Fathy Bourayou, le Chichi freji de la caricature !
A l'Estaque, tout près de Marseille, des hommes sont bien plus courageux qu'ailleurs, des caricaturistes qui n'hésitent pas à voler dans les plumes des politiques locaux si corrompus, pendant que la presse locale laisse faire tranquillement, elle-même bien trop clémente...
Le premier "Festival International de la Caricature du dessin de presse et de la satire" est né. Félicitations !
Au premier festival International de la Caricature du Dessin de presse et de la Satire à l'Estaque, "On n'aurait jamais cru avoir un tel succès !" Dixit Fathy Bourayou, caricaturiste de talent connu comme le loup blanc sur ce port de Provence, celui qui disait au journal 20mn, "il n'y a qu'ici que la caricature n'existe pas dans la presse locale alors que dans cette ville (Marseille), des hommes politiques mafieux il y en a davantage que des poteaux."
Pendant les trois jours du 21 au 23 septembre, un monde fou d'amateurs de BD et de curieux était venu sur le port de l'Estaque. Ambiance chaleureuse et enjouée. Devant l'entrée de l'exposition, des tables accueillaient les auteurs qui croquaient tous ceux qui voulaient une caricature personnelle. Les queues s'allongeaient devant les kiosques aux fameuses panisses et 'chichis freji' à la renommée internationale et les terrasses des cafés aux alentours ne désemplissaient pas. Les médias en masse s'y pressaient aussi, pourquoi ?
Parce que ce festival depuis longtemps programmé a bénéficié du buzz intersidéral concocté par les malins de Charlie Hebdo lors de la diffusion de leur numéro 'spécial' où leur Une reprenait le film"Intouchables" montrant un musulman sur un fauteuil roulant poussé par un juif. En fait, ce n'est pas ce dessin qui a mis le feu aux poudres. C'est la caricature de la dernière page, en page 16 rubrique "les couvertures auxquelles vous avez échappé". Elle représente le prophète Mahomet, nu, en position de prière, une étoile jaune cachant son orifice sacré. Si cette caricature avait été mise en Une, les conséquences en auraient été certainement plus terribles, mais les petits malins de Charlie n'ont pas osé... Dommage.
Bref, Fathy Bourayou était ravi, aux anges d'avoir pu attirer les politiques et les médias grâce à ces fulgurants sunlights. Comme les trente dessinateurs présents, Fathy n'est pas avare de détails. Il m'a raconté ses engagements inébranlables, son devoir de perpétuer les mémoires de ses amis journalistes, dessinateurs assassinés lors des événements de 1994 à Alger. Gravés à jamais. Il a réussi à se sauver, exil forcé, exil terrible.
Ici à l'Estaque où il est depuis, il a gardé intact son énorme potentiel de révolté. Tous les habitants le connaissent, le respectent. "Je ne lâcherai jamais ! Je suis un journaliste au crayon !" -les autres pour lui sont des journalistes au micro-. Mais "Le crayon ne suffit plus à mener le combat contre la censure et le fondamentalisme religieux". (Serge Scotto).
Aujourd'hui, la plume de Fathy Bourayou est visible dans la presse alternative régionale : Marseille La Cité, La Revue Consolat et bien sûr l'incontournable Le Ravi. Il a publié en 2011 un album "Tristesse et bouillabaisse " en vente humblement dans la librairie"l'Encre bleue" de l'Estaque.
Les prix Chichi et Panisse ont été remis à Phil et Djamel Lounis. Voici quelques clichés et dessins photographiés sur place pas piqués des vers.
Les dieux ne sont pas d'accord entre eux...
Phil Umbdoenstock
Un ami de Fathy Bourayou avec le prix 'Chichi' et Fathy Bourayou
Djamel Lounis
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