Faut-il repenser l’information des actes terroristes Islamistes ?
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Résultats dramatiquement identiques, bien qu’ils soient différents
Si le résultat est le même pour le drame atroce que vivent les familles des victimes, après l’assassinat d’un enfant ou d’un proche par un terroristes islamistes ou par malade mental qui agit par pulsion criminelle, on ne peut pas, toutefois, traiter les deux de la même façon au niveau de l’information.
Dans un acte isolé commis par un psychopathe, il n’entrainera pas une adhésion post-mortem qui conduirait à générer des « hordes de fidèles » prêts à l’imiter. Son arrestation met un terme aux crimes qui pourraient être commis ultérieurement. En règle générale, l’information ne fait pas les gros titres des journaux pendant très longtemps.
Dans le cadre d’un terroriste Islamique, même si celui-ci agit seul, comme à Marseille, Paris contre des militaires, ou ailleurs, il obéit à une organisation dont les actions sont fondées sur une idéologie religieuse et qui ne cessera de générer des supporters et des volontaires prêts à passer aux actes. Plus il y aura de l’information diffuse et plus celle-ci occupera l’avant scène médiatique, plus ce sera promotionnel post-mortem pour le criminel et naturellement pour l’organisation « djihadiste » qui revendique l’acte.
Ne pas oublier que le terrorisme Islamiste n’est qu’une substance vénéneuse de la religion Musulmane
Ici, je ne reviendrais pas sur l’instrumentalisation politique faite dans le passé des organisations islamiques, notamment par les USA ou dans le détail sur les versets du coran que privilégient les terroristes islamistes qui ont fait allégeance à Dech, Al Quaïada, Boko Aram et d’autres pour justifier leurs actes, mais formuler quelques rappels qui me semblent utiles pour aborder le thème de l’information des actes criminels islamistes. Les terroristes Islamistes qu’ils agissent seuls et de façon isolée ou en groupe ne le font pas, quel que soit leur état psychique, par hasard ou au nom d’une quelconque idéologie politique, mais d’une religion qu’est l’Islam.
Les assassins « Djihadistes » Européens, notamment en France, même ceux qui étaient en échec scolaire savent, au moins un peu lire et compter, surtout surfer sur le Net, ce qui n’était pas le cas de leurs grands parents, dont la plupart étaient totalement illettrés, ils sont issus du monde moderne, avec des préoccupations sociales politiques et économiques de leur temps, mais, convertis à des dogmes du coran, ils obéissent aux ordres de DAECH, Al Qaïda et consorts, qu’ils vont appliquer avec rigueur, convaincus que c'est Allah qui les a choisi et guide leurs choix. On a tendance à penser que le terrorisme islamique est le produit de l’inculture, ce qui voudrait dire que si les terroristes étaient cultivés, ils ne se livreraient pas aux massacres qu’ils commettent. A l’évidence, même si les jeunes gens qui tuent froidement au couteau ou se font sauter avec un explosif à la ceinture ne sont pas les personnes les plus intellectuelles qui soit, cela n’enlève rien au fait que l’islamisme est un véritable mouvement de réflexion intellectuel. La religion que prêchent les plus fervents partisans de DAECH et toutes les organisations Djihadistes Islamistes est issue d’interprétations cohérentes et même instruites du coran.
Si le coran formule bien des dogmes de charité, de miséricorde et des principes éthiques, « remake » en partie du Judaïsme et du christianisme correspondant à la période Mecquoise, il comporte également des dogmes qui justifient la violence, la tromperie et ordonne de tuer le non croyant, écrits lors de la période Médinoise où l’islam devient politique et violent.
Véhiculé par les Sunnites téléguidés par l’Arabie Saoudite (Salafistes, Wahhabistes) qui veulent régénérer l’islam, le réformer et le purifier en ramenant la société aux fondamentaux du VII ème siècle. L’inculture n’est pour rien dans ce phénomène. Ce qui signifie que le combat contre le terrorisme islamiste ne se gagnera pas par l’école avec des cours de morale républicaine en faisant chanter la Marseillaise et des saluts au drapeau tricolore. Pas plus que par la formule « Donguichottesque » de la "dé- radicalisation".
