• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Face aux sondages, Hollande applique les recettes de Chirac

Face aux sondages, Hollande applique les recettes de Chirac

Il est d’ores et déjà statistiquement le Président de la Vème République le plus contesté dans les études d’opinion. C’est une véritable descente dans le tartare des mauvais sondages qu’a vécu François Hollande depuis le début de son mandat.

D’après une étude de BVA pour Orange, l’Express et France Inter, 53% des personnes interrogées ont une mauvaise opinion de François Hollande.

Une autre étude cette fois de LH2 affirme que la cote de confiance de François Hollande a reculé de neuf points. Ainsi, seules 40% des personnes interrogées déclarent avoir « une opinion positive » de François Hollande. Ce chiffre était de 49% à la mi-septembre.

François Hollande fait pire que son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui avait mis un an à atteindre des résultats proches.

 

Des résultats peu intéressants mais dégageant une tendance

 Au final, les résultats de ces différentes études sont bien peu intéressants. Premièrement, tout le monde les lit et les commente, mais personne ne leur accorde de crédit. Ce que les instituts de sondage ont bien du mal à comprendre, c’est que la rigueur scientifique de leur exercice est fondamentalement contestée dans l’imaginaire collectif, et cela s’exprime largement dans les espaces médiatiques consacrés aux commentaires des internautes. Ainsi, il est peu intéressant de commenter la perte de quelques points de François Hollande d’une semaine à l’autre.

 En revanche, la tendance, elle, est viable quelle que soit la statistique. En effet, il est par contre juste et observable de dire que François Hollande dégringole dans les sondages beaucoup plus rapidement que Nicolas Sarkozy. A partir du moment où la cote de popularité des deux intéressés a été mesurée selon le même procédé, et que la mesure est assez récente (entre 2008 et 2012), on peut en déduire qu’il se passe quelque chose de fondamental à l’échelle de l’opinion de la société française.

 

La première de ces transformations, c’est ce que certains ont appelé « attente », qui est en réalité plus que ça, une forme d’impatience. Impatience car les gens n’hésitent plus à se déclarer mécontents avant même l’apparition de résultats, et avant même le laps de temps nécessaire au développement de ceux-ci. Il ne convient pas de discuter de la légitimité de cette impatience, ni même de la contester. La constater est par contre nécessaire pour juger de ces métamorphoses sociétales.

Parler de métamorphose pourrait aussi être un contresens : finalement cette impatience, n’a-t-elle pas toujours caractérisé le peuple Français ? Le biais, que ne prennent pas en compte ces instituts de sondage, c’est la surinformation et la rapidité de transmission de l’information, qui est forcement différente en 2012. Le développement sans cesse appuyé de nos réseaux de télécommunications, l’apparition de réseaux sociaux permettant la remontée qualitative de l’information (une idée exprimée en mots) et quantitative (un nombre de retweet ou de j’aime) change fondamentalement la donne. La grogne est perceptible beaucoup plus fidèlement, et rapidement qu’il y a encore quelques années.

 

Face à ces logiques de communication, les bonnes vieilles recettes ?

 François Hollande, et ses conseillers, sans doute abusés par ce biais, ne maitrisent pas pleinement le nouveau jeu de la communication politique. L’affaire du tweet de Valérie Trierweiler est un aveu de faiblesse dans ce domaine. 

Alors que faire face à ce rugissement populaire aussi inattendu qu’incontrôlable ? Nicolas Sarkozy avait choisi d’observer et de réagir en fonction. A coup de sondages sans cesse plus nombreux, il essayait de se plier à la volonté de la foule, sans même comprendre que le sondage était un outil inefficace, obsolète, pas à la mesure de l’enjeu de communication politique auquel il faisait face.

François Hollande, lui, semble reprendre les bonnes vieilles recettes chiraquiennes : se donner une posture en allant à l’étranger, délaisser l’intérieur pour conquérir du prestige à l’international. Cette stratégie, il la met en place grâce à son voyage en Afrique francophone, mais aussi dans le bourbier européen.

Nicolas Sarkozy n’avait compris, que trop tard, que cette combine de Chirac était la seule payante : sa guerre en Lybie et son combat contre la crise n’auront jamais vraiment été crédibles aux yeux de l’opinion.

 

Gageons que François Hollande continuera d’appliquer les recettes de son mentor de Corrèze, jusqu’à retrouver les faveurs de l’opinion.


Moyenne des avis sur cet article :  2.33/5   (18 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 17 octobre 2012 14:38

    L’opinion est versatile seul compte une politique courageuse mais les résultats ne sont pas visibles immédiatement.


    On jette la pierre à Hollande mais attendons un an de présidence que des mesures initiées et qu’un budget votés soit là pour montrer la valeur de sa politique.

    Philippe 

    • esteban 18 octobre 2012 10:38

      Ah ces professionnels de l’attente.

      Dans 1 an vous en serez au même point voir pire, et vous direz quoi ? Attendons la fin du quinquennat ? Ensuite ils vous berceront une nouvelle fois de leur boniments de campagne, le changement c’est maintenant (ou jamais, de cette fin assez méconnue du fameux slogan), vous revoterez pour eux pour voter contre les nazis qui referont une percée médiatique si à propos, le tout pour repartir tous ensemble pour 1 an d’attente, suivis de 2 ans de piétinement, enchainés de 1 an et demi de palabres, etc....

      Bon, à la fin on meurt tous d’ennui ou en esclavage avec vos méthodes de combat politique.

      Morale :

      Le poisson rouge à 3 secondes de mémoire.

