Existerait-il réellement une « Ecologie punitive, positive » ou « à la Française » ?
Pour démontrer qu’ils y sont sensibles et se démarquer les uns des autres, les responsables politiques et gouvernementaux n’hésitent pas à affubler l’écologie de qualificatifs tel que : « écologie punitive, positive et maintenant « à la Française » version Emmanuel Macron. Ce qui traduit une méconnaissance évidente de l’écologie. Dès lors, on peut douter de l’efficacité de leurs choix politiques.
Quelques rappels et précisions à l’attention de nos responsables politiques et gouvernementaux
… Les discours des Hommes (surtout certain(e)s politiques) ne sont que des masques qu’ils appliquent sur leurs actions… Stendhal
Pour mémoire, les prémices de l’écologie politique apparaissent en Occident, dès la deuxième moitié du XIXe siècle, en réaction à l’avènement de l’ère industrielle. Face aux pollutions et aux dégradations de la nature engendrées par les activités économiques et industrielles, de plus en plus d’individus vont commencer à revendiquer une forme de protection nécessaire de la nature. Cette idée va se développer tout au long du 20 ème siècle mais c’est surtout à partir des années 1960/ 1970 que progressivement ce courant de pensée, va devenir un vrai mouvement politique et après la candidature de René Dumont à l’élection Présidentielle de 1974, l’écologie prend réellement un caractère politique, bien que parfois confus lors d’élections locales et parlementaires.
Le pas est franchi, lorsque le premier parti politique de l’écologie intitulé « Les Verts parti écologiste » est crée le 1er Novembre 1982 à St. Prix (Val d’Oise), lors de l’assemblée générale du Mouvement d’écologie politique (le MEP) qui dès lors est dissous. Il fut ensuite décidé, non sans mal que les « Verts parti écologiste » fusionnent avec « la confédération écologiste » qui venait également de se constituer en structure politique, ce qui, après la décision respective des assemblées générales des deux organisations devait aboutir le 28 Janvier 1984 à la fondation des « Verts ». Aux élection municipales de 1983 quelques dizaines d’écologistes entre dans des conseils municipaux de communes de plus de 20 000 habitants, ce qui fut mon cas.
Lors de la création des « Verts parti écologistes » et ensuite aux diverses réunions qui ont abouti à la création des Verts dont le titre exact le 28 Janvier 1984 fût : « Les Verts -parti écologiste-confédération écologiste » j’étais présent et pris même une part active à certaines d’entre elles.
En Octobre 1994 des désaccords agitaient les Verts depuis 1993 où Dominique Voynet et son courant « Verts pluriel » est majoritaire et dirige ce parti. Entre les partisans du « ni droite, ni gauche », ce qui signifiait qu’en fonction des problèmes à résoudre, on pouvait s’entendre aussi bien avec des partis politiques et personnalités de droite comme de gauche et les partisans d’un accord exclusif à gauche, l’Alsacien ingénieur écologue Antoine Waechter ancien candidat des Verts à l’élection présidentielle de 1988 et député Européen, partisan du « ni gauche, ni droite » quitte les Verts et fonde le mouvement écologiste indépendant MEI, que je rejoindrai en 1995.
Alors qu’aujourd’hui, les scientifiques alertent régulièrement sur le développement d’une crise écologique à l’échelle de la planète, dont plus de 15 000 d’entre eux avaient d’ailleurs signé une tribune médiatique afin de faire prendre conscience des dangers de la crise écologique globale. Longtemps marginalisés, les travaux de l’écologie scientifique, ainsi que leurs corollaires en termes d’écologie politique se développent de plus en plus et alimentent désormais de manière transversale la réflexion sur les transformations indispensables des modèles de développement à court, moyen et long terme. Mais, on peut toutefois déplorer l’absence totale de réflexion sur l’une des causes fondamentales de la crise écologique globale, à savoir l’explosion démographique incontrôlée.
L’écologie n’est ni punitive, ni positive, ni à la Française, l’écologie est d’abord une discipline scientifique, dont l’écologie politique est le corollaire
L'écologie n’est ni punitive, ni positive, ni à la Française comme le prétend Emmanuel Macron et ses supporters, elle est d’abord une discipline scientifique. Proposé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel, le terme « écologie » désigne une science qui étudie et démontre comment fonctionne les interactions des êtres vivants (la biodiversité) avec leur environnement et entre eux au sein de cet environnement. L’ensemble étant désigné par le terme « écosystème ».
