La France a été une nouvelle fois touchée. Après janvier et l’attaque contre la liberté d’expression, voici novembre et l’attaque contre les bonheurs simples et humbles de la vie : le resto, la terrasse, le concert, le sport...
L’enjeu est encore le même qu’en janvier : renforcer la cohésion sociale de notre république, travailler à son unité.
La France a été une nouvelle fois touchée. Après janvier et l’attaque contre la liberté d’expression, voici novembre et l’attaque contre les bonheurs simples et humbles de la vie : le resto, la terrasse, le concert, le sport...
L’enjeu est encore le même qu’en janvier : renforcer la cohésion sociale de notre république, travailler à son unité. Les sujets d’actualité se télescopent, certains accusent l’accueil des migrants de faire proliférer le terrorisme. Certains pensent qu’en fermant les frontières, nous serions protégés. Empêcher les échanges commerciaux, culturels ou sociaux de centaines de millions de personnes pour quelques hurluberlus serait profondément injuste, handicapant et inefficace comme une punition collective. Car un terroriste, par définition, d’autant plus s’il est kamikaze, trouvera toujours un moyen de commettre son crime. L’accueil des migrants n’y changera rien. Bien au contraire, accueillir ceux qui fuient le terrorisme participe de la lutte contre le terrorisme.
Le but des terroristes, c’est que nous abandonnions l’esprit des Lumières, l’idéal Républicain et la culture de la démocratie. Ils veulent que nous réagissions comme eux, que nous nous comportions avec eux, comme eux se comportent avec nous, c’est à dire en barbare ! Ils veulent que nous perdions notre âme.
En ce sens, il me semble dangereux de s’engager dans une culture de guerre. Ce n’est pas une guerre, ce sont des crimes. Ce ne sont pas des soldats, ce sont des criminels. La guerre justifie des régimes d’exception mais les atteintes aux libertés publiques seraient aussi une victoire culturelle des terroristes.
Beaucoup de mesures d’ordre judiciaire ou répressif ont été prises. Mais bien peu a été fait dans le champ du social. Pourtant un individu ne devient pas terroriste du jour au lendemain. C’est un long processus fait d’une succession de ruptures, de décrochements sociaux. Bien souvent leurs parcours a plus à voir avec le banditisme qu’avec la religion. La religion vient comme un vernis , une couche finale qui leur permet de donner libre cours à leur monstruosité. Ce ne sont pas des religieux qui se radicalisent mais des radicalisés qui abusent de la religion.
Il nous faut des solutions sociales pour s’attaquer aux origines de la violence, pour bloquer les processus de décrochement. Plus que d’autorité, nous avons besoin de fraterniser et de construire une société où il existe une place pour chacun.
Emmanuel Bouhier, porte parole de la cimade 63