Farid Taha : « A l’Assemblée, personne ne me représente »
Des milliers de médecins d’origine étrangère exercent en France, dans des conditions précaires. Farid Taha, chirurgien français né au Maroc, a longtemps été l’un d’eux.
Farid Taha,
chirurgien français né au Maroc, a bataillé plus de dix ans avant d’être reconnu comme médecin. Un
parcours exemplaire.
« Devenu
chirurgien, j’opérais des gens. Je ne pouvais pas leur dire que mon
diplôme n’était pas reconnu en France ou que je gagnais 6000 ou 7000 F par
mois ! »
Le Docteur Farid Taha, 44 ans, sourit amèrement quand il raconte ses années de galère. Diplômé au Maroc, il a lutté pour faire reconnaître ses titres en France. Aujourd’hui, ce chirurgien exerce à l’hôpital de Compiègne et au CHU d’Amiens. Il fait partie de l’équipe du professeur Devauchelle qui a réalisé la première greffe du visage. « J’ai fini par être reconnu comme médecin après douze ans de parcours administratif et de multiples examens », résume-t-il.
Son histoire débute à Rabat, au Maroc où il est né. Il étudie la médecine de 1980 à 1989. Doctorat en poche, il choisit une spécialité : la chirurgie maxillo-faciale. Pour cela, il doit s’expatrier. « Naturellement, j’ai choisi la France, le pays culturellement le plus proche. Mais dès mon arrivée, je me suis heurté à un mur. Je venais d’avoir mon doctorat. J’étais fier. Et on m’explique que mon diplôme ne vaut rien. »
Parcours du combattant
Commence alors un parcours du combattant. Spécialisation, concours d’équivalence : Farid Taha obtient de nouveaux diplômes. En parallèle il exerce sa spécialité. Mais il n’est toujours pas reconnu comme médecin. « Ce n’est qu’en 2000, après douze années de galère, que j’ai enfin obtenu le droit d’exercer la profession de médecin. Forcément, ça forge une personnalité, des convictions et un engagement... »
Cet engagement, il le vit au sein de FPS (Fédération des Praticiens de Santé), qui défend les médecins d’origine étrangère (hors Union européenne). 7000 médecins étrangers exercent en France avec un diplôme obtenu hors UE. Parmi eux, « 3000 médecins à diplôme étranger sont employés illégalement, faute de statut officiel », selon L’Express (novembre 2004).
Engagement politique
Le 21 avril 2002, Le Pen est au deuxième tour de la présidentielle. « Ca a été une claque. J’avais voté Jospin. Il représentait à l’époque une rigueur morale et une authenticité sans équivalent ».
Farid Taha décide de s’engager dans un parti. « Etant de formation scientifique, j’ai étudié leurs programmes. Et j’ai voulu rencontrer des représentants locaux. » Et là, nouvelle désillusion. Au PS et à l’UMP, personne ne prend le temps de le recevoir. Mais à l’UDF l’accueil est meilleur.
« Là, on m’a écouté et on a compris ma demande qui était de m’impliquer et d’agir. J’ai été bien reçu. J’ai participé aux débats. Sur certains sujets, je n’étais pas d’accord avec les gens, mais ils étaient ouverts au dialogue. »
En 2003, il est désigné Conseiller national de la Fédération de l’Oise. Il s’implique au niveau local. La prochaine étape sera les législatives. « Je serai candidat aux législatives si la commission d’investiture de l’UDF accepte ma candidature. Siéger à l’Assemblée est mon souhait car j’estime qu’aujourd’hui personne ne me représente. Nombre de citoyens ne sont pas représentés. Donc, je vais y aller à ce titre-là. »
Blog et parole confisquée
Il anime un blog. « Quand une personne qui a un engagement politique arrive au stade ultime de créer un blog, c’est qu’elle estime que sa parole est confisquée », estime-t-il. « La France est le pays où il y a le plus de blogs. On s’en réjouit. Moi ça m’attriste, ça veut dire que les citoyens sentent que leur parole n’est pas écoutée. »
Farid Taha mène des actions culturelles. Il a organisé une exposition de sculptures, chez lui, dans le prieuré médiéval qu’il restaure. « Je suis musulman mais je me sens investi d’une mission de sauvegarde de ce patrimoine chrétien. Je m’inscris dans la logique des sages musulmans qui protégeaient les lieux de culte musulmans mais aussi non musulmans. »
Non au communautarisme
Il déplore la façon dont les médias parlent de l’islam. « On ne montre que des musulmanes avec des voiles. Si on parle de l’Iran, on filme des visages convulsifs en train de hurler. Alors qu’il y a des scientifiques et des gens très différents du personnage qui est à la tête de l’Iran. »
Il ajoute : « Je
suis contre le communautarisme. En France, les communautés se sont
faites par le logement. On a regroupé des gens dans des quartiers. J’ai
subi cela. Quand je cherchais un logement, les offres qu’on me
proposait, c’était toujours dans les mêmes quartiers, en dépit de
l’évolution de ma fonction et de mes revenus. »
44 réactions à cet article
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Pour que les Français, tous les Français, d’où qu’ils viennent, fonctionnaires ou non, puisse être sur un pieds d’égalité dans la compétition électorale,
Pour que le Parlement représente la société telle qu’elle est,
il faut SUPPRIMER LE CUMUL DES MANDATS. Donc que la proposition de loi récemment déposée soit vigoureusement soutenue par les citoyens. En effet, on ne va pas attendre des politiques qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis...
