Fanfan, « Lou ravi »
J’ai regardé M. le Président à la télévision. Normal ! S’il est là, c’est un peu grâce à moi. Donc, je le surveille. Je compare. Je pèse. Je juge. J’écoute. Je dévisage. J’analyse.
Et… je l’ai trouvé très ravi d’être là, à l’aise, chez lui, en son Château tout doré, avec une palanquée de ministres et de sous ministres, même que je me suis dit qu’on pourrait sûrement faire des économies en réduisant les effectifs. Car qui dit Ministère, dit cabinet, conseillers, managers en com’, secrétaires et tout le barnum.
Bon ! Passons. Beau discours. Magie des mots. Les vessies poilues deviennent lanternes vénitiennes. Gallois est son pote.
Ce qui a ravi Mme Parisot devrait ravir le populo, car la politique de droite poursuivie par un président de gauche devient magiquement une politique de gauche.
Les esprits y sont préparés depuis longtemps. Les intellectuels dits de gauche nous ont travaillé l’entendement. A preuve, la première page de « Les gauches en France » de Jacques Julliard commence par une citation de José Ortega y Gasset : « Être de gauche ou de droite c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’Homme d’être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale ».
On aura compris que tout ce qui suit, tout ce que l’on vit, tout ce que l’on subit se mesure à l’aune de cette considération d’un ex-républicain passé au franquisme.
La signature du traité Merkosy ? Mais il n’y a pas plus à gauche que cela. Il a oublié qu’il l’avait vilipendé en son temps, mais c’était Avant, avant qu’il ne devienne Président. Aujourd’hui, ce qui était horreur hier est devenu bonheur.
L’homme est brillant, souriant, amène, consensuel, filou, et vous enveloppe ses reniements et contradictions dans du logos cadeau à déposer dans vos chaussures rangées devant la cheminée.
Il reconnaît bien volontiers que les grecs sont au bord de la crise de nerf, mais leur gouvernement a fait ce qu’il devait faire. De qui se moque-t-il ?
On sent bien, connaissant le lascar depuis quelques années, que ce qui est le plus difficile pour lui, c’est de se retenir d’en sortir une bien bonne. Il a endossé le rôle de Président et il est le responsable pour les cinq ans à venir.
Face à lui, l’aréopage de journalistes fait son boulot de « chiens de garde ».
On ne me fera pas croire que le micro est arrivé par hasard entre les mains de ceux qui intervinrent. Questions sans intérêt. Connivence. Demandes de précisions inutiles. Aucun n’a posé la seule question qui aurait eu quelque intérêt à savoir : « Pourquoi vous obstinez-vous à mettre en place une politique qui a fait la preuve qu’elle était néfaste aux peuples qui la subissent ? »
Basta ! Où en sont les remboursements de la Grèce quant à l’achat des armes achetées à l’Allemagne et à la France ?
Comment conjuguer l’offre quand on compresse la demande en restreignant le pouvoir d’achat ?
Certes, il demeure ferme sur l’Education Nationale. Soit ! Bravo. Mais, d’autres secteurs de la fonction publique vont trinquer. Lesquels ?
Quant à l’affaire Aurore Martin, sous prétexte du respect de l’indépendance de la Justice européenne, Ponce Pilate se lave les mains et fait confiance à la justice espagnole pour juger une citoyenne française.
Preuve est faite que le Président de la République Française est le sujet de l’UE, comme le seraient les autres chefs d’état.
Que ce soit en matière d’économie, de politique, c’est TINA qui commande. On ne peut pas faire autre chose. Il n’y a pas d’autre politique possible ! Qu’on se le dise !
On a compris, qu’il ne nous reste plus qu’à ne compter que sur nous-mêmes et de vouloir mettre en place une autre politique. Faire mentir cette antienne qu’on ne pourrait « changer le monde tel qu’il est ». Soit avoir une mentalité de soumission, d’esclave, de dévot.
Car, avec Gallois et bien d’autres, Président et Gouvernement sont des dévots du dogme de la « croissance infinie dans un monde fini ».
Envisager une politique de décroissance, une politique vraiment écologiste, entrainant des bouleversements dans nos manières de vivre, on verra cela plus tard.
Enfin, dévot dans la croyance que nous vivons une crise et que nous n’allons pas tarder à en sortir alors que tout est mis en place pour que le système économico-politique qui génère ces crises, qui ne vit que par les crises et que pour les crises se trouve renforcé, accepté, adulé.
Mais F.Hollande semblait tellement satisfait de ce qu’il disait, que l’on était heureux avec lui.
L’ENA est décidément une excellente école pour s’exprimer avec aisance. L’on sait, que pour le plaisir, comme dans le film « Ridicule » de Patrice Lecomte, entre amis, il serait capable avec autant de brio de dire l’absolu contraire de ce qu’il a dit pour cette première conférence de presse.
Et quand on pense que « la droite des cons plexés » ose râler alors qu’il ne fait que mettre ses pas dans les leurs, avec, parfois, de temps à autre, un écart dû à hoquet.
Spectacle triste comme un début de XXIe siècle sous le signe du libéralisme épanoui, mondialisé et « obligatoire ».
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