Faites votre choix !
À L'USAGE DE CEUX QUI N'ONT ENCORE RIEN COMPRIS !

Présidentielle 2012
La campagne officielle est lancée, les dix petits candidats ont droit, cette fois, au même tour de piste, pas plus, pas moins que le voisin. Nous entrons pour à peine dix jours dans une compétition qui se veut loyale alors que, depuis bien trop longtemps, elle ne l'était guère. Mais telle est la nature même de cette République qui renforce les différences pour que gouverner se passe de nuances.
Éva Joly est la candidate des verts. Elle défend une cause incontournable, celle de la planète. Nul ne devrait échapper à cette nécessité vitale pour la survie de notre espèce, pourtant elle semble inaudible, noyée par les débats, irradiée par les erreurs stratégiques de son camp. Elle est confrontée aux terribles handicaps d'être une femme, étrangère et intègre. Peu d'espoirs lui sont permis !
Marine Le Pen est la fille de son glorieux géniteur. Elle porte naturellement la succession en donnant une touche plus enrobée à un discours qui n'a guère varié. Elle se fait le porte flambeau d'une révolte nationale, fédérant les mécontents qui pensent que la faute de tous nos maux vient à la fois d'un système politique corrompu et de l'invasion étrangère. Elle rêve de triompher de tous.
Nicolas Sarkozy est le président sortant, le tenant du titre et le champion toutes catégories. Il ne fait pas dans la nuance, il est le seul capable de répondre aux exigences d'une crise internationale qui demande expérience et autorité. Ça tombe bien, c'est son portrait. Et il fourmille d'idées qui ne lui étaient pas venues à l'esprit durant un mandat précédent, bien trop court. C'est vraiment ballot !
Jean-Luc Mélenchon c'est le trublion de la fête, le diable sorti de sa boîte qui réveille le peuple, l'exclu du partage. Il reprend le discours d'une gauche rebelle, d'une révolte qui espère balayer les avantages injustement acquis, les inégalités, les aberrations d'une économie du profit. Faire payer les riches et changer les règles du jeu. Il est le poil à gratter qui irrite tous les autres.
Philippe Poutou est le pierrot lunaire égaré dans la fosse aux lions. Il s'avance, toujours prêt à se faire dévorer tout cru par des médias qui découvrent qu'ils peuvent avoir des dents quand la proie est sans défense. Il rêve d'un grand soir, d'une rue qui reprend le pouvoir. L'espoir ne viendra pas des élections, ce piège bourgeois. Il fait de sa candidature un témoignage pour les opprimés.
Nathalie Arthaud est la navigatrice solitaire d'un parti orphelin de la retraite d'Arlette. Elle cherche à se faire un nom en marchant sur les traces de sa glorieuse devancière. C'est à croire que la voix des Travailleurs et des Travailleuses ne pouvait être incarnée que par celle-ci. La dame ne trouve pas sa place, elle se bat pourtant avec conviction sur un discours social inchangé.
Jacques Cheminade est l'improbable de la campagne. Il se trouve là, chacun se demande pourquoi, porteur d'un discours sur la nécessité de donner des moyens à la science afin qu'elle réponde aux exigences d'une société en crise. Le progrès est nécessaire, il se fera grâce à l'ingéniosité des scientifiques et au respect des forces de progrès. Belles paroles bien réconfortantes.
François Bayrou est habité d'une certitude : un jour, son heure viendra et il sauvera le pays de l'état dans lequel l'ont mis ses collègues et adversaires. Il garde le cap d'une vérité presque révélée et d'une rigueur rigoriste, d'une sobriété sans faille. Il est la voix de notre conscience. Il se moque des alliances de circonstance. Suivez son panache blanc, il sera un jour notre président.
Nicolas Dupont-Aignan est l'héritier ultime, le Gaulliste de la droite sociale et humaniste. Il se dresse contre les faux semblants et les vraies imitations. Il se fait le champion d'une orthodoxie qui se nourrit des valeurs d'une France indépendante et fière. Il réclame le retour à notre souveraineté bradée à une Europe vendue aux marchés. Il prend date pour l'avenir de la droite.
François Hollande est le socialiste qui a triomphé des primaires, le candidat normal à l'humour solidement ancré dans sa terre de Corrèze. Il se pense le successeur de l'autre François, le gars de la Roche de Solutrée. Il promet de ne rien promettre qui ne soit possible de tenir, il propose de tout faire pour changer ce qui sera possible de l'être. Il est foncièrement raisonnable !
Électivement leur
Les candidats bénéficient du même temps de parole et sont dans l'ordre officiel par tirage au sort.
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