat télévisé, une approche résumée de la genèse structurelle de la dette banco-centralisée :
Il est clair que toute production et/ou tout service émanant de l’économie humaine représente une « dépense » en termes d’énergie et de ressources. C’est en ce sens qu’il n’y a donc pas de « gratuité » et que ce qui est produit par les uns est consommé/utilisé par les autres.
La question importante est donc toujours celle du rapport de proportions dans l’échange, en termes d’effort des uns et des autres, et donc en termes de valeur, in fine, que ce soit sous la forme « argent » ou autrement.
Même s’il y a accaparement excessif de la plus-value sur le travail productif, le capitalisme maintient une sorte d’échange entre les travailleurs producteurs à travers la consommation « sociale » nécessaire à la reproduction de la force de travail. Les uns consommant ce que les autres ont produit : la réalisation du profit par la plus-value ne s’opère que sur les produits et services vendus, et même consommés, pour qu’il y ait un renouvellement du cycle. C’est en ce sens que la circulation du capital « variable » sous forme de masse salariale reste essentielle pour la survie du capitalisme.
Mais cette circulation s’arrête, ou à tout le moins, se trouve considérablement amputée, avec l’automatisation et la robotisation de la production et des services.
Dans la consommation d’un service ou d’un produit qui n’est plus que le résultat d’un processus automatisé et/ou robotisé, il n’y a plus de notion d’« échange » entre travailleurs producteurs, et en fin de compte, c’est le cas de le dire, il y a rupture de la circulation du capital sous la forme « masse salariale », réduction de plus en plus drastique des possibilités de réalisation de la plus-value, et donc crise en réalité déjà mortelle du capitalisme, malgré les apparences.
Mais comme la classe dominante ne peut pas renoncer à son pouvoir et à son privilège, elle conserve le contrôle des moyens de production et en assure la « rentabilité » apparente par le biais de marges de profits qui ne correspondent plus à aucune valeur réelle des marchandises et des services.
C’est la dette globale, publique et privée, qui sert de « compensation » pour continuer d’« équilibrer », mais en apparence seulement, les comptes économiques potentiellement gravement déficitaires, et ce qui est encore plus grave, en y incluant donc les marges de profit délirantes qui font la fortune de la bourgeoisie « moderne » au XXIe siècle !
Il n’y a donc absolument aucune « leçon de morale » à recevoir de ces gens là ni de leurs sous-fifres s’exprimant dans les médias à leur botte.
Ce n’est évidemment pas une raison pour gaspiller des ressources naturelles et industrielles autrement socialement utiles, mais il est évident que les premières « économies » sont à faire en se réappropriant collectivement les ressources et les biens gaspillés par ce parasitisme social qui fait croître de manière exponentielle la dette globale de l’économie et détruit inutilement, en termes de progrès social, une grande part des ressources naturelles.
Dans l’économie moderne actuelle, où le secteur tertiaire, et donc principalement des services, représente autour de 80% de la masse salariale, et le secteur réellement productif seulement 20%, selon les chiffres officiels, il y a de toute façon un déséquilibre structurel dans l’échange potentiel entre les catégories sociales et donc également une part de dette cyclique incompressible qui représente la part d’amortissement du capital fixe, c’est-à-dire des machines et processus de production robotisés et automatisés qui produisent pour la consommation de tous, au-delà du simple échange « production contre services », nécessairement déséquilibré dans la répartition actuelle des catégories sociales laborieuses, et donc même à l’exclusion du parasitisme de la bourgeoisie « moderne » banco-centraliste, qui contrôle encore le système à l’aide de la dette et de la création monétaire banco-centralisée.
