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Accueil du site > Tribune Libre > Faut baisser d’un thon, lorsque le mercure monte !

Faut baisser d’un thon, lorsque le mercure monte !

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« Le thon, c'est bon »… Sur tous les thons, matraqués, qu’à la fin, on a cru ce thon beau… Mouais. La tite boite réserve des surprises, entre intérêts financiers gigantesques, normes sanitaires élastiques, problèmes de santé publique insolvables et concentrés de pollution en conserve. Comme dirait l’autre : l’important, c’est de ne pas se faire mettre en boite… À thon ! 

Un peu de poésie : Comme il est joli ce thon - Quel joli thon beau, passant tout près d’un cargo - Il se cache dans les flots, il se cache à l’eau. Comme il est joli ce thon.[i]

Le steak de la mer : Le thon en boîte peut être conditionné au naturel, à l’huile et en recettes variées - tomate, citron, aromates. Il peut se présenter entier, en morceau, en miettes, en rillettes ou en tartinables. Les thons les plus utilisés et venant principalement du Pacifique et de l’océan Indien sont : l’albacore, le thon blanc ou germon et le thon listao. Le thon est l’un des trois produits de la mer les plus consommés au monde, après le saumon et la crevette. Avec 5 millions de tonnes par an, il représente 5,5% des produits de la mer pêchés.[ii] C’était le thon-tour d’horizon de ce qu’il y a dans la tite boite.[iii]

Les lobbies de la pêche thonière : Les pêches thonières tropicales cumulent toutes les tares écologiques, sociales et démocratiques : après avoir épuisé les populations de thon en Afrique de l’Ouest, les armateurs français et espagnols ont fondu dans les années 1980 sur l’océan Indien en déployant une capacité de pêche industrielle intenable pour les trois espèces de thons qui y sont ciblés. Au total, les flottes européennes capturent chaque année jusqu’à 400 millions de kilos. L’ONG Bloom, dans un rapport « Tuna war games, La guerre des thons » — retrace l’histoire du déploiement industriel High Tech des pays du Nord dans les eaux du sud : un siphonage méthodique ultra-efficace qui est en train de pousser la vie marine au bord du gouffre.[iv] Dans cette région sud, a été créé un paradis fiscal au service de la pêche thonière, les Seychelles, qui abrite les navires européens et des usines de conserveries ce qui permet aux Seychelles de bénéficier en retour d’un accord douanier avec l’Union européenne fixant les taxes douanières à 0%.[v] Voila, c’était l’aspect finances & business derrière la tite boite…[vi]

Le mercure : une équipe internationale de chercheurs a établi un inventaire global du mercure anthropique stocké dans l'océan. Les résultats suggèrent que, dans l'océan de surface et l'océan intermédiaire (au-dessus de 1000 mètres de profondeur), les concentrations de mercure ont triplé depuis la révolution industrielle par l'émission de mercure causée par les activités humaines.[vii] Le mercure peut être facilement dispersé sur toute la surface du globe par la circulation atmosphérique. Qu'il soit d'origine naturelle ou anthropique, il finit par s'oxyder et devenir ainsi moins volatil et soluble dans l'eau où il peut être transformé par certaines bactéries en méthyle-mercure, une forme hautement toxique du mercure qui s'accumule dans les organismes, principalement celui des poissons ceux en haut de l’échelle alimentaire. L'exposition des humains au méthyle-mercure, notamment via la consommation de poissons, a été fortement reliée à des troubles neurologiques chez l'enfant et à des maladies cardio-vasculaires chez l'adulte.[viii] Là, c’était ce qu’il y a dans la tite boite, mais qui n’est pas dans sa liste des ingrédients…

Les normes au doigt levé : toujours, l’ONG Bloom critique la norme européenne en vigueur pour le thon, qui tolère jusqu’à 1 mg de mercure par kilo, alors que la limite pour d’autres poissons comme le cabillaud, le maquereau est fixé à 0,3 mg/kg. Cette différence, selon les associations, relève d’un « authentique scandale sanitaire » et serait même le résultat d’une négociation politique pour protéger l’industrie thonière. Un exemple : Bloom montre que la contamination n’épargne pas une grande marque : une boîte Petit Navire vendue en France présentait le taux record de 3,9 mg/kg, soit, 4 fois la limite… Face à ces résultats inquiétants, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) préconise de limiter la consommation de ce poisson à deux fois par semaine, de varier les espèces et de déconseiller le thon aux femmes enceintes, allaitantes et aux jeunes enfants. Bloom demande à l’UE de ramener la norme du thon à 0,3 mg/kg, d’interdire les produits dépassant ce seuil et de bannir le thon des cantines, des crèches et établissements de santé. Une pétition a également été lancée pour exiger des contrôles plus stricts et informer les consommateurs des risques liés à cette contamination.[ix] Bref, comme vous l’avez lu, c’est encore magouilles et aux orties la santé humaine. Une telle tite boite pour l’instant devrait être vendu avec une liste de restrictions qui informerait le consommateur/ingérant des dangers d’avaler cette poiscaille mercuriale. Il n’en sera rien, tant les intérêts pépettes sont grands sur la planète « Thon à rien à foutre ! » 

Morale de l’histoire : lorsque j’étais gosse, qui n’a pas entendu à table les parents dire « fini ton assiette, ne gaspille pas, pense aux petits Africains qui n’ont rien à manger  »… De nos jours, il faudrait plutôt crier : « Surtout, ne termine pas ton assiette, car elle va t’empoisonner. » Le pire, c’est que les petits Africains eux… Ont toujours faim.