L’écologie devient aussi une idée politique qui s’efforce d’interpréter la situation de notre société et d’imaginer sur le long terme un projet de société qui intègre les fondamentaux de l’écologie science. Parmi ces fondamentaux, il y les rapports population – espace vital et ses effets, autrement dit, la problématique démographique reste bien la question essentielle et il est très regrettable qu’elle en fut totalement exclue lors des différents débats politiques électoraux, ainsi que pour des mesures prises dans le cadre des décisions gouvernementales.
D’une part, l’écologie science démontre, entre autre, qu’aucune espèce ne peut proliférer indéfiniment au détriment des autres espèces comme le fait l’homme, sans se mettre elle-même en danger à long terme et disparaître. D’autre part, pour la première fois, l’homme par son nombre est seul responsable de la sixième extinction d’espèces en cours.
Plusieurs millions d’espèces animales et végétales menacées d’extinction et Irresponsabilité des gouvernants face à la non prise en compte de la problématique démographique
Jusqu'à un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction, dont beaucoup « dans les prochaines décennies », selon un projet de rapport de l'ONU sur la biodiversité. Même s’il est compliqué de savoir si une espèce a définitivement disparu, comme l’oiseau redécouvert en Birmanie, il y a bel et bien des animaux que nous ne reverrons plus sur cette planète. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire l’inventaire de toutes les espèces qui disparaissent. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains anciens animaux sont plus connus que d’autres, comme le dodo.
Par ailleurs, ce qui est en train de se jouer pour les populations animales, il faut aussi s'intéresser aux insectes (mollusques, araignées, vers…). A l’évidence, il s’agit des espèces pour lesquelles aujourd’hui les scientifiques manquent de données. Par exemple, s’ils connaissent 250.000 espèces de coléoptères, c’est que la plupart du temps, les seules informations dont ils disposent, ce sont celles qui ont été consignées par un chercheur au moment de la découverte de l'espèce. Il y a d’ailleurs souvent toute une ignorance de son écologie, de son aire de répartition, de ses exigences en termes d'habitat, et encore plus de la dynamique de sa population.
Il y a toutefois des certitudes concernant certains insectes. Par exemple, plus d’une espèce sur cinq est menacé d’extinction en France métropolitaine. Selon une évaluation publiée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et le Muséum national d’histoire naturelle, les éphémères sont en danger. Plus d’une espèce sur cinq est menacé d’extinction en France métropolitaine. Sur les 142 espèces de ce petit insecte évoluant près des cours d’eau, quelque 22 % sont concernés. Les éphémères, dont les adultes ne vivent de quelques heures à quelques semaines, sont aussi à la base de la chaîne alimentaire. Ils servent de nourriture aux poissons, oiseaux, chauve-souris ou libellules.
Pour aggraver la menace qui pèse sur Plusieurs millions d’espèces animales et végétales menacées d’extinction, 9.500 m2 de terres arable disparaissent dans le monde, soit près d'un hectare (10 000 m²) chaque seconde. Jusqu'à 30 millions d'hectares de surfaces cultivables sont perdus chaque année du fait de la dégradation de l'environnement, de l'industrialisation et de l'urbanisation, soit l'équivalent de la superficie de l'Italie. L'érosion emporte de 25 à 40 milliards de tonnes de terre superficielle chaque année, ce qui affecte gravement la capacité des sols à emmagasiner le carbone l'eau et des nutriments et réduit considérablement les rendements agricoles.
Jamais dans l’histoire de l’humanité sur une période aussi courte il y a eutune telle croissance démographique
Il nous a fallu plusieurs dizaines de millénaires pour atteindre 1 milliard d’humains (1800 de notre ère). Puis à peine plus de 200 ans seulement pour arriver à 7 milliards d’humains en 2012 et 10 ans plus loin, la fin d’année 2022 inaugure les 8 milliards. Et même une pandémie très grave, tel le Covid-19 qui a fait plusieurs millions de morts dans le monde n’a finalement eut qu’une incidence marginale insignifiante sur la croissance démographique
Selon l'INED, l'espérance de vie a presque doublé au cours du 20e siècle. Au milieu du 18e siècle, la moitié des enfants mouraient avant l'âge de 10 ans et l'espérance de vie ne dépassait pas 25 ans. Elle atteint 30 ans à la fin du siècle, puis fait un bond à 37 ans en 1810 grâce à la vaccination contre la variole. La hausse se poursuit à un rythme lent pendant le 19e siècle, pour atteindre 45 ans en 1900. pendant les guerres Napoléoniennes et la guerre de 1870, l'espérance de vie décline brutalement et repasse sous les 30 ans.
