Faut-il faire entrer des dealers au gouvernement ?
Faut-il faire entrer des dealers au gouvernement ?
Il existe en France de nombreux services (police, gendarmerie, douanes, et services spécialisés) qui luttent contre le trafic de drogue. Et la France participe à de très nombreux organismes internationaux qui ont la même vocation.
Le résultat, malgré la bonne volonté déployée, est plutôt décevant.
L’idée que les postes de conseillers, voire des postes de dirigeants de ces services et organismes soient confiés à des dealers de drogue, ou à ceux des banquiers qui recyclent l’argent du trafic, n’a jamais été creusée. Probablement parce le bon sens conduit à penser qu’on serait le cas échéant dans une situation de conflit d’intérêts. Et parce que l’on redouterait évidemment que cette situation ne conduise inévitablement les dealers à promouvoir, au sein des institutions de la République, leurs intérêts, ceux de leurs fournisseurs et de leurs recéleurs. Alors même que les membres de la profession en question et les banquiers concernés, jureraient leurs grands dieux (cela va sans dire), que leur installation dans les postes de la République, leur donnerait désormais et … à tout jamais, le goût et la passion du seul intérêt général.
Mais que des employés de banques (de haut niveau dans la hiérarchie de ces dernières) soient engagés (nomination ou élection) par l’Etat pour défendre l’intérêt général contre les intérêts de leurs anciens ou de leurs futurs employeurs (1) est une situation qui ne choque manifestement pas beaucoup.
Puisque c’est ce qui se passe. A grande échelle. Avec un système généralisé de porosité entre le public et le privé (2) Et avec des commissions de déontologie composées de personnes ayant la même carrière, et baignant dans la même idéologie.
On connaît le résultat. Qui ne surprend que ceux qui ne consultent ni les organigrammes, ni les CV (2) .
Conclusion :
Si un jour on envisage de mettre dans la constitution quelques nouveautés, on serait bien inspiré (de continuer à se méfier des dealers et )
a) d’allonger la liste des inéligibilités ; et
b) de mettre en place quelques procédures simples (3) qui conduiraient à la ruine les individus (4) qui se seraient trouvés dans une situation de conflit d’intérêts.
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
(1) ne serait-ce que pour mettre en place la séparation des activités de dépôt et d’affaires ; ou pour organiser le retour à l’autorisation qu’avait traditionnellement l’Etat d’emprunter à la banque centrale …
(2) v. notamment le livre de Laurent Mauduit « La caste », ed. La Découverte LA CASTE, MAIN BASSE SUR L’ÉTAT AVEC LAURENT MAUDUIT ... https://www.youtube.com/watch?v=rBx9XqOt9Zw
(3) Il existe un recours : le « recours pour excès de pouvoir » ouvert à tout citoyen y ayant intérêt qui permet de faire annuler les actes illégaux, y compris les actes pris par les « puissants » (v. nos observations notamment dans : « droit administratif pratique » ed. Erasme ; et dans « Arrêts fondamentaux du droit administratif » ed. Ellipses). On peut donc, sans beaucoup de fatigue intellectuelle, envisager de créer un « recours en constatation de nullité » des décisions prises dans une situation de conflit d’intérêts ou créant cette dernière. Recours ouvert également, comme le précédent, à chaque citoyen. (Sans mise en branle d’un processus référendaire quelconque).
(4) La perspective de devoir trouver un emploi payé au SMIC, et d’être logé dans une HLM mal entretenue, voire de devoir boucler ses fins de mois dans les « restaurants du cœur » serait peut-être dissuasive pour ceux qui vivent ailleurs et autrement. D’où cette idée à expérimenter.
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