Faisons cesser la destruction massive de familles d’enfants différents, handicapés, par l’Aide Sociale à l’Enfance
Lettre du Collectif EgaliTED vers les ministères impliqués dans le fonctionnement et les dysfonctionnements de l'Aide Sociale à l'Enfance, en particulier vis à vis des familles avec enfants handicapés.
Copyright Glory, avec la permission de l'auteur.
Collectif EgaliTED
à
M. Manuel Vals
Premier Ministre
Madame Christiane Taubira.
Garde des Sceaux
Madame Marisol Touraine
Ministre de la Santé
Madame Ségolène Neuville
Secrétaire d’Etat Chargée des Personnes Handicapées
Monsieur Jacques Toubon
Défenseur des droits
Mesdames, Messieurs,
Le collectif EgaliTED rassemble près de 2800 familles et associations touchées par l’autisme. Nous travaillons depuis plusieurs années pour l’inclusion scolaire et sociale des autistes, la mise en oeuvre des meilleures pratiques fondées sur les preuves scientifiques, et la défense de leurs droits.
Le collectif EgaliTED vous écrit pour vous demander de l’aide. Aidez-nous à faire cesser la destruction massive de familles d'enfants différents, handicapés, par l'Aide Sociale à l'Enfance.
Le phénomène n’est pas nouveau. Il est documenté d’abord par le travail d’associations militantes sur le sujet par exemple Violette-Justice (Rapport_Violette), mais aussi par l’IGAS qui a nommé un chargé de mission sur le sujet (Rapport_IGAS) et qui admet qu'en France, la moitié des placement d’enfants « pourraient être évités » (68000_Drames_familiaux), mais que des progrès en la matière demanderont ... 25 ans ... L’action dans l’immobilisme.
Car en France 136 000 enfants sont placés par an, en Italie, de population équivalente, 30 000 seulement (Sources : ONED chiffres de 2011 et SOS Village d’enfants). Pourtant on enregistre typiquement deux fois moins de décès d’enfants par maltraitance en Italie, qu’en France (Décès enfants_Italie, Décès_enfants_France).
Vendredi dernier, encore, une mère de trois enfants vient de recevoir une décision de placement, suite à une procédure de l’ASE.
L’ASE et le pédopsychiatre nommé par la justice reprochent à cette mère de mener une démarche diagnostique pour comprendre les difficultés de ses enfants, qu’elle pense être porteurs d’une forme de Trouble du Spectre Autistique. L’intuition de la mère se trouve confirmée par des diagnostics préliminaires, en cours d’approfondissement, établis par un pédopsychiatre en libéral.
Le pédopsychiatre référent du tribunal, lui, affirme que les troubles des enfants seraient induits par la mère, un cas de « Münchhausen par procuration » selon lui. Ce diagnostic, qualifié par la justice anglaise de :
« l'une des aberrations judiciaires probablement les plus graves de l'histoire » (Aberration_Judiciaire), est largement remis en cause par la communauté internationale.
Il est pourtant encore très souvent posé en France sur des familles avec autisme, par des pédopsychiatres de déformation psychanalytique. En effet le dogme des psychanalystes reste encore aujourd’hui, que l’autisme serait causé par une mauvaise relation mère-enfants, ceci malgré les résultats de la science dûment validés par la HAS et l’ANESM. Le rapport de l’IGAS note ainsi : « A l’évidence, l’efficacité de la politique française de santé mentale est ici posée ».
La décision « de justice » retire à la mère ses trois enfants, et les place, on ne sait pas où, probablement séparément. La mère ne disposera que d’un droit de visite de 1 heure par quinzaine, supervisé, les grands-parents maternels, n’auront aucun droit de visite.
Le tribunal, à la demande de l’ASE impose un arrêt de tous les traitements en cours, pourtant prescrits par médecin, et l’arrêt du soutien scolaire par AVS des enfants, pourtant notifié par la MDPH.
On imagine sans peine les conséquences sur la santé des enfants et sur celle de la mère.
Aussi, la procédure de diagnostic en cours des enfants sera arrêtée. Les mesures d’éducation adaptées jugées indispensables par la MDPH, suspendues.
Il est inacceptable que des familles soient broyées par ce système, qui s'attaque de préférence aux plus faibles, mères isolées, familles étrangères, socialement défavorisées,…..
Il est tout aussi inacceptable qu'on prive d'accès au diagnostic des familles, qu'on utilise des diagnostics erronés pour les détruire, sans voie de recours.
Il est temps de rappeler que les enfants ont Droit à un diagnostic, Droit à une éducation adaptée, Droit à une vie en famille, que les familles devraient avoir un Droit d'accès aux documents opposés à leur encontre et un Droit à avoir des débats contradictoires sur les dossiers les concernant.
Il est temps que ces excès, graves, cessent. Nous avons trop de cas de signalements infondés, Laisser perdurer une telle situation est inadmissible. De plus agir vigoureusement serait un début de réponse aux rudes injonctions (§9 et §12) du Comité des droits de l’Enfants de l’ONU, daté du 22 Juin dernier : Injonctions_ONU.
Aussi nous vous demandons, Madame, Monsieur le Ministre, de mener une action vigoureuse auprès de vos juges pour enfants et de vos équipes ASE pour
- Que les décisions de placement soient prises sur la base de faits concrets et bien établis, et non sur la parole de praticiens dogmatiques et notoirement discrédités par la science.
- Qu'avant jugement, les personnes porteuses de troubles mentaux aient la possibilité, le droit de disposer d’un diagnostic clair et conforme à la CIM 10 et de l’éducation adaptée correspondante, en famille.
- Que la procédure de jugement contradictoire s’applique aussi lors ces jugements.
Nous vous remercions pour votre aide. Nous serons à votre disposition pour échanger sur ces faits, dès que vous le proposerez.
Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs les Ministres, Monsieur le Défenseur des Droits nos plus respectueuses salutations
Le collectif EgaliTED
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