Au cours du XXe siècle, les progrès sont plus rapides, à l’exception des deux guerres mondiales. Les décès d’enfants deviennent de plus en plus rares : 15% des enfants nés en 1900 meurent avant un an, 5 % de ceux nés en 1950 et 0,4 % (3,5 pour mille exactement) de ceux nés en 2015. La hausse de l’espérance de vie se poursuit grâce aux progrès dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires et les cancers. En 2020, l’espérance de vie en France avait atteint 79,2 ans pour les hommes et 85,3 ans pour les femmes.
Si on se réfère à l’INSEE, d’ici 2025 l’espérance de vie de la population mondiale sera très variable d’un pays à l’autre, s’échelonnant de 63,2 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes en république démocratique du Congo, à 86,7 ans pour les femmes en Espagne, 81,3 ans pour les hommes, quand elle est prévue à 86,0 ans pour les femmes et 81,9 ans en Italie pour les hommes. Pour la France ce serait 85,8 ans pour les femmes et 80,3 pour les hommes. A lire : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2383448
L’homme ne peut échapper au constat formulé par « l’essai sur le principe de population » de Thomas Malthus (économiste et pasteur anglican 1766 – 1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique (1 - 2 - 4 - 8 - 16 - 32…), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6…). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de régresser.
L’objectif doit être de tenter par ralentir cette crise écologique, encore ne faudrait-il pas exclure que les déséquilibres sont générés par les activités humaines dues au nombre d’individus qui ne cesse de croître
Cette crise écologique globale est la conséquence des pollutions et le réchauffement climatique résulte essentiellement du CO2 émis par les énergies fossiles et la production électrique mondiale, ainsi que par l’agriculture et les industries humaines qui contribuent à perturber l’équilibre de l’atmosphère et donc du climat. Conséquence : les températures moyennes de la planète augmentent ce qui transforme l’écosystème global. Aujourd’hui, le réchauffement climatique a toutefois des conséquences très variées.
Nous ne contrôlons pas la nature, nous en faisons partie. Quand on détruit annuellement plus de 100 000 km² de terres arables, que l’on déboise et déforeste de façon intensive en détruisant la biodiversité pour l’urbanisation ou des cultures intensives de soja et huile de palme on peut imaginer les effets.
Dans la nature l'animal a besoin d'espace et de vitesse pour survivre. Le prédateur doit disposer de beaucoup d'espace et de vitesse pour pouvoir attraper sa proie et la proie d'espace encore plus vaste et doit courir encore plus vite pour lui échapper. Si l'homme n'a plus besoin de la vitesse pour pouvoir survivre, il doit toutefois disposer d'espace et sa surface est en augmentation croissante du fait de l’explosion permanente de la bombe démographique.
Avec une perte de 275 km2 par jour de terres arables (100 375 km² par an) sous le béton et l'asphalte, du aux effets de l'urbanisation, des voies de circulation de circulation routières, ferroviaires à grande vitesse, aéroportuaires et une population qui explose, on peut imaginer l'impact écologique !
La conservation des sols devient un projet majeur à l'échelle mondiale. Tous les continents sont concernés : érosion, compaction, pluies acides, pesticides, métaux lourds, salinisation constituent des facteurs de dégradation des sols, sans parler de la disparition des sols suite à leur artificialisation.
Les effets de l'érosion s'aggravent dans diverses régions du monde. Non seulement des parcelles et des bassins versants amont sont dégradés, mais cela peut avoir à l'aval des conséquences catastrophiques sur le dépôt des sédiments, avec pour conséquence des inondations de plus en plus fréquentes
Des effets indésirables se produisent aussi sur la qualité de l'eau avec les diverses pollutions chimiques (nitrates, phosphates, pesticides) et physiques (suspensions solides).