Pour les assassins islamistes, tuer est la seule façon de restaurer l’ordre du monde, l’islamiser tel qu’il le conçoive pour imposer la » charia » dictée par leur interprétation de certains versets du coran. Il faut une bonne foi pour toute comprendre que les islamistes n’ont pas la même vision de la vie et de l’homme que nous.
Il faut avoir à l’esprit que pour les musulmans, le Coran n’est pas l’œuvre d’un homme, mais d’Allah qui l’a dicté au prophète. À ce titre, on ne peut pas changer Dieu. Les paroles de morts et de combats qui sont dans ce livre ne peuvent pas être supprimées ou effacées par les hommes puisqu’elles ne sont pas leur création. Toute la théologie musulmane repose sur le fait que le Coran est issu directement d’Allah. Changer cela, ce n’est pas réformer l’islam, c’est le détruire. On peut ne pas tenir compte de ces phrases, ce que font la grande majorité de musulmans, ou les interpréter dans un sens différent, mais nullement les supprimer. Mais n’est-ce pas là une contradiction sur le plan de l’intellect cultuel coranique, dans la mesure où l’on ne peut rien modifier du coran qui est considérer comme « sacré », œuvre de dieu et non des hommes, tout en autorisant de refuser d’appliquer une partie de ce texte, donc désobéir à dieu ? Au vu de cette contradiction, on peut ainsi considérer que cela ne dispenserait pas d’une refondation de la théologie musulmane, comme le réclame certains de leurs théologiens, ainsi qu’un nouvel enseignement du coran rendant caduque les versets violents de la « période Médinoise » qui seraient dès lors considérés comme « Blasphème », avec ce que cela signifie pour un croyant musulman.
Il faut toutefois éviter de considérer les « Musulmans » comme une sorte de « bloc » unique ou de voir chez tous leurs croyants de potentiels terroristes.
L’islam, comme le christianisme est une religion avec ses divisions entre Sunnites, Chiites (90% de la population en Iran) et avec entre eux des différences telles qu’on peut les trouver chez les Sunnites avec les salafistes et les frères musulmans ou les alaouites chez les Chiites, dont le Président Syrien Bachar AL-ASSAD en est issu. Contrairement aux Chrétiens qui ont au cours des âges refondé la théologie, ce qui peut expliquer des divergences entre leurs églises, le coran est un livre dont le contenu est unique pour tous et immuable. Les différences entre Chiites et sunnites reposent sur des références successorales de leur prophète ou des interprétations des textes « sacrés ». On ne naît pas musulman, on le devient, ou non, soit par héritage cultuel, soit par conversion. Et même pour celles et ceux qui se disent croyant, la pratique peut être plus ou moins régulière, l’observation des dogmes et des règles également. Pourtant, beaucoup des actions criminelles des « Djihadistes », essentiellement Sunnites, Salafistes, paraissent insensées si on ne les envisage pas à la lumière d’une détermination sincère à faire revenir la civilisation à un régime juridique Islamique du VIIe siècle et la soumettre par la force et la violence extrême.
Après un assassinat Islamiste de quelle manière pourrait-on traiter l’information ?
Il est absolument nécessaire que les journalistes puissent faire correctement leur métier d’information. Mais est-il nécessaire que l’on s’attarde sur l’environnement social, familial, scolaire etc. du criminel, ce qui aura tendance à l’humaniser, alors que l’on accorde qu’un intérêt limité à la victime et à ses proches, ce qui est parfois ressenti comme si celle-ci avait une part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé ?
Les gros titres des journaux qui s'efforcent pendant des jours et des jours d'être toujours plus "alléchants" les uns que les autres, parfois agrémentés d'histoires diverses et banales, ne font-ils pas sous certaines formes la promotion post-mortem de l'assassin islamiste et ne devrait-on pas mieux encadrer ces publications, y compris dans la durée ?
Doit-on systématiquement publier la revendication de l'organisation islamique djihadite, lorsque celle-ci en fait état, plutôt que garder le silence à son égard, ce qui éviterait de lui faire inconsciemment de la publicité ?