Pour signer la pétition de soutien, il suffit de cliquer ici.
Pour en savoir + :
http://www.energies2007.com/Main.aspx?numStructure=39602&numRubrique=30472
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n’oublions pas une chose ,nous les maghrébins nés en europe.
ici nous ne sommes pas chez nous ,et chez nous c’est tout pourri.
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Effectivement certains commentaires, beaucoup trop d’ailleurs, me font honte. A lire niala, bronstein et consorts j’ai honte d’être française. Si ces sales cons devaient se faire opérer par F. Taha et que son intervention soit un plein succès, ils trouveraient encore moyen de nier sa valeur et sa compétence et en créditeraient la seule formation qu’il a reçue en France. Répugnants personnages êtes-vous...
A l’auteur et à Monsieur Taha : vous me donnez envie de voter UDF (ce que je n’aurais jamais cru possible
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Tout à fait d’accord avec vous, quelle honte de lire des commentaires si peu civilisés, de ceux qui se voudraient civilisateurs....
Enfin d’accord avec vous sauf pour l’UDF ....lol
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Je vais vous répondre en quelques mots...
Je suis complètement opposé à quelque discrimination que ce soit, pour faire bien je dirai que je suis humaniste, ce que je crois défendre, mais aussi parceque la vie est trop courte pour qu’on perde son temps à emmerder son voisin pour sa fonction, sa race ou sa provenance.
En ce qui concerne les partis, je n’arrive pas à comprendre comment on peut s’engager dans quelconque parti de droite (pour moi l’UDF est à droite), alors que ces partis défendent prioritairement les interêts monétaires aux détriments des interêts humains.
Sachant que le PS me paraît être un parti triste et sans attrait, vous comprendrez où peuvent aller mes aspirations, malheureusement dans la politosphère rien ne correspond vraiment à ce que je défends.
Mon engagement se réduit donc au monde associatif et aux calamiteuses élections qui reviennent régulièrement sans promesse de lendemains heureux.
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Quelle chance vous avez de vivre à la Réunion.
Et ne vous mépenez pas je vous envie, vivre entre gens de bonne compagnie doit être reposant et doit libérer l’esprit de toute cette fange boueuse qui ronge les esprits malsains de cette métropole qui ne comprend plus ce que sont les valeurs humaines.
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@ Patrice (IP:xxx.x8.193.183) le 25 octobre 2006 à 07H59,
Ton commentaire est plein de bon sens, j’y adhère pour beaucoup.
Juste pour la petite histoire, sans aucune critique :
J’ai vecu à la Réunion, une Ile paradisiaque où j’ai pu admirer l’entente très cordiale entre Créoles, Zoreilles et Zarabs...hum...Sans oublier Chinoix et Indiens... !
Il est vrai que notre France est vieille et c’est pour cela que je conseille à la Réunion de reclammer son indépendance pour mieux s’épanouir comme l’Ile Maurice d’à coté...
Bien à toi
Dad
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Je partage l’avis de l’auteur. Je ne me reconnais pas dans l’assemblée nationale, bien que j’ai mes choix politiques.