Georges ZETER/octobre 2024

Vidéo : Le thon que vous mangez est contaminé au mercure



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12 réactions à cet article    


  • ddacoudre ddacoudre 31 octobre 18:10

    ddacoudre

    bonjour

    c’est incroyable comment l’information dirige les débats du monde.

    Bounias Michel. Le Guide des Toxicitudes. Édition Robert Lafont. 1992.

    cet auteur que l’on ne trouve plus sur le net développe tous les produit toxiques que nous ingérons dans notre alimentation de A à Z.

    Exemple, essayez d’imaginer qu’un Inuit (habitant du Groenland) porte plainte contre les États qui polluent les mers, de ce fait-là, il doit se nourrir de poissons qui contiennent des taux de mercure nuisibles à leur santé.

    j’écrivais cela en 1999
    cordialement ddacoudre overblog


    • Doume65 1er novembre 12:08

      Tiens, on redécouvre les études d’il y a cinquante ans ! D’où vient cette médiatisation soudaine et à qui profite-t-elle ? Aux éleveurs de cochons ?


      • joletaxi 1er novembre 13:50

        @Doume65

        allons vous savez bien que le zinzin vert recycle tout


      • ETTORE ETTORE 1er novembre 12:49

        Cela donne le TON, de notre consommation, si peu TONique, mais au combien

        lié au « maquereaux » de la finance !


        • Eric F Eric F 1er novembre 16:51

          En bref, tout ce qui est bon est mauvais.



          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er novembre 18:42

            Plus les poissons sont pollués, plus ils sont chers.


            • OJBA 1er novembre 19:56

              Je n’aime pas le thon, trop sec.


              • juan 2 novembre 04:58

                Arrêtez de faire des généralités pour vous faire remarquer ! Le thon concentre le mercure, certes et vous les pseudos ’lanceurs d’alerte ?’ vous concentrez les généralités, les infos superficielles. De quel thon parlez-vous ? avez-vous des chiffres à donner sur la provenance de ces poissons. S’il s’agit de thon de mediterranée, certes, c’est une poubelle, mais de ceux provenant des océans ?


                • LeMerou 2 novembre 05:44

                   smiley

                  Découverte incroyable !

                  Qu’à fait « Petit Navire » pour déchainer le courroux divin des médias et autres verdâtres. A la manière dont nous avons découvert que l’Ukraine était le grenier du monde et fabriquait tout pour l’Europe, enfin la France, ’Petit Navire« est l’unique »thonier« , mondial......

                  L’entreprise se justifie de respecter les norme, analysant les thons comme il se doit, suivant la règle européenne, mais lors du process de fabrication des petites boîtes,, le thon se concentre, le précieux mercure aussi et là aucune analyse n’est exigée....

                  Des associations ayant à coeur la survie de la race humaine, découvrent donc des taux plus élevés que la norme dans les boi-boîtes....Horreur des siècles de consommation du steak de la mer ont contaminé nos organismes, nous faisant courir des risques (encore non prouvé) de folies. Nous devons cesser immédiatement toute consommations de »thon« .

                  Ainsi lors de la saison estivale, il est beaucoup plus risqué de consommer du thon dans nos salades que boire de l’eau de chez Nestlé ! Faire les deux à la fois, étant classé comme un acte suicidaire. Ainsi le thon, hier bienfaisant devient un paria, un danger, ce poisson devient un poison !

                  Propriétaire d’un animal domestique, de la race des félins, je vais accusé d’empoisonnement volontaire, n’en doutons pas un instant.

                  Le thon, bête sauvage, est désormais en parti élevé en semi-captivité, nourri par du poisson, mais aussi de granulés, n’en doutons pas issus de déchets de produits carnés. Quelle chance nous avons de manger du thon élevé aux granulés de bovins... C’est pour ça qu’il se prénomme le »Steak de la Mer« .....

                  Ce poisson donc, ce »steak de la mer« , se doit d’être remplacé par un autre produit, dont la tendance est à la mode, beaucoup plus sûr (pour l’instant) pour la race humaine, demain nous consommerons du Taon, le »steak de l’air".

                  Bon, je pense que le thon va un peu disparaître des écrans radars médiatiques, pour d’autres raisons, là il migre, mais après se rapprochant à nouveau, il sera de nouveau sur nos écrans.


                  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 2 novembre 08:53

                    Bonjour George et aux autres, 

                     Un peu de chimie dont j’ai fait ma formation initiale avant de passé au numérique, pour commencer la journée,

                     Pasquale Nardone, professeur retraité, vous en raconte un peu plus sur le Mercure (Symbole Hg) 


                    • Eric F Eric F 2 novembre 18:03

                      Les poissons filtrent l’eau de mer et stockent les polluants. Ensuite, dans notre assiette, retour à l’envoyeur.

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