Pour un assassin Islamiste et surtout l’organisation « Djihadiste » à laquelle il a fait allégeance et pour laquelle, au nom d’Allah il va tuer, l’amplification médiatique, sous toutes ses formes, y compris avec des informations sans rapport avec les faits ne peut que favoriser leur stratégie de communication pour enrôler des volontaires au « sacrifice » ultime, car pour un assassin islamiste, ce n’est pas lui qui tue, mais Allah qui l’a choisit et le récompensera pour l’éternité… sourate 8 Verset 17. » Ce n'est pas vous qui les avez tués : mais c'est Allah qui les a tués. Et lorsque tu lançais (une poignée de terre, ce n'est pas toi qui lançais : mais c'est Allah qui lançait, et ce pour éprouver les croyants d'une belle épreuve de Sa part ! Allah est Audient et Omniscient » Pour les musulmans, le Coran est un texte parfait dans son style et son contenu et c’est logique car, selon eux, il a été dicté par Dieu !...
Pour un assassinat terroriste Islamiste, toute l’information mais que l’information
A l’évidence, lors d’un assassinat islamiste, l’information ne devrait porter sur les faits, rien que sur les faits, car je ne vois pas en quoi le fait d’interroger les parents qui vont raconter qu’il était gentil, serviable etc. bref un bon musulman ou encore les voisins, ami(e)s, ex-enseignants du ou des criminels relève d’une information utile, sinon à lui donner un masque de visage humain, mais aussi à faire diversion par rapport au terrorisme islamiste et à son essence religieuse telle qu’ils l’utilisent…
Il ne faut pas perdre de vue que dans le monde occidental les responsables d’organisations de l’islam unnite (très majoritaire en France) savent comment jouer la partie. Les Salafistes et les frères musulmans excellent dans le style. Ils savent comment présenter leur cause d’une façon qui soit non seulement considérée comme acceptable par la majeure partie de la société, mais qui soit aussi considérée comme sensée et même juste. Ils feront appel aux institutions démocratiques, et aux Droits de l’Homme, tout en sachant très bien que s’ils en avaient le pouvoir ils aboliraient ces institutions et refuseraient ces droits aux autres conformément à la loi islamique ou « charia », dont près d’un tiers des musulmans de France la place au dessus des lois de la république.
L’islam est à la fois une religion et un système politique qui dicte, notamment, que l’on doit faire la guerre « aux mécréants » jusqu’à ce qu’ils se convertissent ou se soumettent. Et c’est ainsi que les terroristes de par le monde justifient leurs actes, et cette justification est basée sur des éléments centraux de la tradition islamique.
Suivant le traitement médiatique d’un acte terroriste islamiste et du drame qui s’est déroulé peut être aussi un support promotionnel pour des organisations musulmanes controversées ayant « pignon sur rue » en France, dont les discours et prêches de leurs Imans contribuent au recrutement de « djiadhistes » criminels potentiels.A cet effet, le moins longtemps possible on fera les gros titres d'un attentat islamique, plus ce sera efficace pour que les organisations criminelles "djihadites" ne puissent s'en servir comme outil promotionnel au service de leur recrutement.
Pour conclure
Afin d’éviter par certaines « édulcorations » de tomber dans le piège de l’assassin islamiste et de l’organisation « djihadiste » à laquelle il a fait allégeance, seule une information des faits et rien que des faits devrait être la règle, en évitant également une overdose répétitive de l’information. Il vaut mieux suivre et soutenir sur le plan médiatique la famille et les proches des victimes, tout en évitant des reportages, notamment télévisuels qui pourraient s’apparenter à du voyeurisme.
Le terrorisme, quel qu’il soit, est d’abord une arme. On n'est pas en guerre contre une arme, mais contre ceux qui la manient. On n’est donc pas en guerre contre le terrorisme, mais contre les terroristes (islamiste en l’occurrence). Du reste, malgré l’intervention des forces militaires sur certains terrains d’opérations, je ne crois pas qu’en Europe nous soyons réellement en guerre. Combattre les terroristes cela ne fait pas une guerre, ce que je conçois et qui suppose donc une approche médiatique particulière et objective de circonstance pour traiter ce sujet.
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