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D’accord pour la suppression des cumuls de mandats.
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Je n’entends aucundes prétendants au titre de chef de l’état en parler. Car la plupart cumulent. Sarko, ministre d’état, président du conseil général, etc, Ségo, président de région Poitou..., députée, ...c’est dégoûtant.
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@ Farid Taha
Votre article est très intéressant. Vôtre parcours, s’il est vrai, doit donner la migraine à certain(s)car il est remarquable...et utile à tous.
Spinoza pensait que l’envie était pour l’essentiel le ressort caché de la logique de la sensibilité.
Les commentaires sont ce qu’ils sont.
Toutefois, la France est divisée quant à l’avenir qu’elle souhaite pour elle-même. Vous devriez aller lire le programme du Front National. Notamment la partie concernant le fondement du programme proposé, il porte sur la question centrale de la « nationalité ». Une fois ce point abordé, lisez la suite concernant la « déchéance de nationalité ». Regardez le principe d’accès à la nationalité retenu : on est français par la naissance si on est issue de parents français : par le père ou par la mère. Remplacer la disjonction par une conjonction.
Puis revenez lire les commentaires.
La campagne présidentielle va être beaucoup plus pénible que certains le croient. La question de la sécurité est encore imposée mais va s’y ajouter celle de la nationalité.
Sarkozy et Royal sombrent petit à petit dans une dialectique où le maître est Jean-Marie.
Avez-vous remarqué qu’aucun parti politique ne juge bon d’aborder la question sérieusement. Pourtant elle va se poser et créer un malaise profond. Et pas qu’entre citoyens. Les relations internationales vont en pâtir.
La France réfléchit à renvoyer ses « africains » en Afrique, par déchéance de la nationalité le cas échéant, alors que la Chine vient de signer un accord historique multilatéral et multithématiques avec une majorité de pays africains. Les ressources naturelles contre le développement.
Pour ceux qui ne comprennent pas de quoi il s’agit parce que « cerveau étriqué » : il y a eu une coopération Sénégal-Viet Nam qui a très bien fonctionné. très satisfaisante pour les deux parties. Sans dépendance des sénégalais.
Le Viet Nam est entrain de décoller économiquement...
Combien de temps la France va-t-elle garder sa zone d’influence ?
Quand les effets économiques de cette xénéphobie cultuelle vont commencer à se manifester d’ici une vingtaine d’années (peut être avant), que devra-t-on dire à ces gens...anciennement « sous-développés » ?
Pardon, excusez-nous ?
Réveillez-vous : la France n’a pas de ressources naturelles suffisantes. Même l’eau va nous faire défaut, il faudra choisir entre l’agroalimentaire et l’énergétique. Et nous ne sommes plus du temps des impérialismes coloniaux où on jeter impérativement son dévolu sur une contrée sous prétexte qu’on allait la « civilisé ».
Outre-atlantique, ils nous perçoivent déjà comme une collection de racistes en puissance. C’est une des principales causes de départ des français : la xénophobie et l’intolérance. Les jeunes ne peuvent pas s’habiller comme ils veulent dans nos rues (quelque soit leur style) car on les regarde de travers. Ils sont systématiquement contrôlés par la police. Il n’y a pas que les français « incertains » qui s’en vont. Il y a les français dits de « souche ». La France est de moins en moins un pays de tolérance où chacun peut s’exprimer et être créatif.
On verra si la thématique de la haine l’emporte. Même certaines personnalités de « gauche » sont soupçonnables aujourd’hui d’y participer...par leur silence.
Ensuite, l’avenir démographique des populations est le métissage. Aux Amériques, le phénomène est avancé. Le français, « corps pur » est un phantasme. Une fiction commode inventée à l’usage de quelques uns au détriment de tous.
Monsieur Taha, vous devriez sensibiliser sérieusement votre partie modéré sur cette question. Bayrou a dû courage, voilà un point pour faire la différence.
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Personnellement, je ne mets pas en doute la bonne foi des intervenants.
Pour moi, il est vrai sauf démonstration contraire.
Pour ce que vous dîtes concernant la déchéance de la nationalité, je pense que çà explique la démarche de Le Pen. Il joue des contradictions internes du système juridico-administratif...hélas.
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