Chaque jour, on compte un peu plus de 246 000 nouvelles personnes dans le monde, soit 10 260 par heure (équivalent à la totalité de la population de la ville de Montpellier), ou 2,85 habitants de plus par seconde. Autrement dit, la population mondiale s'accroît chaque année de près de 90 millions d'habitants. A lire : https://photo.neonmag.fr/que-se-passe-t-il-en-une-minute-dans-le-monde-33018#voila-ce-qui-se-passe-en-une-minute-dans-le-monde-569857
A cet effet comme observe l’écologie science, aucune espèce ne peut indéfiniment proliférer au détriment des autres espèces comme le fait l’homme, sans se mettre elle-même en danger et disparaître. Le virus Covid-19 ne serait-il qu’un avertissent parmi d’autres ?
Certes, la médecine par la recherche peut stopper et éradiquer de plus en plus les effets des bactéries et des virus tueurs. Mais on peut s’interroger par rapport à la sélection naturelle inhérente à toutes les espèces animales à laquelle l’homme échappe ainsi de plus en plus. Est- ce que cela ne posera pas un problème majeur sur le plus long terme… Avec pour notre espèce les effets d’affaiblissement moral et physique que l’on peut imaginer et qui seraient tel que le moindre virus pourrait sur le plus long terme éliminer en quelques jours plusieurs milliards d’individus…L’homme, prédateur au sommet de la pyramide des espèces et seul animal culturel oublierait-il qu’il a une double responsabilité : l’une vis à vis des autres espèces et l’autre pour la sienne. Mais il faut prendre acte que cet oubli permanent produit des effets les dévastateurs pour la planète et qu’au fond, par un virus invisible, quand l’homme souffre, la planète souffle... En attendant, la vie continue et la dimension économique ne peut être occultée.
Ce que consomme en moyenne un Américain ou un Européen au cours de sa vie, multiplié par le nombre d’individu en croissance constante est gigantesque
Il faut savoir, par exemple, qu’aujourd’hui un Américain, comme un Européen né en 2006, a une espérance de vie qui sera supérieure à 80 ans.
Au niveau actuel du mode de vie de ces pays, qui est le plus élevé au niveau mondial , au cours de sa vie un individu va consommer : 730 tonnes de pierre, sable et graviers, 29,7 tonnes de ciment, 8,7 tonnes d’argile, 9 tonnes de phosphate, 310 000 litres de pétrole, 266 tonnes de charbon, 161 000 m³ de gaz naturel, 421 kg de plomb, 304 kg de zinc, 594 kg de cuivre, 2,6 tonnes d’aluminium, 13,4 tonnes de minerais de fer, 30,7 tonnes minerais et métaux divers, dont ceux issus des terres rares, 12,9 tonnes de sel, il usera au moins 8 voitures et consommera environ 600 000 litres de carburant. Même si toutes les voitures à moteur thermique étaient remplacées par des voitures électriques il faudrait de l’électricité pour recharger les batteries, ce qui implique une production toujours plus importante et de l’énergie pour la produire. ( Les chiffres cités sont donnés par le « Minerals Education Coalition ») .
Suivant cet exemple, même avec une réduction immédiate de 30 % de cette consommation, si la population américaine augmentait de 8 millions d’habitants par décennie, comme pour la période 2013 – 2023 où elle est passée de 332 millions à un peu plus de 340 millions d’habitants, à l’issue de trois décennies, on peut imaginer que le volume de consommation global serait revenu au niveau actuel en termes d’impact... Et il faudra recommencer, mais ne sera-t-il pas trop tard ? Il est aussi évident que si cette réduction de 30 %, dont l’équivalent serait partagé avec les pays les plus pauvres de manière à atténuer leur misère, si leur croissance démographique mondiale se poursuivait, le niveau d’impact actuel serait atteint et dépassé en une seule décennie…
Un impossible espoir des pays pauvres à satisfaire leur désir de consommer comme le modèle américain ou européen.
On peut comprendre que parmi les pays les plus pauvres, tels que ceux de l’Afrique subsaharienne, les populations aspirent à vivre comme le modèle occidental, ce qui est légitime, mais c’est impossible. Entretenir l’illusion que c’est possible par la formule d’une « répartition équitable des richesses » ou celle totalement stupide de « décroissance sélective » dans les pays riche pour le permettre, si ce continent double, voire plus sa population et atteint les trois milliards, c’est de la malhonnêteté intellectuelle.
