Explosion meurtrière à l’hôpital de Gaza
Au moins 200 personnes ont perdu la vie dans une explosion qui a frappé l'hôpital Ahli Arab, situé au centre de Gaza, selon les services médicaux locaux. L'incident s'est produit aux environs de 19 heures, heure locale, lorsque le ministère de l'Intérieur palestinien a donné l'alerte, rapportant que "plusieurs Palestiniens ont été tués et blessés".
Depuis plusieurs jours déjà, des centaines de civils s'étaient réfugiés dans les hôpitaux de la ville, espérant échapper aux frappes aériennes, après qu'Israël eut ordonné à tous les habitants de la ville et des zones environnantes d'évacuer vers le sud de la bande de Gaza.
Peu de temps après l'explosion, des images choquantes ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, montrant des corps mutilés, notamment de nombreux jeunes enfants, ainsi que l'hôpital en proie aux flammes.
Des centaines de blessés ont alors été transportés vers l'hôpital principal de Gaza, Al-Shifa, qui était déjà débordé par les victimes des frappes israéliennes précédentes, comme l'a indiqué son directeur, Mohammed Abu Selmia.
Le ministère de la Santé palestinien a déclaré que "de 200 à 300" personnes avaient perdu la vie et que "des centaines de victimes sont toujours ensevelies sous les décombres" de l'hôpital Ahli Arab. D'autres sources gouvernementales ont affirmé que le bilan dépassait les 500 morts. Le mouvement Hamas a condamné la frappe israélienne.
Le Hamas a qualifié l'incident de "massacre horrible", affirmant dans un communiqué que la plupart des victimes étaient des familles déplacées, des patients, des enfants et des femmes. Le groupe, qui contrôle la bande de Gaza, a soutenu que l'explosion avait été causée par une frappe israélienne dans la cour de l'hôpital.
Le Hamas a également appelé la communauté internationale, les pays arabes et musulmans à une "intervention immédiate", les exhortant à "assumer leurs responsabilités".
Suite à l'attaque de l'hôpital, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi que la Jordanie, ont annulé leur réunion prévue avec le Président américain Joe Biden et d'autres dirigeants du Moyen-Orient pour protester contre l'attaque de l'hôpital, selon un haut responsable palestinien. Abbas a décrété "un deuil public de trois jours et ordonné que les drapeaux soient mis en berne en hommage aux martyrs du massacre de l'hôpital Ahli Arab et de tous les martyrs de notre peuple", comme l'a rapporté l'agence de presse palestinienne officielle Wafa.
Israël attribue l'incident au Jihad islamique.
Peu de temps après l'explosion à l'hôpital Ahli Arab, l'armée israélienne a nié toute responsabilité, affirmant qu'il s'agissait d'un tir de roquette raté du Jihad islamique palestinien, un autre groupe armé palestinien.
Lors d'une conférence de presse mercredi, l'armée israélienne a prétendu détenir "des preuves" de la responsabilité du Jihad islamique dans l'explosion. Le porte-parole militaire, Daniel Hagari, a déclaré : "Les preuves que nous partageons avec vous tous confirment que l'explosion dans un hôpital de Gaza a été causée par le tir raté d'une roquette du Jihad islamique."
"Cette analyse professionnelle est basée sur des renseignements, des systèmes opérationnels et des images aériennes, qui ont tous été recoupés", a-t-il ajouté. L'armée a diffusé des cartes et un enregistrement audio qu'elle a présentés comme une conversation entre deux membres du Hamas discutant de la responsabilité du Jihad islamique.
Daniel Hagari a affirmé : "Il n'y a pas eu de tirs de l'armée depuis la terre, la mer ou les airs qui ont touché l'hôpital." Il a poursuivi en déclarant : "Nos systèmes radar ont localisé les missiles tirés par les terroristes de Gaza au moment de l'explosion, et l'analyse de la trajectoire montre que les roquettes ont été tirées près de l'hôpital."
Le Jihad islamique a rejeté les accusations de l'État israélien comme étant des "mensonges". Mercredi, le Hamas a accusé Israël de "chercher en vain à échapper à sa responsabilité dans le massacre de l'hôpital en présentant une version mensongère qui n'a rien à voir avec la réalité et qu'il tente de promouvoir à travers sa propagande". Selon le mouvement, "ce massacre horrible a été perpétré à l'aide d'un équipement militaire américain, dont seul l'occupant est responsable."
Les dirigeants étrangers sont divisés.
Des États-Unis à l'Iran, en passant par l'Arabie saoudite et la Russie, l'incident a suscité un tollé international. Bien que tous condamnent l'attaque, Washington et l'Union européenne ont pour le moment évité d'accuser Israël. Évoquant l'explosion meurtrière survenue dans un hôpital de Gaza, Joe Biden l'a dénoncée comme une attaque "du camp adverse", donnant ainsi du crédit à l'argument israélien selon lequel le Jihad islamique est responsable.
Le Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a regretté que "une fois de plus, des civils innocents paient le prix le plus élevé", affirmant que "la responsabilité de ce crime doit être clairement établie, et ses auteurs devront rendre des comptes."
Au Moyen-Orient, de nombreux pays ont accusé l'État israélien d'avoir perpétré l'attaque. C'est le cas de son pire ennemi, l'Iran, qui a critiqué les "bombes américano-israéliennes" larguées sur l'hôpital.
L'Arabie saoudite, qui avait suspendu les discussions sur la normalisation avec Israël après le déclenchement du conflit, a qualifié l'explosion de "crime odieux commis par les forces d'occupation israéliennes", tandis que la Jordanie a déclaré qu'Israël "porte la responsabilité de cet incident grave." La communauté internationale suit de près ces développements, et des enquêtes plus approfondies seront nécessaires pour établir les faits concernant cette tragédie dévastatrice au cœur de Gaza.
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