F. Hollande élu à la majorité
Chers Françaises, chers Français, grands-parents, parents et enfants,
En ce soir du 6 mai 2012, vous avez choisi, à la majorité, d’élire M. Hollande comme chef de l’état français. A mon esprit et corps défendant, en tant que républicain et démocrate, je respecte votre choix.
La France est aujourd’hui dans un état critique et vous avez préféré vous laisser tenter par les sirènes d’une gauche illusionniste. Si vous aviez préféré M. Sarkozy, cela aurait été le choix de la division et de la défense des plus forts.
Je ne peux vous en blâmer, tant il est difficile de voir la dure réalité en face, et tant vous n’avez pu vous faire une idée juste et pragmatique avec des médias moulés dans la pensée unique et magique.
En cas de victoire, je vous avais promis la reconstruction de notre appareil productif par la mise en place d’un Conseil National aux Stratégies. Cela ne sera fait. Je vous avais promis de rebâtir une école forte qui remette l’égalité et la réussite au cœur d’un système scolaire modernisé. Cela ne sera fait. Je vous avais promis de mettre un frein au train de vie gabgiesque, en temps de crise, de l’état et de chercher la solidarité nationale par un impôt plus juste et non confiscatoire. Cela ne sera fait. Je vous avais promis de mettre entre vos mains la décision de moderniser et de rendre plus éthique la vie politique et publique française, par un référendum sur des idées simples de déontologie primaire que les personnes impliquées ne sont pas capables de prendre pour elles-mêmes. Cela ne sera fait. Je vous avais promis de remodeler le paysage politique français car mon élection aurait provoqué une tempête dans toutes les certitudes et les acquis préemptés au sein de tous les partis politiques. Je vous avais promis de mettre l’humain, la solidarité et l’intérêt national au cœur de mes projets, en avant de toutes autres considérations partisanes ou claniques. Cela ne sera fait.
Bien que vous ayez fait le choix d’élire un autre que moi, vous me connaissez assez pour savoir que je ne baisserai jamais les bras. L’homme que je suis a toujours su faire face à l’adversité, aux haussements d’épaules, aux retournements de vestes, aux railleries voire à la condescendance avec, je crois pourvoir l’affirmer devant vous, avec fierté et humilité, la certitude d’avoir fait mon devoir d’homme d’état.
En effet, j’ai cru que mon devoir d’homme d’état était de vous prévenir des dangers pour mieux les affronter les yeux ouverts, pour lever en nous le courage de braver les tempêtes avec honneur et fermeté. J’ai cru que mon devoir d’homme d’état était, comme l’aurait fait n’importe quel individu, homme ou femme, bienveillant envers les membres divers et divisés d’une même famille, de rassembler, d’unifier chacune et chacun, pour éviter que les poisons historiques français ne refassent surface : la peur, la haine, le repli sur soi, la division, la renonciation. J’ai tout fait pour éviter que les mêmes erreurs, avec les mêmes équipes et les mêmes solutions, produisent les mêmes effets dévastateurs.
J’ai failli à ma mission qui était de convaincre une majorité de Français que j’étais celui en qui il fallait faire confiance contre vents et marées, qu’on m’aime ou pas, qu’on me pense seul ou accompagné, impuissant ou percutant. Je pensais que vous verriez par vous-même que la classe politique actuelle avait montré des défauts bien pires que les miens ; que je n’avais pas à me salir les mains puisqu’ils se les salissaient eux-mêmes suffisamment. Je pensais que vous vous indigneriez davantage face aux médias monopolistiques qui vous volaient votre indépendance d’esprit et de choix ; que vous feriez fi des sondages qui tentaient de démoraliser, de démobiliser celles et ceux qui ont cru en mes analyses et mes solutions mais ne sont pas allés au bout de leurs convictions pour faire barrage, en premier à celui qu’ils ne voulaient surtout pas voir à l’Élysée. J’ai été moi-même surpris par les « intellectuels », les « experts » et les « élites » invités à se prononcer sur les différents projets politiques proposés, qui n’ont jamais su faire preuve d’une quelconque honnêteté intellectuelle, en n’élevant jamais le débat, en ne pointant pas du doigt les sujets de diversion, en ne mobilisant pas l’attention du public sur les valeurs essentielles, le réalisme et la loyauté des projets, en défendant des idéologies oligarchiques.
Des erreurs, j’en ai commises. Certainement, car le résultat est là. Mais, finalement, je suis fier d’être resté droit dans mes bottes jusqu’au bout. De n’avoir pas fait appel à vos plus bas instincts. De n’avoir pas été tenté par le sensationnalisme et les tours de passe-passe médiatiques qui auraient provoqué des lendemains qui déchantent. J’ai au contraire misé sur votre intelligence, votre intuition et votre bonne foi. C’est l’image que je voulais me faire de vous : vous respecter pour mieux vous mener vers des horizons plus sûres et plus prometteurs.
Je resterai à vos côtés pendant les prochaines années, avec le rôle que vous voudrez bien me donner, pour que les idées centrales, modérées mais fermes et radicales conquièrent le plus d’esprits possibles et pour vous faire prendre conscience des dangers et des impasses qui nous guettent. Je continuerai à vous respecter et à vous responsabiliser, pour faire en sorte que les idées que je porte, qui seront reprises par d’autres, car elles me semblent justes et vérifiables, que ces idées perdurent et soient un jour mises en œuvre. Car ce qui importe, ce n’est pas que je sois président, c’est que la France se relève et que les idées que je défends deviennent, dans un futur proche, majoritaires.
Bonne chance à vous pour ces 5 années.
Vive la République, vive la France.
Francis Roubay,
Président de Front impopulaire, alter ego d’un candidat réel à l’élection présidentielle de 2012
J’entends d’ici les tenants de la récupération intellectuelle et des complots en tous genres. J’ai écrit cette lettre, comme si j’étais M. Bayrou, sans le connaître, ni avoir eu de quelconques liens avec lui, car je suis désolé de voir l’état de la France qui rend beaucoup de gens malhonnêtes, désespérés et décontenancés par l’expérience de cette campagne présidentielle surréaliste.
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