Certes, bien qu'il y ait des pays avec un taux de fécondité supérieur à 5 enfants par femme, notamment en Afrique subsaharienne, actuellement la fécondité humaine mondiale baisse : elle flirtait avec les 2,5 enfants par femme en 2000 « d’après les dernières prospectives du Bureau des populations de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le taux était de 5 en 1950, et de 3,2 en 1990. D’après l’ONU, il va continuer à baisser pour atteindre le fameux 2,1 enfants par femme, taux auquel le remplacement des générations est assuré. Même si la population décélère, cela ne se traduit pas pour autant par un arrêt de la croissance démographique (Ined). La population mondiale compte encore un grand nombre d’adultes en âge d’avoir des enfants. Et même si nous étions à 1,6 enfant par personne comme en Chine ou en Europe, la croissance démographique ne s’arrêterait pas pour autant. »
Sans recours à un régime politique plus directif, notre démocratie peut-elle imposer les exigences d’un nouvel ordre économique plus conforme aux exigences écologiques ?
Remettre en cause les incohérences actuelles du système économique, ne passe-il pas par cesser de concentrer toutes nos productions dans de lointaines zones, notamment la zone Asiatique, alors que l’on peut produire en France ou en Europe ces importations, ce qui impose des coûts énergétiques considérables et des pollutions importantes pour le transport des produits finis. Certes, cela suppose une reprise en main de l’économie et du système bancaire par le pouvoir politique, éventuellement par des nationalisations ou prise de participation des États Européens avec minorité de blocage. Mais cela ne peut se faire que de façon « directive » et concertée avec tous les autres pays Européens, et non en laissant la « main invisible » du marché libre d’agir au gré des fluctuations boursières…
Faire cesser également certaines absurdités actuelles du système économique
Remettre en cause également l’une des absurdités du système économique est une urgence écologique quand un produit parcours plusieurs itinéraires de longue distance, alors que l’on peut faire plus court par des relocalisations. Il s’agit aussi de mettre un terme aux aberrations d’une production locale qui va faire des milliers de kilomètres pour être transformé ou reconditionner et qui revient ensuite à son point de départ pour être consommée... On peut citer les millions de coquilles Saint-jacques vides qui partaient de Bretagne pour la Chine afin d’être nettoyées avant de revenir pour être garnies de farce. En 2014 ce fut l’objet d’une campagne médiatique pour dénoncer cette situation. Un exemple :https://www.20minutes.fr/economie/1499503-20141211-coquilles-saint-jacques-bretonnes-font-aller-retour-france-chine ...« C’est une question de coût, on ne peut guère faire autrement … » explique un responsable d’une usine bretonne. Sans oublier l’affaire des « lasagnes à la viande de cheval » qui a montré une complexité et une longueur des circuits alimentaires que le consommateur ne soupçonnait pas.
En 2017, la distance moyenne parcourue par un produit alimentaire entre son lieu de production et l’assiette du consommateur dépasse la plupart du temps les 2 000 km, et d’autres font jusqu’à 4 800 km ! C’est démentiel ! Il faut se souvenir, par exemple, que le semi-remorque qui a pris feu dans le tunnel du Mont-Blanc, en 1999, était chargé de farine et de margarine belges expédiées en Italie ? La margarine devant y être simplement emballée, avant que les paquets ne repartent pour être vendus en… Belgique.
