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Accueil du site > Tribune Libre > Explosion de Lyon : devenir féroce envers les responsables de la sécurité (...)

Explosion de Lyon : devenir féroce envers les responsables de la sécurité ?

La catastrophe qui vient de se produire à Lyon à la suite d’une fuite de gaz lors de travaux de voirie fait suite à une catastrophe tout aussi déplorable qui s’était produite il y a quelques mois, de mémoire, à Bondy en région parisienne. Les faits semblent similaires (sous réserve des conclusions de l’enquête), une pelleteuse mécanique qui en creusant accroche une canalisation.

Ce qui est étonnant c’est notre tolérance à ce genre d’accident, comme s’il était naturel que nous assistions tous les ans à deux ou trois catastrophes de ce type sans que nous ne nous en préoccupions plus que ça. La sécurité, c’est d’abord de réagir à toute catastrophe, d’en tirer les enseignements, de mettre en pratique des procédures d’intervention correctives et de sanctionner les responsables. Avez vous entendu parlé des résultats de l’enquête sur la catastrophe de Bondy ? Pas plus que moi, je présume.

Ça ne fait pas vendre les journaux ou augmenter l’audience des journaux TV, me direz vous. C’est sûr, mais nos médias qui se déchaînent pour stigmatiser le mauvais contrôle de soi de notre président, ne pourraient-ils pas réserver un quart de page de leurs quotidiens pour stigmatiser le mauvais suivi des travaux de creusement, ou la mauvaise précision des plans des canalisations de gaz de GDF, ou le type de tuyau utilisé, ou la mauvaise coordination entre intervenants ?

Quand on pense qu’en parallèle les participants à la chute de la passerelle du Queen Mary ont été relaxés, on se demande si la sécurité est bien un souci majeur de l’industrie et des pouvoirs publics. Mon expérience personnelle dans ce domaine, c’est que tant qu’on se borne à parler de sécurité et que, par contre, l’action envers les personnes qui en ont la responsabilité ne devient pas féroce, il ne se passe rien.

Voilà le mot qui convient : pour faire avancer la sécurité, il faut être féroce envers ceux qui doivent l’assurer.


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8 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 29 février 2008 10:00

    j’ai vu le même problème un matin à Courbevoie,rue de la Mission Marchande en 2007 et l’incendie à pu etre maitrisé rapidement.

    Ce sont généralement des entreprises de sous-traitances qui ne respectent pas les régles


    • enzooo 29 février 2008 11:26

      C’est la Mission "Marchand", pas marchande (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_Fachoda)

       

       


    • anvil mac lipton anvil mac lipton 29 février 2008 15:30

      C’est aussi que l’organisme régulateur ne se donne pas les moyens de vérifier que les entreprises travaillent conformément aux normes.

      Dans les entreprises publiques, le vrai défi de la privatisation, c’est de s’assurer que la partie "régulatrice" (c’est à dire les parties des entreprises ayant des missions semblables àcelle de l’ART dans le domaine des télécoms) ne passe pas à la trappe.

      Mais le lobbying intense des groupes d’actionnaires vers plus de libéralisme et moins de contraintes laisse craindre que les organisme de régulation ne soient pas vus par les politiques - qui à gauche comme à droite succombent souvent aux sirènes du libéralisme économique - que comme des coûts supplémentaires portés ou bien par l’état ou bien par le prélèvement d’une taxe sur les parties privatisées des entreprises anciennement publiques...


    • Francis, agnotologue JL 29 février 2008 10:58

      @ çadérange : Pourquoi le médias réagiraient-ils ? Pour inciter les citoyens à réclamer un pouvoir politique fort ? Vous voulez le beurre et l’argent du beurre, peu ou pas de services publics et néanmoins un service au dessus de tous reproches. Votre demande est pitoyable.

      Voyez plutôt notre modèle, aux US : la Louisiane, ça vous dit quelque chose ? Le pire est à venir, avec cette folie de privatiser tous les secteurs publics et d’appauvrir l’Etat.


      • HELIOS HELIOS 29 février 2008 11:30

        Quand aux images, on les attends toujours !

        J’ai vu quelques secondes de flammes sur la BBC vites retirées des journaux suivant : pourquoi ?

        C’est vrai que Sarko est plus important !


        • gany 29 février 2008 14:19

          privatisons privatisons, sous traitons sous traitons.


          • Formule4 29 février 2008 17:45

            Bien que comprenant votre point de vue, je suis loin de le partager.