      Le citoyen rouge (rose, daltonien en fait, voire aveugle) lui doit pas avoir beaucoup plus.... alors attendre n’est pas vraiment à son avantage.


    • palamede 17 octobre 2012 15:12

      Sauf que le tactique de Chirac s’occupant des affaires extérieures laissant l’intérieur à son premier ministre avait été dictée par les nécessités de la cohabitation.Mitterrand n’avait pas fait autrement avec Balladur .Ce que l’auteur de l’article oublié de dire est qu’Hollande est président de plein exercice, et les citoyens ne comprennent tout simplement pas cet effacement derrière un premier ministre qui est loin d’avoir la carrure et l’expérience de ses prédécesseurs .Hollande donne plutôt aujourd’hui l’impression de fuir ses responsabilités ,ce qui malencontreusement correspond à l’image qu’on toujours donne de lui ce qui le connaissent le mieux .... D’où ces sondages calamiteux 



      • LE CHAT LE CHAT 17 octobre 2012 15:12

        les gens ne sont pas idiots , après avoir nié la crise et vendu le changement , ils voient qu’on leur administre la même purge qu’aux grecs , portuguais et espagnols et savent bien qu’en leur faisant les poches , il n’y a que la recession en vue ! Normal paie cash ses mensonges et ses ommissions ....


        • BOBW BOBW 18 octobre 2012 10:11

          Et sa soumission au « Reich » actuel et à « Goldman Sax » smiley


        • travelworld travelworld 17 octobre 2012 17:35

          Nous vivons au dessus de nos moyens depuis longtemps, nous empruntons 500 millions par jour !
          Hollande fait ce qu’il peut avec le champ de ruine qu’il a trouvé !!!!
          Le futur budget n’est pas mal, laissons leur le temps de bosser sans tomber dans les préjugés, on verra bien ce qu’ils vont réussir et ce qu’ils vont rater !
          Le pays le plus heureux est le Dannemark, c’est celui le plus imposé au monde également !
          ( c’est pour vous consoler !)


          • lulupipistrelle 18 octobre 2012 02:16

            Non, nous ne vivons pas audessus de nos moyens... C’est l’Etat français qui est pléthorique... 25% de fonctionnaires, pour un rendement médiocre... qui dit mieux (à part les Grecs) ?


          • Distrim 17 octobre 2012 19:59

            Hollande gouverne avec le même plan de vol que Sarkozy. Normal qu’il ait le même atterrissage !

             
            Tant qu’on ne changera pas de logiciel nous verrons effarés les même bugs aux mêmes applications. Le système d’exploitation est ainsi conçu qu’il est instable par nature. Il nécessite toujours plus de ressources pour délivrer toujours moins de résultats. 

            Hollande se contre-fout des sondages d’opinion, il est là pour servir ceux qui ont permis son élection. C’est tellement évident qu’on aurait pu croire son discours de l’ONU directement tombé de la plume de Zbigniew Brzezinski ! Sauf qu’il parlait au nom de la France...

            La manie sondagière sera bien assez de saison quand il faudra demander aux moutons de se prononcer à ce concours de popularité qu’ils nomment « élections » 
             

            • Le péripate Le péripate 18 octobre 2012 09:05

              Tout va aller mieux. La crise de l’euro touche à sa fin.

               smiley


              • Bataillons 20 octobre 2014 23:09

                Nouveau sondage ce WE du samedi 18 octobre avec une »grosse« rechute : 85% n’en veulent plus.

                Qui sont ces 15% de fous ? Sont-ce les patrons des grandes multinationales et les banquiers auxquels il faut ajouter les politiciens et inconscients du PS ? Le gouvernement et Hollande, eux, c’est sûr !

                Poursuivant l’action de son prédécesseur, Hollande peaufine le travail de sape de notre constitution de la Vième république comme le prouve François Asselineau dans « Mais où est passée la République française ? »

                Boris Eltsine était passé par un score similaire pour abandonner le pouvoir vers 6%. En arriverons-nous là ? Serions-nous en dictature ?


                • Bataillons 20 octobre 2014 23:10

                  Nouveau sondage ce WE du samedi 18 octobre avec une »grosse« rechute : 85% n’en veulent plus.

                  Qui sont ces 15% de fous ? Sont-ce les patrons des grandes multinationales et les banquiers auxquels il faut ajouter les politiciens et inconscients du PS ? Le gouvernement et Hollande, eux, c’est sûr !

                  Poursuivant l’action de son prédécesseur, Hollande peaufine le travail de sape de notre constitution de la Vième république comme le prouve François Asselineau dans « Mais où est passée la République française ? »

                  Boris Eltsine était passé par un score similaire pour abandonner le pouvoir vers 6%. En arriverons-nous là ? Serions-nous en dictature ?


                  • Bataillons 20 octobre 2014 23:11

                    Nouveau sondage ce WE du samedi 18 octobre avec une « grosse » rechute : 85% n’en veulent plus.

                    Qui sont ces 15% de fous ? Sont-ce les patrons des grandes multinationales et les banquiers auxquels il faut ajouter les politiciens et inconscients du PS ? Le gouvernement et Hollande, eux, c’est sûr !

                    Poursuivant l’action de son prédécesseur, Hollande peaufine le travail de sape de notre constitution de la Vième république comme le prouve François Asselineau dans « Mais où est passée la République française ? »

                    Boris Eltsine était passé par un score similaire pour abandonner le pouvoir vers 6%. En arriverons-nous là ? Serions-nous en dictature ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Betrav75

Betrav75
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès