Fake News de guerre 25
L'actualité de ces dernières semaines a enfin distrait notre attention du conflit ukrainien.
D'ailleurs, celui-ci tombe dans une désespérante routine : Ursula porte souvent les couleurs de l'Ukraine, alors que celles des USA ou de Pfizer lui iraient tellement mieux... Dans chaque ville ou village reconquis, Zelensky trouve un cimetière et demande à la CPI un tribunal spécial... Le lendemain il demande des armes, et le surlendemain l'adhésion à l'Otan. De son côté, la Russie, après s'être bombardée elle-même dans le Donbass, puis à Zaporijia, tire sur ses sympathisants, et maintenant sabote ses propres gazoducs... L'inquiétude grandit à Moscou : Poutine va-t-il bombarder sa propre capitale ?
Et, comme chaque semaine, les USA ont promis à Zelensky 457 milliards de dollars, dans l'indifférence générale. D'ailleurs, pour plus de commodité, ils vont installer à Kiev une presse à imprimer les dollars.
Non, aujourd’hui nous nous pencherons plutôt sur les conséquences de ce conflit pour les Français.
Le fameux couple franco-allemand est en instance de divorce. Trop de disputes sur le budget du ménage, la construction de la maison européenne, les installations de chauffage, sans oublier leurs investissements catastrophiques dans les programmes militaires communs. La France soupçonne même des relations extra-conjugales avec un Américain – qui pourtant émet grossièrement des gazs. Vont-ils faire budget à part ?
Allemagne ou France, l'heure est aux économies d'énergie.
Gouvernement et médias s'emploient à rassurer les Français : grâce à la solidarité européenne, on ne manquera jamais d'électricité - si nous avons un pic de consommation, l'Espagne nous en fournira, puis quand l'Espagne manquera, c'est nous qui lui en donnerons, et si l'Allemagne manque, etc. etc. Dans ce grand manège européen, l'électricité tourne, tourne. C'est magique, même si ça rappelle un peu la technique du sapeur Camember qui creuse un trou pour y mettre la terre d'un autre !
La méthode n'étant pas totalement fiable, nous sommes inondés de conseils en matière d'économies. C'est à qui sera le plus ingénieux...
Les piscines municipales ferment deux jours par semaine ? Faites pareil, condamnez votre salle de bain deux jours par semaine ! Et lavez-vous les dents dans l'évier de la cuisine, en réutilisant l'eau de la vaisselle.
Invitez la voisine à prendre la douche avec vous (avec le petit risque que la douche dure plus longtemps).
En l'absence de circuit dédié aux eaux usées, la grosse difficulté restent néanmoins les toilettes. Le gouvernement étudie donc la faisabilité de toilettes publiques à la romaine dans les grandes villes : une dizaine de places assises pour un même collecteur ! À la campagne, facile : toilettes sèches en plein champ !
- Comme je disais à ma femme : et si on mangeait dans des assiettes en carton ?
- Fabriquer du carton, c'est pas écologique.
- On pourrait faire la vaisselle avec du sable, comme dans le désert ?
- T'as vu du sable propre ici ? Y en a pas à moins de 100 km.
- Et si on mangeait des ragoûts ou des tajines avec les doigts, sur une tranche de pain ?
- Et si tu économisais ta salive ?
- À croire que le gouvernement a entendu ma femme : par solidarité avec les Français, le porte-parole du gouvernement va économiser les mots !
La question du chauffage est devenue le centre des préoccupations des Français, témoin ce dialogue surpris à une terrasse de café entre deux copains :
- J'ai rencontré une fille, je te dis pas, elle est chaude comme la braise !
- Super ! Garde-la au moins pour l'hiver. Et si elle veut un plan à trois, tu m'appelles, on nous a baissé le chauffage collectif...