Autrement dit encore, et même si de manière ultra simplifiée, si 80% des salariés produisent 100% des services nécessaires à 100% de la population, seulement 20% des salariés travaillant dans le secteur productif n’ont évidemment besoin que de 20% des services produits, tandis que les 80% de travailleurs du secteur tertiaire ont besoin de 80% de la production industrielle, agricole et du bâtiment. Et même s’il y a un « déficit » du commerce extérieur du pays, il reste malgré tout insuffisant, (et heureusement !), pour compenser la différence. C’est pourquoi la genèse de la dette qui sert de levier au pouvoir des banco-centralistes est bien structurelle, et non pas liée à une conjoncture occasionnelle de crise cyclique du capitalisme. C’est le résultat d’une mutation irréversible des rapports de production modernes qui n’appartient déjà plus à l’histoire de la période capitaliste de la société humaine.
C’est pourquoi, même s’il subsiste encore des secteurs « capitalistes » de l’économie, le fait est bien que le banco-centralisme a déjà succédé, pour l’essentiel, au capitalisme, comme système de domination de classe.
C’est pourquoi, dès maintenant, le premier combat politique de la réappropriation sociale des ressources et de la production commence nécessairement par le contrôle démocratique du crédit, ce qui limitera la dette globale à la répartition nécessaire en fonction des besoins sociaux collectifs essentiels, et ce qui règle aussi la question de la « gratuité » éventuelle, qui n’est donc bien, in fine, qu’une question de répartition sociale des ressources, productions et services.
Luniterre
Existe-t-il de "l’argent magique", et si oui, au profit de qui ???
https://cieldefrance.eklablog.com/2025/01/existe-t-il-de-l-argent-magique-et-si-oui-au-profit-de-qui.html
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Pour une étude plus synthétique de l’ensemble du processus de la mutation banco-centraliste depuis la formation du capital industriel, voir :
Le Roi « Capital » est mort, vive la Reine « Dette » !
http://cieldefrance.eklablog.com/le-roi-capital-est-mort-vive-la-reine-dette-a215991921
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Un article un peu plus ancien, mais où Richard Werner, lui-même à l’origine du concept de "Quantitative Easing", décrit on ne peut mieux, à partir de son expérience personnelle d’économiste au Japon, l’évolution économique banco-centraliste de ce premier quart du XXIe siècle, jusqu’à la naissance actuelle des Monnaies Numériques de Banque Centrale et au danger fatidique pour les libertés, économiques, et les libertés tout court, qu’elles représentent :
Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme
http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895
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Pour l’ébauche d’une solution…
Pour un retour à quelques fondamentaux du Gaullisme,
réadaptés en pratique à l’évolution économique du XXIe siècle :
Reprendre le contrôle, à l’échelle nationale, de la vie économique et sociale, y compris dans sa dimension financière, reste la priorité essentielle. Contrôler le crédit, c’est contrôler la création monétaire réelle dans le pays, directement sur le terrain du développement économique, et donc tout à fait indépendamment de son signe, Euro ou autre. Contrôler le crédit permet d’orienter les grandes tendances de l’activité économique vers les activités et secteurs prioritaires pour les besoins de la population et pour l’indépendance de la nation.
C’est pourquoi nous avons proposé, sur Ciel de France, de remettre au centre du débat la reconstruction d’un Conseil National du Crédit, dans une version statutairement adaptée aux nécessités de notre indépendance nationale au XXIe siècle, c’est à dire doté de pouvoirs constitutionnels et d’une représentativité démocratique réelle :
Les leçons de l’Histoire…
Il était une fois… le Conseil National du Crédit (1945). Et aujourd’hui ?
http://cieldefrance.eklablog.com/il-etait-une-fois-le-conseil-national-du-credit-1945-et-aujourd-hui-a215997227
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RÉCENT, VOIR AUSSI :
3 303 MILLIARDS (INSEE) Toujours plus haut, la dette, toujours plus bas, la France sous Macron
https://cieldefrance.eklablog.com/2024/12/3-303-milliards-insee-toujours-plus-haut-la-dette-toujours-plus-bas-la-france-sous-macron.html
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