Face à cette folie énergivore et à une agriculture industrielle de plus en plus suspecte, la seule solution est de produire au plus près et de consommer local. Le circuit court peut avoir plusieurs définitions : Aux Etats-Unis c’est une distance de 250 km entre le producteur et le consommateur. Au Canada, c’est 120 km. En France un circuit de proximité est fixé à 150 km. Sauf que la superficie du Canada est de 10 millions de km², celle des USA de 9,5 millions de km² et celle de la France 540 000 km2 . Ce qui devrait inciter à réduire encore ces distances en France. Bien entendu, hors agriculture Bio, la seule notion de circuit de proximité ne garantit pas la qualité des produits alimentaires par rapport aux intrants chimique déversés dans les champs, mais les circuits longs, aux mains de l’agrobusiness sont toujours plus suspects et parfois plus difficile à contrôler…
Mais aussi une nouvelle mutation anthropologique avec des dangers supplémentaires en l’absence d’une réelle prise en compte de la problématique démographique
Repenser l’économie doit induire aussi de nouveaux rapports humains et un nouveau rapport au travail, c’est est une urgence sociale, écologique, culturelle. Ainsi, avec la nouvelle révolution numérique qui s’est traduit par l’interconnexion des robots entre eux et internet, mais aussi par le développement du travail à distance, ce nouveau rapport au travail par la remise en cause du « présentéisme » doit surtout éviter l’isolement à domicile, de manière à garantit la sociabilité des individus assujettis à cette forme de travail.
Par rapport au nouveau palier de la nouvelle révolution numérique avec les « intelligences artificielles » rendu inévitable pour l’économie, mais pas seulement, cela va incontestablement induire une nouvelle mutation anthropologique avec un nouveau type de société, produire un nouveau type d’individu qui est amené aujourd’hui à agir souvent dans un contexte de vie de plus en plus incertain. Avec une croissance continue et non maîtrisée de la démographie, il ne faut pas négliger d’éventuelles « explosions » sociales de plus en plus violentes.
Après la machine à vapeur, la production d’électricité et l’invention du moteur électrique, suivi du moteur à explosion avec une modification en profondeur du rapport au travail, des déplacements, des relations sociales et du rôle de la femme, notamment avec la première guerre mondiale, ces découvertes avaient provoqué une mutation anthropologique en totale rupture avec les précédentes. Avec la nouvelle révolution des « intelligences artificielles » nous assistons à une nouvelle mutation anthropologique totalement différente et également sans lien avec les précédentes.
Les avantages du numérique qui dont les besoins sont étroitement liés à la croissance démographique ne doivent pas occulter les inconvénients
A cet effet, si la nouvelle révolution numérique offre des avantages concernant la réduction des mobilités avec le développent du télétravail, permettant aussi la restructuration des territoires ou avec les futures voitures sans chauffeur, grâce aux »intelligences artificielles » permettre à des gens à mobilité réduite ou nulle, en incapacité de conduire, de pouvoir se déplacer de manière autonome. Mais il ne s’agit pas pour autant de nier les problèmes d’approvisionnement énergétique à plus long terme en métaux issus des « terres rares » (qui ne le sont pas toutes) et dont les besoins sont étroitement liés à la croissance démographique…De même que l’éolien, le photovoltaïque, sans compter l’usage quotidien des ordinateurs, smartphone, télévision, appareils ménagers etc.
Il y a aussi La consommation mondiale d’électricité qui est également étroitement liée à la croissance démographique pour satisfaire les besoins inhérents au numérique. Elle était en 2018 de 3130 kW heure par habitant. La population mondiale était de 7,6 milliards d’habitants, soit 3130 kW heure X 7,6 milliards d’habitants = 23 788 milliards de kW heures.
Avec la même consommation par habitant qu’en 2018, mais avec une population de 8,6 milliards d’habitants en 2030, cela ferait une consommation de 3130 kW/h X 8,6 milliards = 26 918 milliards de kW/heure, soit plus de 3130 milliards de kW/h.
Les terres rares sont une ressource fossile qui n’est pas inépuisable. Quand on sait que la Chine détient plus de 90 % de la production mondiale, alors qu’elle possède un peu plus de 30 % des réserves mondiales (44 millions de tonnes métriques pour 120 millions de tonnes métriques dans le monde en 2019) peut imaginer le pire.
Pour conclure
Il est évident que l’écologie n’est ni punitive, ni positive, ni à la Française, l’écologie est d’abord une discipline scientifique, dont l’écologie politique est le corollaire. Définir aujourd’hui un projet politique devrait obligatoirement intégrer les enseignements de l’écologie science, au premier rang desquels la question démographique, ainsi que celle de sa répartition territoriale, devrait être l'une des problématique fondamentale à appréhender par les responsables politiques et gouvernementaux. Faute d’une décroissance démographique choisie, juste et équitable, non seulement cela ne peut que préfigurer une vie à venir n’excluant pas un effondrement de la société thermo-industrielle ?
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