Idem dans les rencontre de « speed-dating », la question centrale n'est plus « est-ce la femme de ma vie ? » ni même simplement de trouver un plan-cul, mais plutôt « cette fille est-elle une chaudasse ? » D'ailleurs, pourquoi se limiter à deux partenaires de chaufferies ? Il se murmure que les partouzes hivernales connaissent un regain inattendu. « Waouuuh ! La soirée chez Paul, c'était chaud ! »
Finalement, grâce au conflit ukrainien, la chaleur humaine revient au cœur de notre civilisation. Faudra-t-il s'humilier jusqu'à remercier le pays responsable du sabotage des gazoducs ?
Quelques scandales franco-français ont heureusement permis de nous évader des angoissants problèmes internationaux.
LFI et les Verts sont empêtrés dans des affaires de supposées violences conjugales, physiques ou psychologiques - on s'y perd. Laissons donc la justice suivre son cours, qui est aussi lent et à sec que nos nappes phréatiques.
Nous avons donc plutôt interviewé deux politiciens subalternes, piégés dans une affaire similaire : nous les appellerons X et Y, bien que leurs identités aient été révélées dans les médias.
- Alors, monsieur X, comment...
- Permettez : je trouve dévalorisant que vous me réduisiez au chromosome X, vous niez ma part de masculinité !
- Désolé. Euh... comment...
- Appelez-moi XY, tout simplement.
- D'accord, donc monsieur XY et madame XX, ça vous va ?
- Je préférerais madame XXY, intervint son épouse, car toute femme a une part de masculinité, c'est bien connu.
- Entendu. Monsieur XY et madame XXY, pouvez-vous résumer en quelques mots votre affaire de violences conjugales, et comment elle s'est réglée au grand jour dans les réseaux sociaux ? D'aucuns parlent de grand déballage sordide...
- C'est simple : un jour, tenaillé par une envie et excité par la tenue de nuit de mon épouse, je l'ai saisie – peut-être un peu brusquement...
- Brutalement !
- …saisie, et je lui ai donné une fessée... mais érotique, hein ? Enfin... un début de fessée, parce que, euh...
- Je lui ai flanqué une gifle ! Il a pris ma main courante dans la gueule !
- Ah ! Ah ! Ouais. Je passe sur la crise qui en a découlé, on a commencé à parler de plainte, d'avocat, voire de divorce. Mais quand on s'est renseignés, on a trouvé le coût et la longueur de ces procédures effarants...
- Alors on a décidé de porter le litige sur les réseaux sociaux et de demander leur avis aux militants de notre parti ! Et même au-delà.
- Je pense que nous sommes les premiers élus à avoir volontairement utilisé le tribunal médiatique ! Une justice populaire, rapide et gratuite ! Le gouvernement devrait nous décorer pour cette idée révolutionnaire : soulager un peu notre pauvre justice grâce aux réseaux sociaux.
- Oui, rendez-vous compte : un jury de plusieurs milliers de « followers » ! Les cours criminelles font petit-bras à côté de la nôtre, et en quelques semaines l'affaire était réglée, jugée ! On a économisé un procès et un divorce !
- Et le résultat ? Le verdict populaire ?
- Torts partagés ! Je n'aurais pas dû gifler mon mari... et...
- J'aurais dû proposer la fessée avec un peu plus de délicatesse... et obtenir son consentement.
- Écrit ?
- Non, quand même ! On est pas aux USA !
- En somme, peut-on dire que vous recommandez le recours au jugement public et médiatique ?
- Euh … c'est démocratique, mais peut-être trop... Euh, je veux dire, déjà, il faut que les deux parties soient d'accord.
- Pour les crimes, par exemple, ça marche pas : la victime ne peut plus donner son accord... et le coupable – pardon, le présumé coupable - sans avocat, risque fort de prendre un max...
- Mais il y a clairement une idée à creuser, à formaliser, – ont-ils conclu, retrouvant la prudence et l'ambiguïté des bons politiciens.
Quelle morale tirer de cette affaire ? Y a-t-il une différence de degré entre un homme qui gifle sa femme et celui qui la bat tous les jours, comme l'a imprudemment suggéré un homme politique ?
Nous laisserons chacun décider en son for intérieur si le proverbe dit vrai : « Qui gifle une femme, gifle un bœuf. "
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON