Fake news ou point de vue déformé par le politiquement correct, lequel est le plus grave ?
Le culte du dialogue, de l'échange superficiel ainsi qu'une tendance à vouloir materner ou déresponsabiliser les "jeunes" imprègnent fortement nos médias empêchant de regarder le mal en face et déformant notre compréhension de la réalité.
Samedi soir (6/1), avant de passer aux choses sérieuses, la rediffusion d’un épisode de Zorro sur la 3, j’ai pensé en attendant 20h30 me distraire un peu en regardant les infos sur tf1.
Effectivement, pour de la distraction, j’en ai eu : Anne-Claire Coudray, la présentatrice, nous annonce un reportage « en immersion avec les policiers » dans un « quartier sensible » de Lille nous dit-elle (les guillemets sont souvent nécessaires pour ce genre de reportage où l’on se refuse de nommer vraiment les faits).
Le journaliste Henri Dreyfus chargé du reportage dans ces territoires lointains va nous montrer comment on peut améliorer les relations entre ces « jeunes » et les forces de l’ordre « pour ne pas en arriver à ces extrémités » comme le passage à tabac de policiers à Champigny. Enfin, on a un début de solution.
Les "jeunes" choisis ce soir sont des "guetteurs", profession consistant à annoncer l'approche de la police aux trafiquants de drogue. Le journaliste nous les présente comme s'il s'agissait d'une activité aussi honorable que boulanger ou boucher. Aucun jugement, on en retirera l’idée que l’on n’arrête pas de créer de nouveaux métiers pour lutter contre le chômage, particulièrement dans ces « cités ».
Un policier nous dit qu’il connait très bien « Monsieur F. et Monsieur B ». « Des fois, c’est tendu » nous dit-il mais des échanges quotidiens permettent de désamorcer les tensions. Les jeunes nous disent que quand la police leur parle plus poliment, tout va mieux (et sans doute aussi leur trafic). « S’ils sont corrects avec nous, alors on est correct avec eux » nous dit l’un des guetteurs qui n’a pas l’air du tout de vouloir changer de métier. On se respecte et le téléspectateur pensera ou est supposé penser « à chacun son boulot ». Bien sûr « à la tombée du jour » (on s’exprime de façon presque poétique) « le trafic de drogue s’intensifie » et la situation peut dégénérer à tout moment. .
Pour finir ce bref reportage, le journaliste interviewe deux « jeunes » à propos du passage à tabac d’une policière et son collègue à Champigny. L’un des interviewé trouve que ce n'est pas bien de tabasser une femme au sol mais pour l'autre « à mon avis, s'ils ont fait cela, c’est qu’il y a des raisons », sans doute les policiers les ont dérangés dans leurs paisibles occupations quotidiennes. Bon, malgré le calme apparent, cela risque de dégénérer à tout moment nous prévient-on et les bonnes manières et le dialogue ne semblent pas suffire à régler tous les problèmes.
Le plus grave dans ce reportage est ce qu’il sous-tend, un relativisme général, le refus d’analyser les conflits sérieux entre ceux qui refusent la loi et ceux qui veulent la faire respecter, la volonté de tout ramener à une question de dialogue, de savoir communiquer avec les « jeunes » qui pour certains ne sont plus trop jeunes. Cela va bien avec le psychologisme ambiant : les problèmes peuvent être résolus par une bonne communication, les jeunes sont au fond gentils et il n’y a pas de mal en soi, ceci associé à une volonté de materner ces « jeunes » qui, à mon avis, ne doit pas être spécialement appréciée dans les cités.
La présentatrice va nous parler de façon tragique d’une tempête de neige sur le Nord-Est des USA (ce qui arrive à peu près tous les ans), d’incendies en Californie (ce qui arrive aussi à peu près tous les ans) mais sur un ton léger de la situation de tous ces « jeunes » qui rejettent d’une façon générale la loi en France, sauf quand ils tapent sur une femme, ce qui est très mal. On en vient à penser que passer à tabac un policier homme passerait beaucoup mieux vu le féminisme ambiant.
Cette incapacité ou sérieuse difficulté à intégrer, cela parfois sur plusieurs générations des immigrés et leurs descendants devrait faire réfléchir quand on parle des migrants actuels, mais là aussi, on joue sur le compassionnel pour éviter toute réflexion sur leur intégration future, on les présente traversant frigorifiés le col de Larche dans les Alpes, en accompagnant le reportage d’un éloge vibrant pour les « humanitaires » qui vont leur faciliter le passage du col et l’accueil dans cette terre de France (bien sûr, il est hors de question de les ramener bien au chaud en Italie).
Heureusement pour le moral qu’il nous reste Zorro : là pas de relativisme, de la Vega sait bien que pour aider les péones contre le commandant Monastério ou pire encore, conte « l’Aigle » et son organisation, il ne suffit pas d’utiliser les bonnes formes de politesse et les vouvoyer mais il faut se battre contre les méchants. Peut-être nos enfants en retiendront quelque chose.
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