Faut-il réformer le permis ?

Puisque Sandrine ne nous demande rien d’autre que de concevoir de réexaminer les conditions d’obtention du PC et comme ça implique de tout réexaminer je vais déborder du seul contexte du PC.

Une cousine, très bonne comptable, vient de m’expliquer avoir raté 8 fois son permis. Elle n’en proteste pas pour autant. Elle n’a pas non plus pensé à me faire la liste de ses débours. Elle dit seulement en souffrir et dit seulement que tout se passe toujours très bien jusqu’au moment de l’examen où elle perd la tête. Je lui demande de me donner des exemples : « Bin je déboule sur le périph et je ne tiens aucun compte du camion qui est à gauche quand je passe sur la seconde file. Ou je grille un feu ou un stop. Et cela alors que ne ne rate rien pendant les leçons » 

Je me demande alors comment il se fait que l’on soit incapable de former n’importe qui ou quasiment n’importe qui. 

Oh, il ne faut pas lui demander ce qu’est une soupape ni un delco à ma cousine. M’enfin, conduire, c’est quelque chose qu’infiniment de gens équilibrés, et elle l’est, parviennent à faire.

Je me demande donc s’il n’y a pas un manque de volonté de bien faire de la part des auto-écoles.

Concernant plus précisément son stress pendant les seuls moments d’examen (elle passe très bien ses examens sur table) et parce que ça concerne beaucoup d’échoués du PC, je me demande si l’on ne parviendrait pas à les habituer en les mettant en présence de moitiés d’examinateurs. Passer du jour au lendemain de la compagnie rassurante d’un moniteur à celle angoissante d’un examinateur peut représenter pour certains un saut trop important. Passer alors des pré-examens en présence de personne mi-amicales, mi-sévères pourrait les entraîner.



J’en viens à aborder un point dont Sandrine semble avoir souffert.

Basiquement, tout ado devrait pouvoir s’entraîner à conduire aves ses parents. Or, même quand ces ados ont bel et bien des parents conducteurs experts, leur relation avec eux est si difficile que le jeune n’accepte pas la conduite accompagnée. Je crois que moins de la moitié des ados qui pourraient a priori profiter de cette formule, y consentent. Ils préfèrent lancer à leurs parents « Payez-moi mon permis et je me débrouillerai seul ! »


Ce fait, ajouté au problème de la location d’un logement où en principe, un jeune devrait pouvoir bénéficier du soutien et de la garantie de ses parents et où, dans les faits, il y a encore un gros fossé d’humeurs, démontre qu’au moment où les ados auraient le plus besoin de leurs parents, ils sont aussi le plus souvent en délicatesse avec eux.

Le téléphone, Facebook, auraient donné aux jeunes une trop grande illusion d’indépendance, ils seraient allés un peu vite à faire les fiers et se retrouveraient, finalement à souffrir d’un manque de soutien parental au moment de devenir vraiment adultes.

Sandrine ressort ici comme n’ayant aucun parent de plus de 25 ans à qui demander de l’aide à la conduite accompagnée. Sauf à ce qu’elle soit réellement orpheline, ce n’est pas normal d’un point de vue familial.


Je conclus en posant qu’il y a probablement une relation entre tous les éléments de notre système en ce qu’il n’y aurait qu’une seule manière d’y participer en tout endroit. Il serait très étonnant que notre système soit fait de compartiments isolés où on roulerait à gauche dans l’un et à droite dans l’autre, en haut dans l’un, en bas dans l’autre.

Il se peut qu’il y ait une relation entre notre attitude en famille et notre attitude sur la route et que ne pas savoir trouver le modus vivendi en famille conduise à ne pas savoir le trouver non plus sur la route, sur une piste de ski, dans le travail...

Il se peut qu’une amélioration des relations avec sa famille permette au jeune de résoudre tous ses problèmes d’inscription dans le système. Pour autant que la dite famille soit elle-même régulièrement inscrite dans ce système.