Faites gaffe Monsieur Hollande
Le danger est là. Faites gaffe, Monsieur Hollande, il souffle dans votre dos. Se goinfrant, jour après jour, du rejet populaire de la politique politicarde de la France, que votre parti, le Parti Socialiste, a écrit depuis des décennies avec vos adversaires de toujours, ceux de la droite hétéroclite réunie sous le sigle de l’UMP (après avoir porté celui du RPR et de l’UNR), « l’ennemi » ne cesse de se rapprocher de vous, comme de l’Autre, en ronflant de gourmandise.
Tout comme votre adversaire préféré et sa bande de godillots, à savoir le Président sortant et sa clique, vous continuez d’être aveugle. Ainsi que tous ceux qui roulent à vos côtés. Et pourtant la menace était prévisible. Depuis des semaines déjà. Brandie par le Front National et son égérie blonde aux envolées lyriques d’un patriotisme exacerbé.
Et vous, benoitement, avec Nicolas et ses hérauts, vos adversaires du jour, continuez sur le même registre, dans la même forme, selon le même rythme avec les mêmes mots ou presque, les mêmes arguments, les mêmes gestes et hélas aussi les mêmes promesses (qui ne seront pas tenues) qu’avaient employés vos prédécesseurs, hormis peut-être Ségolène Royal, qu’avec vos amis vous aviez torpillé.
Vous faites fausse route Monsieur Hollande. Les français n’ont plus envie d’entendre ces rengaines lénifiantes, faites d’attaques verbales, de critiques faciles, de trémolos dans la voix, ou bien encore d’être abreuvés par l’énoncé de programmes technocratiques, toujours mirobolants et jamais appliqués.
Ne vous en déplaise, le « gaulois » ne marche plus. Il ne veut plus se laisser prendre à tout ce blabla et à cette mise en scène de la main sur le cœur, « juré, craché, je vous sauverai ». A travers ses privilèges indécents, ses turpitudes financières, son immunité regrettable, sa passion du pouvoir pour le pouvoir et ses atours, et surtout son manque de dignité, de morale, d’honneur et de probité, l’homme politique a perdu depuis des lustres, son crédit et son aura. C’est ainsi que désormais il apparait au français d’en bas, celui qui trinque.
Celui-ci qui ne veut plus vivre dans la peur, n’a plus besoin qu’on lui caresse l’échine, ni qu’on essaie de lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Il veut qu’on le comprenne, qu’on essaie de se glisser dans sa peau pour mieux connaitre son propre désarroi. Il ne veut plus qu’on lui mente ou qu’on le fasse rêver. Il veut la vérité. Il veut l’équité. Il veut retrouver l’optimisme, avoir confiance en l’homme qui le conduira sans trop le contraindre. Et il voudrait tant que celui-ci lui ressemble un peu.
Alors, Monsieur Hollande venez vers cet homme en endossant enfin la stature que devrait avoir un Président. Soyez humble sans être faible, abandonnez dans vos discours ces gestes grandiloquents à la Mitterrand, homme qu’on ne peut imiter. Faites de l’équité votre devise, et si vous êtes élu, comme beaucoup l’espèrent encore, tenez vos promesses de réformer enfin la fiscalité française mais aussi et surtout … de raboter le salaire présidentiel de 30%.
Et pourquoi pas Monsieur Hollande, en cette période de misères pour vos compatriotes, ne pas donner l’exemple en économisant « les sous du peuple ». En nommant moins de ministres, moins de secrétaires d’Etat et moins de conseillers. En ne choisissant pas en quelque sorte les copains, mais même hors du sérail, les citoyens les plus compétents et les plus fidèles. En décidant de loger, à vos frais, dans votre appartement habituel plutôt que dans un palais. En privant le Président de l’Assemblée de l’Hôtel Lassay et les sénateurs des ors du Palais du Luxembourg.
En menant un train de vie d’homme moderne et non pas d’un monarque sans couronne. En se démarquant des éléphants de votre parti, en réduisant le nombre des élus du peuple et supprimant le cumul des mandats, ainsi que… les limousines (avec chauffeur s’il vous plait) et logements de fonction de la République. Interdisez les délocalisations. Faites en sorte encore qu’une société du CAC 40 ne construise pas une usine devant employer quelques milliers de salariés en Afrique du Nord comme c’est le cas aujourd’hui.
En tant que Président, ayez enfin, Monsieur Hollande, le courage de rendre des comptes au peuple le plus souvent possible et ne craignez pas de lui demander sa participation, comme l’avait espéré, voilà bientôt cinq ans, la mère de vos quatre enfants.
Pourquoi pas ? Chiche, Monsieur !
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