            On ne peut pas vouloir, obtenir et trouver un coupable à chaque accident. Regarder TF1 ne nous donne pas le droit d’exiger de vivre en sécurité absolue.

            De plus, aussi malheureux que puisse être la suite des accidents pour les victimes et leurs familles, il serait criminel de fonder une politique du risque et de la sanction sur l’émotion, même légitime, que la mort d’innocents puisse susciter.

            Il faut avoir le courage d’étudier les causes d’accident et de tenter d’y remédier sans faire obligatoirement de lynchage médiatique envers le premier bouc émissaire venu, fût-il puissant et riche.

            Naturellement, en écrivant cela, je sais que mon opinion sera vite noyée dans un consensus opposé car l’esprit humain préfère attribuer les catastrophes de toutes sortes à un responsable, comme si l’élimination du bouc émissaire permettait d’éliminer de fait le risque associé.


            • rlecoeur 29 février 2008 21:07

              L’explosion de gaz survenue jeudi 29/2/08 à 12h20 en plein centre de Lyon a tué un pompier et fait 34 blessés, dont deux graves : un civil et un employé de GDF, a-t-on appris auprès des sapeurs-pompiers du Rhône qui précise que parmi les blessés figurent 14 pompiers, cinq policiers et deux gaziers. Selon la préfecture du Rhône, le sinistre est dû à la "manipulation" d’une canalisation souterraine par une entreprise de travaux. L’immeuble avait pu être évacué auparavant.Selon toute vraisemblance, c’est lors de travaux qui se déroulaient à proximité, qu’une canalisation de gaz a été perforée accidentellement. Un scénario, déjà vu fin cotobre dernier à Bondy, et qui est bien connu des entreprises de travaux publics. La question avait été évoquée récemment lors d’une table ronde sur les conduites de matières dangereuses organisée par l’ANCMRTM et qu’animait le rédacteur de ces lignes. Comment faire pour éviter qu’une pelleteuse ne tranche accidentellement une conduite de distribution de gaz ? La question est apparemment simple et prise en compte par la loi.

              L’arrêté du 16 novembre 1994 pris en application du décret n°91-1147 du 14 octobre 1991 indique que « la mairie tient à disposition du public les plans de zonage des ouvrages transmis ou déposés par les exploitants » ainsi que les coordonnées de la personne ou de l’organisme chargé de recevoir les DR et les DICT. Le maire doit accuser réception de ces documents et renseignements.

              La DICT (Déclaration d’intention de Commencement de Travaux) est une déclaration que doit transmettre chaque entreprise ou particulier à tous les exploitants de réseaux aériens ou souterrains (eau, électricité, gaz, télécommunications...) avant de commencer des travaux. Il s’agit d’une mesure de sécurité qui vise à éviter d’endommager un réseau lors des travaux, particulièrement les réseaux haute tension, de gaz ou les dorsales de transmissions.

              Pour se résumer, les exploitants de réseau de gaz présente sur la commune sont supposés déposer en mairie leurs coordonnées . Toute entreprise qui doit faire des travaux doit déposer un avis auprès des exploitants de gaz.

              Après il n’y a plus qu’a espérer que tout se passe bien : Il faut donc rechercher les coordonnées de chaque exploitant de réseau et lui adresser une demande. L’exploitant dispose de 10 jours pour répondre. Passé ce délai, le demandeur envoi une relance et 3 jours plus tard, s’il n’a pas de réponse, il peut commencer les travaux. Pour ceux qui doivent effectuer ces travaux, souvent des PME, chaque intervention débute donc par une phase particulièrement chronophage et sans valeur ajoutée particulière. Et encore faut-il que l’exploitant dispose lui même de l’information. Or, il n’existe à ce jour aucune base systématique repérant en 3 dimensions les réseaux de distribution de gaz en France. On voit que la réponse n’est pas si simple.
              Des initiatives existent. On peut citer le portail DICT. fr qui permet de simplifier la déclaration en se chargeant de mettre à la disposition de ses clients une base de données des exploitants à contacter, et en se chargeant pour eux de l’ensemble des procédures administratives et de leur archivage.
              Gaz de Bordeaux a, pour sa part, développé avec la socité AGELID, une cartographie de ses réseaux. C’est bien, mais c’est loin d’être suffisant. La réalité vient de nous le démontrer. La fédération des Travaux Publics plaide pour la création d’une base de données nationale en 3D. C’est probablement une bonne solution Reste à savoir qui financera. En attendant un pompier vient de mourrir.

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