Exorcisme raté à la Maison Blanche : le diable s’est réfugié dans un bureau ovale !
Steve Bannon vient d’être évincé du Conseil de Sécurité Nationale des Etats-Unis, mais reste le stratège en chef de Donald Trump. Si l'establishment répugne à intégrer l’ancien responsable de « Breitbart News », la version officielle de sa mise à l’écart montre que son influence reste forte
Le très controversé protégé de Donald Trump, Steve Bannon, a été limogé de ses fonctions à l’occasion d’un remaniement initié par le Président.
Les observateurs de Washington avaient été surpris de l’attribution d’un rôle de premier plan au sein du conseil à une personne ayant si peu d’expérience en matière de politique étrangère, plutôt que de confier ce rôle à des hauts fonctionnaires ou à des officiers supérieurs qui occupent habituellement de telles fonctions, et tout vient de « rentrer dans l’ordre » avec le départ du conseiller préféré de Trump du NSC, organisme qui conseille le chef de l’état américain sur les questions relatives à la sécurité nationale et à la politique étrangère. Par la même occasion le rôle du conseiller en sécurité intérieure, Tom Bossert, a également été revu à la baisse.
Le général McMaster - qui a probablement participé à la décision - a été chargé de fixer l'ordre du jour des réunions du CSN et du Conseil de sécurité intérieure. Il a également été autorisé à déléguer ce pouvoir à M. Bossert s’il le jugeait utile.
Du coup, par un effet providentiel, le directeur national du renseignement, Dan Coats, et le chef d’état-major, le général de marine Joseph Dunford, retrouvent leurs fauteuils au comité des directions générales qui englobe CSN et CSI.
Steve Bannon avait été nommé au comité des directeurs du Conseil National de Sécurité au début du mandat de Donald Trump. Cette décision avait suscité de nombreuses critiques de la part des « experts » en politique étrangère de Washington et des détracteurs de Trump qui jugeaient inapproprié de jouer avec le feu sur les questions de sécurité nationale et la politique étrangère.
Pourtant, le porte-parole de la Maison-Blanche a rapidement fait savoir que cette mutation ne signifiait en rien une rétrogradation pour Bannon. En effet, celui-ci prend la direction d’une structure de sécurité parallèle connue sous le nom de « Strategic Initiatives Group », un organisme considéré parfois comme base d’un contre-pouvoir. L’influence de l’éminence grise sur le président restera donc intacte.
Un haut fonctionnaire de la Maison Blanche a déclaré à « Associated Press » que la nomination de Bannon au Conseil de Sécurité Nationale au moment où Trump prenait ses fonctions avait été une mesure visant à assurer la mise en œuvre des conceptions du Président, et en particulier les efforts visant à réduire et à rationaliser les attributions du NSC. A l’époque, c’était Michael Flynn qui était à la tête du NSC, et Bannon était apparemment chargé de le « guider », or Flynn a été « prié de démissionner », mais le porte-parole a déclaré que le rôle de M. Bannon au sein du comité n'avait rien à voir avec les problèmes de Flynn et ses problèmes relationnels avec des dirigeants russes.
Dans une brève déclaration au Wall Street Journal Bannon a déclaré : "Susan Rice(1) avait instrumentalisé le CSN sous la présidence précédente. Ma mission a été de m’assurer de la désactivation de cet instrument. Le général McMaster a rendu au NSC son bon fonctionnement ».
- Susan Rice était la conseillère en sécurité nationale du président Barack Obama,
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